¾| 𝚂𝚊𝚔𝚞𝙰𝚝𝚜𝚞 | 𝙲𝚘𝚗𝚝𝚛𝚎-𝙿𝚕𝚊𝚗

³| 𝚃𝚛𝚘𝚒𝚜𝚒𝚎𝚖𝚎

²⁰²³

¹¹⁸⁰ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|





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          —      C'est qui lui, tu le connais Omi ?

AH.

Omi ? C'était depuis quand ce surnom ?

         —     Non. (Kiyoomi glisse une de ses mains dans ses mèches brunes, la voix restaurée, il grogne ) C'est personne.

Ledit "personne" mime soudainement un regard horrifié, trahis au plus haut point.

          —     Toujours aussi gentil... ( D'un revers, il balaye sa réplique ) Enchanté Atsumu ! Lev.

Il tend sa main, bruyamment comme s'il battait de l'air plus que nécessaire. Le blond fronça un instant ses sourcils, stupéfait d'entendre son prénom sans s'être présenté. C'était un sort de magie ? En un regard, avait-il pu deviner son prénom ?

En tout cas, lui, il était un drôle de bonhomme. Il était grand, beaucoup trop grand pour que son corps tout entier puisse entrer dans la vision de son, pourtant, aîné.

         —     On est ami et toi, j'te connais mieux que quiconque ! Si tu savais tout c'que K-

Il se tu. Soudainement. Abruptement.

         —     L'écoute pas, c'est un Russe, il est un peu bizarre.

Il avait un accent légèrement prononcé quand il parlait, juste un air de souvenirs qui suivaient ses paroles. Et, son visage aux traits droits rappelait autant son métissage que sa taille imposante.
Les étrangers sont rares dans leur lycée, était-ce possible que Atsumu n'ait jamais vu cette beauté atypique dans son propre établissement ?

         —     Je suis du Japon, je n'ai jamais été en Russie.

Il rigole, bruyamment. Proche de lui, le fessier droit sur sa chaise et à l'étroit, un sourire prend forme chez Kiyoomi. De près, comme hypnotisé, Atsumu l'imite.

Il est beau. Son cadet. Qu'est-ce-qu'il est beau.

Atsumu bat brutalement des paupières sous le regard insistant mais interrogatif de son nouvel ami.

Il devait forcément avoir un problème. Pourquoi soudainement, Lev avait disparu ? Pourquoi ne restait-il, face à lui, que la silhouette de Kiyoomi ?

          —     T'es devenue fou ?

Ses yeux s'agrandissent, Lev apparaît et le sourire tout bizarre de Kiyoomi s'agrandit.

Pourquoi là, son corps s'enflammait-il ?

         —      Tu m'avais pas dit ça quand tu faisais la liste de ses qualités !

Un regard noir puis plus rien. Aucun commentaire supplémentaire.

Seulement ses yeux noirs dans les siens.

Définitivement, quelque chose ne tournait pas rond.








Il y eut un instant de battement entre le moment où Hitoka avait fait son retour et celui où Atsumu lui avait volé sa place, celle juste à côté de Kiyoomi. La jeune fille s'était retrouvée désarçonnée et s'était alors installée juste en face des deux garçons avec un Lev en trop sur le côté de la table. Les parents des amis de Kiyoomi travaillent- ils tous dans la même entreprise ? Était-ce un critère pour devenir son ami ?

Atsumu sourit à l'idée. Il cochait toutes les cases alors.

Inconsciemment, alors qu'un vieil homme faisait enfin son entrée sur une estrade éloignée de toutes les tables décorées aux couleurs de Noël, Atsumu fit glisser les pieds de sa chaise sur le sol. Plus proche de ceux de Kiyoomi.

Les chaises sur lesquelles ils siégeaient n'étaient pas des plus confortables mais le fait qu'elles possèdent des accoudoirs ajoutait de l'utilité et du confort au meuble.

