CHAPTER 9

⸻ ❝ 𝚂𝙷𝙸𝙽𝙸𝙽𝙶 𝙹𝙴𝚆𝙴𝙻 ❞ ⸻

⸺【 🜲 】⸺



















LE TERRAIN SEMBLAIT SOUDAIN appartenir à un tout autre monde. Un monde où seul Dojima et Shidō existaient, enfermés dans une boucle d'intensité brute et presque animale. Les projecteurs illuminaient leurs silhouettes, et le silence pesant des spectateurs contrastait violemment avec le chaos sur le terrain.

Shidō était un torrent de destruction, ses frappes si puissantes qu'elles résonnaient dans tout le bâtiment. Dès que le ballon était à ses pieds, il devenait une machine inarrêtable. Mais le noiraud, malgré son masque décalé, le suivait comme une ombre, déjouant ses dribbles imprévisibles et répondant à ses tirs par des buts millimétrés.

1-1 : Dojima réplique au premier tir de Shidō au tout début avec une frappe tendue depuis le milieu de terrain, profitant de la surprise.

2-1 : Shidō, ricanant, exécute une volée retournée d'une précision effrayante.

2-2 : Dojima dribble lentement, presque en défiant Shidō, avant de marquer d'un lob élégant.

Le rythme s'accéléra. Aucun des deux ne ralentissait.

4-4 : Les deux joueurs étaient maintenant en sueur, mais Shidō semblait y prendre un plaisir malsain, son rire résonnant à chaque but.

« Allez, Bunny Boy, fais-moi rêver ! Montre-moi à quel point tu veux me surpasser ! » hurla-t-il, un sourire presque prédateur sur le visage.

« Pas besoin de te surpasser, » répliqua calmement Dojima en ajustant son masque. « Je suis déjà bien trop haut pour toi. »

Le commentaire n'éteignit pas le jeune homme, au contraire. Il lécha ses lèvres, son excitation devenant presque inquiétante.

« Oh, tu sais parler salement aussi ? J'adore ça. Vas-y, pousse-moi encore ! »

Derrière la ligne du terrain, les spectateurs – principalement les coéquipiers de Shidō et les colosses allemands de Dojima – observaient avec fascination et une pointe de perplexité.

« Was zur Hölle macht dieser Typ? » (Qu'est-ce que ce type fabrique ?) demanda l'un des Allemands, secouant la tête.

« Er scheint es zu genießen. » (Il semble apprécier ça.) répondit un autre, impressionné mais légèrement mal à l'aise.

Du côté de l'équipe G, échangeaient des regards, mal à l'aise par le spectacle.

« Shidō est complètement taré... Il rigole comme un psychopathe à chaque but ! » murmura un joueur.

« Tu t'attendais à quoi ? Ce mec se bat autant pour le ballon que pour son plaisir perso... »

Pendant ce temps, sur le terrain, le duel atteignit son apogée.

10-10 : Les deux joueurs étaient à bout de souffle, mais aucun ne semblait vouloir céder. Shidō était dans une frénésie absolue, son excitation palpable dans chacun de ses mouvements, tandis que Dojima, toujours masqué, ne montrait aucun signe de faiblesse visible.

« On dirait que je t'ai enfin poussé dans tes retranchements, Bunny Boy, » haleta le blond, son sourire dément toujours accroché à ses lèvres.

« Peut-être. Mais je crois que tu vas vite redescendre. »

11-10 : Dojima inscrivit un but incroyable, un tir enroulé qui contourna Shidō et heurta les filets avec une précision chirurgicale.

Le blond pervers resta immobile un instant, les bras croisés, avant d'éclater de rire.

« C'est ça que j'aime ! Du chaos, de la violence, et un adversaire qui sait me suivre jusqu'au bout ! »

Essuyant la sueur sur son visage, il fit quelques pas vers le noiraud masqué, le ballon à la main, un sourire toujours ancré sur son visage.

« Alors, Bunny Boy... On continue, ou t'as eu assez d'adrénaline pour la journée ? »

Dojima ne bougea pas, ajustant simplement le masque géant sur sa tête. Sa voix résonna avec un calme presque insolent.

« Moi ? M'arrêter ? Je crois que c'est toi qui vas craquer en premier, Blondie. »

Shidō éclata de rire, tenant son abdomen comme s'il venait d'entendre la meilleure blague du siècle.

