CHAPTER 17
⸻ ❝ 𝚂𝙷𝙸𝙽𝙸𝙽𝙶 𝙹𝙴𝚆𝙴𝙻 ❞ ⸻
⸺【 🜲 】⸺
— « Je suis navré. Mais son état ne change pas. »
LA VOIX DU MÉDECIN, monotone et dépourvue d'espoir, résonnait faiblement à travers le téléphone. Une réponse que le jeune homme connaissait par cœur, qu'il avait entendue trop de fois pour qu'elle l'ébranle réellement... ou peut-être que si. Son regard, pourtant fixé sur un point vague de la pièce, trahissait une tension sourde, comme une corde prête à céder.
Il se trouvait dans la chambre commune de Blue Lock, un espace où l'intimité était un luxe rare. Les murs portaient encore les échos de la journée – des rires de Bachira, les critiques glaciales de Rin, et les remarques vaniteuses d'Aryu. Pourtant, à cet instant, tout semblait étouffé, comme si le monde entier avait retenu son souffle. Dojima se laissa tomber sur le bord de son lit, le téléphone toujours pressé contre son oreille. Sa main libre effleura distraitement son menton, avant de descendre pour caresser son piercing à la langue, un tic qu'il avait développé depuis des années. Il sentait le métal froid contre ses lèvres, un contraste presque apaisant face au feu qui grondait en lui.
— « Je vois... Merci de m'avoir tenu informé, » murmura-t-il, d'une voix étrangement calme. Puis, sans attendre une réponse, il mit fin à l'appel.
Il resta immobile un moment, le téléphone posé sur ses genoux. Son sourire, éternellement affiché comme un masque, était toujours là. Mais il n'y avait rien derrière cette courbe élégante de ses lèvres. Rien qu'un vide insondable, une fatigue qu'il portait comme un manteau invisible. Il inspira profondément, ses yeux couleur braise balayant la pièce. Rin était assis sur son propre lit, plongé dans ses pensées comme toujours, ses sourcils froncés dans un mélange de concentration et d'agacement. Plus loin, Bachira tripotait un ballon d'une main, lançant des regards curieux vers le noiraud sans oser poser de question. Aryu, quant à lui, semblait absorbé par son reflet dans le miroir, ajustant une mèche de ses cheveux avec une précision presque artistique.
— « Encore des nouvelles, Jiji ? » lança finalement le semi-brun, brisant le silence. Sa voix était légère, presque chantante, mais ses yeux trahissaient une réelle inquiétude.
Dojima leva les yeux vers lui, son sourire s'élargissant légèrement, comme s'il tentait de rassurer. Il haussa les épaules avec désinvolture.
— « Rien de nouveau. Mais bon, je suppose que c'est une bonne nouvelle en soi, non ? »
Sa voix était parfaitement maîtrisée, teintée d'une pointe d'humour feint. Il savait jouer ce rôle à la perfection. Celui de l'énigme insaisissable, du garçon qui sourit toujours, même lorsque tout s'effondre.
Pourtant, au fond, il sentait une brûlure.
Une rage sourde qui grondait contre l'impuissance, contre cette attente interminable, contre un système qui semblait refuser de lui rendre sa mère.
Il se leva soudainement, croisant les bras derrière sa tête dans un geste faussement décontracté.
— « Bon, je vais sortir prendre l'air. Vous pouvez continuer à m'admirer, je ne serai pas long, » ajouta-t-il avec un clin d'œil vers Aryu, qui roula des yeux mais ne put s'empêcher de sourire.
Le jeune homme quitta la pièce sans attendre de réponse, ses pas légers mais rapides. Derrière lui, le silence retomba, laissant ses coéquipiers échanger des regards. Rin fronça davantage les sourcils, tandis que Bachira, un sourire en coin, tapotait son ballon.
— « Il est vraiment bizarre, pas vrai ?Mais c'est pour ça qu'il est intéressant. »
Le vert grogna en guise de réponse, tandis que le fanatique de style ajustait une nouvelle fois ses cheveux, comme si tout cela ne le concernait pas.
Dojima, quant à lui, avançait dans les couloirs, son sourire toujours figé sur son visage. Mais au fond de ses pensées, l'image de sa mère restait ancrée, douloureusement vivante. Un rappel constant de pourquoi il était là, pourquoi il se battait encore, même si son cœur vacillait entre la passion et l'indifférence.
Il s'arrêta brusquement, comme si le poids invisible de ses pensées l'avait enfin rattrapé.
