CHAPTER 19

⸻ ❝ 𝚂𝙷𝙸𝙽𝙸𝙽𝙶 𝙹𝙴𝚆𝙴𝙻 ❞ ⸻

⸺【 🜲 】⸺



























LE NOIRAUD ÉTAIT ACCROUPI DANS le couloir sombre, le dos contre le mur froid, son téléphone serré entre ses mains tremblantes. L'écran lumineux révélait une série de notifications qu'il avait déjà lues des dizaines de fois : des rapports médicaux, des messages d'encouragement de son oncle, et le vide cruel d'aucune mise à jour concernant l'état de sa mère.

Pas un mouvement. Pas une amélioration.

Il inspira profondément, tentant de garder son calme, mais la boule dans sa gorge refusait de disparaître. Derrière son sourire habituel, une tempête faisait rage. L'idée que sa mère puisse rester ainsi, figée dans un sommeil sans fin, le hantait.

Puis il relut les messages de Grands.

Son père, fidèle à lui-même, continuait de le traquer même à distance. Le message était clair :

— « Tu n'as pas seulement trahi notre famille, mais aussi tout ce que je t'ai donné. » —

Une menace implicite qu'il connaissait bien. Son père n'était pas seulement en colère à cause de son départ : il cherchait à écraser Blue Lock, et par extension, tout ce que Dojima représentait.

Le noiraud posa lentement le téléphone sur le sol et baissa la tête. Ses cheveux noirs retombèrent devant ses yeux, cachant l'ombre de ses pensées.

Il voulait pleurer. Ses épaules étaient lourdes sous le poids des attentes, des pressions, des souvenirs douloureux. Pourtant, il se retenait. Il s'était promis de ne jamais montrer cette faiblesse. Pas ici. Pas maintenant.

Une partie de lui voulait crier, briser quelque chose, mais il resta là, immobile. Il s'efforçait de garder ce masque intact, ce sourire désinvolte que tout le monde connaissait.

'Maman... Jusqu'à quand dois-je continuer à sourire comme ça ?'

Il releva finalement la tête, fixant le plafond comme pour y chercher des réponses. Mais rien ne vint. Seul le silence lui répondit, un silence qui le ramenait à cette solitude qu'il essayait désespérément de fuir.

Dojima se mordit violemment la lèvre, sentant le goût métallique du sang envahir sa bouche. Ses yeux étaient embués, des larmes menaçant de couler à tout moment.

Pourtant, ce sourire... ce sourire qu'il ne pouvait pas effacer restait figé sur son visage. Ce rictus, qu'il portait comme une armure, le dégoûtait.

'Pourquoi est-ce que je souris encore ?' pensa-t-il, les poings serrés contre ses genoux.

Il était au bord du gouffre, prêt à éclater, quand des bruits de pas brisèrent le silence oppressant du couloir. L'écho de chaussures frappant le sol froid résonna, suivi par une voix tranchante et familière.

« Tu fous quoi ici à cette heure, crétin ? »

Il leva doucement la tête, apercevant Rin, les bras croisés, le regard glacial posé sur lui. Le vert le toisa de haut, son expression empreinte d'agacement.

« Si tu veux te saboter, fais-le loin d'ici. Je ne veux pas d'un traînard inutile sur le terrain demain. On affronte le top mondial, alors ressaisis-toi. »

Dojima resta silencieux un instant, son sourire toujours figé. Ses lèvres tremblaient légèrement, mais il le masquait derrière un air désinvolte.

« T'es inquiet pour moi, Rin ? » répondit-il finalement, sa voix douce mais teintée d'une ironie qui trahissait sa fragilité.

Le jeune prodige haussa un sourcil, mais ne mordit pas à l'hameçon.

« Je m'en fous de toi. Ce qui m'importe, c'est qu'on gagne demain. Alors, va te coucher. Maintenant. »

Le noiraud le fixa, un éclat étrange dans les yeux, un mélange de défi et de vulnérabilité. Puis il détourna le regard.

« T'as raison, Cap'. Je devrais dormir. »

Mais, intérieurement, il savait que cette nuit serait longue, même dans un lit.

Dojima s'arrêta, baissant la tête pour cacher ses yeux rougis et ce sourire indélébile qui refusait de le quitter. Il murmura faiblement :

« Désolé... Cap'. »

Puis, sans attendre de réponse, il se redressa rapidement et commença à marcher, pressant le pas pour échapper à Rin. Il ne voulait pas qu'il voie l'état lamentable dans lequel il se trouvait. Mais à peine avait-il fait quelques pas que Rin attrapa son poignet, l'immobilisant net.

