𝙿𝚁𝙾𝙻𝙾𝙶𝚄𝙴

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Au finale, nul ne m'égale...
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LE STUDIO ÉTAIT PLONGÉ dans un silence presque sacré, seulement troublé par le cliquetis des appareils photo et les murmures des assistants qui ajustaient les lumières. Au centre de la pièce trônait une baignoire en porcelaine immaculée, emplie juste assez pour que l'eau effleure la peau de son occupant.

Un jeune homme était là, assis dans cette baignoire, vêtu d'une chemise blanche dont le tissu, rendu translucide par l'humidité, révélait la finesse de sa musculature. Sa silhouette, baignée d'une lumière douce et tamisée, semblait irréelle. La chemise collée à sa peau dégageait une sensualité calculée, mais son sourire simple, presque désinvolte, laissait deviner qu'il n'en faisait qu'à sa tête.

Dans sa main droite, il tenait le flacon du parfum qu'il devait promouvoir. Une bouteille élégante, aux courbes épurées, scintillant sous les projecteurs. Il leva le flacon à hauteur de son visage, ses doigts fins et ornés de bagues semblant caresser le verre, tandis que son regard - cet orange captivant - fixait l'objectif avec une intensité déconcertante.

Le photographe baissa un instant son appareil, massant l'arête de son nez comme s'il venait d'assister à un chef-d'œuvre irritant. Contrairement au reste de l'équipe, visiblement subjuguée, il était le seul à garder la tête froide.

- « Mitsuru, baisse un peu le regard. Comme si tu voulais envoûter quelqu'un. »

Un rire léger, presque moqueur, s'échappa des lèvres du jeune homme.

- « Envoûter, hein ? Comme ça ? » murmura-t-il en inclinant légèrement la tête, ses yeux perçant l'objectif.

L'atmosphère changea immédiatement. Ce n'était plus une séance photo ; c'était une scène hypnotique. Chaque mouvement, chaque expression était calculé, mais porteur d'une nonchalance déconcertante. L'équipe retenait son souffle, captivée par cette prestation improvisée.

- « Voilà, parfait. Encore une comme ça. »

Le sourire de Mitsuru Dojima s'élargit, empreint d'une touche de provocation.

- « Sérieusement, vous êtes tous si tendus... Ce n'est qu'une pub. Respirez un peu. »

Le photographe grogna, mais continua à prendre des clichés.

- « Peut-être, mais certains prennent leur travail au sérieux, toi. »

Le noiraud haussa les épaules, amusé.

- « Oh, moi aussi je suis sérieux. Sérieusement en train de m'ennuyer. »

Cette déclaration arracha un léger rire nerveux à l'assistant. Le photographe, quant à lui, leva les mains au ciel.

- « Très bien, c'est dans la boîte. On remballe ! »

Alors que l'équipe s'activait à ranger le matériel, Mitsuru resta dans la baignoire, la tête inclinée vers le plafond. Ses doigts jouaient distraitement avec le flacon de parfum.

Un assistant s'approcha timidement, tenant une serviette.

- « Tout va bien ? »

Il ne répondit pas tout de suite, son regard toujours fixé sur le plafond. Puis il fit glisser le flacon sur sa lèvre inférieure, un sourire pensif sur le visage.

- « Hm. Ouais, enfin... Je crois que je vais arrêter là. »

L'assistant se figea, tout comme plusieurs membres du staff qui avaient entendu. Même le photographe, sur le point de partir, se retourna, intrigué.

- « Quoi ? »

Mitsuru étira ses bras avec un soupir exagéré.

- « Être mannequin... C'est comme je jouais au foot. Ça manque cruellement de frissons. »

Cette phrase jeta un froid. Une voix éclata soudainement, pleine de désespoir.

- « N-non ! 'tsuru, mon trésor ! Tu ne peux pas nous abandonner comme ça ! »

C'était Gusta, le styliste en chef, déjà au bord des larmes.

- « Regarde-toi ! Tu es la perfection incarnée ! Ces traits, ce corps, cette aura... Je n'ai jamais eu de mannequin aussi divin ! Que vais-je devenir sans toi ?! »

Les exclamations dramatiques de Gusta emplirent le studio, mais le noiraud se contenta de glousser doucement.

- « Ah, Gusta, tu es vraiment trop drôle. »

Il éclata de rire, ses épaules tremblant légèrement.

- « Relax, tout le monde. Je plaisante. Je suis bien trop paresseux pour vraiment arrêter maintenant. »

Les visages crispés se détendirent légèrement, même si quelques soupirs exaspérés se firent entendre. Dojima attrapa la serviette tendue par l'assistant et sortit lentement de la baignoire, ses cheveux dégoulinant encore un peu d'eau.

Il se dirigea vers sa manager, une femme imposante, presque militaire dans son attitude. Elle ajusta ses lunettes d'un geste méthodique.

- « Jeune monsieur, vous disiez pourtant vouloir arrêter après un an. Pourquoi ce changement soudain ? »

Il haussa les épaules, un sourire espiègle aux lèvres.

- « Parce que... je n'ai pas encore trouvé mieux pour passer le temps. Ça ira jusqu'à ce que je découvre quelque chose de plus excitant...! » Lui répond t-il, faisant une moue.

Elle soupira, habituée à ses réponses énigmatiques.

- « Très bien. Passons. Votre agenda : une interview dans une heure, un dîner organisé par votre sœur avec quelques célébrités, et, enfin, votre père souhaite vous voir. Dois-je deviner votre réponse ? »

Mitsuru croisa les bras, mimant la réflexion avant de lui offrir un sourire malicieux.

- « Tu sais déjà. Comme toujours, priorité à l'évitement. »

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Dans sa loge, alors qu'il retirait la chemise humide pour enfiler un pull confortable, le téléphone de Mitsuru vibra sur la table basse. Il s'essuya les mains avec nonchalance avant de jeter un œil à l'écran.

C'était un message d'Anri Teieri.


ACCHAN
13h45
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> Bonne nouvelle, Mitsuru ! Mon projet a été accepté ! Je ne te remercierai jamais assez pour ton soutien et le financement de sa conception. Promis, je te rembourserai dès que possible. Merci encore, vraiment.

Un sourire subtil étira ses lèvres. Il tapota rapidement une réponse, sans perdre son air détendu :

Vous
13h46
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Félicitations, Anri. Je savais que ton idée était solide. Pas besoin de me rembourser, considère ça comme un investissement. Rends-le excitant, et on sera quittes.


Il reposa son téléphone, son regard s'égarant un instant sur son reflet dans le miroir. Ce projet...Blue Lock, c'était bien l'une des rares choses qui avait capté son attention récemment. Une idée aussi audacieuse, aussi risquée, avait de quoi lui donner des frissons.

- « Voyons si Ego Jinpachi sera à la hauteur de son rôle...» murmura-t-il, un éclat malicieux dans les yeux, avant de reprendre son changement de vêtements.

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