CHAPTER 26
⸻ ❝ 𝚂𝙷𝙸𝙽𝙸𝙽𝙶 𝙹𝙴𝚆𝙴𝙻 ❞ ⸻
⸺【 🜲 】⸺
SES MUSCLES S'ÉTENDAIENT SOUS LA lumière tamisée de la salle vide, mais son esprit était ailleurs. Allongé sur le tapis, bras tendus au-dessus de sa tête, Dojima laissait son regard errer sur le plafond. Son corps bougeait par automatisme, un simple réflexe de discipline physique, mais son esprit...
Il était pris dans un maelström d'idées et de sensations contradictoires.
Le match contre les U20 approchait à une vitesse vertigineuse. Il savait qu'il devrait être focalisé, affûté comme une lame prête à trancher. Pourtant, une ombre s'accrochait encore à lui. L'annonce de Shidō dans l'équipe adverse avait laissé un goût amer dans sa bouche. Ce fichu gosse incontrôlable, cette tempête sur jambes... Il ne comprenait pas pourquoi son absence lui laissait une sensation de vide dans la poitrine.
Il balaya cette pensée d'un soupir et ferma brièvement les yeux. Ce n'était pas important. Rien de tout ça ne devait l'être.
Dojima s'étira encore, le dos craquant légèrement, puis il se redressa. Son regard tomba sur son reflet dans le miroir de la salle. Son expression était impassible, mais quelque chose dans ses yeux le trahissait.
Ce feu... Il vacillait encore.
Ego attendait qu'il brise ses propres chaînes. Il avait placé un pari sur lui. Dojima passa une main dans ses cheveux, les ébouriffant un peu plus.
'Tch... On va voir si j'en suis capable, hein ?'
Il attrapa sa bouteille d'eau, bu une gorgée avant de se lever complètement. Il était temps de retourner avec les autres.
La porte s'ouvrit brusquement, rompant le silence qui régnait dans la salle. Le noiraud ne bougea pas immédiatement, mais il savait déjà qui venait d'entrer.
— « JiJi~ ! »
Une voix chantante, un ton léger, mais une excitation à peine contenue.
Bachira Meguru.
Le mannequin n'eut pas le temps de réagir que déjà, le plus petit s'était jeté sur lui, s'accrochant à son dos comme un singe. Son poids n'était rien pour lui, mais la sensation soudaine de chaleur contre sa peau le fit tiquer.
— « Tu comptes rester collé combien de temps ? »
Le semi-brun rit doucement contre son épaule, son souffle chaud effleurant la peau nue de son cou.
— « Aussi longtemps que je veux~ »
Dojima allait répondre, mais il sentit quelque chose d'étrange. Une sensation de picotement, suivie d'une douleur brève mais marquée.
— « ... T'es en train de me mordre ? » demanda-t-il, arquant un sourcil en jetant un regard vers lui.
— « Mhmm. »
Un simple son, satisfait, alors que les dents de Bachira s'enfonçaient légèrement dans la peau de son épaule. Il sentit un frisson étrange lui parcourir l'échine. Ce n'était pas la première fois qu'il agissait ainsi...
Après cette scène dans les bains, où les choses avaient failli devenir trop intenses, il avait cru que le brun se calmerait. Mais non. Bachira avait trouvé un autre moyen d'imposer sa présence, de marquer son territoire.
Dojima soupira, mais il ne le repoussa pas tout de suite.
— « T'as un sérieux problème, Meguru. »
Le garçon releva la tête, un sourire joueur aux lèvres, mais ses yeux... Ils brillaient d'un éclat possessif, un éclat qui rendait leur relation si trouble, si difficile à définir.
— « Peut-être... Mais c'est pas toi qui m'arrêteras, hein ? »
Dojima plissa légèrement les yeux. Il avait du mal avec ces moments, ces instants où la frontière entre jeu et quelque chose de plus profond semblait s'effacer. Il pouvait ignorer les provocations, esquiver les sous-entendus, mais quand Bachira agissait comme ça...
C'était différent.
Il attrapa le visage du plus petit d'une main ferme, le forçant à le regarder dans les yeux.
— « Ça dépend. Tu veux que je t'arrête ? »
Le semi-brun resta silencieux un instant, son sourire s'élargissant. Il mordilla légèrement sa propre lèvre, comme s'il réfléchissait à la réponse, puis... il se rapprocha encore.
