CHAPTER 8

⸻ ❝ 𝚂𝙷𝙸𝙽𝙸𝙽𝙶 𝙹𝙴𝚆𝙴𝙻 ❞ ⸻

⸺【 🜲 】⸺


















UN LÉGER SOUFFLE CHAUD caressa la joue d'Isagi tandis qu'il émergeait lentement de l'inconscience. Son esprit encore brumeux peinait à saisir où il se trouvait. Ce qui le frappa en premier, ce fut une sensation réconfortante : une chaleur douce contre son corps et un battement régulier qui semblait étrangement apaisant.

'Qu'est-ce que... c'est...?' pensa-t-il, ses yeux à moitié ouverts.

Il tenta de bouger, mais son corps, encore engourdi, protesta faiblement. Il remarqua alors que sa tête reposait contre quelque chose de ferme mais confortable, une surface qui dégageait une chaleur humaine.

'...Une odeur... fraîche... c'est agréable...'

Peu à peu, des bribes de sons atteignirent ses oreilles. Une voix grave, calme, mais légèrement agacée.

« ... Je te préviens, Kiki, si tu refais ça encore une fois, je te colle une laisse. Je sais que t'es intelligent, mais ça ne veut pas dire que t'as le droit de me donner du fil à retordre. »

Les mots parvenaient à Isagi comme un murmure lointain, mais la tonalité lui sembla familière. Il sentit une légère pression sur sa hanche et réalisa que quelque chose—ou plutôt quelqu'un—le tenait fermement.

Quand ses yeux s'ouvrirent complètement, il sentit son cœur presque s'arrêter. Il était assis sur les genoux de Dojima, sa tête nichée dans le creux de son cou. Le noiraud mangeait tranquillement d'une main tout en tenant Isagi de l'autre, son bras gauche enroulé autour de ses hanches pour le soutenir.

Le bleuté entit son visage s'enflammer d'un coup.

'QUOI ?!' pensa-t-il en panique, ses joues devenant écarlates. Il tenta de se redresser, mais son corps encore faible ne lui obéissait pas, et sa tête retomba mollement contre l'épaule de Dojima.

« Oh, tu te réveilles enfin, héros ? » dit le jeune homme, son ton toujours aussi calme mais empreint d'une légère inquiétude. Il posa son bol sur la table et tourna la tête pour regarder Isagi, un sourcil levé. « Fais doucement, t'es encore dans les vapes. »

Isagi sentit son cœur battre encore plus vite à cet instant. La proximité de Dojima, le contact chaud de son bras autour de lui, et cette voix grave qui résonnait presque dans sa poitrine... c'était trop pour son pauvre esprit en surchauffe.

« J-Je... qu'est-ce que je... ? » balbutia-t-il, incapable de formuler une phrase cohérente.

Dojima le fixa un instant, son sourire habituel s'adoucissant.

« T'as fait un malaise dans les couloirs, mec. J'allais pas te laisser là, alors je t'ai ramassé et amené ici. » Il désigna Kiki, qui était posé sur la table, le regardant comme s'il comprenait tout. « Entre-temps, j'ai retrouvé ce petit traître. »

Isagi ouvrit la bouche, mais aucun mot n'en sortit. Il avait beau vouloir protester ou se justifier, la position dans laquelle il se trouvait—et la chaleur rassurante du jeune homme—lui coupa le souffle.

Le noiraud, cependant, semblait totalement à l'aise.

« Sérieux, tu devrais faire plus attention à toi. T'as de la chance que ce soit moi qui t'aie trouvé et pas quelqu'un d'autre. » dit-il, resserrant légèrement sa prise autour de sa taille pour le maintenir en place. « Tu te sens comment ? »

Le bleuté, le visage toujours rouge vif, bredouilla :

« J-Je vais bien ! Je peux me relever, je pense... »

« Hmm, t'as pas l'air convaincant. » répondit Dojima, inclinant légèrement la tête pour mieux le regarder. « Prends ton temps. Y a pas le feu. »

Pour Isagi, cette phrase simple fut la goutte d'eau. Il détourna les yeux, cherchant désespérément à ignorer le battement effréné de son propre cœur.