« Attends. »

Le jeune homme sentit son cœur rater un battement. Il serra les dents, hésitant à se retourner.

« Quoi ? » répondit-il, essayant de garder un ton léger, mais sa voix trahissait un tremblement.

Rin le tira doucement mais fermement, l'obligeant à lui faire face. Ses yeux acérés scrutèrent les siens, remarquant immédiatement leur rougeur, les larmes contenues, et ce sourire crispé qui semblait plus une torture qu'une façade.

« Arrête de sourire comme ça. »

La voix du verdâtre n'était pas aussi froide qu'à son habitude. Elle était calme, presque douce.

Dojima, surpris, ouvrit légèrement la bouche, mais aucun mot ne sortit. Il détourna les yeux, ses joues prenant une teinte rosée qu'il ne pouvait contrôler.

« T'as pas besoin de jouer ce rôle devant moi, » continua t-il, relâchant doucement son poignet. « Si tu veux craquer, fais-le maintenant. Personne ne regarde. »

Ces mots le frappèrent en plein cœur. Il resta figé, les poings serrés, luttant contre l'envie de se laisser aller. Rin, toujours face à lui, ne bougeait pas, ses yeux impitoyables semblant percer chaque barrière que Dojima s'efforçait de maintenir.

« Pourquoi tu fais ça, Rin ? » demanda-t-il finalement, sa voix brisée.

Le jeune Itoshi haussa les épaules, détournant un instant les yeux comme si lui-même ne comprenait pas tout à fait.

Faux. Il savait la raison parfaitement.

« Parce que je sais ce que c'est de porter quelque chose d'invisible et de lourd. Et toi... t'es pas aussi insensible que tu veux le faire croire. »

Ces mots achevèrent le mannequin. Une larme solitaire roula sur sa joue. Il détourna la tête, honteux, mais Rin attrapa doucement son menton pour le forcer à le regarder.

« Pleure si tu veux. Mais arrête de te cacher. »

Dojima rougit davantage, son cœur battant à tout rompre. Le masque qu'il portait depuis des années sembla se fissurer sous la sincérité brute de Rin. Une larme, puis une autre, coula sur ses joues. Et malgré tout, ce sourire maudit restait là, mais il n'était plus forcé.

« Merci, Rin... » murmura-t-il finalement, sa voix presque inaudible.

Le vert recula légèrement, croisant les bras comme pour cacher un léger malaise face à l'intensité du moment.

« Me remercie pas. Dors. Demain, j'attends rien de moins que ton meilleur jeu. »

Dojima resta immobile après les mots du jeune garçon, ses larmes roulant silencieusement sur ses joues. Puis, sans prévenir, il avança d'un pas et enroula ses bras autour de lui, l'étreignant fermement.

« Merci... vraiment, Rin, » murmura-t-il, sa voix tremblante.

Rin, d'abord figé, rougit légèrement, ses bras restant le long de son corps.

« Lâche-moi. » grogna-t-il, détournant la tête pour cacher son embarras.

Mais le noiraud n'en fit rien. Il resserra son étreinte, posant son menton sur l'épaule de Rin, comme s'il voulait prolonger ce moment un peu plus longtemps.

« Laisse-moi juste rester comme ça... quelques secondes, » souffla-t-il doucement.

Le prodige soupira, mais il ne le repoussa pas. Il restait rigide, bien qu'une chaleur étrange naisse dans sa poitrine. Pourtant, Dojima finit par se retirer légèrement, juste assez pour le regarder dans les yeux.

Leurs regards se croisèrent, et un silence chargé de tension s'installa. Et il, poussé par une impulsion qu'il ne comprenait pas lui-même, se pencha doucement, posant ses lèvres sur celles du jeune garçon.

Ce premier contact était hésitant, mais en sentant que Rin ne reculait pas, Dojima approfondit le baiser. Lentement, ses mains glissèrent sur ses bras, tandis que le souffle des deux garçons devenait plus rapide, plus chargé d'émotions.

Rin, surpris par l'intensité soudaine de Dojima, ferma les yeux et se laissa emporter, ses doigts se crispant sur le col de son adversaire. Lorsque le jeune homme recula à peine, comme pour vérifier la réaction du verdâtre, ce dernier agrippa son col et l'attira violemment à lui, reprenant le baiser avec une intensité brûlante.

