Chapitre 49


POV NAMJOON

Aujourd'hui, cela fait trois jours que ma mère est morte et que je me suis fait interner dans un orphelinat. J'ai plus l'impression d'être en prison qu'autre chose, on m'oblige à rester dans une chambre entièrement blanche, mes  repas sont pris également dans cette pièce, et je passe mes journée à l'intérieur. Je ne me plains pas réellement, je me dis qu'ils ont dû ( d'une manière ou d'une autre ) découvrir que j'ai volé de l'argent.

Donc pour une prison pour mineur, c'est plutôt confortable. Pourtant, j'entends par moments à travers les murs épais de la chambre de légères vibrations. Comme si une personne criait. Aujourd'hui, fut différent, on était venus me faire sortir dans les alentours de six heures. On m'avait fait traverser d'innombrables couloirs avant d'arriver dans une pièce dans laquelle d'autres enfants de tout âge étaient rangés en trois lignes deux par deux.

On me rangea dans celle du milieu, à côté d'un petit garçon d'environ cinq ans. Il y a vraiment des délinquants aussi jeunes ? Remarque, je vole depuis que j'ai appris à marcher. Il pourrait peut-être m'être utile.

MOI *chuchotant* : Qu'est-ce qu'il se passe ?

Il haussa les épaules. Tch, je déteste les gamins. Un homme d'une quarantaine d'années, habillé d'un uniforme bleu Marine circulait dans les rangs les bras derrière le dos. Ça doit être un garde.

GARDE *fort* : On va faire un petit rappel des règles ! Je ne veux entendre aucun son sortir de votre bouche ! Pas même un chuchotement ! Rien !

Il fallait le dire plus tôt. Pfff... c'est vraiment ennuyeux.
Je regardai autour de moi pour faire passer le temps. La pièce était composée de deux portes, une par laquelle j'étais entré et une autre qui était double, devant laquelle on était aligné. Il y aura peut-être quelqu'un qui viendra nous faire la leçon ou truc du genre. Si ce n'est que ça, pourquoi semblent-ils tous effrayer ?

La porte en face de nous s'ouvrit brusquement et un lit, sur lequel une épaisse bâche grise recouvrant des sacs de sable, en sorti poussé par une femme quelconque.

Les gens commencèrent à s'agiter, visiblement apeuré par cette bâche. La femme circula dans la pièce en poussant le lit. Elle passa entre la première et la deuxième rangée ( donc la mienne ). Elle roulait d'un pas pressé sous les regards horrifiés des autres enfants. Pourquoi ils s'affolent ? Je ne compris leur effarement seulement quand elle arriva près de moi. Un corps. Pas des sacs de sable. Voilà ce qu'il se trouvait sous la bâche épaisse.

Une vague de panique me prit et ma respiration s'accélèra. Qu'est-ce que tout cela signifie ?

GARDE : À toi.

Un enfant du même âge que moi qui se trouvait devant fut désigné. Il s'avança, le garde ouvrit la porte grandement. Je pus apercevoir une sorte de siège incliné en cuir. L'enfant s'engouffra dans la pièce et la porte se referma derrière lui.

PETIT *chuchotant* : Hy-hyung... j'ai peur.

Le gamin à côté de moi me tira la manche. Je le regardai, il était au bord des larmes. Quel morveux. Je le déteste. De quel droit m'appelait-il "Hyung" ? Je ne le connais pas, je ne suis pas son frère. Tch. Je lui tendis ma main en souriant et il la saisis fermement.
Vais-je mourir aujourd'hui ? Je ne veux pas. J'ai tellement de chose à faire dans ma vie pour que ça s'arrête maintenant. Il faut que je sache ce qu'il se passe pour pouvoir établir un plan.

Après plusieurs allers retours de personnes, je commençai à comprendre le système. Quand une personne rentre, soit elle ressort de notre côté ( donc morte sous une bâche) soit elle ne ressort pas. J'imagine que ce n'est pas une exécution directe, il faut réussir à survivre à un "test". Mais comment puis-je m'y préparer si je ne connais même pas ne serait-ce qu'une infime partie de ce qu'il se passe à l'intérieur ? On s'allonge sur un fauteuil en cuir. Voilà tout ce que je savais.

