²⁶ | ⌫

²⁶ | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚅𝚒𝚗𝚐-𝚂𝚒𝚡.

¹⁵ ⁰⁷ ²⁰²⁴
²⁰²⁴

⁵⁹⁰⁰ ᵐᵒᵗˢ
___









|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|









___





LEE JENO

3 Janvier











MÊME SI MES PIEDS SONT ANCRÉS, que mes godasses sont fermement posées en appuie sur le béton du trottoir, les battements de mon cœur me font légèrement trembler.

Un cœur qui bat ici et là, que ce soit au niveau de ma poitrine ou sur le côté droit de mon visage. Entre un grain de beauté et le trait habituel de mon sourire.

La porte coulisse vers l'intérieur, l'ampoule s'allume d'une large étincelle au-dessus de la silhouette de Jaemin, ses yeux se plissent et ses doigts se glissent jusqu'au verrou de sa porte.

D'un geste léger, la clé qu'il vient d'utiliser retombe dans l'une de ses poches, puis son cou se tord sous sa parka et le bas de son visage s'y cache, légèrement frileux.

Ses lèvres sont cachées donc lorsqu'il arrive devant moi, que le portail grince légèrement et qu'il passe de l'autre côté de sa propriété, je ne sais pas si Jaemin m'a adressé un sourire.

J'ai, quand bien même, repéré ses yeux, qui ont glissé, un instant, de mes cheveux figés au gel à mes épaules, droites. Trop droites, trop crispé, trop immobile.

Ancré.

Ancré au sol, et figé comme un bâton, comme un fil de fer rouillé qui passe partout où il y a des articulations histoire de les geler.

        —     Tu peux toujours changer d'avis, tu sais ?

Son regard tire dans le mien, une balle unique, légère.

" Tu sais que c'est ton choix, de toute manière, pas le mien. "

Si je le suis, ce n'est pas de sa faute, ce sera de la mienne.

C'est un dernier avertissement, un dédouanement, aussi, sans doute.

C'est moi qui ai demandé à Jaemin de m'emmener avec lui, ce n'est pas lui, de son propre chef qui est venu me demander de l'accompagner parce qu'il allait se retrouver seul à une stupide soirée. Ce n'est certainement pas Jaemin qui allait se retrouver seul pour ce genre de truc.

C'est moi, oui, c'est moi, de ma propre initiative qui lui ai demandé ce qu'il allait faire, que j'avais, putain oui, envie de le revoir.

De voir, de rencontrer son monde, peut être aussi, oui.

Peut être que j'espérais un sourire plus voyant, un visage plus joyeux, plus lumineux. Peut être que j'espérais ça alors qu'il fait nuit, qu'on ne voit rien quand on est aux alentours de chez Jaemin, que tous les lampadaires ne sont pas fonctionnels. Qu'ils sont orangés, perturbés et pas blancs, écrasants comme vers chez moi.

Qu'il a possiblement passé une mauvaise journée, que le temps dehors ne lui a pas forcément plus, ou que, un regard de trop sur lui, ça le met de mauvaise humeur.

Et Dieu seul sait combien mon regard aime se poser, en trop, sur Jaemin.

J'ai fini par légèrement décoller, désancrer mes semelles, un reflet rosé sur la peau mais aucune lumière mesquine pour le pointer du doigt. J'ai fait deux pas, l'air décidé.

        —     On va où ?

Jaemin s'en ai moqué de deux pas derrière, un ricanement perdu dans l'air. J'étais sans doute resté silencieux trop longtemps.

Mais mes yeux n'ont pas perdu une seule seconde pour se tourner en direction du rire de Jaemin lorsqu'il a décoré le vent.

Mon corps, bien que toujours crispé, était plus droit que celui de Jaemin. Continuellement penché, tordu dans des positions éreintées, éteintes. Une machine qui tourne, qui tourne, qui tourne encore et encore qui ne tient, certe, plus droite mais qui garde en splendeur malgré les années.

Il est habillé, joliment, caché sous son manteau. La peau toute habillée sans réel extravagance, et même s'il venait à enlever sa parka, je suis certain que Jaemin ne serait habillé que d'un léger pull et d'un jeans bleu;

Et ce ne sont pas ces lumières artificiellement moches des lampadaires qui vont m'empêcher de le trouver affreusement magnifique.

        —     Chez Jaehyun.

Je ne fais aucun détour lorsque je détourne le regard, surpris.

Jaehyun comme dans Jeong Jaehyun ?

        —     Tu connais Jaehyun ?

Il m'adresse une oeillade en détour, l'air à son tour d'être étonné.

Jaehyun ne parle pas a beaucoup de monde et s'il est l'ami de Mark c'est bien la seule raison pour laquelle je l'aidéjàcôtoyé. Je sais seulement que ses parents sont fortunés et que son cadeau d'anniversaire avait été une voiture de luxe, à peine doté de son permis.

