¹| 𝙱𝚘𝚔𝚞𝙰𝚔𝚊 | 𝚅𝚒𝚘𝚕𝚘𝚗.

⁸²⁹ ᵐᵒᵗˢ





|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|





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LA MÉLODIE N'ÉTAIT PAS DÉSAGRÉABLE, elle murmurait à l'oreille de ceux qui étaient désireux de l'entendre. Des sons harmonieux qui, délicats, parsemaient l'air d'un toucher invisible. Des lignes insonores et volatiles qui planaient sur le courant aérien. D'une écoute satisfaisante, il ensorcelle les quelques passants venus profiter du spectacle. Ses mèches obscures voltigent en fonction de sa musique, ses pupilles ébènes se jouent de ce qu'il joue. Il capte l'attention des passants, leur murmure quelques notes puis disparaît lorsqu'ils sont plongés dans l'admiration.

Il avait des gestes minutieux et agiles, sa main docile se déplaçait avec facilité sur les cordes du violon. S'amusant de l'archer qu'il maniait d'une aisance insolente, accablante. 

Il ne jouait ni de ses mots ni de ses actes, il s'amusait par ses gestes, par ses sons.

Son cœur palpite en fonction de son morceau, il se scelle dans une cage en cristal et y dessine quelques œuvres. Calmement, il se permet de laisser couler les notes dans une ballade énigmatique, ballade qu'il achève soudainement, d'un geste brutal qu'il sait agaçant mais qu'il trouve apaisant. Son morceau s'achève, la mélodie s'arrête. Le jeune homme se lève de son installation improvisée. La souche sur laquelle il siège ne bougera pas de tout un siècle. Peut-être se retrouvera-t-elle une seconde fois occupée ? Sûrement. Surement si cet homme décide d'y retourner sur un coup de tête.

Mais tout le monde le sait, il ne reste jamais deux fois au même endroit. 

Il range son violon et son archet dans une enveloppe dorée, décorée d'un fil argenté. Il finit toujours par soupirer lorsqu'il s'empare de sa valise, laissant derrière lui cette image floue d'un musicien prestigieux.
Personne ne l'appelle jamais, car personne ne connaît son identité. Lorsqu'il doit se présenter, il commence par ce morceau. Le morceau que tout le monde connaît, car lorsque l'homme commence, il ne change jamais de numéro.
Sur son costume tissé de noir et de bordeaux, certains passants y discernent deux lettres notées avec minutie sur sa poitrine. A.K.
Ils s'en réjouissent de le découvrir, ils s'extasient quand ils le remarquent. Car personne ne le sait, sans doute car c'est un secret. Et qu'un secret révèle quelque chose de spécial, d'indiscernable et de fantastique.
Keiji est mythique, les secrets qui l'entourent tout autant.
Le noiraud reste debout, il se met à l'aise puis fait face au public. Il y a toujours eu quelque chose d'effrayant à s'ouvrir face à tous ces inconnus.
Keiji sort son violon, empoigne son archet.
Il laisse ses doigts le déplacer sur les cordes, dégageant un murmure de son instrument. Il perd ses iris dans le foule présente pour l'acclamer, le désirer. Il rencontre quelques visages familiers qui se joignent à chacune de ses prestations, quelques filles turbulentes se disputant son attention ; des adolescents bruyant qui gloussaient d'un simple regard.
Puis, il y avait son regard à lui, ses orbes citrines qui ne quittaient jamais la silhouette de Keiji. Se déplaçant sur chacun de ses mouvements, de ses gestes astucieux. Il regardait sa main placée dans un gantelets en cuir noir, tenant fermement l'arche qu'il maniait à la perfection. Ses iris citrines se perdaient dans son regard de musiciens, il n'était pas effrayé d'affronter Keiji. Il n'a jamais eu peur de tenter de l'apprivoiser, il voulait simplement l'approcher.
Keiji se posait parfois certaine question. Qui était-il ? Il se poussait parfois à le regarder, feintant admirer son public tout entier. Ses cheveux blancs, noirs et parfois cendrés défiant toute gravité. Son corps musclé, couvert d'un uniforme étudiant. Passait-il ses journées à l'université et se rendait-il l'observer partout où il jouait ? Ça ne dérangeait pas Akaashi, il en était amusé, intrigué.
Son existence même était une question pour les gens qui aiment l'écouter. Mais de tous ces gens, de toutes ces têtes qu'il voit chaque soirée, de toutes ces vies qui lui accordent de leur temps, c'était lui qui l'intéressait.
L'étudiant aux iris citrines.

La salle se vide, il range son instrument.

Keiji descend de la scène, il se perd dans le public, sa valise à la main. Il rehausse son gant, le laisse glisser plus haut encore sur son poignet. Quelques personnes le remarquent, il baisse la tête et se laisse emporter par la foule. Le monde entier le laisse filer entre leurs doigts, il n'est qu'un courant d'air qui bouleverse de questionnement ceux qui le croisent. Keiji marche lentement, bouscule certains passants mais ne s'arrête pas pour autant.
Il se sent léger, libéré de tous doutes, de tous problèmes.
Il se stoppe dans sa marche, se cogne à une jeune fille qui marchait plus vite que nécessaire.
Il sent son regard à lui.
Il s'arrête et finit par rencontrer la citrine de ses iris.





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