Après, il y avait aussi la main de Kiyoomi qui rendait la chaise plus confortable encore. La première fois, peut être que c'était Atsumu qui s'était permi de lui emprunter d'une manière plus stupide qu'autre chose. Mais la seconde fois, ce fut bien le brun même qui avait invité son bras sur l'accoudoir du blond.

Surpris mais satisfait, Atsumu s'en était saisi s'amusant d'un bracelet trop large qu'il faisait tournoyer entre ses doigts.

Un micro raisonne, l'homme âgé commence à parler. Il parle des dernières années et de celles qui sont à prévoir. Il remercie les convives et Atsumu croit que c'est les choses principales à savoir, à comprendre.

Kiyoomi bouge son bras, ses doigts chantent contre l'accoudoir et Atsumu s'amuse des quelques veines qui se dessinent sur son bras suite au mouvement. Il reste un long moment à observer le vieil homme et la main du brun. Il alterne d'une vision à l'autre et ne se concentre réellement que sur la respiration de Kiyoomi et sur la sienne qui commence à s'allonger.

Pas que cette soirée est barbante mais l'attention qu'il a à offrir à toutes ces personnes est similaire à celle qu'il donne à son sommeil.

Il baille une première fois lorsque, de sur l'estrade, un premier nom est cité.

Sa tête chute vers la droite, entre l'épaule de Kiyoomi et un vide intersidéral (le minuscule écart présent entre leur deux chaises ).

L'autre ne semble pas réagir ni même s'en agacer, certes, il bouge légèrement mais ce n'est que pour mieux accueillir cette entité. D'ici, il sent le souffle de Kiyoomi murmurer contre son oreille, bruisser à travers ses cheveux. Et là, à cet instant, Atsumu ne sait pas trop s'il est endormi et en train de rêver ou si c'est ça qui va l'y emmener.

         —       C'est malpoli de dormir quand quelqu'un parle.

Kiyoomi dit tout contre son visage, à quelques maigres millimètres de cette peau opaline.

Atsumu grogne, il n'essaye pas de formuler une phrase comme il n'essaie pas d'arrêter ce mouvement qui l'entraîne à être face à son vis-à-vis.

Kiyoomi semble surpris, surpris de voir que Atsumu ne rougit pas malgré la proximité, qu'il ne se formalise pas de toutes ces présences et de tous ces potentiels et présomptueux regards indiscrets.

         —      Tu veux quelque chose ?

Sa voix murmure, elle chuchote et disparaît aussitôt prononcée. Elle est un brouillard que Atsumu n'écoute pas, qu'il ne voit pas.

En fait, il voit bien quelque chose mais il ne sait pas trop si c'est bien.

         —      Peut-être que tu cherches quelque chose en fait.

Son visage s'approche, Atsumu ne bouge pas, son visage à l'oblique sur l'épaule de Kiyoomi.

Son nez s'approche, la courbe de ses lèvres se froisse au toucher que sa langue y applique minutieusement. Si rapidement que ça en devient imperceptible.

Le vieil homme parle et personne ne fait réellement attention à personne.
Peut être qu'eux si, mais c'est une drôle d'exception.

Atsumu dévie son regard de sur celui de Kiyoomi, il ne voit plus ni l'arrête de son nez ni la courbe de ses pommettes lorsqu'il sourit. Il voit un bout de lèvre, un bout de chair et, qui pour dire que ce n'est pas un bout du monde aussi ?

Kiyoomi sourit, comme ces sourires qu'il lui a adressés tout du long de la soirée, comme ces sourires carnassiers à la limite de l'obscénité.

Juste un sourire.

Juste un.

Puis la collision, l'espace qui s'amenuise, le rêve qui se confond à la réalité et cette, justement, réalité qui s'évapore.

Le mouvement est lent, plus lascif que passif.

Atsumu n'est pas vraiment réveillé et Kiyoomi est celui qui dessine les mouvements. Un touché lent, deux chairs qui se collent et une friction qui dérive en succion.

Puis,

Soudainement,

il s'endort.





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Xikers - TrickyHouse

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