L'excision des femmes, une mutilation génitale

Une femme excisée arrive en France après avoir quitté son pays natal le Burkina Faso, et se rend compte que toutes les femmes ne sont pas excisées. Alors, elle décide de s'engager dans une ONG. Mais cela ne suffit pas pour elle, et en arrive à se tenir là, devant l'assemblée nationale, pour finalement dire tout haut ce qu'on pense tout bas.

Tous, écoutez-moi ! Vous pensez peut-être que cela ne vous regarde pas, que ce n'est pas un problème à régler dans l'immédiat, mais détrompez vous ! Vous n'avez pas la moindre idée de quoi il s'agit en réalité. Aucune. Pourtant, cela concerne soixante mille femmes en France aujourd'hui. Soixante mille femmes qui ne peuvent pas vivre sans la douleur d'avoir été excisée. Venant du Mali, du Sénégal, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée ou encore du Burkina Faso, elles arrivent en France en pensant que toutes sont comme elles ! Pourtant, lorsqu'à vingt ans elles apprennent leur isolement, elles ne peuvent plus vivre comme avant ! Oh, non ! Restez, écoutez moi encore un peu ! N'ayez pas peur des horreurs que je vais raconter. Car c'est la vérité. Vous n'avez pas le droit de fermer les yeux, pas encore ! Prenez conscience. Oui, prenez conscience messieurs et mesdames les députés. Vous êtes assez touchés je pense pour avoir pitié d'une enfant de huit ans dont on vient de retirer le clitoris. Vous êtes assez sensibles pour imaginer qu'il y a trois filles sur dix qui risquent de se faire exciser quand elles partent en vacances dans leur pays d'origine. Ces filles vous les croisez dans la rue sans savoir, ces filles se sont des citoyennes de votre pays ! Vous ne l'avez pas entendu, ce cri. Mais moi, moi je ne peux pas oublier.

Et puis, il y a encore tellement à dire. Nombreuses sont les conséquences sanitaires de ces « traditions barbares » comme vous les appelez ! Ainsi vous vous éloignez encore un peu plus, pour fermer les yeux. Mais gardez les grand ouverts. Imaginez. Et étirez vos oreilles, qu'elles m'entendent bien sur ce que je vais dire. Douleurs chroniques, risque d'infections vulvaires, urinaires, gynécologiques, complications obstétricales, risques accrus de mort du nouveau né, répercutions psychotraumatiques... Ça, tout ça c'est deux-cents millions de femmes et de fillettes. On leur enlève le plaisir, on les empêche de vivre une sexualité épanouie, elles sont soumises ! Et le pire, vous savez, c'est que ce n'est pas fait dans ce but. Les familles pensent faire ça par amour. Les mères veulent que leurs filles soient comme les autres filles, pas qu'elles se démarquent. Alors elles excisent. Elles excisent parce qu'elles ont été excisées. Elles ne se rendent pas compte. Bousculer les lignes, c'est compliqué.

Je voudrais aussi revenir sur un point. Où en est le plan de Marlène Schiappa ? Vous restez muets ? Vous ne savez pas ? C'est normal. En 2019, lorsque le plan fut annoncé, j'ai pensé comme beaucoup d'autres femmes que c'était enfin là. Un aboutissement. Des chiffres réels allaient être délivrés, pas des estimations. Mais regardez. Aujourd'hui ce n'est en fait que ça : L'ONU estime. Elle estime. Elle ne sait pas. Elle sait rien en fait. Et ce n'est pas fini ! Vous savez ce qu'il était censé se faire ? Non plus... étonnez vous ou non, mais une sensibilisation était censé être faite dans les écoles. Pourtant, comment expliquer que ma fille n'en a jamais entendue parler hors de la maison ? Pour finir avec le dernier point de ce plan, les parents des filles excisées peuvent partir en prison ou prendre une amande. Qu'en est-il ? Des chiffres ! Des chiffres ! Un procès. Non. Deux. C'est tout. Alors comment expliquer que la semaine dernière une fillette de douze ans est morte en Égypte après son excision ? Cela a beau être interdit, la pratique perdure. Et j'en appelle maintenant à votre solidarité. Nous voulions briser le silence, être enfin entendues... et qu'avons nous eu ? Oh, pas grand-chose. Donc, s'il-vous-plaît, au nom des droits de l'Homme, ou plutôt de la Femme, au nom de votre humanité. Aidez nous.

Sources : France 2, TV5 Monde

J'ai conscience que c'est un sujet délicat à traiter, néanmoins ayant fait des recherches approfondies pour ce texte, j'estime que mon travail mérite d'être lu au moins à titre informatif (car pas assez de gens sont au courant)... ainsi, n'hésitez pas à partagez ce petit texte à vos amis ou votre famille, c'est important !!

Merci.