Eighty

Je regarde la porte face à moi, la main ancrée dans celle de Hendery.

-Tu veux vraiment que je vienne avec toi ?
-Oui. Et puis, il doit savoir.

Il hoche la tête et je toque, attendant un quelconque geste. La porte s'ouvre et mon regard tombe dans celui inquiet mais si soulagé de me voir de cet homme qui m'a élevé durant toutes ces années. Il me prend dans ses bras, poussant un soupir tremblant de soulagement.

-Pardon... Je suis désolé d'être parti aussi brusquement et de t'avoir inquiété...
-Ne t'excuse pas. Je comprends et je suis désolé aussi. On aurait pas dû te cacher ça aussi longtemps. Tu avais le droit de savoir. Mais Zia avait si peur que tu coupes les ponts avec nous.
-Je ne le ferais pas. Pas après tout ce temps.

Il se recule et pose sa main sur mes cheveux.

-Tu veux rentrer ?
-Oui, j'ai moi aussi des choses à te dire.
-Oh, je vois. Rentrez.

Je reprends la main de Hendery et rentre. Nous nous installons sur le canapé, face à face.

-J'ai... Enfin, elles m'ont retrouvé.
-Oh ? Vraiment ?

Je hoche la tête.

-Elles souhaitent te rencontrer justement. Peut-être pas ce soir mais dans les prochains jours.
-Je ne suis pas contre. Et puis, j'ai besoin de savoir qui elles sont. J'ai tout de même jamais résolu mon enquête.

Je ris légèrement et souris. Je suis rassuré de voir que notre relation n'a pas changé. Elle est toujours aussi fusionnelle que quand je suis arrivé il y a un peu plus de quatre mois.

-Tu te sens bien avec elles ?
-Oui. Je ne ressens pas de gêne. Après tout, elles sont un peu comme toi et mama. Vous m'aimez d'un amour inimaginable. Tout comme elles.
-C'est une bonne chose.

Je souris et hoche la tête.

-J'ai une question. Est-ce que tu sais la cause de ce qu'il s'est passé quand j'étais en sixième ?
-Oui. Mais j'imagine que si tu demandes, c'est que toi aussi tu sais.

Il prend une respiration et me regarde dans les yeux.

-Quelques jours après qu'on t'ai recueilli, on a remarqué que tu aimais particulièrement l'eau. Mais aussi le feu de cheminée. Et c'est à tes deux ans qu'on a réellement compris. Ta tante a eu le malheur de te faire une peur effroyable et en réponse à ça, tu as inondé la salle.

Mes yeux s'ouvrent en grand alors que le rire de Hendery résonne dans mes oreilles.

-On a tous été surpris mais on l'a accepté. Surtout que sur le papier qui avait été laissé, on ne sait toujours pas comment d'ailleurs, il y avait de marqué que tu n'étais pas qu'un simple bébé sans particularité. Dessus, il y avait aussi marqué deux choses. Naïade et Nymphe de feu. C'est donc à tes deux ans qu'on s'est intéressés à ça. On ne savait pas comment ça allait se manifester chez toi, alors on faisait énormément attention. De peur qu'il t'arrive quelque chose.

Il soupire et s'appuie sur le dossier du fauteuil.

-Malheureusement, quand c'est arrivé, Zia et moi on s'est pris la tête. De manière plutôt violente. D'où le fait qu'on se soit séparés. Je voulais que tu sois au courant de tes dons. Pas forcément qu'on te dise que tu n'étais pas notre fil, mais au moins que tu avais ce petit plus. Mais elle n'a rien voulu entendre et elle t'a déscolarisé. Avec comme excuse qu'ici au moins, tu ne serais pas dévisagé. Finalement, quand je vois où tu en es aujourd'hui, je me dis qu'on a fait du bon boulot.

Je souris, heureux d'enfin comprendre.

-Mais j'imagine que si tu en parles devant Hendery, c'est que lui même n'est pas totalement humain, n'est-ce pas ?
-Vous avez raison. Je suis un vampire.
-Et tes amis sont des loups. Tu as fait fort Jun.

Je ris franchement et passe une main dans mes cheveux.