        —     Ouais, toi aussi ? C'est Taeyong qui voulait que je vienne.

J'hoche la tête, distraitement de la buée qui s'envole de sous mon nez, d'à travers mon souffle.

Alors il connaissait Taeyong aussi. Mark ne m'a jamais présenté Taeyong et Jaehyun. Il ne les a jamais présentés à aucun autre gars de notre groupe. Taeyong tout le monde le connaît car il aime bien organiser des soirées mais personne, des gens que je connais, n'est à proprement parlé ami avec lui.

Il est facile de discuter avec lui mais pas réellement d'apprécier échanger avec lui sans recevoir des regards en détour pour l'avoir fait.

Taeyong est loin d'être le fils du directeur ou d'un riche entrepreneur, les gens on commençait à mal le voir quand Jaehyun a commencé à se décolorer les cheveux en plein milieu d'années après l'avoir fréquenté.

Les gens parlaient sur lui puis détournaient leur regard lorsque Jaehyun était celui qui répondait.

Taeyong, en réalité, il me rappelle Jaemin.

Pas comme mon chat, qui lui, lui ressemble en apparence, mais comme un sosie. Un sosie mal fait qui tire un peu la gueule tant la ressemble n'est pas flagrante mais qui s'apparente pourtant à Jaemin de l'intérieur.

Je repère du coin de l'œil, après un long silence, que Jaemin traîne des pieds, le regard parfois tourné en biais vers moi, seulement pour s'assimiler à ma propre vitesse.

        —      C'est pas très loin.

Sa voix murmure, dans le silence, coupée de rare fois par des voitures qui circulent.

        —     Je sais, je suis déjà allé chez Jaehyun.

Tout le monde sait où Jaehyun habite.

Avant tout le monde savait, aujourd'hui, tout le monde se contente de s'en rappeler. Jaehyun organisait aussi des soirées où beaucoup de gens se rendaient.

En tout cas, Jaemin en a l'air surpris.

        —      Ah ouais ?

Tout le monde dit, aujourd'hui, que Jaehyun ne sort plus trop, qu'il n'aime plus ça ou qu'en tout cas, il le fait moins.

Peut être parce que Taeyong, peut être parce que ses parents.

Ou peut être que c'est faux, que les gens disent que Jaehyun a changé alors qu'il ne l'a jamais fait, qu'au départ, il n'a jamais été différent de ce qu'il est aujourd'hui avec Taeyong.

        —      Humm.

Jaemin ricane, ses bras qu'il tend hors de ses poches.

        —      J'te voyais pas traîner avec ce genre de personne pourtant.

Je me retiens de lui répondre que je ne traîne pas avec eux, que je ne l'ai jamais fait personnellement mais, plutôt, que je sais, comme tout le monde, où Jaehyun habite.

        —      Il est ami avec Mark.

Jaemin ne répond rien, acquiesce discrètement.

En réalité, entre-temps, au-delà d'y avoir moins de soirées organisées par Jaehyun, il y a surtout eu moins de personnes, invitées ou pas.

Si je me suis rendu chez Taeyong la dernière fois c'était bien parce que Mark m'y avait supplié et qu'il ne voulait pas s'y retrouver isolé, seul, dans un coin à regarder les autres.

        —      C'est vrai, c'est Mark en plus qui me les a présentés.

Il rigole, une énième fois. Je me demande, moi, pourquoi mon cœur s'est serré, l'envie de lui répondre totalement envolée à l'entente de cette réponse.

Il y a un moment qui passe, silencieux, il fait assez froid.

Je me suis toujours demandé ce que ça pouvait faire de se retrouver à détester vouloir faire quelque chose autant que l'on peut désirer faire cette même chose.

        —      Je peux te tenir la main ?

J'ai mes yeux perdus, paumés, sur la main de Jaemin qui bat dans l'air.

Il s'est arrêté, un souffle en ricanement et un regard de haut en bas, jugeur, en ma direction.

Je ne le vois qu'en noir et blanc sous la lueur de la lune mais j'espère secrètement que ses joues se sont autant colorées que les miennes.

        —      T'es sérieux ou ?

Je lui renvoie son regard, dans les yeux, ce stupide air qui dit que je ne sait pas quoi répondre.

J'étais sérieux ?

Je crois que je l'étais.

Jaemin roule des yeux, il range l'une de ses mains dans ses poches et se sert de sa seconde pour attraper négligemment ma main à laquelle il enroule ses doigts.

Comme si de rien n'était.

Comme si, vraiment, rien n'était.

Que ce n'était rien, rien de grave. Rien de très grave. Juste deux mains, l'une plus froide que l'autre, mais deux mains aussi normales l'une que l'autre, appartenant toutes deux à deux êtres humains.

Ses doigts qui me paraissent soudainement si fragiles s'embrassent aux miens d'une manière si maladroite que ça me fait rire.