'Kamisama... pourquoi ça devait arriver à moi ?!'

Isagi tenta de calmer son esprit en ébullition, mais le parfum discret de Dojima—un mélange de fraîcheur boisée et d'une pointe sucrée—ne faisait qu'aggraver son trouble. Chaque fois qu'il respirait, cette odeur lui rappelait à quel point il était proche... trop proche.

Il risqua un regard vers lui, mais c'était une erreur. Le noiraud, complètement décontracté, le fixait de ses yeux sombres, une étincelle de malice dans le regard. Et ce sourire... ce sourire arrogant, mais étrangement rassurant, était presque insupportable pour Isagi.

« Pourquoi tu me regardes comme ça ? » demanda soudain le jeune homme, un sourcil levé.

Isagi détourna rapidement les yeux, se maudissant intérieurement.

« J-Je... je regardais pas ! » balbutia-t-il.

« Menteur. » répondit Dojima avec un léger rire.

Kiki, assis fièrement sur la table, poussa un petit cri comme s'il se moquait de lui aussi. Le noiraud tourna la tête vers son canard et fronça légèrement les sourcils.

« Toi, t'as pas le droit de parler. T'as causé assez de problèmes aujourd'hui. » grogna-t-il, pointant son doigt vers l'animal.

Kiki répondit avec un autre cri, battant des ailes comme pour protester. Le bleuté, malgré lui, sentit un sourire nerveux étirer ses lèvres. Cette scène, absurde mais étrangement naturelle, lui fit oublier momentanément sa gêne.

Mais cette accalmie fut de courte durée.

« Bon, tu te sens assez en forme pour te tenir debout ? » demanda t-il, revenant à lui avec un sérieux inattendu.

Isagi hocha timidement la tête, bien que son corps ne soit pas encore totalement remis. Dojima, avec un soupir résigné, glissa sa main sous son genou pour le soutenir davantage avant de se relever avec facilité, le portant comme si de rien n'était.

« Hé ! Attends, je peux marcher ! » protesta le garçon, son visage rougeoyant.

« Ouais, ouais. Je préfère pas prendre le risque que tu t'effondres encore. » répondit Dojima d'un ton nonchalant.

Le noiraud marcha tranquillement dans les couloirs, toujours vêtu de son peignoir ouvert, Kiki suivant derrière lui comme un garde du corps miniature. Isagi, coincé dans ses bras, ne savait plus où regarder.

« Sérieusement, Mitsuru, t'as pas besoin de faire tout ça... » murmura-t-il, incapable de croiser son regard.

« T'inquiète pas. Considère ça comme ma bonne action de la journée. » répondit-il en haussant les épaules, son sourire énigmatique toujours présent.

Le silence retomba, seulement brisé par les pas de Dojima et les petits bruits de Kiki. Isagi, toujours troublé, risqua un dernier regard vers lui, ses pensées confuses.

'Pourquoi... pourquoi est-ce qu'il me fait cet effet ?'

Le noiraud, comme s'il lisait dans ses pensées, baissa les yeux vers lui.

« Détends-toi, Yoichi. T'as l'air d'un lapin pris dans les phares. » dit-il, moqueur mais pas méchant.

Isagi détourna immédiatement les yeux, son cœur battant encore plus fort.

'Kamisama... je suis foutu.'

Arrivé devant la porte des vestiaires, Dojima ralentit le pas, s'arrêtant juste devant. Toujours avec une aisance déconcertante, il déposa Isagi doucement sur ses pieds, veillant à ce qu'il tienne debout avant de retirer ses mains.

« Bon, voilà. Maintenant, va te changer, et je t'emmène jusqu'aux bains. Pas question que tu vagabondes tout seul dans cet état. » déclara-t-il avec un sourire amusé.

Isagi leva immédiatement les yeux vers lui, un mélange de gêne et d'exaspération sur le visage.

« Hein ?! Pas besoin de m'accompagner, je suis capable de marcher tout seul, tu sais ! » rétorqua-t-il, tentant de retrouver un semblant de dignité.