— « ... Non. »
Le jeune homme relâcha son emprise, expirant lentement.
— « Putain... » murmura-t-il, sentant déjà une autre morsure s'ajouter à la collection.
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⸻ 𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 26 ⸻
:
Day De La Jalousie
Le self résonnait des bruits habituels des couverts s'entrechoquant et des discussions animées entre joueurs. Pourtant, un détail perturbait Raichi au point de lui faire perdre l'appétit.
— « Pourquoi il fait cette tête de simplet ? » grogna-t-il en fixant Bachira, qui rayonnait plus que d'habitude, les joues légèrement rouges.
Mais ce qui l'agaçait encore plus, c'était le vêtement qu'il portait. Une veste trop grande, bien trop grande pour lui.
Celle de Dojima.
Le blond n'était pas le seul à l'avoir remarqué. Le garçon remontait sans cesse le col, comme pour cacher quelque chose sur son cou. Cette attitude, ajoutée à son sourire satisfait, ne présageait rien de bon.
Autour d'eux, les joueurs étaient plus ou moins concentrés sur leur repas, mais impossible de ne pas voir Bachira collé à Dojima. Ce dernier, fidèle à lui-même, semblait indifférent, mais un observateur attentif pourrait remarquer qu'il ne faisait rien pour l'éloigner.
Ils riaient ensemble, se taquinant à voix basse. Un tableau presque anormal dans un environnement aussi compétitif.
Isagi, assis non loin, mâchait lentement son repas, jetant de fréquents coups d'œil vers eux. Il ne disait rien, mais la légère crispation de sa mâchoire trahissait un agacement... ou peut-être une pointe de jalousie qu'il refusait d'admettre.
Mais Rin...lui, cétait une toute autre histoire.
Assis en retrait, il serrait ses baguettes avec une force démesurée. Ses yeux bleu glacier étaient braqués sur les deux, son irritation grandissante transparaissant dans chacun de ses gestes.
— « Tch... »
Un bruit sec. Ses baguettes faillirent se briser entre ses doigts. Nagi, assis en face de lui, haussa un sourcil, paresseusement.
— « Qu'est-ce que t'as, Rin ? T'es plus tendu qu'un mec qui perd tout ses robux. »
Le vert ne répondit pas immédiatement. Il détourna simplement les yeux, exaspéré.
— « Rien. Ferme-la.»
Mais le regard noir qu'il lançait toujours en direction de Dojima disait tout le contraire.
De son côté, Otoya, accoudé à la table d'Isagi, observa la scène avec un sourire en coin.
— « Huh... intéressant. Je me demande ce que JiJi a bien pu faire pour mériter autant d'attention. »
Le bleuté ne releva pas, préférant se concentrer sur son repas, mais son poing serré sur sa cuillère le trahissait légèrement.
Bachira, ignorant ou feignant d'ignorer les regards posés sur lui, continua de grignoter son repas, toujours aussi proche de Dojima. Puis, il se tourna vers lui, l'air innocent.
— « JiJi... je peux garder ta veste ? Elle est trop confortable~ »
Le noiraud haussa un sourcil, levant les yeux de son assiette.
— « Tch. Fais ce que tu veux. »
Le garçon rit doucement, remontant encore un peu plus le col de la veste autour de son cou. Rin, quant à lui, sentit son irritation atteindre un nouveau sommet.
— « Hey, JiJi... » commença le semi-brun en prenant une bouchée de son repas, l'air faussement détendu. « Tu pourrais être un peu plus subtil, tu sais ? C'était un peu trop, là... »
Dojima tourna son regard vers lui, nonchalant.
— « Quoi ? Tu veux dire que t'as pas aimé BabyBee ? » répondit-il d'une voix calme, le sourire en coin.
Bachira rougit légèrement, mais tenta de maintenir une façade sérieuse.
— « Non, mais sérieusement, c'est pas cool de me marquer comme ça, tu vois ? » Il remonta une nouvelle fois le col de la veste, comme pour cacher un peu plus ce qu'il y avait sur son cou. « T'as pas besoin de faire ça pour me faire comprendre que tu es là, ok ? »
Le jeune homme haussait légèrement les épaules, les yeux à moitié fermés, mais une lueur d'amusement dans les yeux.