        —      T'as la main gelée.

Jaemin dit, sûrement pour m'agacer.

        —      Toi, tu l'as chaude.

Je le dis, parce que je la sent ,comme un battement, réellement contre la mienne.



























        —      T'es magnifique Jaemin !

Taeyong crie dans un espoir de se faire entendre par dessus les basses peut être un peu trop forte de chez Jaehyun.

C'est moi qui aurait dû lui dire ça.

Son visage est découvert, il n'a plus le bout de ses lèvres cachées sous son col, son sourire est resplendissant même si ce n'est pas à moi qu'il l'adresse. Son cou découvert : blanc et fin, hypnotisant. J'essaye de ne pas trop m'y attarder, de détourner mon regard de ce col lâche qui laisse zieuter ses clavicules.

Jaemin ne s'habille jamais comme ça au lycée.

Mais les quelques paires d'yeux qui s'y jettent corps et âme dans la pièce me donnent momentanément la nausée.

Je ne comprends pas pourquoi Jaemin donne le droit à tout le monde de le regarder. Sûrement car il est toujours comme une œuvre d'art, mais pourquoi alors certain se permettent même d'y déposer plus qu'un regard ?

Ça me perturbe, un instant, que de voir Taeyong enlacer Jaemin. Qu'il le prenne dans ses bras, un sourire grandiose qui répond à celui de l'autre, un corps tout aussi fin mais sans cette ouverture, sans cette chemise échancrée qui chute le long de la taille à Jaemin que Taeyong vient saisir joyeusement.

Je pense d'abord à mes mains, ancrées contre sa taille, à effleurer sa peau la nuit du vingt-quatre. Puis à ses doigts, brûlants, figés contre l'empreinte des miens.

« - Doit y avoir des gens du lycée. » c'est l'excuse qu'il a sortie pour que je comprenne, à quelques mètres de chez Jaehyun, qu'il fallait que je libère sa main.

Pourquoi ?

        —      T'as emmené quelqu'un ?

Pourquoi Jaemin devait-il être aussi hypnotisant ?

Son sourire, à moitié moins resplendissant, se tourne vers moi, son bras s'accroche aux miens alors que Taeyong le libère enfin de son étreinte.

C'est à cet instant que les yeux de Taeyong finissent par rencontrer les miens.

        —      Oh, Jeno ?

Ce n'est pas une décharge quand nos yeux se croisent, loin de tout ça, Taeyong ne m'a jamais parlé personnellement pourtant il me connaît comme moi je le fais.

Je lui ai répondu d'un signe de tête, discret, distrait. Jaemin a quitté mon bras, j'y ai senti un vide agaçant, son corps s'est tourné une énième fois vers Taeyong. Il jette un regard furtif derrière lui, vers une silhouette qui le bouscule visiblement sans l'avoir fait exprès.

        —      Il s'ennuyait tout seul chez lui, j'espère que ça te dérange pas.

Son attention de nouveau pleinement centrée sur nous il dit :

        —      Non, non du tout ! C'est juste inattendu.

Je me retiens de ricaner, pour être inattendu, ça l'était.

Froncement de sourcil de la part de Jaemin puis sourire de nouveau jovial du côté de Taeyong.

Ça a duré quelques secondes, de minuscules secondes qui ont découlé sur le départ tout souriant de Taeyong nous souhaitant une excellente soirée.

        —      T'es devenu muet ?

Il fallait que je parle ? Que je réponde quelque chose à Taeyong ?

        —      Je... J'avais rien à dire.

Ses doigts rencontrent une troisième fois ma peau, cette fois ci, il a déposé son touché sur le bas de mon dos, m'invitant à avancer dans la pièce où plusieurs silhouettes étaient déjà présentes.

À danser, à crier, à boire ou peut-être même à se droguer. Y'avait même quelques corps qui se cognent l'un sur l'autre, dans un coin de la pièce à chercher un silence où s'embrasser.

        —      J'vais te croire sur ce coup là.

Il le dit mesquinement, d'un air amusé, mal dépeint.

        —      Viens on va chercher à boire.

Il me passe à côté d'un mouvement fluide, personnellement réticent, je jette un dernier regard à la pile de vêtements placés à l'entrée où repose ma doudoune et la parka de Jaemin. Je le suis, mon regard braqué sur sa silhouette.

Si lui avait une entière confiance en les lieux, je me sentais bizarre de laisser dans une maison qui m'est presque inconnue et où, seulement des inconnus sont présents, mes affaires.

J'ai pris soin de ranger mon portable et les clés de chez moi dans la poche arrière de mon pantalon.

Jaemin semblait avoir laisser l'entièreté de sa maison dans les poches de son manteau sans y ressentir aucune crainte. Comme si ce qui lui appartenait n'avait aucune valeur.