Le plus âgé croisa les bras, son expression moqueuse trahissant à quel point il s'amusait.

« Vraiment ? Vu ton petit malaise d'il y a quelques minutes, j'en doute. »

Le bleuté, les joues rouges, fronça les sourcils et se retourna rapidement.

« Je vais très bien ! » lança-t-il avant d'ouvrir la porte des vestiaires d'un geste brusque.

Il se tourna légèrement, son visage rouge de frustration.

« Et... merci, Mitsuru. Mais bon vent ! » conclut-il avant de lui claquer littéralement la porte au nez.

Dojima recula légèrement sous l'impact, restant silencieux une seconde avant de rire doucement.

« T'as encore de l'énergie pour protester, c'est bon signe. » murmura-t-il pour lui-même.

Il fit demi-tour, s'éloignant d'un pas lent mais assuré.

« Fais attention à toi, Yoichi. Bonne nuit. » ajouta-t-il, levant une main dans un geste nonchalant.

De l'autre côté de la porte, Isagi, appuyé contre un casier, entendit ces derniers mots à travers le silence du couloir. Il soupira profondément, une main sur sa poitrine, sentant encore son cœur battre à un rythme irrégulier.

'Pourquoi est-ce qu'il me déstabilise autant...?' se demanda-t-il, son esprit encore embrouillé par les événements de la soirée.


























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⸻ 𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 8 ⸻
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Choque Des Prédateurs






























Dans la salle de visionnage du Blue Lock, le silence était lourd. La lumière bleutée des écrans illuminait le visage concentré d'Anri Teieri, qui consultait un tableau numérique affichant les noms des groupes éliminés. Son doigt parcourait les colonnes marquées de lettres allant de H à U, chacune suivie d'une longue liste de noms barrés.

Elle soupira, croisant les bras et se penchant en arrière sur sa chaise, une expression à mi-chemin entre l'incrédulité et la fatigue.

« C'était peut-être un peu rude... non ? » murmura-t-elle, son regard fixant les chiffres impitoyables sur l'écran.

Derrière elle, Jinpachi Ego, assis avec désinvolture sur son fauteuil, esquissa un sourire en coin tout en tapotant sur le clavier devant lui.

« Rude ? Non. Nécessaire. » répondit-il, son ton aussi tranchant que toujours. Il fit défiler une série de vidéos montrant Dojima au sommet de sa forme, éliminant sans pitié chaque groupe qu'il croisait.

Une séquence particulière attira leur attention : Dojima esquivant un tacle avec une aisance nonchalante, ses tatouages visibles alors qu'il levait le ballon et inscrivait un but spectaculaire d'un tir aérien. Le silence qui suivit dans la vidéo fut bientôt brisé par les cris désespérés des joueurs adverses, réalisant qu'ils venaient d'être éliminés.

Anri détourna les yeux, visiblement mal à l'aise.

« Mais tous ces groupes... Certains avaient un réel potentiel, Ego. Ils auraient pu s'améliorer s'ils avaient eu plus de temps. »

Ego haussa les épaules, posant ses coudes sur la table et appuyant son menton sur ses mains jointes.

« Le temps ? Dans le Blue Lock, le temps n'est qu'une illusion. La réalité, Anri, c'est que si ces joueurs ne peuvent pas survivre à Dojima Mitsuru, ils n'ont aucune chance face au reste du monde. »

Il appuya sur une touche, et l'écran bascula sur un graphique montrant les statistiques de performance du jeune homme : précision, vitesse, endurance, vision du jeu, tout atteignant des sommets inaccessibles pour la plupart des joueurs du Blue Lock.

« Il est la définition du test ultime. Celui qui ne laisse aucune place aux faibles. » il se tourna vers la belle femme, son sourire légèrement narquois. « Mais je dois admettre, même moi, je ne pensais pas qu'il irait aussi loin. »

Anri pinça l'arête de son nez, exaspérée.

« Tu veux dire que tu as lâché un prédateur dans un enclos de proies en espérant qu'il se limite à mordre... et maintenant tu es surpris qu'il ait tout dévoré ? »

Ego rit doucement, levant une main comme pour dire touché.