Il s'accroupit lentement, pliant ses longues jambes pour se mettre en boule, son dos contre le mur. Dans cette position, il paraissait étrangement vulnérable, comme un enfant cherchant un refuge dans un monde trop grand pour lui. Il posa son menton sur ses genoux, les bras enroulés autour de ses jambes. Ses doigts effleurèrent machinalement l'un des piercings de son oreille, un geste qui le ramenait à une forme de réalité, même fragile.
Un soupir profond s'échappa de ses lèvres, brisant le silence oppressant du couloir. Pourtant, ce sourire qu'il portait toujours était encore là, figé, presque douloureux à regarder. Il releva légèrement la tête, parlant doucement à lui-même, comme s'il cherchait une réponse qu'il savait pourtant inexistante.
— « Tu vois, maman... Je suis toujours là. Toujours aussi pathétique, pas vrai ? » murmura-t-il, sa voix à peine audible, empreinte d'une amertume qu'il ne montrait jamais à personne. « Je me demande... Tu crois que je fais ça pour toi ? Pour moi ?Ou juste parce...Que j'ai peur d'arrêter ? De te décevoir...Encore une fois...? »
Ses mots flottaient dans l'air, sans écho ni réponse. Il ria doucement, un son creux qui résonnait bizarrement dans le couloir vide. Il leva les yeux vers le plafond, ses iris orange brillant faiblement sous la lumière artificielle.
— « Tsk. Regarde-moi. Même ici, dans un endroit rempli de fous, je réussis encore à me sentir comme le plus bizarre de tous. Impressionnant, mmh ? »
Il ferma les yeux un instant, inspirant profondément. La froideur du mur contre son dos était étrangement apaisante, tout comme le vide du couloir. Ici, loin des regards, il pouvait se permettre d'être lui-même, ou au moins ce qu'il pensait être lui-même.
Pas de masque, pas de sourire calculé pour distraire ou désarmer.
Mais même dans cette solitude, il ne pouvait s'empêcher de sourire. Un sourire étrange, oscillant entre cynisme et douleur, comme s'il avait accepté depuis longtemps que cette façade était devenue une partie de lui. Une armure qu'il portait même lorsque personne n'était là pour la voir.
Il passa une main dans ses cheveux ébouriffés, laissant échapper un dernier soupir.
— « Allez, ducon...Relève-toi. Personne n'aime voir un clown triste. »
Avec une lenteur calculée, il se redressa, étirant ses bras au-dessus de sa tête comme s'il se débarrassait du poids invisible qui l'alourdissait. Puis, d'un pas léger, il reprit son chemin dans les couloirs, son sourire parfaitement en place, prêt à jouer son rôle une fois de plus.
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⸻ 𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 17 ⸻
:
Soins Capillaires Et Provoque
Le moment était enfin venu : leur équipe s'apprêtait à disputer un match crucial, et le hasard avait voulu qu'ils affrontent celle d'Isagi Yoichi. Un duel qui promettait d'être explosif, marqué par des enjeux personnels, notamment la volonté affichée d'Isagi de récupérer Meguru Bachira. Mais cette résolution, aussi ferme soit-elle, cachait-elle autre chose ? Seul le terrain en révélerait la vérité.
Ils avançaient tous ensemble vers le terrain, leurs maillots rougeoyants marqués de leur numéro respectif, les faisant apparaître comme des guerriers prêts à en découdre. L'atmosphère était tendue mais électrique, chargée de cette adrénaline si particulière à Blue Lock. Chacun, dans son coin, semblait absorber cette tension à sa manière.
Dojima, calme et décontracté comme toujours, étira légèrement ses bras avant de passer nonchalamment l'un d'eux autour des épaules de Bachira. Son sourire, bien que doux, portait cette lueur énigmatique qui lui était propre, un mélange d'amusement et de défi.
— « Mon petit Megu, j'attends tes passes avec grand plaisir~ Je compte sur toi, » murmura-t-il d'un ton presque chantant, ses yeux d'un orange incandescent se posant sur son coéquipier.
Le semi-brun lui fit un sourire éclatant, l'excitation pétillant dans ses yeux. Mais avant qu'il ne puisse répondre, Aryu, toujours fidèle à lui-même, s'interposa, son allure rayonnante attirant immédiatement l'attention.
— « Si tu dois faire la passe, ce sera à moi, » déclara t-il avec une confiance éclatante, comme si le simple fait qu'il parle garantissait leur victoire. « Moi, je marquerai avec Sty' pour nous faire gagner. »
Il brillait presque littéralement, à tel point qu'il semblait projeter un éclat aveuglant autour de lui. Bachira éclata de rire avant de répondre simplement, dans sa bonne humeur habituelle.