J'espère au moins qu'il a pris son téléphone avec lui.

        —      Tu veux quoi ?

Il me regarde soudainement sans plus trop faire attention aux mélanges qu'il fait avec ses mains. Il a pris un verre en plastique précédemment empilé dans lequel il a versé un alcool puis quelques millilitres de jus que je suppose d'orange.

        —      Je sais pas, comme tu veux.

Il se tourne vers moi en rigolant, un coup d'œil vers mon visage puis vers un second gobelet qu'il pioche.

D'un sourire étincelant, il me tend un verre simple de jus d'orange. Je murmure un "merci" rapide comme si je n'avais pas compris qu'il avait fait ça pour se moquer de moi.

Je détourne mon regard de lui alors qu'il penche ses mains vers sa boisson. Je repère Taeyong en plein milieu de la pièce à parler avec des amis à lui. Il y a une jeune femme dans un coin de la salle, elle discute elle aussi avec une amie à elle sans manquer de me jeter des coups d'oeil de temps à autres. Je me demande si elle me connait du lycée et qu'elle est surprise de me voir ici ou si elle me trouve beau et qu'elle s'imagine venir m'approcher.

Je détourne le regard, presque gêné.

        —      On me dit souvent que j'suis bizarre mais j'crois que toi tu l'es encore plus...

Je remarque son attention qui s'est sans doute arrêtée sur moi depuis un petit moment. Il me dévisage moi puis cette fille qui détourne le regard lorsque Jaemin l'a à son tour regarder.

Mes yeux tombent dans ceux de Jaemin, j'en oublie presque ce qu'il vient de dire.

        —      Pourquoi je connais personne ?

Il y a un rire qui me répond. C'est vrai que de toutes les têtes que j'ai pu croiser je n'en reconnais pas une seule.

        —      Parce que tu connais pas grand monde. La plupart sont dans notre lycée, d'autres sont juste amis avec Taeyong ou Jaehyun. Pas le genre de types avec qui tu traînes.

Il dépose ses lèvres sur le bord de son gobelet, y boit une gorgée. Je me perds sur son cou, sur sa pomme d'Adam qui se meuve lorsqu'il déglutit.

Mes yeux remontent finalement jusqu'aux siens, un sourire bizarre sur ses lèvres.

        —      Et toi tu les connais ?

Jaemin hausse les épaules, il se détourne de moi puis avance jusqu'au salon, il passe au milieu de piliers qui ont visiblement été vidées de toute décoration. Il n'y a aucun cadre photo, juste des pointes sur lesquels on peut les y accrocher.

        —      Tu t'appelles Jaemin, c'est ça ?

Mes yeux s'accrochent immédiatement à Jaemin, son verre toujours à la main et face à une silhouette légèrement plus grande que lui. Des mèches bleutées tombent sur son visage, des traits fins, légèrement tâchés par quelques grammes d'alcool. Juste un peu, à peine mais visiblement assez pour qu'il ait eu le courage d'approcher Jaemin, un sourire timide mais surtout, ses joues teintent de roses et de rouges.

Jaemin lui a sourit, ses doigts perdues sur son gobelet.

J'ai fait quelques pas pour me retrouver à leur niveau, intrus sans vraiment l'être. Le bleuté me jette un coup d'œil, en biais, sans pour autant déporter son entière attention de Jaemin. Ses yeux qui louchent, d'un instant sur l'autre, de son visage à sa tenue.

Inconsciemment ou peut être de manière trop consciente, ma main glisse jusqu'à la taille de Jaemin, que je ne serre pas, que je ne réclame pas mais que je garde d'un léger et infime touché.

Jaemin n'a pas sillé si ce n'est qu'il ait fait un minuscule mouvement pour se replacer comme s'il venait d'être bousculé.

Le regard de l'autre tombe sur mon bras tendu à l'arrière jusqu'au corps de Jaemin, il n'y jette, ici aussi, qu'un simple coup d'œil.

        —      Par contre toi vas falloir te présenter parce-que je connais pas ton prénom !

Il se baisse légèrement, un ricanement gêné, un prénom qu'il sort couplé à un nom.

        —      Koo Jungmo.

Jaemin lui sourit, une seconde fois, la troisième fois arrive lorsqu'il se tourne vers moi, une main sur le creux de sa taille et ses iris complètement écrasés dans les miennes, à attendre.

Attendre quoi au juste ?

J'ai jamais su ce qu'il attendait, Jaemin s'était juste retourné en direction du décoloré pour continuer la conversation sans aucun sens qui venait de débuter.

Le type a disparu au bout de quelques minutes après qu'une nouvelle personne ne soit apparue et qu'elle ait, elle aussi, cherchée à accaparer l'attention de Jaemin. Et comme si ça ne suffisait pas, il y a trois personnes qui se sont jointes à la première, des sourires plus grands encore et des paires d'yeux, que j'avais l'impression d'être fixée, englué sur Jaemin.

