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SPECIAL CHAPTER
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LA LUMIÈRE BLANCHE ET ÉCLATANTE des projecteurs inondait la pièce, tandis que des assistants s'affairaient autour d'un Dojima Mitsuru visiblement peu impressionné. Vêtu d'une tenue aussi improbable qu'inconfortable – un costume de Bunny Girl sexy noir orné d'oreilles de lapin touffues, de collants résille et d'un nœud papillon ajusté – il fixait son reflet dans le miroir avec un sourire en coin.

À quelques pas de là, Gusta, le styliste en chef de l'agence et véritable diva dans son domaine, observait son œuvre d'un œil critique tout en claquant des doigts dans un rythme frénétique. Grand, efféminé, et vêtu d'une chemise en soie rose éclatante, il affichait un sourire éclatant de satisfaction.

— « Dojima, mon trésor, mon joyau ! Comment peux-tu être aussi parfait ? » s'exclama Gusta, la voix chantante et mélodramatique. Il se rapprocha, posant délicatement une main sur le menton de Dojima pour mieux observer son visage. « Tu es un miracle vivant, mon chou. Homme ou femme, peu importe ! Tu pourrais porter un sac poubelle et conquérir le monde de la mode. »

Le noiraud, toujours avec ce sourire énigmatique, leva un sourcil.

— « Un sac poubelle, hein ? Ça a l'air plus confortable que ça. »

Les femmes du staff, debout en arrière-plan, étaient littéralement hypnotisées. Certaines avaient abandonné toute prétention professionnelle, leurs regards rivés sur la silhouette du jeune homme. Une maquilleuse murmura à sa collègue :

— « Je savais qu'il était beau, mais là... c'est criminel. »

— « Je crois que j'viens de tomber enceinte rien qu'en le regardant... »

— « Le contraire serait étonnant. »

Les chuchotements n'échappèrent pas à Gusta, qui claqua des mains pour attirer leur attention.

— « Mesdames ! Contenez-vous ! Dojima est une œuvre d'art, pas un buffet à volonté. Respectez-le comme l'icône qu'il est destiné à devenir. »

Gusta, toujours en effervescence après le sermon destiné aux femmes du staff, posa ses mains sur ses hanches et reprit son souffle. Avant qu'il ne puisse entamer un autre discours dramatique, une silhouette familière entra sur le plateau, un sourire radieux et un boba à la main. Himejima Mitsuru, l'élégante et renommée sœur jumelle de Dojima, fit son apparition.

— « Salut, tout le monde~ ! Alors, comment se passe ce premier shoot pour mon ador— »

Sa phrase s'étrangla dans sa gorge lorsqu'elle posa les yeux sur son frère, majestueusement campé dans son costume de Bunny Girl. L'oreille de lapin sur sa tête penchait légèrement sur le côté, ses jambes élancées gainées de résille croisées avec nonchalance. La noiraude s'étouffa avec sa boisson, toussant violemment sous le choc.

— « QUOI ?! JIJI, C'EST QUOI CE BORDEL ?! » cria-t-elle en pointant un doigt accusateur vers lui.

Dojima, imperturbable, haussa simplement les épaules avec un sourire taquin.

— « Visiblement, je suis un modèle universel, Hime. Gusta dit que je peux tout porter. »

Himejima pivota immédiatement vers le styliste, les yeux flamboyants.

— « Gusta ! Pourquoi tu l'as déguisé en... en ça ?! Mon frère est un mannequin débutant, pas une attraction de cabaret ! »

Mais le brun ne sembla pas du tout intimidé. Bien au contraire, il poussa un soupir exagéré, croisant les bras tout en tapotant son menton.

— « Hime-chou, ma chère, tu ne comprends pas ! Ces jumeaux que vous êtes... Vous êtes une bénédiction pour la mode, un miracle ! Deux statues grecques vivantes, prêtes à porter mes créations. Regarde-le ! Même dans cette tenue, il transcende le concept de genre ! »

L'autrice grimaça, mais Dojima éclata d'un rire léger.

— « Je crois que je commence à aimer cet endroit, Hime. On me traite comme une œuvre d'art. »

Avant qu'elle ne puisse rétorquer, Gusta, soudain pris d'une inspiration, claqua des doigts avec excitation.

— « Attendez... quelque chose manque ! Oui, il manque... la touche finale ! »

Le Bunny Boy fronça les sourcils, intrigué.

— « Quelle touche finale ? »

Sans lui répondre, Gusta le fit s'asseoir sur une chaise, attrapa une trousse de maquillage, et ouvrit un éventail impressionnant de rouges à lèvres, poudres et palettes.

— « Non, non, non, je ne suis pas partant pour ça, » protesta t-il, reculant légèrement.

— « Chut, fais-moi confiance, mon lapin~! »

Avec des gestes d'une précision incroyable, il appliqua la couleur sur les lèvres de Dojima, traçant doucement une couche parfaite de rose pâle sur leur contour naturel. Le contraste était subtil mais saisissant. L'effet fut immédiat.

S'éloignant d'une traite pour juger son œuvre, Gusta s'arrêta net, le rouge à lèvres toujours en main, ses yeux écarquillés d'une fascination pure. Himejima, qui observait en retrait, lâcha un hoquet étouffé, son boba glissant presque de ses doigts.

Le silence tomba dans la pièce.

Dojima, déconcerté par leur réaction, cligna des yeux.

— « Quoi ? C'est moche ?? »

Mais aucun des deux ne répondirent. Ils le fixaient comme s'ils avaient devant eux une divinité descendue sur Terre.