— « Hm. Tu te fous moi...? » Il se pencha légèrement vers lui, presque de façon décontractée. « T'as voulu jouer à ça, et bien je t'ai montré que ça ne marche pas toujours comme tu veux. »
Le garçon émit un petit soupire plaintif, jetant un coup d'œil furtif aux autres joueurs autour d'eux.
— « Tu es vraiment un cas désespéré... » répondit-il, tout en ricanant nerveusement. Mais, sous cette façade de nonchalance, il savait que quelque part, il avait laissé Dojima marquer son territoire, peut-être même plus qu'il ne l'aurait voulu.
Dans un soupir exagéré, il secoua la tête.
— « Fais gaffe à l'avenir, ok ? » Il s'éloigna légèrement, jetant un dernier regard vers Dojima, un sourire malicieux et gêné aux lèvres.
Mais malgré son discours, il n'arrivait pas à effacer cette étrange sensation de chaleur qui restait dans son cou, comme si, d'une manière ou d'une autre, il s'était fait imprimer sur lui une marque qu'il n'arrivait pas à effacer.
Dojima était seul dans la salle d'entraînement, l'air concentré tandis qu'il effectuait des séries de musculation. Le cliquetis des poids résonnait légèrement dans la pièce vide, brisé par le souffle mesuré et contrôlé du jeune homme. Il était seul avec ses pensées, le calme apaisant son esprit qui avait été agité ces derniers jours.
Il avait besoin de ce moment de solitude, loin des regards curieux de ses coéquipiers. Les derniers événements, notamment avec Bachira, tournaient en boucle dans sa tête. Il n'était pas du genre à s'attarder sur les choses, à chercher des significations cachées. Mais quelque chose en lui avait ressenti ce léger frisson de gêne qu'il avait rarement éprouvé, une gêne qu'il n'aimait pas, qu'il évitait habituellement en repoussant ses propres limites.
Les images du garçon, rougissant et remontant le col de sa veste, lui revenaient. C'était ce genre de scène qui le dérangeait, non pas à cause de la proximité, mais à cause de l'intensité qu'elle apportait. Il n'était pas habitué à ce genre de... complicité, si intime. Cela lui échappait, et ce genre de choses le mettait mal à l'aise.
Son regard se fixa sur ses mains, tremblantes légèrement après une série de tractions. Il les observa un instant, puis les posa sur le banc pour reprendre son souffle. Il ferma les yeux, les paupières lourdes, et s'autorisa quelques secondes de calme. C'était tout ce dont il avait besoin. Mais ce calme était fragile.
Ses pensées furent soudainement interrompues lorsqu'il entendit un bruit. Une porte s'ouvrit à l'autre bout de la salle.
Il se redressa, les yeux se dirigeant instinctivement vers la source du bruit.
Dojima soupira lourdement, déjà prêt à lancer un haltère si Bachira osait encore le coller alors qu'il voulait juste être tranquille. Trop, c'était trop. Il appréciait la présence du brun, mais il y avait des limites, et Bachira semblait déterminé à les franchir à chaque fois.
Mais à sa surprise, ce n'était pas lui.
Himejima venait d'entrer, poussant une poussette où Kojima dormait paisiblement. Son entrée silencieuse contrastait avec l'énergie habituelle du Blue Lock. Avec sa présence, l'atmosphère changea légèrement, moins pesante, plus... familière.
Il s'appuya sur un banc de musculation, haussant un sourcil.
— « Toi, ici ? C'est rare. »
La noiraude roula des yeux, croisant les bras après avoir mis les freins à la poussette.
— « Épargne-moi ton étonnement, JiJi. Je bosse ici, au cas où t'aurais oublié. »
Il haussa légèrement les épaules, comme si ça lui importait peu.
— « Je sais. Mais d'habitude, tu te contentes de ton bureau. Voir ta tête dans une salle d'entraînement, c'est une première. »
Elle soupira, haussant un sourcil avant de le détailler du regard.
— « Je voulais voir comment tu allais. Surtout après ton petit coup de fièvre... et après ce que j'ai vu dans les couloirs. »
Le mannequin arqua un sourcil, prenant une bouteille d'eau pour en boire une gorgée.
— « Hm ? De quoi tu parles ? »
Himejima s'adossa contre un mur, observant son frère d'un air mi-amusé, mi-inquisiteur.
— « Itoshi Rin. »
Il s'arrêta brièvement dans son geste avant de reposer sa bouteille.