Tout le monde le regardait, que ce soit en détour ou franchement de la tête aux pieds.

Comme une poupée exposée derrière une vitrine sauf que la vitrine n'était plus là et que ceux qui le désiraient pouvaient enfin s'en approcher pour la toucher.

Mais au moins, personne n'a à proprement parlé, touché à Jaemin.

Je les écoutais, que ce soit lui ou les autres, parler, crier à travers le son des enceintes de la demeure des Jeong. J'avais pas ma place ici, je me sentais en trop à m'agacer intérieurement d'un regard de trop où d'une approche pas assez subtile.

J'ai jamais aimé les soirées, c'est pour ça que même avec les autres, je n'aimais pas y aller.

J'aimais encore moins les soirées où les regards se perdent où il ne faut pas.

C'est peut être pour ça que mon visage est fermé et que mon corps est toujours crispé à l'arrière de Jaemin. Qu'il y a des gens, des tonnes de gens qui me lancent des regards interrogateurs mais que je m'en fiche pas mal. La fille, du début de soirée, n'a pas lâché mon physique du regard et je me demande si Jaemin il les sent aussi, tous ces regards qui le dévisagent, qui le déshabillent.

Ça fait bien une heure et quelques que je suis ici, que je pense toujours à mon manteau délaissé à l'entrée et que mon corps réagit bizarrement à chaque fois qu'un visage trop amical se tourne vers Jaemin.

Je devais être malade, un cœur qui bat vite et qui se serre parfois un peu trop fort.

        —      Tu veux t'asseoir quelque part ?

Ses lèvres se posent toutes proches de mon oreille, une main sur mon avant bras pour que je me tourne légèrement vers lui.

C'est mon corps, tout entier, qui frissonne au frottement du bout de ses lèvres.

Je laisse tomber mes épaules puis les rehausse dans un haussement. Ça m'est bien égal d'aller m'assoir, je me sentais comme un boulet accroché à la cheville de Jaemin qu'il doit traîner je ne sais où comme un chien qu'il promène.

        —      Tu veux... genre, monter dans une chambre ?

Mes joues deviennent rouges, il le remarque et pouffe d'un rire franc.

Il regarde autour de lui, mes yeux, en biais, tombent dans les siens qui eux sont orientées ailleurs.

Deux billes noires, celles d'un chat.

        —      Sinon on rentre ?

Ses cheveux traînent devant ses yeux, c'est à peine si je les avais remarqué avant qu'il ne se tourne vers moi.

Mon coeur bat vite, vite.

Si je rentrais, Jaemin allait revenir ici ?

        —      Non, non ! On peut, on peut monter.

Ses yeux, dans une étincelle, rencontrent pour la millième fois les miens. Une étincelle de surprise qu'il cache derrière une d'amusement.

Le son a soudainement l'air moins fort, moins écrasant.

Pourtant, je me sentais bien écrasé par quelque chose mais il n'était pas question du son, pas de celui environnant.

Mon corps, tout entier, était brusqué par des palpitations.

Des palpitations dont le foyer était ma poitrine mais qui s'écrasaient en séisme partout sur ma peau.

Sa main qui se glisse contre mon dos me sort soudainement de ma torpeur, son corps m'entraîne jusqu'aux escaliers qu'il monte marche par marche : sans être pressé mais sans traîner non plus.

C'est lorsqu'il ouvre une porte au hasard qu'il referme dans la volée, que Jaemin me plaque contre cette même foutu porte et que ses deux billes noires m'ensevelissent que je me rends compte de ce que cette phrase sous-entendait.

Il quitte mes yeux, regarde la pièce : un lit double, une table de chevet et des rideaux fermés. Une lumière bleue, celle de dehors qui se reflète par le tissu bleuté des vitraux.

        —      Y'a personne, jackpot.

Mes yeux tombent sur son cou, sur ses épaules pratiquement dénudées et sur ses clavicules.

Il remonte mon visage, d'un geste rapide, une main sur mon menton qu'il tend droit jusqu'à son propre visage.

        —      Tu me trouves beau ?

Il fait des yeux doux, son corps s'éloigne du mien. Il me lance un regard, joueur, tourne son visage à droite puis à gauche, il joue de sa posture, se penche puis se redresse, il va jusqu'à tourner sur lui même, exhiber sa tenue et jouer du fait qu'il sait que mon regard se perd de trop sur son col échancré. Une poupée qu'on tourne dans tous les sens pour pouvoir mieux admirer chacune de ses facettes.

Puis il s'arrête. Il me fixe, l'un de ses sourcils levés.

Mon bas ventre brûle autant que mes joues, mes lèvres s'ouvrent à peine lorsqu'elles lui fournissent enfin une réponse.

        —      T'es magnifique Jaemin.

Oh.