Leurs lèvres dansaient avec passion, leur souffle se mêlant, aucun des deux ne voulant s'arrêter. Ce n'était plus seulement un baiser d'impulsion, mais une libération, une confrontation de tout ce qu'ils ressentaient sans jamais l'avoir exprimé.

Dojima, pris dans l'élan, glissa une main dans les cheveux de Rin, caressant doucement sa nuque, tandis que Rin, à bout de souffle, mordilla légèrement sa lèvre inférieure avant de murmurer, entre deux baisers :

« T'es vraiment un crétin, Dojima... »

Mais il ne le repoussa pas. Au contraire, il reprit le baiser, encore plus intensément, ses mains glissant sur le torse du noiraud pour le retenir contre lui.

Les secondes s'étirèrent, devenant des minutes, jusqu'à ce que leurs lèvres se détachent enfin, leurs visages toujours aussi proches, leurs regards brûlant d'une émotion qu'ils n'osaient nommer.

Rin, le souffle court, fronça légèrement les sourcils, bien que ses joues soient rouges.

« Tu crois que tu peux débarquer comme ça et faire comme si de rien n'était ? » dit-il, ses paroles pleines de reproches, mais aussi d'une étrange tendresse.

Dojima, encore sous le choc de ce qu'ils venaient de partager, cligna des yeux, perplexe.

« Qu'est-ce que tu veux dire... ? »

Le vert serra les poings, les mâchoires tendues.

« Tu m'as oublié, Dojima. Toutes ces années. »

Ces mots frappèrent le noiraud comme un éclair. Une vague de souvenirs enfouis remonta à la surface. Des fragments flous, des mots échangés, des moments passés... Il se souvenait, enfin. Mais il ne dit rien. Il baissa les yeux, ses bras tremblant légèrement avant de tirer Rin dans une nouvelle étreinte.

« Je suis désolé, » murmura-t-il, sa voix pleine de sincérité.

Rin ne bougea pas, mais il ne se dégagea pas non plus. Dans le silence du couloir, seul le battement rapide de leurs cœurs résonnait.

Dojima resta figé quelques instants, absorbé par la déclaration du jeune Itoshi. Mais au lieu de répondre, il se pencha à nouveau, ses lèvres retrouvant les siennes dans un élan plus audacieux. Ce n'était plus hésitant ni maladroit, mais un baiser profond, chargé de tout ce qu'ils n'avaient jamais osé dire.

Rin, surpris par cette audace, ne recula pas. Il répondit avec la même intensité, ses bras glissant autour du cou du noiraud pour l'attirer davantage. Leurs corps se rapprochèrent, leurs souffles se mêlant, chaque geste empreint d'une urgence qu'ils ne cherchaient pas à contenir.

Dans un élan instinctif, il tira doucement Dojima par le col, l'entraînant vers le mur. Il se laissa plaquer contre la surface froide, mais sa prise ne fléchit pas. Au contraire, il resserra ses bras autour de son cou, leurs lèvres ne se quittant pas une seule seconde.

Le jeune mannequin, sa respiration déjà haletante, posa une main sur le mur juste à côté de la tête de Rin pour se stabiliser. L'autre main descendit doucement sur la taille de ce dernier, avant de glisser autour pour le maintenir fermement contre lui. Leur proximité rendait chaque mouvement électrisant, chaque frisson impossible à ignorer.

Rin laissa échapper un léger gémissement, surpris par l'audace de Dojima mais incapable de s'en détacher. Il se tendit légèrement sous le poids de l'émotion, mais ses mains restèrent fermement accrochées aux épaules de Dojima, comme pour s'assurer qu'il ne s'éloignerait pas.

Leurs baisers s'intensifièrent encore, leur rythme devenant plus désordonné, plus passionné. Le noiraud, le souffle court, brisa un instant leur étreinte pour plonger son regard dans celui du verdâtre, leurs visages toujours si proches que leurs nez se frôlaient.

« T'es... incroyablement agaçant, » murmura Rin, son souffle chaud caressant les lèvres de Dojima, bien que ses joues rouges trahissaient son véritable état.

Le jeune homme, un sourire naissant sur ses lèvres gonflées, répondit d'une voix rauque :

« Et toi, t'es... dangereux. »

Sans attendre une seconde de plus, ils se retrouvèrent à nouveau, leurs lèvres s'entrelaçant dans une danse à la fois sensuelle et téméraire. Dojima resserra son étreinte autour de la taille de Rin, le collant à lui comme s'il craignait qu'il disparaisse.

Le temps semblait s'arrêter. Le silence du couloir amplifiait chaque battement de leur cœur, chaque souffle haché. Dojima sentit une chaleur monter en lui, quelque chose qu'il n'avait jamais ressenti avec une telle intensité.