« Craquer ? Moi ?! Oh, Bunny Boy, t'es vraiment mon type. J'espère qu'on jouera encore longtemps ! »

Le ballon roula à nouveau au centre, et les deux joueurs se replacèrent. Peu importait le nombre de buts déjà inscrits, le match n'était pas terminé tant qu'ils ne le voulaient pas.
























__________
⸻ 𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 9 ⸻
:
Baiser et Bain




























Le coup de sifflet final retentit à travers les haut-parleurs, suivi par la voix d'Anri :



« Le temps imparti est écoulé. Le match est terminé. »




« Sérieusement ?! Juste au moment où ça devenait encore meilleur... » râla le blondie, tapant du pied comme un gamin qu'on avait privé de dessert.

De son côté, Dojima ignora complètement la réaction théâtrale du blond. D'un geste lent, il retira son masque de lapin, révélant son visage en sueur et visiblement fatigué. Il laissa échapper un profond soupir, ses cheveux collant légèrement à son front.

Mais l'atmosphère changea aussitôt.

Le silence régna soudainement sur le terrain. Les joueurs de l'équipe G, qui s'étaient jusque-là murés dans leur anxiété après avoir été spectateurs de l'intensité du duel, se figèrent. Même Shidō, si bruyant un instant plus tôt, s'arrêta net. Le masque enlevé, il n'y avait plus de doute.

« Pas possible... » murmura un des joueurs.

« C'est Dojima Mitsuru ! Le prodige des U16 ! »

Les murmures d'étonnement parcoururent les rangs, mais le blond n'écoutait rien de tout ça. Ses yeux s'écarquillèrent d'un éclat nouveau, et ses joues rougirent violemment. Les souvenirs de ses nombreuses heures passées à admirer les anciens matchs de Dojima refirent surface à une vitesse fulgurante.

Le jeune noiraud échangeait déjà quelques mots calmes avec ses colosses allemands, ignorant totalement l'effervescence autour de lui. Cependant, il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il sentit soudainement une poigne ferme autour de sa taille.

« Woh— »

Il fut soulevé dans les airs d'un mouvement brusque, sa vision tournant alors qu'il se retrouvait porté comme un trophée.

« DOJIMA MITSURU ! » hurla Shidō, rayonnant d'une joie démesurée. Ses yeux brillaient comme s'il venait de trouver le Graal.

« Descends-moi tout de suite, espèce d'imbécile, » grogna l'autre, clairement exaspéré.

Mais le blondie n'écoutait rien, enchaînant les déclarations grandiloquentes :

« Tu es parfait, tu sais ça ?! Moi, toi, sur ce terrain, c'était écrit dans les étoiles ! Nous sommes FAITS l'un pour l'autre, Dojima ! Je le savais déjà, mais là, tu viens de le confirmer ! C'est une connexion cosmique ! Cette explosivité !! Un DESTIN ! »

Dojima soupira longuement, posant une main sur son visage comme s'il regrettait chaque décision qui l'avait mené à ce moment.

« Redescends sur terre, sale malade. Et accessoirement, repose-moi. Maintenant. »

Alors que Shidō continuait de rire de son propre excès, il finit par le reposer au sol, obéissant enfin au jeune mannequin. Mais au lieu de se retirer, il resta à une distance dangereusement proche, son sourire carnassier illuminant ses traits. Ses mains trouvèrent naturellement leur place sur la taille de Dojima, s'y posant avec une familiarité troublante. Le noiraud, plus grand que le blondie au mèches colorées, plissa les yeux, le fixant avec une méfiance évidente.

« Tu sais quoi, Dojima ? » commença t-il, sa voix plus basse, étrangement sérieuse. « Je vais m'assurer que tu ne m'oublies jamais. »

« Eh— »

Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Avec une audace inégalée, Shidō enroula ses bras autour de son cou et le força à se pencher, profitant de la surprise pour capturer ses lèvres dans un baiser à la fois fougueux et calculé. Le choc laissa Dojima immobile pendant une fraction de seconde, ses yeux s'écarquillant légèrement. Et comme si cela ne suffisait pas, Shidō y ajouta un degré d'intensité supplémentaire en glissant sa langue, son sourire insolent se devinant même à travers l'échange.

Un silence glacé s'abattit sur le terrain. Les coéquipiers des deux camps se figèrent, leurs yeux écarquillés comme s'ils venaient d'assister à une explosion.

Anri, dans la salle de contrôle, resta pétrifiée, son visage devenant lentement rouge tomate.