« Un peu de chaos est toujours utile. Mais ne t'inquiète pas, nous avons encore assez de joueurs pour avancer à la prochaine étape. Et ceux qui restent... Eh bien, ils sont là parce qu'ils le méritent. »

La rose hocha la tête, bien qu'un peu résignée. Elle regarda une dernière fois les listes sur l'écran avant de fermer le fichier.

« Espérons simplement qu'il ne perde pas de vue le but de tout ça... » murmura-t-elle pour elle-même.

Dans une autre vidéo, Dojima apparaissait à l'écran, un sourire tranquille mais menaçant aux lèvres alors qu'il regardait ses adversaires terrifiés. La caméra s'attarda sur son regard flamboyant et le sourire qu'il adressait à la lentille, comme s'il savait qu'il était observé.

Ego, en arrière-plan, gloussa.

« Oh, ne t'en fais pas pour ça. Lui, il sait exactement ce qu'il fait. »

———

Dans les vestiaires éclairés d'une lumière tamisée, Dojima se tenait devant un miroir, ajustant lentement un grand masque de lapin blanc. Les longues oreilles pendantes encadraient son visage tandis qu'il fixait son reflet, un sourire énigmatique s'étirant sur ses lèvres.

Il finit par enfiler son haut, le glissant par-dessus son torse tatoué et ses piercings avant de tirer légèrement sur ses manches. Son allure, bien que décontractée, portait une aura intimidante. À ses pieds, Tukiem observait calmement son maître, penchant la tête comme s'il comprenait les pensées silencieuses qui traversaient l'esprit du jeune homme.

Il posa son masque sur le banc à côté de lui et s'étira, laissant échapper un léger soupir amusé.

« Aujourd'hui, ça va être intéressant. Deux équipes... deux cibles spécifiques. » murmura-t-il, sa voix douce mais teintée d'une excitation mal dissimulée.

Il se tourna pour ramasser un carnet posé à côté de ses affaires. En l'ouvrant, il parcourut les noms de l'équipe G, marquant d'un cercle rouge ceux qui avaient retenu son attention. Ses doigts tapotèrent le papier avec impatience.

« L'équipe G... Enfin. »

Il referma le carnet d'un geste vif et le posa sur le banc. Il avait laissé de côté plusieurs équipes—les B, C, D, E et F—car, à ses yeux, elles méritaient encore une chance de grandir. Certains joueurs avaient du potentiel, et Dojima s'était même surpris à se lier d'amitié avec quelques-uns. Mais aujourd'hui, il n'était pas question de pitié.

L'équipe A avait été mise de côté pour plus tard, gardant leur tour pour la journée. Quant à l'équipe G, ils étaient ses priorités immédiates. Un joueur en particulier occupait ses pensées : un visage qu'il avait hâte de confronter et d'observer de près.

Il ajusta finalement son masque de lapin sur son visage, laissant ses cheveux noirs ébouriffés dépasser légèrement des bords. Le masque, bien qu'enfantin, ajoutait un aspect presque inquiétant à son allure.

Tukiem émit un petit « coin », attirant son attention. Dojima baissa les yeux vers son fidèle compagnon et esquissa un sourire.

« Pas d'inquiétude, Tukiem. Ce ne sera pas un massacre. Juste une leçon. »

Il attrapa le ballon posé à ses pieds et se dirigea vers la porte, son pas décontracté mais assuré.

En traversant le couloir, ses pensées s'agitaient. Il imaginait déjà les expressions des joueurs de l'équipe G, la façon dont ils réagiraient à sa présence, et surtout... leur regard au moment où ils comprendraient qu'ils n'avaient aucune chance. Qu'il n'avait aucune chance.

Un frisson d'excitation lui parcourut l'échine.

« Que le spectacle commence. » murmura-t-il en entrant sur le terrain terrain.

Le masque de lapin géant, Mr. Bunny, était solidement fixé sur la tête de Dojima, ses longues oreilles rebondissant légèrement à chacun de ses pas. Avec un calme souverain, il pénétra sur le terrain où l'équipe G attendait.