— « D'ac ! »
À quelques pas derrière, Rin observait la scène avec une patience visiblement limitée. Son regard froid se posa brièvement sur ses coéquipiers avant qu'il ne tranche d'une voix autoritaire.
— « Hé, dépêchez-vous, qu'on aille au niveau suivant. On va les massacrer. »
Dojima répondit avec une légèreté qui contrastait parfaitement avec l'intensité de Rin. Son sourire s'étira davantage, empreint de cette insolence tranquille qu'il maîtrisait si bien.
— « Oui, chef, » lança-t-il en faisant un salut rapide, comme pour le taquiner.
Mais au fond, il savait que Rin avait raison. Ce match n'était pas qu'un simple obstacle ; c'était une opportunité. Pour se prouver à lui-même qu'il avait encore sa place ici. Pour ressentir cette montée d'adrénaline qu'il poursuivait avec autant de ferveur qu'un prédateur traque sa proie. Il lâcha finalement Bachira et plaça ses mains dans ses poches, marchant à leur rythme, le sourire toujours accroché à son visage.
Le silence s'installa alors que le terrain se rapprochait. Devant eux, l'équipe d'Isagi les attendait déjà, prête à en découdre. Dojima les observa un instant, son sourire s'adoucissant, presque imperceptiblement.
'Eh bien, Yoichi... montre-moi ce que tu vaux.' pensa-t-il, avant de rejoindre sa place, prêt à faire basculer le destin du match.
À la vue de Chigiri, Aryu ne perdit pas une seconde et se précipita vers lui, ses pas pleins d'une grâce presque théâtrale. Une des mèches roses du garçon captiva immédiatement son attention, et avec toute la délicatesse du monde, il l'enroula autour de son doigt, soigneusement manucuré.
— « Tu utilises quoi comme après-shampoing ? » demanda-t-il avec une sincérité presque déconcertante, admirant la texture soyeuse entre ses doigts.
Chigiri haussa un sourcil, pris de court par la question, mais répondit simplement :
— « Ah ? Celui de base qui est à disposition aux bains. »
Le visage du grand brun s'illumina comme si cette révélation était une incroyable découverte.
— « Les pointes de tes cheveux sont vraiment Sty', » déclara-t-il avec admiration, continuant à effleurer les mèches roses, fasciné par leur éclat.
Non loin, Dojima observait la scène, un sourire amusé étirant ses lèvres. Il porta une main devant sa bouche, luttant pour contenir un éclat de rire, mais son souffle trahissait son amusement évident.
Chigiri, quant à lui, roulait déjà des yeux, clairement exaspéré. Il gifla la main d'Aryu pour l'éloigner de ses cheveux.
— « Touche pas à mes cheveux, » grogna-t-il avec agacement.
Le brun recula légèrement, mais loin d'être vexé, toujours captivé par la beauté des cheveux de son interlocuteur.
— « Ils sont si beaux, c'était plus fort que moi. Tout ce qui est Sty' a raison de moi. C'est un honneur d'affronter un joueur aussi Sty'. Enchanté, Chigiri Hyoma. »
Il tendit la main à Chigiri avec un sourire éclatant, brillant presque littéralement sous les lumières du terrain.
Le rosé, malgré son agacement, finit par lui serrer la main, mais il ne put s'empêcher de commenter :
— « Aryu Jubei... Ton nom sonne comme celui d'un général de l'époque féodale. »
Dojima soupira en secouant la tête, visiblement déjà lassé par cette conversation. Pourtant, en tournant la tête, un tout autre spectacle attira son attention. Là, non loin, Baro Shoei se tenait, imposant et intense comme toujours. Une étincelle s'alluma dans les yeux du jeune homme, et son sourire prit une teinte plus malicieuse, une pointe de provocation s'y glissant subtilement.
Il s'approcha lentement du grand noiraud, son regard malicieux déjà rivé sur lui. Chaque pas semblait calculé, chaque mouvement porteur d'une tension presque palpable. Baro, fidèle à lui-même, restait impassible, son aura intimidante remplissant l'espace. Pourtant, cela ne l'effrayait pas. Au contraire, il savourait chaque seconde de cette rencontre.
Arrivé à sa hauteur, il s'arrêta, croisant les bras avec une fausse désinvolture. Son sourire s'étira légèrement, et ses yeux orange pétillèrent d'une lueur provocante.
— « Tiens donc, Shoei, le roi en personne. » le noiraud claqua doucement sa langue contre son palais, feignant l'amusement. « Alors, dis-moi... est-ce que cette fois tu vas enfin réussir à marquer contre moi ? »
Le grand noiraud fronça les sourcils, sa mâchoire se contractant visiblement sous l'effet de la provocation.