Mais qu'est-ce qui arrive après ? La pièce est insonorisée, donc je ne peux pas déduire par rapport au son. Pas un cri, une parole, un bruit. Rien. J'ai peur de rentrer à l'intérieur, pourtant une monté d'adrénaline m'excitait. Je veux savoir. Je veux y être. Je veux voir. Sans m'en rendre compte, je souriais rien qu'en y pensant.

??? : C'est quoi ce taré ?

Je me tournai vers la personne qui avait prononcé cette phrase. Un enfant d'environ dix ans, blond aux yeux bleus.

GARDE : Qui a parlé ?

Question rhétorique. Il avança vers le blondinet et le saisit par le col avant de le lancer au sol.

BLONDINET : P-pardon m-monsieur je ne recommencerai pl-

Pan ! Balle dans la tête !
Apparemment, c'était la première fois qu'on exécutait une personne sur place. Tout le monde semblait surpris et mal à l'aise. Et puis quoi encore ? S'il ne savait pas respecter la seule règle qu'on nous avait imposé, je ne vois pas comment il pourrait bien évoluer en bon citoyen dans notre société. Bon revenons à nôtre salle secrète.

La porte s'ouvrit, laissant place à un cadavre emballé ( ça aurait été ironique, si on était dans la période de Noël..) et entrer un autre potentiel futur cadavre. Enfin bref, déjà cinq personnes étaient mortes d'affilées. Ça fait beaucoup, le test devait être très complexe. Comme on avançait au fur et à mesure, je me trouvais plus proche de la porte ce qui m'offrais une vue plus approfondie. Donc cette fois, je me concentrai pour scruter la pièce durant les quelques secondes d'ouverture de ce paradis.

Il fallait que je trouve quelque chose d'important, je suis le prochain à entrer. Je remarquai une machine positionnée au-dessus du siège. Un test oculaire ? Dans ce cas, on meurt si on a une trop mauvaise vue... ou une trop bonne ? Non, ça n'a pas de sens. Une si grande salle pour si peu ? Quand j'y pense, pourquoi est-elle aussi grande ?

C'est étrange qu'il n'y est qu'un seul siège. Peut-être y en a-t-il d'autres devant. Mais dans ce cas, sont-ils similaires ? Deux sièges équipés de machine oculaire face à face. Quel étrange test. À moins qu'il n'y est uniquement des personnes qui regardent pour prendre des notes. Comme dans les films de science-fiction. Plus je réfléchis, plus je m'éloigne.

MOI : Tch. Vraiment agaçant.

Merde, j'avais parlé à vois haute. Le garde se trouvait à l'opposé de moi, donc il ne devait pas savoir qui avait parlé, mais sachant que tout le monde regarde en ma direction, il pourrait facilement deviner. Je ne peux pas mourir maintenant.

GARDE : Qui a pa-

PETIT *criant* : Aargh !

Je l'avais poussé au sol. Le garde se rua sur lui et l'exécuta. Ouf... j'y ai échappé belle. Une petite-fille rousse me fixai, horrifiée. Je la regardai avant d'hausser les épaules. Elle détourna le regard.

GARDE : À toi.

Je me dirigeai vers la pièce. Mon cœur battait à tout rompre, ma respiration s'accélèra et une vague d'excitation mêlée à de l'angoisse mortel me traversa le corps. J'entrai dans la salle. La lumière blanche m'aveugla durant quelques secondes qui me parurent interminable. Je veux savoir ! Je pus enfin apercevoir la couleur de mon test.

Au milieu de la pièce se trouvait le fameux fauteuil en cuir. Il était effrayant, des ceintures détachées pendaient au niveau des accoudoirs, des jambes, du torse et de la taille. On... est attaché ? Le repose tête était troué, un trou voulu, un petit trou... tout juste assez pour laisser passer une aiguille. Je regardai par-delà et remarquai, justement, une imposante machine qui terminait en pointe. On... va me planter une aiguille dans la tête ? Je m'assieds.

Devant moi se trouvait une grande vitre épaisse qui divisait la pièce en deux. Derrière cette vitre se trouvait trois personnes, Un grand homme debout les épaules carrées et un costume noir, une femme en blouse blanche assise derrière un bureau incliné, et un enfant de pas plus de trois ans qui tenait la main de l'homme en noir. C'est tout sauf ce à quoi je m'attendais.