Le rouge à lèvres accentuait magnifiquement les courbes naturelles de ses lèvres, les rendant pleines et irrésistibles, presque hypnotiques. Le rose pâle contrastait délicatement avec la clarté de son teint, illuminant son visage d'une aura surnaturelle. Ses yeux, déjà captivants, semblaient plus vifs que jamais, brillants comme deux éclats d'ambre sous ses mèches sombres. Sa beauté transcendait le genre, l'humain même, atteignant une perfection quasi irréelle.

La noiraude balbutia, incapable de détourner les yeux —mais sortant tout de même son téléphone pour le prendre en photo rapidement— parlant au brun styliste.

— « C'est... c'est illégal. Personne ne devrait être aussi beau. Frèrot, qu'est-ce que tu es ? »

Dojima, toujours aussi perdu, se gratta la tête, son sourire troublé.

— « C'est juste du rouge à lèvres, non ? Je ne vois pas ce qui vous prend. »

Mais Gusta secoua la tête, incapable de détacher son regard de son "chef-d'œuvre".

— « Non, mon ange, tu ne comprends pas. Avec cette simple touche, tu transcendes la beauté humaine. Si je te laisse ainsi... il y aura des morts. Des cœurs brisés. Des âmes en détresse. Non... Je ne peux pas. »

Il recula lentement, comme terrifié par sa propre création, tandis qu'Himejima, paniquée, attrapait un mouchoir dans sa poche.

— « Pas question que tu restes comme ça ! Gusta a raison, on va finir par déclencher une tragédie ! »

Elle se précipita vers le noiraud déguisé et, malgré ses protestations légères, frotta frénétiquement ses lèvres avec le mouchoir, effaçant le rouge à lèvres jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une légère teinte.

— « Hime, calme-toi. Ce n'est pas si grave— »

— « Tais-toi, JiJi ! » répliqua-t-elle, rouge de frustration et d'embarras. « Tu ne sais pas ce que c'est que de gérer les conséquences d'une beauté pareille. Pense aux pauvres gens ici ! »

Le grand brun, les mains jointes contre son cœur, soupira dramatiquement.

— « Quel gâchis... mais elle a raison. Toi, Dojima, tu es une arme de destruction massive en devenir. »

Dojima, toujours assis, croisa les bras, son sourire redevenant celui, énigmatique, qui le caractérisait.

— « Eh bien, si c'est ça, le mannequinat, c'est... plus intense que je ne pensais. »

Himejima roula des yeux, encore agacée, et lança à Gusta :

— « Plus de maquillage. Jamais. On est clairs ? »

— « Clairs comme de l'eau de roche. »répondit-il en soupirant. Mais en lui-même, il savait qu'il venait de découvrir une étoile, un visage qui allait marquer le monde de la mode à jamais.

Dojima se leva finalement, jetant un regard autour de lui.

— « Bon, on passe à la prochaine tenue ? Ou on continue de faire des scènes ? »

Et avec cette désinvolture typique de lui, il quitta la chaise, ne remarquant même pas les regards rêveurs du personnel, encore captivé par ce qu'ils venaient de voir.

La noiraude, les yeux toujours écarquillés de frustration et d'incrédulité, observa son frère se diriger vers les coulisses pour se changer pour le vrai shooting.

Pourtant, une idée malicieuse germa dans son esprit, et un sourire diabolique étira ses lèvres. Elle attrapa son téléphone avec une rapidité presque inquiétante.

Ses doigts glissèrent sur l'écran de son téléphone, cherchant frénétiquement dans ses contacts jusqu'à ce qu'elle trouve celui qu'elle cherchait : 'Blondasse Narcissique Germanique'. Un soupir s'échappa de ses lèvres en voyant le nom. Elle savait exactement à qui elle avait affaire.

Avec un sourire qui trahissait ses intentions, elle sélectionna la photo prise juste avant que Dojima ne quitte la chaise. L'image montrait son frère dans toute sa gloire : les oreilles de lapin délicatement posées sur sa tête, les jambes fines dans les bas résille, et ce rouge à lèvres rose pâle qui faisait ressortir sa beauté éclatante. L'éclat de son visage était magnifié, presque irréel, à cet instant précis.

Himejima ajusta la photo, la trouvant parfaitement saisissante. Elle hésita une fraction de seconde, un éclat de malice brillant dans ses yeux. Puis, sans plus de réflexion, elle appuya sur envoyer.

— « Prends ça, Kaiser, » murmura-t-elle en appuyant sur le bouton d'envoi.

La photo, désormais dans la messagerie de l'un des rivaux les plus implacables du jeune homme, Michael Kaiser, allait sans aucun doute faire des ravages. La jeune femme s'imagina déjà la réaction de ce dernier, probablement en train de perdre toute contenance en voyant l'image de ce visage tellement captivant, bien plus que ce qu'il pouvait imaginer.

Elle se laissa un moment dans cette satisfaction perverse, un petit rire amusé roulant dans sa gorge alors qu'elle pensait à la catastrophe imminente. Elle savait très bien ce qui allait se passer maintenant. Kaiser allait être complètement obsédé par son frère.

Elle remit son téléphone dans sa poche, un sourire toujours accroché à ses lèvres.

— « Ce sera un jour amusant, ça c'est certain. »

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Ainsi, Dojima commença sa carrière de mannequin, attirant l'attention partout où il allait. Mais il ne savait pas encore qu'une obsession grandissante, celle d'un paon fanfaron, venait tout juste d'accroître. Un nouveau chapitre, bien plus complexe que les précédents, s'ouvrait pour lui.