— « Hmph. Tu parles trop, gamin. Tu ferais mieux de te préparer à te faire écraser. »
Mais le mannequin ne s'arrêta pas là. Au contraire, il s'approcha encore un peu plus, un sourire moqueur accroché à son visage.
— « C'est vrai, j'y pense... La dernière fois qu'on s'est affrontés, tu avais promis que je ne toucherais même pas un ballon. Mais bizarrement... c'est moi qui t'ai fait tourner en bourrique, pas vrai ? » Il haussa les épaules, prenant un ton faussement pensif. « Je me demande si c'était une erreur de ta part... ou juste ta limite. »
La tension monta d'un cran. Le silence autour d'eux devint presque assourdissant alors que quelques joueurs tournaient discrètement la tête dans leur direction, curieux de ce qui allait suivre.
Baro fit un pas en avant, son regard brûlant de colère. Mais Dojima, loin de se laisser intimider, planta ses mains dans ses poches et pencha légèrement la tête, un sourire narquois accroché à ses lèvres.
— « Ah, peut-être que cette fois, tu prouveras que je me trompe. » il appuya bien sur chaque mot, ses yeux brillants d'une malice dangereuse. « Enfin, à condition que ton fameux ego soit capable de tenir sur le terrain. T'as pas peur que ton royaume s'effondre encore, roi sans trône ? »
C'en était trop. Le jeune homme explosa. Il avança d'un pas rapide, attrapant le noiraud par le col de son maillot et le soulevant sans effort. Ses muscles tendus et son regard assassin témoignaient de sa rage pure.
— « Cette fois, je vais te broyer, espèce d'arrogant ! Je vais te faire ravaler ce sourire ! » rugit Baro, sa voix résonnant comme un coup de tonnerre dans le couloir.
Dojima, pourtant suspendu dans les airs, resta d'une sérénité presque insolente. Son sourire ne vacilla pas, et il leva doucement les mains en signe de reddition.
— « Facile à dire, Shoei, mais on sait tous les deux que les mots ne suffisent pas. J'attends de voir ce que tu vaux, roi. Sur le terrain, bien sûr. »
Il serra encore plus fort, prêt à en découdre ici et maintenant. Mais avant qu'il ne passe à l'action, une voix familière interrompit la scène.
— « Baro ! Lâche-le. Maintenant. »
Isagi s'avança, le regard sérieux, prêt à empêcher l'escalade de la situation. Baro tourna brièvement la tête vers lui, ses yeux brûlants de frustration, mais il finit par lâcher Dojima d'un geste brusque.
Le jeune homme atterrit avec légèreté, ajustant tranquillement son maillot comme si de rien n'était, son sourire toujours aussi insaisissable.
— « Merci pour le vol, » lança-t-il nonchalamment, avant de tourner les talons et de s'éloigner vers le terrain. « J'espère juste que ton jeu sera aussi impressionnant que ta force, Baro. Fais-moi rêver~»
Baro, toujours brûlant de colère, jeta un regard noir au jeune homme qui s'éloignait avec son sourire provocateur. Mais il ne lâcha pas sa proie aussi facilement. Se tournant vers Isagi, il pointa du doigt Dojima avec une intensité menaçante.
— « Toi, Isagi, écoute bien. Ce clown-là... » grogna-t-il, son ton grondant comme un avertissement. « Je vais le marquer. Pas un but. Lui. Je vais lui coller aux basques jusqu'à ce qu'il perde ce foutu sourire de sa face. »
Ses paroles étaient lourdes de promesses. Pas une promesse de jeu, mais une déclaration de guerre pure et simple.
Dojima, qui n'était jamais loin pour entendre ce genre de chose, se retourna légèrement. Ses yeux orange pétillèrent de malice alors qu'il plaçait une main derrière son oreille.
— « Hein ? T'as dit quoi, mon chou ? Tu vas me marquer, moi ? Intéressant. J'espère que t'as une bonne endurance, parce que je ne fais que courir dans la tête de mes adversaires. Gratuitement, en plus. »
Baro serra les dents si fort qu'on aurait cru entendre un craquement. Isagi, quant à lui, soupira profondément, tentant de ne pas être entraîné dans cette guerre ouverte.
— « Concentre-toi sur le match, Baro, » lui lança-t-il.
Le grand noiraud ne détourna pas les yeux de Dojima, qui continuait de s'éloigner, les mains dans les poches, l'air toujours aussi insouciant.
'Il faut bien pimenter le jeu, non ? Ah~ Je vais enfin pouvoir passer mes nerfs des derniers jours. Et sur mon petit roitelet~ HA—!'
TO BE CONTINUE...
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