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²⁰-⁵ | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚅𝚒𝚗𝚐𝚝

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²⁴⁷⁴ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|









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NA JAEMIN

24 Décembre










SES YEUX ME SCRUTENT, de haut en bas mais aussi de bas en haut. Une œuvre qu'on regarde au détour d'une galerie d'art.

Ce qui est sûr, c'est que le regard que Mark m'adresse est tout sauf celui qu'on jette, admiratif, à une toile peinte à l'huile et réalisée par un peintre réputé du siècle passé. Il a un sourire en coin et ses yeux brillent d'une lueur moqueuse. Avant même que ses mots ne se libèrent d'entre ses lèvres, je sais déjà qu'il va dire une connerie.

      —       On t'a déjà dit que rose ça faisait super gay ?

Mes yeux glissent jusqu'à mon bas, un concentré relativement conséquent d'un tissus rose pastel.

Je suis sortie de chez moi, la porte fermée à la volé sans oublier d'y passer la clé pour éviter de laisser des inconnus rentrer dans la maison. Ma parka sur le dos et vissée jusqu'à mon cou, un paquet de clopes caché au cas où dans l'une des poches du vêtement. Avant que je ne demande à Mark de me rejoindre devant le centre commercial -oui, c'est moi qui lui ait fait la demande- j'étais ensommeillé sur mon lit à essayer de faire passer le temps sans penser au fait que Jeno ne m'avait toujours pas répondu.

Pas non plus que j'attendais sa réponse comme un gosse attends les cadeaux de Noël mais c'était un peu ça.

J'ai donc enfilé un vêtement au hasard qui changeait de mon bas de pyjama pour finalement marcher dehors et dans le froid de l'hiver pour rejoindre les rues marchandes en une dizaine de minutes.

      —       On t'as déjà dit qu'aimer un gars quand on est un gars c'est encore plus gay que de porter du rose ?

Il roule des yeux, l'une de ses mains qu'il porte embarrassé jusqu'à sa nuque qu'il masse un instant.

      —       Pourquoi, de toutes les personnes que je connais, c'est toi qui le sait le premier ?

Ses mains glissent à l'intérieur de ses poches, il maltraite le bord des coutures distraitement.

      —       Faut croire que c'est le destin !

Quelques silhouettes s'agitent autour de nous, des parents qui cherchent des cadeaux de dernières minutes ou des vieux et des adolescents qui profitent juste de l'après-midi pour admirer les décorations de Noël placardées à chaque entrée et allée de magasin.

Mark replace maladroitement le bout de ses oreilles sous son bonnet moutarde, il glace la fermeture de son manteau au niveau le plus haut puis m'adresse un regard de travers sans pour autant lâcher mon pantalon de son air amusé. Il y a un sourire qui pend tout de même sur ses lèvres et les bords de son visage sont sculptés par deux grands traits de mâchoire.

Mes yeux remontent dans les siens. C'est vrai que, objectivement, Mark est beau. Il a des traits de faciès qui rendent son visage droit et agréable à regarder.

Mais c'est pas comme si le caractère suivait vraiment.

      —      Vraiment, je sais pas ce que je viens foutre ici.

Ses mots me font rire et il finit par suivre mes pas jusqu'à la grande entré du centre commercial. Les grandes vitres en verres sont décorées de différents autocollants, des banderoles tombent plus haut que sur nos têtes, quelques figures de Noël pendues au bout d'une ficelle.

Mark n'y adresse pas même un regard, c'est presque comme si je me trouvais soudainement idiot de m'y intéresser autant.

      —      T'es pas rentré chez ta mère ? Tu restes sur Séoul ?

En parlant, il ne s'est pas pour autant tourné en ma direction, ses chaussures tapent toujours sur le sol luisant de lumière et ses doigts ont toujours l'air fusionné à la couture de ses vêtements.

      —      Tu sais que mes parents sont séparés ? Tu me stalk Mark ?

Pour le coup, là, il s'est tourné vers moi. Il a soufflé du nez en me dévisageant avec moquerie. 

     —      Fait pas l'étonné, tout le monde le sait.

J'ai ricané à mon tour, souriant de sa voix qu'il veut faire passer pour agacer. Je sais même pas s'il attends vraiment une réponse mais je lui en donne quand même une :

      —      Humm... Elle est chez sa sœur et elle voulait pas m'embêter à faire le déplacement.

