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¹² | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝙳𝚘𝚞𝚣𝚎

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¹⁵⁹³ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|







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LE LIQUIDE TRANSPARENT SE MIT À FRÉMIR, le cachet s'y dissolva. Une poudre acre s'y dévoila, quelques bulles remontent à la surface du liquide, et cette vision lui procure un son. Quelque chose d'agréable, de pétillant. Ce n'était qu'un simple médicament mais le spectacle qu'il lui offrait était agréable.

          —      Keiji.

Il l'avait regardé calmement avant d'avaler le constituant du récipient. Un goût amer l'avait parcourue, ne pouvant réprimer une grimace il lui tendit le verre en un instant similaire. Elle lui sourit tendrement avant de s'éloigner du lit puis de quitter la pièce, un signe de la main comme salut.

La porte s'était fermée derrière sa silhouette gracieuse, elle avait amené une odeur de cerise pour laisser derrière elle un silence relaxant bercé par cette odeur familière.

Sa chambre était toujours aussi vide, des livres, des livres et des livres. Toujours les même cadre photo et un ordinateur rangé aléatoirement. Mais aujourd'hui, il ne s'y sentait pas étranger -bien qu'il ne l'a jamais réellement été. La couverture était parsemée sur son corps, elle était froide comme si elle était neuve. Le matelas était confortable sans trop l'être pour autant. Il était trop lourd, trop grand, trop pour Keiji.

Il soupira, sentit sa tête palpitait et ses pensées tambourinaient sur chacune des paroies de son crâne. Il crut sa conscience explosée.

De la table de chevet tout proche de son lit, Akaashi récupéra un bouquin. Il avait une couverture simpliste, bleu marine; des pages usées et jaunis, quelques tâches ici et là sur celles- ci. Juste un livre comme un autre, seulement, il lui semblait quelque chose. Être spécial malgré sa simplicité. Il croit -non, il en est sûr. Que celui-ci est bien plus.

N'est ce pas grâce à son existence, qu'il avait découvert les orbes citrines de son aîné.

Keiji y pense parfois, il y réfléchit un long moment de temps à autre. Lorsqu'il prend une douche, lorsqu'il s'assoupit dans son lit, pendant les cours quelques fois, lorsqu'il joue au volley. «Et si, Bokuto ne lui avait jamais demandé l'emplacement de ce pauvre livre.» C'est vrai, foutrement réel. Pourquoi lui ? Après tout ils étaient beaucoup ce jour là, plusieurs habitués, quelques nouveaux. Akaashi n'était pas le seul qui se fondait dans le décor. Selon lui, dès lors qu'un individu avait un livre en main, il était un adepte des lieux. Ils partageaient le même but, celui d'assouvir leur regard par des mots.

Et c'était tombé sur lui. Il ne s'en plaindra jamais.

Il n'a jamais cru au destin, mais il a commencé à pas mal l'apprécier depuis un petit moment.

Bokuto lui avait rendu le livre, lui demandant gentiment de le ramener à la bibliothèque. Et vraisemblablement, il ne l'avait toujours pas fait. Il appréciait sa présence, bien qu'il n'en comprenne pas la raison. Personne ne lui demandait de le rendre, il allait le garder jusqu'à lors.

Il feuilleta le livre, l'écriture était assez petite et les chapitres plutôt longs. Il l'avait lu, une fois il lui semble. Le livre était long et ennuyant, il s'était vite lassé. Pauvre Bokuto, il avait eu à le lire pour son cours. Peut-être ne l'a t'il même pas fait, il ne lui a jamais demandé.

Il y avait du bruit par delà la porte d'entrée, le portail s'était ouvert tout seul après l'accord que la femme avait donné au visiteur. Il s'était avancé jusqu'au devant de la bâtisse. Il n'avait pas attendu bien longtemps, quelqu'un vint se présenter face à lui. Un sourire sympathique sur le visage, de magnifiques yeux bleus et sombres, et de long cheveu noir corbeaux tombant sur ses épaules. Son âge était énigmatique, une question sans réponse. Elle semblait bien jeune, très belle. Ses traits étaient fins et sa peau incroyablement lisse, elle n'avait pas un seul plis superflu. Elle avait une longue robe anisse qui s'arrêtait au niveau de ses genoux. Elle était ample, simple mais belle.

Il y a eu un court silence, où chacune des deux personnes se regardèrent. Bokuto était largement plus grand que la jeune femme, mais ça ne l'avait pas empêché d'admirer ses iris doré. C'était rare, exceptionnel et purement inexplicable. Elle avait fini par ouvrir la bouche, un son s'en était allé. Son sourire, oui son sourire était incroyablement doux. Kotarō en était admiratif.

          —       Bonjour. Vous êtes ?

Il ne laissa aucun blanc, et répondit sans trop réfléchir.

          —      Kotarō Bokuto ! Un ami d'Akaashi.

Elle avait souri de plus belle, plus franchement, bien plus grandement. Kotarō avait fait de même, elle le fixa à son tour. Il était rayonnant et elle en était ravie.