-Ouais je sais. Mais ils le vivent bien. Enfin en surface. Mais je ne les force pas à rester ensemble. Sinon YangYang t'aurait déjà étrippé.
-Je confirme. J'ai arrêté de compter le nombre de fois qu'il m'avait menacé après quatre-vingt-dix je crois.

J'écarquille les yeux alors que leurs rires résonnent dans la pièce.

-Violente la crevette.
-Tu l'as mal éduqué.
-Je lui ai jamais dit de te menacer. Et puis, il me semble que vous vous aimez pas depuis pas mal de temps déjà non ?
-Depuis sa naissance. Enfin, on s'est rencontrés déjà plusieurs fois avant qu'il ne rentre au lycée. Mais on s'est, en soit, toujours détesté.
-Puis je suis arrivé. Et je vous ai quelque part forcé à devoir vous côtoyer.

Je lui fais un sourire pas du tout désolé mais couine quand il pince ma joue. Je fais une moue boudeuse et regarde mon père qui rit.

-Et où allez-vous ce soir ?
-À mon conseil. Il se situe en Autriche, à Vienne.
-Et vous comptez y aller comment ?
-Par les airs. L'une des femmes de mon conseil a des dons de sorcière alors on va y aller à dos d'aigles géants.
-Pourquoi vous voulez toujours choisir l'option avec danger ? Tu veux me tuer c'est ça ?
-Tch, j'ai été démasqué.

Je fais une tête offusquée et le boude. Ils rient alors que je leur fais une grimace.

-Tu es vraiment un enfant Jun.
-Je sais. Et je l'assume. Mais je tiens à dire que je serais là pour Noël et le nouvel an.
-C'est une bonne nouvelle. Pour le nouvel an, ils pourront tous venir si tu le souhaites.
-On est en tout vingt-trois appa.
-Ah oui tout de même.
-Tu le veux toujours ?
-Bien sûr.

Je ris légèrement et lui souris.

-Peut-être que c'est vous qui viendrez finalement. Joy risque de ne pas vouloir nous laisser partir avant quelques jours. Demain c'est le réveillon et dans quelques jours le nouvel an.
-Tu veux que ce soit mon père qui vienne ?
-Pourquoi pas ? Au moins, il pourrait découvrir le monde qui t'entoure et qu'il ne connaît pas.
-J'accepte. Mais seulement s'il y a une autre possibilité pour aller à Vienne.

Je ris, je m'en étais douté.

-Je demanderais à Yerim de faire un passage. Xiaojun viendra vous chercher.
-Très aimable. Pas que je veux vous virer hein, mais je pense que vous devriez y aller. Xiaojun va finir par s'endormir sur place.
-La hauteur va le réveiller.
-Tu vois, il veut me tuer.

Les deux rient, me faisant sourire. Hendery se lève finalement, prenant mes mains pour je fasse de même. Je le regarde, épuisé de tout ça. Le contre-coup est terrible. Je fais un dernier câlin à mon père et Hendery et moi quittons la maison.

-On est vraiment venu à pied ?
-Ouaip. On va aller chercher ta voiture et après on prend la direction de chez moi. Ils doivent nous attendre là-bas.
-Et pourquoi pas chez la meute ?
-Je pense que c'est plus simple pour Yerim de faire venir les aigles chez nous que chez eux, des loups.
-Ah~ je vois. Tu es intelligent.
-C'est vrai.

Je lui tape le bras et le rire de mon père me vient. Je le tourne et le vois sur le porche.

-Appa ! T'as pas le droit !
-Moi aussi je t'aime !

Je souris et lui fais un bisou de loin. Il me répond par un signe de main avant que Hendery ne me prenne sur son dos et ne se mette à courir. Je m'accroche à lui, plongeant mon nez dans sa nuque.

-Hendery ?
-Oui ?
-Je t'aime.

(1255 mots)

Ça pourrait presque faire comme une fin mdrr
Mais non !
Il reste encore... 11 chapitres

Voilà donc pas de nouvelles révélations que j'ai adoré écrire et imaginer
J'espère qu'elles vous ont plu aussi 🤭

Bien que Xiaojun ai appris tout ça, il aime tout de même très fort Mingkook, d'où le fait qu'il l'appelle encore "appa"
J'espère que ce chapitre vous a plu~

Kiss ! 🌺

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