Derrière lui, ses trois colosses allemands se tenaient, imposants et stoïques, leur stature massive semblant écraser l'atmosphère autour d'eux. Leur présence seule suffisait à rendre le silence pesant.

Mais le noiraud n'était pas là pour impressionner par sa seule entrée théâtrale. Ses yeux, bien que dissimulés par le masque, étaient rivés sur un joueur en particulier.

Ryûsei Shidō.

Il avait observé ce garçon avec une curiosité grandissante. Son style de jeu sauvage, son arrogance insolente et, surtout, son imprévisibilité faisaient de lui un joueur fascinant, mais également... insupportable. Dojima détestait les personnalités qu'il ne pouvait pas lire clairement. Et remettre ce genre de personne à sa place, ça, c'était un défi qui l'animait.

Shidō, debout au milieu de ses coéquipiers, fixait le jeune homme avec son habituel sourire provocateur.

« Qu'est-ce que c'est que ça...? » lâcha t-il, haussant un sourcil, amusé. « Sérieusement ? Un mec en cosplay de lapin ? On tourne une comédie ou quoi ? »

Dojima s'arrêta, les bras croisés, son masque ajoutant une aura presque absurde à sa silhouette pourtant menaçante. Il pencha légèrement la tête sur le côté, ses trois compagnons s'avançant pour le rejoindre, formant une ligne derrière lui.

L'un des colosses, un blond aux yeux perçants, gloussa légèrement en regardant Shidō.

« Was für ein Clown... aber ein gefährlicher. » (Quel clown... mais un dangereux.)

Dojima, sans se tourner, répondit avec un ton nonchalant.

« Beruhig dich, Hans. Er wird bald verstehen. » (Calme-toi, Hans. Il comprendra bientôt.)

L'échange entre eux fit froncer les sourcils de Shidō, qui ne comprenait pas un mot.

« Eh, c'est quoi ce charabia ? Vous complotez quelque chose, là ? » demanda t-il en avançant d'un pas, son ton devenant un peu plus agressif.

Dojima ne répondit pas tout de suite. Il porta lentement une main à son masque, le tapotant doucement, comme s'il réfléchissait à quoi dire. Puis, sa voix claire perça le silence.

« Ryûsei Shidō... » dit-il calmement, mais avec une pointe de sarcasme. « Un talent brut. Une énergie indomptable. Mais aussi, un sale gamin qui croit que tout lui appartient. »

Le blond éclata de rire.

« Sale gamin ? Mec, t'as vu comment t'es habillé ? Tu joues les mascottes, et tu veux me donner des leçons ? »

Le noiraud haussa légèrement les épaules.

« Peut-être. Mais au moins, moi, je sais garder mon calme. Et aujourd'hui... » Il fit un pas en avant, se tenant maintenant à quelques mètres de Shidō. « ...je vais te montrer que la vraie force, c'est pas juste de foncer comme une bête. »

Un des colosses, un brun massif aux bras croisés, intervint avec un ton moqueur.

« Er glaubt, er wäre ein Löwe, aber er ist nur ein frecher Welpe. » (Il se prend pour un lion, mais ce n'est qu'un chiot insolent.)

Dojima éclata d'un rire léger avant de traduire pour Shidō, ajoutant une pointe d'ironie.

« Mes amis ici pensent que tu es comme un chiot. Bruyant. Sauvage. Mais finalement, pas si dangereux. »

Le blond serra les poings, un sourire carnassier se dessinant sur son visage.

« Tsss... On va voir qui est le chiot quand j'aurai marqué des buts dans ta gueule. »

Le jeune homme, toujours imperturbable, leva une main, arrêtant Shidō dans son élan verbal.

« On verra. Mais avant ça, montre-moi ce que tu vaux vraiment. »

Le match allait commencer. Le masque de lapin géant, les trois colosses, et surtout la présence dominante de Dojima rendaient l'atmosphère électrique. Pour la première fois, Ryûsei Shidō avait l'impression qu'il allait affronter un mur qu'il ne pouvait pas simplement briser avec sa force brute.