Son visage devient rouge, ses yeux se détournent, il les fait rouler dans le vide comme si ma réponse lui plaisait mais l'agaçait aussi.

        —      C'est toujours les types qui sont plus beaux qui font des compliments comme ça.

Le regard baissé vers mes mains, il les attrape pour me tirer vers le lit sur lequel il me fait m'asseoir. J'obéis, docilement, sans complainte. Mon visage tombe alors sur son torse puis se tord en direction de son visage, ses mains toujours accrochées aux miennes.

Un frisson me traverse lorsqu'il les lâche pour venir s'installer avec nonchalance sur mes cuisses, comme s'il s'était attitré cette place.

Ça ne me dérange pas. Putain, non, ça me dérange pas le moins du monde.

        —      T'as vu que je m'étais fait tout beau quand tu m'as dit que t'allais venir ?

Ses doigts s'installent sur mon torse, il les fait descendre lentement, délicieusement le long de mes abdos que je sens contracté sous son touché.

Ses lèvres sont plissées, une moue qu'il veut mignonne et qui l'est douloureusement.

Avant que mes mains ne puissent tomber sur le bord de mon propre corps, Jaemin vient les saisir d'une force habile pour venir les caler sur son corps, posées sur l'os de ses hanches, dans le creux de sa taille.

Il se replace, son pantalon frotte contre le miens, ses fesses sur mes cuisses.

Pourquoi fallait-il qu'il soit si beau ?

Son visage se penche dangereusement jusqu'au mien, son sourire fait miroiter mes yeux vers ce dernier alors que je sens son regard braqué sur mon regard.

Il regarde où je regarde, comme s'il ne savait pas déjà où toute mon attention, depuis le début, était portée.

Ça ne prend finalement que quelques secondes pour que son sourire, sans aucune timidité, ne vienne s'écraser sur mes lèvres.

Sa langue vient caresser mes deux bouts de chair, elle se fraie un chemin jusqu'à une ouverture où il s'impose immédiatement. Ses mains qu'il place à l'arrière de ma nuque, son torse qu'il colle de manière précipité au mien.

Il se recule un instant, retombe sur mes lèvres, mes mains s'affermissent autour de sa taille, il tord son corps pour être collé un peu plus. Alors qu'il repart pour un second baiser, Jaemin s'installe sur mon bassin, ça crée une friction dérangeante, le frottement m'électrocute.

Un robot qui court-circuite.

Est ce que Jaemin a fermé la porte ?

Est ce que quelqu'un peut, à tout moment, rentrer dans la pièce ?

Mes mains se plaquent sur son torse, je le recule légèrement, à peine pour ne pas le brusquer mais son regard brumeux qui tombe dans le mien me montre que c'est trop tard.

Boum. Boum. Boum. Boum.

Son cœur bat contre ma paume, ses lèvres sont gonflées, les miennes y sont jumelées.

Mon cœur bat plus vite que le sien, je le sens, le sais.

        —      T-t'as fermé la porte ?

Jaemin attrape mes mains, il les enlève de sur son torse et les laisse de nouveau tomber sur le côté. Il ricane, hoche la tête puis se penche pour m'embrasser.

Mes lèvres y répondent, ses mains s'ancrent contre ma nuque, il la masse, se l'imprégne.

Ma tête tourne, mon cœur bat. Vite, vite.

Cette fois-ci je ne l'éloigne pas, il recule au bout d'un moment et j'en profite pour redemander d'une voix dérangée, déraillée :

        —      T'es sûr ?

Boum.

Boum. Boum.

Boum.

Ses yeux me dévisagent. Il se mordille la lèvre, fixe les miennes.

        —      Humm.

Il a quelques secondes de latence, assez pour me faire stresser. Il ne répond rien de plus. Ses lèvres retombent sur les miennes, comme un aimant qui s'écrase contre son pôle opposé.

Mes mains deviennent lâches contre lui, elles perdent un instant de leur force et Jaemin en profite pour me pousser sur le lit, mon dos qui rencontre les draps et ma nuque qui s'y moule, l'arrière de mon crâne qui suit.

Jaemin ne se lève pas, il se positionne simplement mieux, entièrement assis sur mon entrejambe, mon corps s'agite mais mon cœur continue de battre. Ses mains glissent sur la fabrique de mon t-shirt, ses doigts le saisissent par le bas pour légèrement surélever le tissu. Il n'y a pas de vent qui vient murmurer contre mes abdos mais je sais que Jaemin y appuie son regard et le bout de ses doigts qu'il fait dessiner chaque muscle.

Mon regard retombe sur la porte quand une note plus grave de la musique se fait entendre, la poignée ne bouge pas mais mes yeux s'y perdent un instant.

Boum. Boum. Boum.

Et si quelqu'un ouvrait cette porte, et si quelqu'un voyait que j'étais là et que Jaemin y était aussi.