         —     Oh !

Elle ne répondit que ça. C'était bien assez pour faire comprendre à Bokuto qu'elle le connaissait. La jeune femme se décala laissant passé son invité, puis elle se dirigea vers la cuisine. De dos, elle finit par demander :

         —     Tu veux peut-être un café ? Un thé ?

La mère à Keiji était bien plus enthousiaste qu'elle ne pouvait laisser penser. Quoi qu'elle pouvait laisser paraître, elle n'avait jamais été aussi heureuse.

Akaashi est donc malade, il l'avait deviné en réalité. C'était simplement logique mais il ne savait pas comment il était devenu. « Il est resté dehors un long moment après l'entraînement de volley, il avait oublié ses clés et je n'étais pas à la maison. » Kotarō avait souri un peu.

Il la vit s'approcher de la petite table, elle lui tendit une tasse fumante.

         —     Je suis heureuse que Keiji se soit fait un ami ! Tu as vraiment l'air... vraiment... plein d'énergie Bokuto !

Elle cherchait des mots pour ne pas paraître blessante. En tout cas, Bokuto ne l'avait pas été, il était bien plus heureux que quiconque sur le moment. Il avait rencontré la mère d'Akaashi. Il rougit un peu, cachant ses couleurs en direction de la nappe fleurie qui décorait la table. Kuroo aurait ri pendant des heures s'il avait su les pensées de Kotarō. « Sa future belle mère. » Il se retint un coup sur la tête. Ce n'était rien de tout cela, il le savait parfaitement mais l'idée le rendait joyeux.

         —     Je dois en être encore plus heureux alors !

C'était vrai. Il devait l'être bien plus, lui qui se réjouissait pour un rien, devait bien être le plus heureux de cette Terre d'avoir rencontré Keiji. Et il ne pèse pas ses mots.

         —      Vous ressemblez beaucoup à Akaashi !

Ça aurait dû être le contraire. Elle sourit de son étourderie. Il ne pensait pas trop au sens de cette phrase, Kotarō le pensait alors il le disait. Ils avaient tous les deux un beau visage, de magnifiques yeux, de somptueux cheveux.

         —     On le lui dit souvent effectivement !

Il ne répondit rien, il le savait déjà.

         —     Il n'a pas toujours eu la vie facile, mais depuis peu il semble sourire d'avantage ! Et ça me réchauffe le cœur Bokuto !

Il le savait encore une fois, du moins il avait cru le comprendre. Ça pouvait être d'une façon ou d'une autre grâce à leur rencontre, mais ça ne changeait pas le fait qu'il n'y avait pas que la vie de Keiji qui avait changé. Kotarō appréciait encore plus ses journées, depuis qu'il les passait auprès du noiraud. S'il disparaissait du jour au lendemain, il ne s'en remettrait sans doute jamais.

        —     Je n'ai pas fait grand chose vous savez ? J'aime beaucoup Akaashi et...il est un de mes meilleurs amis !

Elle sourit attendrie.

         —      Haha, il glisse parfois ton nom à table et ça en est perturbant venant de lui !

Très perturbant même, il ne parle jamais de personne, il ne pense jamais à personne. Désormais il ne se concentre que sur Bokuto. Terrifiante, elle y songea puis souria davantage. Mais Kotarō a été le plus surpris. Si de son côté, il ne cessait jamais avec «son Akaashi» il n'aurait jamais cru que Keiji en faisait des caisses lui aussi. C'était un grand mot, Akaashi ne citait son nom que quelques fois à table. Kotarō était d'un autre niveau pour tout dire.

         —      Vraiment ! Akaashi vous parle de moi !

         —      Souvent oui, quand il reste à la maison.

Il n'y est pas souvent, seulement pour dormir et pour manger. Et cela, encore plus depuis qu'il traîne avec Kotarō, depuis qu'il passe ses journées au volley. Il ne reste plus dehors seulement pour l'être. Il y est pour convoiter des contacts avec Bokuto. Il est sans doute aussi affecté que Kotarō, mais il se contentera de le penser.

Un bruit sourd les amènent à se retourner vers la cage d'escalier. Keiji y est, un masque blanc sur le visage, les yeux fatigués mais étonnés. Quelques mèches emmêlées, ondulé sur son front.

Il fronce les sourcils, se tient à la rambarde de l'escalier avant de descendre, marche par marche, jusqu'au rez-de-chaussée. Leur prunelles se rencontrent avec automatisme, Kotarō sourit davantage.

         —      Bokuto ?

Il passait de sa mère au grisé, des collations qu'ils partageaient à la chaise où il était assis.

          —       Que fait il là ?

Il sentit son visage se chauffer avec légèreté, son mal de crâne avait repris et désormais il ressentait une douce chaleur.

         —     Il t'amène les devoirs mon chérie.

Keiji ne réplique rien, Kotarō non plus. Ils se regardent, c'est amplement suffisant.



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