— « Et qu'est-ce qu'il a, Rin ? »
— « Il était... disons, de mauvaise humeur quand je l'ai croisé. Très mauvaise humeur. Il avait cette tête qu'il fait quand quelque chose l'énerve vraiment. »
Dojima ne réagit pas. Il savait exactement à quoi elle faisait référence. Rin l'évitait du regard depuis ce matin, et même s'il restait fidèle à lui-même, son irritation était évidente.
Il passa une main dans ses cheveux noirs, les ébouriffant légèrement, puis haussa les épaules.
— « J'sais pas. C'est Rin. Il fait toujours la gueule. »
Himejima soupira, croisant les bras.
— « C'est plus que ça, JiJi...»
— « C'est pas mon problème s'il est en colère. Il gère ses émotions comme il veut. »
La jolie noiraude l'observa un instant avant de secouer légèrement la tête.
— « T'es vraiment un idiot parfois... »
Kojima gigota dans la poussette, attirant l'attention de Dojima qui baissa le regard vers la petite fille endormie. Elle fronça légèrement les sourcils dans son sommeil avant de se détendre à nouveau. Un léger sourire traversa ses lèvres avant qu'il ne revienne à sa sœur.
— « Je suis un idiot, peut-être, mais je suis occupé. Tu voulais autre chose ? »
Himejima le fixa un moment avant de soupirer une nouvelle fois.
— « Juste... essaie de ne pas empirer les choses avec lui, d'accord ? Rin est spécial pour toi. »
Dojima ne répondit pas immédiatement, puis détourna légèrement le regard.
— « J'fais ce que je veux. »
La jeune mannequin roula des yeux avant de récupérer la poussette et de se diriger vers la sortie.
— « Ouais, ouais, fais l'imbécile. Mais ne viens pas pleurer si ça te pète à la gueule. »
Sur ces mots, elle quitta la salle, laissant Dojima seul avec ses pensées et le silence, une fois de plus troublé par une question à laquelle il ne voulait pas répondre.
La chambre était plongée dans une obscurité paisible, après une journée d'entraînement harassante, le jeune homme s'était enfin accordé une douche bien méritée, laissant l'eau chaude délasser ses muscles fatigués.
À présent, il était allongé sur son lit, les draps froids contre sa peau brûlante, son corps encore engourdi par l'effort. Il s'étira paresseusement, laissant échapper un souffle satisfait. Enfin, un moment de calme. Seul.
Mais ce calme ne dura pas longtemps.
Un bruit. Infime, mais distinct.
Ses sens, affûtés par des années d'instincts aiguisés, captèrent aussitôt l'intrusion. Quelqu'un était là.
Il ne réfléchit pas.
Dans un mouvement fluide et précis, il attrapa le poignet de l'intrus et inversa la situation d'une poussée calculée, l'amenant sous son contrôle en un battement de cœur.
Un souffle étouffé. Un poids sur son bassin.
Il plissa les yeux, la faible lumière révélant enfin l'identité de son invité nocturne.
Itoshi Rin.
Il arqua un sourcil, le maintenant fermement en place. Le visage de Rin était à moitié plongé dans l'ombre, mais ses yeux brillaient d'une intensité troublante.
— « ... Toi ? » souffla-t-il, sa voix encore rauque de fatigue.
Il sentit les muscles du garçon se tendre, mais étrangement, il ne fit rien pour s'éloigner.
— « Qui d'autre aurait réussi à entrer ? » lâcha-t-il finalement, son ton calme contrastant avec la crispation de ses mains sur le tissu du t-shirt du jeune homme.
— « Hm... Bonne question. Mais je devrais peut-être te la retourner : pourquoi Itoshi Rin se faufile dans ma chambre au milieu de la nuit ? »
Le vert détourna légèrement le regard, serrant la mâchoire. Il dégageait cette aura contenue, ce feu intérieur qui menaçait d'exploser à tout moment.
— « Ferme-la. »
— « Oh ? J'ai touché un nerf, on dirait. »
Il ne répondit pas, mais son regard devint plus tranchant. Il était tendu, sa respiration légèrement plus rapide que d'habitude.
— « Tu fais cette tête à cause de Bachira, pas vrai ? »
Rin ne réagit pas tout de suite, mais le silence qui suivit en disait long. Dojima n'était pas stupide. Il savait lire les gens. Et le jeune prodige était peut-être l'un des plus transparents lorsqu'il laissait ses émotions prendre le dessus.