        —      Jaemin, t'es sûr ?

Quand je tourne mon visage vers lui, je remarque qu'il ne bouge plus depuis quelques secondes. Et que son regard est implanté dans le mien.

Il y a un ricanement, un soupir, un râlement.

Jaemin fait tous les trucs possibles et imaginables pour montrer son mécontentement.

C'est presque si à cause de ça, mon stress ne s'était pas dédoublé.

        —      Putain tu m'as fait douter aussi.

Il se lève de sur moi, je m'installe en position assise sur le bord du lit. Jaemin se dirige vers la porte et ses doigts se saisissent fermement du verrou qu'il essaye de tourner, de verrouiller. Sans succès.

Quand il se rends compte que la porte était déjà bien fermée, premièrement je me sens stupide, et lui, il se contente de glisser l'une de ses mains dans ses cheveux qu'il balaye rapidement.

Un rire le prend quand il me jette un coup d'œil.

Je baisse les yeux vers le parquet, gêné.

Il y a un flash, la lumière de la pièce qui s'allume. J'entends les pas de Jaemin qui s'approche de ma place, son ombre qui s'écrase sur le sol face à moi s'agite, sa silhouette obscure le montre en train de s'enlever son haut. Je me retiens de lever le regard. Je sais que Jaemin, lui, il a ses yeux fixés sur moi.

        —      Désolé.

Ma voix est faible et le rire qui lui prend me rends encore plus stupide que je ne l'étais déjà.

Sa chemise est tombée sur le bord du lit, à ma gauche. Juste là, à ma gauche.

Jaemin a le torse dénudé et je suis sûr que la lumière écrasante du néon sur nos têtes se reflète agréablement sur sa peau laiteuse.

Jaemin remonte mon visage, d'un doigt sous mon menton, d'un geste habile, rapide, fragile. Comme si ça devait finir comme ça, mes yeux tombent dans les siens. Il reprend sa place sur mes cuisses, une expression moqueuse qu'il expose fièrement à quelques centimètres de mon faciès.

        —      Désolé de quoi au juste ?

J'essaye de détourner les yeux, les joues rouges, j'essaye aussi de ne pas regarder son buste, mais il redirige mon visage vers lui, sa main qui écrase ridiculement mes deux joues. Il les lâche dans un rire, me laisse parler en libérant ma mâchoire. Il me force à le regarder dans les yeux, à assumer ce que je veux dire.

        —      D'être agaçant.

Du tac au tac, il riposte :

        —      T'es pas agaçant. Y'a rien d'agaçant à être stressé t'sais.

Je détourne mon visage du sien, cette fois il ne me retient pas de le faire.

C'est bizarre de regarder Jaemin dans les yeux quand lui-même le fait. J'ai l'impression de brûler, de me rendre compte que quelque chose de bizarre et de dérangeant peut être normal.

Et puis, si je me tournais vers lui, mes yeux allaient tomber trop facilement sur son cou, sur ses épaules, sur ses clavicules, sur son poitrail, sur sa taille.

Il y a un soupir.

Jaemin se décale de sur moi, comme un lapin qui bondit, il étale son corps sur le matelas, à plat ventre, son dos qu'il me laisse dévisager sans être surpris à le faire.

Il baille bruyamment, écrase sa joue sur l'un des coussins, tourné vers la porte.

        —      J'ai sommeil en fait.

Ma tête se tourne vers lui, je ne dis rien et détourne le regard en direction de la porte. Ses yeux sont fermés, couverts par ses paupières, je l'ai vu avant de détourner les yeux.

Je me demande pourquoi Jaemin s'est retrouvé dans cette chambre avec moi alors qu'il y a tellement de personnes dans cette maison qui voudraient sans doute passer la nuit avec lui.

Mon dos frissonne, ses doigts caressent ma peau, je sens le bout de certaines de ses ongles la griffer. Sa paume passe d'un bout à l'autre, quelque chose de chaud, Jaemin qui dessine aléatoirement des formes à ce qu'il fait.

Ce qu'il fait sans foutu raison.

Je me tourne vers lui, une surprise mal dissimulée, je tombe sur son visage fermé, ses lèvres qui ne bougent plus mais qui restent toujours quelque part fantomatique sur les miennes.

Pourquoi ça m'effraie moins de lui parler lorsqu'il ne me regarde pas ?

        —      On dort ici ?

Jaemin bouge légèrement sans pour autant ouvrir ses yeux ni retirer sa main de derrière mon dos.

        —      Si ça te chante.

Est-ce que Jaemin était déçu ?

Déçu d'avoir gaspillé sa soirée, de l'avoir gâché à être resté avec moi.

J'enlève mes chaussures, l'une après l'autre, je les dépose sur le côté, à côté de celles de Jaemin qu'il s'est sans doute enlevé en même temps qu'il a enlevé son haut.

