Chapitre 6 : le syndrome de la page blanche

Aujourd'hui, j'avais envie d'écrire quelque chose, n'importe quoi, même l'idée la plus futile m'aurait satisfaite, mais j'en ai été incapable. L'inspiration me manquait peut-être, ou alors étais-je dans des conditions inadéquate pour cela. Néanmoins, ce qui est est, et je ne pouvais rien faire.

"Le syndrome de la page blanche", c'est sûrement des mots qui vous évoquent des choses, vous les connaissaient forcément : au moins de nom. Peut-être en êtes vous aussi victime ? J'espère honnêtement ne pas être la seule dans ce cas, où peut importe l'envie prenante d'écrire, rien ne sort.

C'est quelque chose, qui, selon moi, ne peut-être évité. Il faut simplement laisser couler, et tout reprendra un court normal d'ici là. C'est comme le système d'évaporation, le simple, celui qu'on nous apprend au primaire. Les nuages, chagrinés, pleurent de grosses larmes qui dégoulinent le long d'un ruisseau, qui se jette dans les bras de sa mère et une fois réunis, le père soleil en veut aussi. Il fait briller fort ses rayons pour récupérer un peu des gouttes d'eau de son fils, mais rien ne dure jamais et les traces s'évaporent dans le ciel.

Je viens de m'en rendre compte, mais cette explication était confuse. Le syndrome de la page blanche ne fait pas que nous retirer l'inspiration, elle nous prend aussi notre belle écriture, donne des cafouillages à la place. Elle se sert de notre insatisfaction comme nourriture. Elle se goinfre, reste longtemps pour certains frustrés, et pour d'autres plus sages et patients, elle s'en va; ne trouvant pas son met délicieux.

Je l'imagine comme un énorme monstre boueux, avec une grande bouche qui absorbe tout ce qui l'entoure, les avale sans ménagement. Je ne sais pas pour vous, mais j'ai cette fâcheuse habitude d'humaniser tout et n'importe quoi, que ce soit un objet du quotidien à quelque chose de totalement inattendu. D'ailleurs, tout à l'heure j'ai écrit « mère » à la place de « mer », mauvais jeu de mot ou preuve à mes dires ? Ça, a vous de le décider...

Je me sens mal quand le syndrome de la page blanche arrive, parce que je repense à toutes ces fois où je regorgeais d'idées, ou je mourrais d'envie de les coucher sur le papier, mais où je n'en faisait rien par manque de temps.

Je suis déçue de moi même dans ces cas là, à me dire que j'aurai pu, j'aurai pu...

Mais je n'aime pas m'apitoyer sur mon sort pour autant. Donc j'attends, je reste patiente, pertinente, je m'ennuie devant ces lignes que je ne parvient à combler. Je suis souvent allongée, là, seule dans le noir ou dans le jour, en faisant bruit de mes ongles sur une table posée aléatoirement dans une pièce que je connais pas et dont j'attends simplement l'ouverture.

La vie est une marionnette qu'on manipule à notre guise, synonyme de tout et de rien, il n'en est qu'à notre décision de la mouvoir à notre bon vouloir. Cependant, il arrive qu'on se lasse, et qu'on la laisse retomber au sol, les fils emmêlés. C'est dans ces cas là que le syndrome de la page blanche arrive. Il profite de notre absence pour dévorer un peu plus de la poupée à chaque instant, sans scrupules.

J'écris ces lignes sur une expression floue et divague dans un couloir monochrome et triste qui ne signifie que le tunnel de l'inspiration. Pour moi, rien ne sert de se précipiter vers la lumière au bout, je préfère largement marcher tranquillement pour n'en sortir que plus ravie.
Satisfaite.

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