— « Je viens pas pour parler de ça. » grogna-t-il, sa voix plus dure qu'il ne l'aurait voulu.
Le noiraud resserra sa prise sur son poignet.
— « Ah ouais ? Alors explique-moi pourquoi t'es sur moi, là, maintenant ? »
Un silence pesant tomba entre eux, chargé d'une tension électrique.
Rin ne bougeait pas. Il n'avait pas cherché à se libérer.
Le mannequin pouvait sentir la chaleur de son corps contre le sien, son souffle court effleurant sa peau. Et ce fut là qu'il le remarqua. Les doigts de Rin, crispés sur son t-shirt, juste au niveau de son torse.
Comme s'il cherchait un ancrage. Comme s'il se battait intérieurement contre quelque chose qu'il refusait d'admettre.
— « Tu veux quoi, Rin ? » murmura-t-il finalement, sa voix plus douce, presque un défi.
Le garçon mordit l'intérieur de sa joue, ses pupilles brillant d'une émotion qu'il contenait avec difficulté. Puis, lentement, il baissa la tête, son front frôlant presque celui de Dojima.
— « ... T'as pas le droit de te laisser toucher par n'importe qui. »
Le jolie noiraud cligna des yeux, surpris par l'aveu brut, presque douloureux.
— « Hm ? Depuis quand t'as ton mot à dire sur ça ? »
Rin serra les dents, son regard s'embrasant un peu plus.
— « Depuis toujours. »
Le silence s'alourdit, devenant presque oppressant. Dojima observa Rin, son regard oscillant entre surprise et... quelque chose d'autre. Quelque chose qu'il ne voulait pas nommer.
Puis, dans un souffle, il murmura :
— « ... Jaloux, hein ? »
Le verdâtre ne répondit pas. Mais il ne nia pas non plus.
L'air semblait s'être épaissi entre eux, chargé d'une tension brûlante, insoutenable. Rin ne disait rien, mais son regard, lui, criait tout.
Ses pupilles turquoises ne lâchaient pas celles du jeune homme, braquées sur lui avec une intensité féroce. Il y avait de la frustration, du désir, une bataille silencieuse qui se jouait dans son esprit.
Dojima le voyait. Il le sentait.
Son propre cœur battait un peu plus fort, comme s'il répondait instinctivement à l'énergie brute qui émanait de Rin.
— « Tu veux quoi, exactement ? » souffla-t-il, sa voix plus rauque qu'il ne l'aurait voulu.
Le jeune prodige ne répondit pas tout de suite. Il se contenta de plonger un peu plus dans son espace vital, son front frôlant celui de Dojima, leur souffle se mélangeant dans cette proximité suffocante.
Puis, d'un mouvement vif, il attrapa son col et l'attira brutalement à lui.
Leurs lèvres se percutèrent avec une urgence brute, une faim incontrôlée. Ce n'était pas un baiser doux, encore moins hésitant. C'était féroce, désordonné, presque brutal. Dojima sentit la poigne de Rin se resserrer sur son t-shirt, comme s'il craignait qu'il ne s'échappe. Mais il n'en avait aucune intention.
Un frisson le parcourut lorsque Rin mordilla sa lèvre inférieure avant de l'aspirer dans un baiser plus profond, plus exigeant.
C'était sauvage. Électrique.
Leurs respirations s'emmêlaient dans des souffles saccadés alors qu'il renversa la situation, inversant leur position pour prendre le contrôle.
Il écrasa le garçon contre le matelas, une main glissée dans sa nuque pour approfondir encore plus le baiser, le rendant presque suffocant. Rin répondit avec autant d'intensité, ses doigts agrippant fermement le dos de Dojima, creusant presque la peau sous la fine couche de tissu.
Le temps semblait s'être arrêté, réduisant l'univers à ce simple échange fiévreux, à cette guerre silencieuse entre domination et abandon. Puis, à bout de souffle, il recula légèrement, leurs lèvres rougies et légèrement gonflées par l'échange.
Leurs regards se croisèrent, leurs respirations encore saccadées.
Un sourire en coin étira lentement les lèvres de Dojima.
— « ... Ouais. Définitivement jaloux. »
Rin serra la mâchoire, son regard brillant d'un mélange de défi et de désir.
— « Tais-toi... » souffla-t-il, avant de l'attirer à nouveau contre lui, scellant ses lèvres avec une passion encore plus dévorante.
TO BE CONTINUE...
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