Mon corps se dresse, je m'étire légèrement et me dirige vers la porte d'entrée.

        —      Tu vas où ?

Je me tourne immédiatement vers lui au ton qu'il emploie : un mélange de reproches et de surprises.

Son visage est dressé sur ses coudes, le regard droit vers moi, les sourcils froncés.

Je lui adresse un sourire, timidement, lui répond à demi-mot :

        —      Éteindre la lumière.

Énième rire. Énième sourire. Il se retourne sur le lit.

        —      Ah... Ouais... Pas con.

Il le dit d'un air idiot, qu'il se sent idiot.

J'ai un sourire en coin. Heureux pour une raison étrange.

Deux de mes doigts actionnent l'interrupteur, la lumière s'éteint, le monde redevient en noir et blanc dans des reflets bleutés.

Je regarde par la fenêtre, on y voit quelques lampadaires qui traînent sur les trottoirs.

La silhouette de Jaemin est bien visible mais plus ses traits exacts.

Aussi, il n'y a plus de bruit.

Je marche, timidement, discrètement en essayant de faire le moins de bruit possible jusqu'au pied du lit. J'entends les draps se froisser lorsque je m'y installe.

Je m'y couche, à côté de Jaemin. La couverture remonte jusqu'au haut de mon torse, je la glisse sur Jaemin en même temps qui ne bronche pas, qui ne bouge plus vraiment.

Je laisse l'arrière de ma tête tomber sur la tête du lit, un regard vers le mur et c'est tout ce qui me suffit pour trouver un peu de courage et essayer de combler momentanément le silence.

        —      Tu crois qu'on a le droit d'emprunter une chambre comme ça ?

Froissement. Respiration. Jaemin s'est tourné sur son dos, la tête sur un coussin, un regard en direction du ciel en béton.

        —      Je sais pas. Mais c'est chez Taeyong donc j'pense qu'il s'en fout.

Mon regard tombe sur ses cheveux éparpillés sur son coussin, je freine l'envie soudaine qui me prend d'y installer ma main.

        —      T'as pas dit que c'était chez Jaehyun ?

Un ricanement mais pas un seul froissement.

        —      Si mais c'est son mec donc bon....

Silence. Il n'y a pas de bruit en dehors de chez Jaehyun, ses voisins sont pour la plupart vieux et séniles, soit ils ne parlent pas soit on ne les entend plus.

        —      Oh...ouais, c'est vrai.

Bien-sûr que je sais, bien-sûr que je savais. Tout le monde le sait, même monsieur et madame Jeong le savent et sont étrangement les premiers à les soutenir.

C'est pour ça qu'il y a eu moins de soirée de Jaehyun et moins de personnes qui y sont invités.

Mais de vive voix, comme toutes ces autres fois, c'est plus chelou à affirmer.

        —      Soit pas choqué, c'est pas parce que ce sont des gars qu'ils peuvent pas sortir ensemble.

        —      Oui je sais.

Ah, ça, par contre, tout le monde ne le sait pas.

Ricanement de la part de Jaemin, toujours pas de froissement, de draps pliés, tordus.

        —      Oui tu sais mais... ?

        —      Mais rien.

Ah, il y a enfin un froissement.

Jaemin baille une énième fois, il se tourne sur le lit, me montre son dos, cache la partie droite de son visage sur son oreiller.

        —      Ça va alors, je croyais que t'avais quelque chose contre ça.

Ça ?

Ça. Ça. Ça. Ça.








___☀︎︎___












Comment il est bad long le chapitre, plus long que mon avenir

4h23 d'écriture MDRR

Désolé pour cette semaine d'inactivité j'étais en "vacances" première fois de ma vie que je vais à Paris et j'ai jamais été aussi proche de Jin MDRRR juste le seum d'être partie avant le relais de la flamme mais c'était stylé que de se dire que j'étais dans la même ville que lui mdr

Prochain chapitre c'est Mark au Canada et après c'est nomin pcq yen a jamais assez mdr

J'espère juste que j'vais pas bâcler la fin comme une conne juste pour finir l'histoire. Mais que même si l'histoire fait 50 chapitre bah elle fera 50 chapitre hein

Mais J'suis trop hype par ma future histoire même si je sais pas encore laquelle je vais commencer et sur quels ship mais azi j'aime trop tous mes projets pcq jsuis narcissique mdrr

D'ailleurs, si vous avez des ships à proposer de n'importe quel groupe (du moment qu'il est présent dans ma bio d'ailleurs mdr ) n'hésitez pas ! pcq j'ai peur que les possible ships que je vais proposer la majorité des gens ne les connaissen pas


Koeur koeur <33










MIRAE 💙
🩵 Dongpyo
🩵 Yubin
🩵 Lien
🩵 Dohyun
🩵 Siyoung
🩵 Khael
🩵 Junhyuk

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top