Rin, quant à lui, se laissait aller complètement, ses mains remontant dans les cheveux de jais du jeune homme, les tirant légèrement pour le forcer à incliner la tête, approfondissant leur baiser.

Finalement, lorsqu'ils s'écartèrent, leurs fronts restèrent collés, leurs respirations erratiques remplissant l'espace. Rin, les yeux mi-clos, murmura d'une voix presque inaudible :

« Ne me laisse plus jamais comme ça, Dojima. »

Dojima hocha la tête, incapable de répondre autrement, son cœur battant à tout rompre. Pour la première fois, il sentit que ce lien qu'il avait oublié était plus fort que tout ce qu'il avait imaginé.








































__________
⸻ 𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 19 ⸻
:
Rin Itoshi
































Le soleil commençait à se coucher, étendant des ombres allongées sur le terrain de foot abandonné. Dojima, alors âgé de 14 ans, marchait d'un pas lent, ses longs cheveux noirs tombant en rideau sur ses épaules. Son uniforme scolaire était en désordre, la chemise froissée, les manches retroussées, et le col ouvert. Il traînait un ballon de foot usé du bout de sa chaussure, son expression fermée et fatiguée.

Ces derniers mois avaient été un chaos silencieux. Après avoir quitté le foot, le jeune adolescent n'avait plus trouvé d'ancrage. Chaque collège qu'il intégrait finissait par le renvoyer pour des bagarres ou un comportement jugé insupportable. Ses insomnies rendaient ses journées floues, et son visage, creusé par la fatigue, effrayait autant qu'il fascinait. Il vivait chez son oncle, un yakuza qui ne savait ni comment l'aider, ni comment lui parler.

C'était devenu une habitude pour lui : quand l'air semblait trop lourd, quand chaque respiration lui brûlait les poumons, il venait sur ce terrain abandonné. Il n'y avait personne pour le juger ici, personne pour lui demander ce qu'il ressentait ou ce qu'il voulait faire de sa vie. Le ballon, ce simple objet, était son seul exutoire.

Ce jour-là, alors qu'il jonglait distraitement avec le ballon, il entendit des pas derrière lui. Il se retourna brusquement, prêt à lancer un regard noir à l'intrus, mais il tomba sur un garçon, l'air plus jeune que lui.

Rin Itoshi.

Il portait un survêtement trop grand pour lui, ses cheveux vert foncé légèrement ébouriffés par le vent. Contrairement à Dojima, son visage avait une douceur presque fragile, mais ses yeux brillaient d'une lumière curieuse et déterminée.

«Tu joues souvent ici?» demanda Rin, sa voix calme mais pleine d'assurance.

Le noiraud le fixa un instant, pris de court par la question. Il haussa les épaules.

«Ça dépend. T'es qui, toi ?»

Le mignon vert sourit légèrement, tenant un ballon sous son bras.

«Personne d'important. Mais si t'es là, c'est que t'aimes toujours le foot, non ?»

Ces mots frappèrent Dojima comme une claque. Personne n'avait osé lui dire ça depuis qu'il avait arrêté. Il sentit un mélange de colère et de nostalgie, mais il n'avait pas la force de répliquer. À la place, il fit rouler son ballon vers Rin avec un air nonchalant.

«Montre-moi ce que t'as, alors.»

Ce fut le début de leur étrange connexion.


_________

Ils commencèrent à se retrouver sur ce terrain, souvent sans même se donner rendez-vous. Rin était différent des autres. Il ne posait pas de questions sur la vie de Dojima, sur son passé ou ses problèmes. Il se contentait de jouer avec lui, de le défier, de rire lorsqu'il réussissait à lui subtiliser le ballon.

Pour la première fois depuis longtemps, le noiraud se surprenait à sourire. Pas ces sourires faux qu'il utilisait pour se protéger, mais de vrais sourires, presque enfantins. Rin avait ce don de rendre les choses simples, et il se rendit compte qu'il attendait ces moments avec impatience.

Rin, de son côté, semblait admiratif de Dojima. Il trouvait ses mouvements imprévisibles et fascinants. Même dans son état chaotique,il dégageait une aura magnétique qui l'attirait comme un papillon vers une flamme.

«T'es vraiment doué, tu sais,» dit-il un jour, essoufflé après un match improvisé.

Dojima haussa les épaules, mais un léger sourire flottait sur ses lèvres.

«T'es pas mal non plus, gamin.»