[ KICK OFF !!! ]




Le coup de sifflet retentit, signalant le début du jeu, mais le noiraud masqué n'eut même pas le temps de se repositionner correctement. Avant que le son ne disparaisse, Shidō avait déjà frappé.

Le ballon quitta le sol avec une violence inouïe, filant comme un météore à travers le terrain. Pas de dribble, pas de préparation. Juste une frappe pure et brutale, tirée dès la première seconde. Dojima ne vit presque rien, seulement une traînée floue avant que le ballon ne déchire les filets.





[ GOAL !!! ]
|1-0|




Un silence stupéfait envahit le terrain, suivi par le rire éclatant du blondinet au mèches rose.

Sous le masque géant de lapin, il sourit, mais son regard se fit plus intense. Il détestait être pris de court, mais ce genre de défi réveillait en lui une excitation qu'il n'avait pas ressentie depuis longtemps.

Shidō, de son côté, jubilait. Un sourire carnassier fendait son visage, et ses yeux pétillaient d'un éclat féroce. Il s'approcha nonchalamment, les mains sur les hanches, le menton relevé comme pour dominer la scène.

« Alors, Bunny Boy ? Tu l'as sentie, celle-là ? » lança t-il avec un rire suffisant. « Peut-être qu'en ajustant un peu tes grandes oreilles, t'arriveras à suivre la prochaine fois. »

Dojima ne répondit pas tout de suite, inclinant légèrement la tête pour observer le garçon en face, puis les coéquipiers de ce dernier. Il nota rapidement les bleus sur leurs visages, leurs postures hésitantes, leurs regards presque fuyants. Tout était clair : Ryusei Shidō n'était pas seulement un joueur arrogant. Il était une force destructrice, écrasant tout sur son passage, y compris ceux censés être à ses côtés.

Un sourire légèrement plus large étira les lèvres du jeune homme sous son masque.

« Intéressant, » murmura-t-il pour lui-même, avant de relever la tête.

Le ton de Dojima était calme, presque détaché, mais il portait une certaine gravité qui força Shidō à s'arrêter.

« Quoi ? T'es déjà prêt à abandonner ? Je comprends, ça doit être dur de te faire humilier devant tout le monde, même avec ton déguisement ridicule. »

« Pas vraiment, » répondit le noiraud en haussant légèrement les épaules. « En fait, je te propose quelque chose de plus... amusant. Toi et moi, un contre un. Juste nous deux. Pas d'équipe. Pas de distractions. »

Shidō écarquilla légèrement les yeux avant d'éclater de rire.

« Un contre un ? Sérieusement ?! » Il se redressa, passant une main dans ses cheveux blonds en désordre. « Mec, t'es encore plus cinglé que je le pensais. Tu crois vraiment pouvoir me tenir tête tout seul ? »

« Je crois que tu parles beaucoup pour quelqu'un qui n'a rien à prouver, » répondit Dojima, sa voix posée mais chargée d'une subtile provocation.

Il plissa les yeux, son sourire s'élargissant encore. Il lécha ses lèvres, son excitation montant en flèche.

« D'accord, Bunny Boy. J'accepte. Mais ne viens pas pleurer après quand je t'aurai réduit en miettes. »

Dojima hocha la tête et fit signe aux joueurs de quitter le terrain. Les trois colosses allemands qui composaient son équipe échangèrent un regard et s'écartèrent sans poser de question, tandis que les coéquipiers de Shidō s'éloignèrent avec un mélange de soulagement et de curiosité.

Le terrain était à présent vide, si ce n'était pour eux deux. Le blond au pointe rosés roula ses épaules, une étincelle sauvage dans les yeux.

« Prépare-toi, Bunny. Je vais te montrer ce que c'est qu'un vrai attaquant. »

Le noiraud ajusta son masque géant, croisant les bras, toujours calme.

« Montre-moi, alors. Mais fais attention... Les prédateurs comme toi finissent souvent par se dévorer eux-mêmes~ »

Le blond éclata de rire, mais il savait au fond de lui qu'il ne devait pas sous-estimer cet étrange joueur en face de lui. Le duel s'annonçait électrique.


































TO BE CONTINUE...

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