Le jeune homme, bien qu'assommé par l'audace de l'acte, ne se laissa pas faire totalement. Ses mains, instinctivement posées sur les hanches de Shidō, se crispèrent. Ses doigts s'enfoncèrent dans la chair du blond, l'agrippant avec une force qui promettait des marques visibles. Mais cela ne semblait que raviver l'excitation du plus court, son étreinte se raffermissant autour de son cou, comme s'il savourait cette résistance. 

Le temps sembla suspendu alors que Shidō prolongeait le baiser, y mettant toute sa fougue, sa passion désinvolte et son insatiable désir de provoquer. Lorsqu'il finit enfin par s'écarter, c'était uniquement parce qu'il le voulait, laissant Dojima à bout de souffle, les lèvres légèrement gonflées, son visage marqué d'un rouge brûlant. Une main tremblante vint couvrir ses lèvres, comme s'il essayait de comprendre ce qui venait de se passer.

Il ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son ne sortit. Pas un mot. Juste un regard féroce, mêlé de confusion et d'embarras. Ce silence faisait vibrer l'atmosphère plus sûrement qu'un cri.

Shidō, lui, savourait la vue. Ses lèvres, encore courbées en un sourire provocateur, trahissaient une satisfaction sans borne. Il leva une main et caressa doucement sa propre mâchoire, le fixant comme si ce dernier était devenu son trophée.

« Bébé, tu es encore plus magnifique comme ça. Sérieusement. » Son ton était joueur, mais un éclat intense dans ses yeux prouvait qu'il était bien plus captivé qu'il ne voulait l'admettre. 

Dojima resta silencieux, ses doigts tremblants effleurant encore ses lèvres. Il respirait plus vite que d'habitude, ses épaules se soulevant légèrement sous la tension. Il n'y avait rien à dire. Rien à faire. Shidō avait pris l'avantage dans une bataille qu'il semblait le seul à mener. 

Satisfait de sa provocation, le blond éclata d'un rire léger, inclinant légèrement la tête, son sourire se faisant plus moqueur.

« Alors, Bunny Boy, c'était comment ? Je parie que je t'ai coupé le souffle, hein ? » lança-t-il en penchant la tête, l'air taquin, mais ses yeux brûlaient d'une intensité presque possessive.

Le mannequin détourna finalement le regard, ses joues toujours en feu, incapable de répondre. Shidō, bien sûr, ne pouvait s'empêcher d'adorer chaque seconde de ce silence, ses propres joues rosissant légèrement malgré son attitude provocante.


















































La vapeur enveloppait la pièce dans une étreinte moite, rendant l'atmosphère presque irréelle. Dojima était affalé dans les bains, ses bras étendus sur le rebord de pierre. Sa tête était renversée en arrière, ses cheveux noirs collant légèrement à sa nuque et son front mouillés. Son regard, fixé sur le plafond, semblait vide, mais son esprit, lui, était un véritable chaos. 

Il soupira profondément, comme si le poids du souvenir récent pouvait être expulsé avec son souffle. Pourtant, l'image du blond turbulent refusait de quitter son esprit. Le sourire effronté de Shidō, son regard flamboyant, et surtout ce moment... cet audacieux baiser. 

Il serra légèrement les mâchoires, ses joues prenant une teinte rougeâtre, et leva une main pour couvrir son visage, bien que personne ne soit là pour voir son embarras. 

« Scheiße... c'était quoi, ça ? » murmura-t-il en allemand, glissant instinctivement dans une langue qu'il maîtrisait à force de voyager. Sa main frotta son front, comme si ce geste pouvait effacer l'embarras qui brûlait sous sa peau. 

Il soupira de nouveau, l'eau chaude apaisant son corps mais pas son esprit. 

'Ce n'est même pas la première fois qu'un idiot m'embrasse sans prévenir...' pensa-t-il en grimaçant. 

Mais ce souvenir-là, bien qu'il ait essayé de le refouler, refit surface avec une clarté désagréable. 

Dojima ouvrit les yeux dans le bain, ramené brutalement au présent. Il était encore plus rouge qu'avant, sa respiration accélérée par l'humiliation de revivre ce moment. 

« Idiot arrogant, » marmonna-t-il dans un mélange d'allemand et de japonais. 

L'eau ondula alors qu'il se redressait, ses muscles tendus par la frustration. 

« Pourquoi est-ce que ces types pensent qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent ? » râla-t-il en serrant légèrement les poings sous l'eau. 

Mais, au fond, il savait qu'il y avait une vérité qu'il n'osait pas admettre. 

Il se figea soudainement, baissant les yeux vers certaines régions inférieures, qui, étaient actuellement au garde-à-vous...

'Shibal...'




























TO BE CONTINUE...

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