Rin rougit légèrement mais ne répondit rien, se contentant de fixer le ballon entre ses pieds.


__________

Puis, sans prévenir, Rin cessa de venir.

Au début, Dojima pensait qu'il était simplement occupé. Il continua à venir chaque soir, traînant sur le terrain plus longtemps que d'habitude, espérant voir la bouille du vert apparaître avec son sourire timide et son ballon sous le bras.

Mais les jours passèrent. Puis les semaines. Et finalement, les mois.

Un soir, sous le ciel étoilé, Dojima se tenait seul sur le terrain, le ballon à ses pieds. Il leva les yeux, fixant les étoiles, un sourire mélancolique sur le visage.

«T'es comme tout le reste, hein ?» murmura-t-il à voix basse.

Il donna un coup dans le ballon, l'envoyant rouler loin de lui, avant de tourner les talons et de partir.

Ce fut la dernière fois qu'il mit les pieds sur ce terrain.

































































































Dans la pénombre de leur dortoir, le silence était seulement perturbé par le souffle régulier de Dojima, étalé sur le lit de Rin, le bras drapé autour de sa taille avec une possessivité nonchalante. Le verdâtre, de son côté, se trouvait coincé dans cette étreinte, à moitié irrité, à moitié troublé par la proximité inattendue.

«T'es lourd, bouge un peu. » grogna t-il en essayant de se dégager, mais le plus âgé resserra son étreinte comme un python en hibernation.

«Pas question. T'es confortable,» répondit-il avec un sourire paresseux, les yeux à demi-ouverts, le ton de sa voix teinté de malice.

Rin se raidit légèrement, sentant la chaleur familière de Dojima contre lui, son odeur douce-amère de savon mêlée à celle de sa présence envahissante.

«T'as toujours été comme ça, à imposer tes trucs,» murmura t-il en détournant la tête, son visage rougissant malgré lui.

Un silence s'installa, mais le noiraud finit par briser la tranquillité d'une voix calme et douce.

«On est d'accord, que c'est toi qui m'a lâché. Non ?»

Le jeune garçon cligna des yeux, surpris par la question soudaine. Il resta silencieux, son esprit ramené de force à ce terrain de foot isolé et à ces jours où il avait volontairement cessé de venir.

«C'était pas si simple,» répondit le vert finalement, sa voix à peine audible.

Dojima le fixa un instant, son expression plus sérieuse que d'habitude, bien que son sourire ne l'ait pas quitté.

«Peut-être. Mais ça ne m'a pas empêché de t'attendre,» avoua-t-il en fermant les yeux, sa voix empreinte d'une sincérité rare.

Rin sentit son cœur se serrer. Il avait fui Dojima à l'époque, incapable d'expliquer pourquoi. Était-ce la peur ? L'envie ? Ou simplement une confusion qu'il ne pouvait nommer ? Les événements avec Sae l'avaient marqué.

Mais à cet instant, ces pensées semblaient trop lourdes à porter.

«T'es vraiment insupportable,» marmonna t-il, le rouge sur ses joues s'intensifiant, mais il ne bougea pas.

Le noiraud sourit plus largement, son front venant se poser doucement contre l'arrière de la tête de sa tête.

«C'est pour ça que tu m'aimes bien, non ?» murmura-t-il, avant de sombrer dans un sommeil paisible.

Rin grogna à nouveau, tentant de cacher son trouble, mais il ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil à Dojima. L'homme qui l'avait attendu, malgré tout.

«T'es vraiment un idiot,» souffla t-il, mais cette fois, il se laissa aller dans cette étreinte.

«Ne me laisse plus, Rin... Tu m'as manqué.»

Ses mots étaient à peine un souffle, presque comme un secret confié à l'obscurité, mais leur poids, la sincérité qui les accompagnait, flottait dans l'air comme une promesse.

Rin resta immobile, les yeux fixés droit devant lui, son cœur battant plus fort dans sa poitrine. Il sentit une chaleur envahir son visage, son esprit tourmenté par ces mots qui l'avaient frappé droit au cœur.

Il ne répondit rien, mais il ne s'éloigna pas non plus. Leurs respirations se mêlaient doucement, dans une harmonie silencieuse qui en disait plus que les mots ne pouvaient exprimer.

Rin, en silence, se permit de rester là, aux côtés de Dojima, son esprit tourbillonnant, mais une partie de lui s'apaisait, comme s'il savait, à cet instant précis, que les années d'attente, de non-dits et de séparations n'avaient plus de place ici, dans ce moment intime.

































TO BE CONTINUE...

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