Qu'est-ce qu'il va m'arriver ? Comment puis-je m'assurer réussir un test qui ne dépend pas de moi ? Je n'ai pas le droit à l'erreur, c'est une question de vie ou de mort. Mais à quoi rime tout ce cirque ? Et si c'était, finalement, uniquement une exécution ? Et si les personnes qui ne ressortaient pas par l'entrée étaient simplement morte et évacués par un autre endroit ?

HOMME : Je vais te montrer comment effacer la mémoire de quelqu'un, fiston.

E-effacer ma mémoire ? C'est pour ça toute ce rassemblement ? Donc il y a des chances de survivre.  

HOMME : Seuls les enfants qui font partis de l'élite peuvent s'en sortir.

L'élite ? Comment savoir si je compte parmis ces enfants ?

FEMME : C'est surtout une question de cerveau. Ici, nous visons l'effacement de la mémoire à long terme, ou plutôt nous la mettons en suspens. Je vous expliquerai en détail en même temps que l'opération.

Elle pianota sur son bureau et le robot-aiguille se mit en mouvement. Les ceintures attachèrent mon corps et le fauteuil bascula. J'étais à présent face à un écran noir ( la première machine que j'avais réussi à apercevoir ). J'entendis le robot avancer vers ma tête jusqu'à ce que je sente la pointe de l'aiguille effleurer ma nuque. J'ai peur.

FEMME : Tout d'abord, l'aiguille va venir pénétrer le crâne.

Au contact de la pointe glacé qui s'enfonçait dans ma tête, une douleur incomparable me fit hurler à pleins poumons.

FEMME : Ça commence bien, il n'est toujours pas mort. Elle s'arrête ensuite au niveau de la mémoire à long terme évoquée plus tôt.

Je respirais avec difficulté, l'aiguille était certe immobile, mais elle restait présente dans mon cerveau. Comment est-ce possible que je sois encore éveillé ?

FEMME : Les souvenirs vont alors défiler instinctivement dans la tête de l'enfant grâce aux images nostalgiques qui apparaissent sur l'écran. Les souvenirs supprimés sont ceux qui seront remémorés durant l'injection.

Un champ de blé, la mer, un foyer, des parents aimants, de la nourriture chaude et fumantes... qu'est-ce que j'en ai à foutre de toutes ces merdes ? La seule chose que j'aime c'est l'argent.

FEMME : L'aiguille étant creuse, elle va permettre la diffusion d'un liquide paralysant directement dans le cerveau.  Rassurez vous, cela n'impactera que les souvenirs précédents cette opération, toutes les choses que les enfants apprennent par la suite resteront enregistrées.

Le robot fit un son électronique, signe de l'arrivée du liquide. Je dois réfléchir vite, elle m'a donné beaucoup d'informations. Si les souvenirs effacés sont ceux auxquels je vais penser maintenant, il me suffit de penser à autre chose. Autre que l'argent, autre que ma famille, autre que ma vie. Ils doivent être futiles. Rappelons nous de quelques choses que je ne regretterai pas d'avoir oublié.

Les autres enfants ! Tout ceux que j'ai croisé durant l'attente. Le morveux, le blondinet, la rousse. Le morveux, le blondinet, la rousse. Le [... ]
Voilà ce que je me répétais en boucle pour ne pas oublier. J'aime l'argent, j'ai apprécié ma mère et j'aime la vie. Ça, je ne me permettrai pas de l'éjecter de ma mémoire. Même pour un temps limité.

FEMME : Par la suite, on va retirer l'aiguille et un autre outils microscopiques viendra soigner le petit trou.

Le morveux, le blondinet, la r-... Qu'est-ce qui vient après ? Aucune idée. Je me sens juste... épuisé. J'ai la tête qui tourne et un truc qui trifouille la peau de mon crâne. Laissez moi dormir. Juste un peu...

FEMME : C'est un succès. Après, l'enfant se reposera durant plusieurs heures.

HOMME : Tu as tout compris Doyun ?

DOYUN : Oui papa.

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Je vous laisse sur cette réplique. Je n'ajouterai rien de plus.

J'espère que ce chapitre vous aura plût. Ça fait plus de deux mois que je m'impatiente à l'écrire. Je l'ai imaginé tellement de façon différente, mais c'est celle-ci la meilleure ( je pense ). Le prochain chapitre sortira... bientôt 😅.

En attendant : Portez-vous bien, aimez "Seul" et...

Sur ce...
Peace 🤍

PS : MERCI POUR LES 5K 💜

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