J'évite au passage de préciser qu'elle n'a aucune idée que son ex-mari n'allait pas être présent à la maison et que, par conséquent, mon Noël va se résumer à regarder un film sur mon ordi et, à me lever, le lendemain, sans papier cadeau à déchirer au pied du sapin.

C'est pas comme s'il y avait un sapin d'ailleurs.

Un sac en cuir à la main fourré d'une poigné de vêtements, mon père a fait claquer la porte hier matin alors que ma tête était encore écrasée contre un oreiller. Il m'a envoyé plus tard dans la mâtiné qu'il serait jusqu'au vingt-six chez des amis à lui.

Après tout, mes parents ne se parlent plus. Ni oralement ni de manière écrite.

Mon père ne lui dit rien, c'est taboue. Il dit plus rien du tout. Ni à moi, ni à elle mais à elle encore moins. C'est comme si elle avait disparu de sa vie par magie.

La magie du divorce. Oui, sûrement.

Et, depuis quelques temps, les messages de ma mère prennent plus de temps à arriver jusqu'à mon portable : comme si, finalement, même elle ne sait plus comment parler. Elle me demande, parfois, comment va son ex-mari, ce qu'il fait ou ce qu'il ne fait pas.

Ça fait pitié de se dire qu'elle pense toujours à lui alors que lui n'ouvre même plus ses avions en papier qu'elle envoie par téléphone. C'est à croire qu'elle regrette d'avoir divorcé. D'avoir quitter son sauveur.

Et quand elle me pose une question, j'en invente une réponse que je peux imaginer plausible. Je sais que lui ne lui répondra jamais alors nous inventer une vie à lui et à moi se révèle être une chose incroyablement simpliste.

      —      On est venu là pour faire quoi ?

Sa voix me tire vers ses yeux, il remarque mon regard perdu dans le vague, je me demande s'il dévisage aussi mes cernes. Intérieurement, je le remercie d'avoir parler, de m'avoir inconsciemment tirer par le bras. Un sourire prend possession de mon visage, du coin de l'œil je dévisage une femme âgée qui traine dans des poches de courses des boîtes de chaussures de marque et son sac à main presque déchiré dans sa seconde main.

Il tient sur des fils, sûrement que son compte bancaire aussi.

Une mère qui aime ses gosses. Qui aiment payer des connerie à ses gosses.

      —      T'as déjà prévu un cadeau ?

Mark semble surpris. Ses sourcils froncés font des plis sur son front caché sous son bonnet.

      —      Pour Hyuk.

Je précise, ce qui le fait grogner à l'entente du surnom. J'ai soudainement juste envie de le répéter pour qu'il râle plus. Au lieu de ça, je rajoute une question à la liste de phrase à laquelle Mark ne répond pas.

      —      Tu l'aimes depuis longtemps ?

Mes yeux tombent sur lui : sur son bonnet et ses oreilles couvertes, sur ses mains et ses poches qu'il effiloche sans le savoir. Si ses oreilles étaient découvertes, je suis persuadé qu'elles seraient pigmentées de rose.

Son dos se moule à sa veste, comme gêné d'être même juste et simplement habillé, il joint ses mains qu'il sert l'une contre l'autre sans même le remarquer. Il les essuie contre son jeans, les re-range dans les poches de sa veste.

Il marche pas plus vite qu'avant mais pas plus lentement. Je suis sûre qu'il se retient de répondre à la négative ou de répondre une réplique cinglante pour se débarrasser de l'embarras de cette question.

      —       Depuis trop longtemps ouais.

Ses yeux fuient les miens. Il n'essaye même plus de démentir.

Le voir réagir comme ça rend le tout plus vrai. Moins faux, surtout. Pas de derrière un écran mais de devant un visage, de devant un humain.

Mark aime Donghyuk, putain, Mark aime Donghyuk.

Pas comme une mère aime son enfant ou comme un gars aime un ami mais comme un homme en aime un autre.

Sans ligne de texte ou sans ligne de train à suivre, un pont qui passe sur le côté qui dégage la normalité d'un nouveau chemin tout tracé pour les dégénérés comme lui et moi.

On n'aime pas quelqu'un pour les papillons dans le ventre que ça donne mais pour le risque d'aimer en avoir pour une mauvaise personne.

Non.

Pour une bonne personne qui est aimé par une personne qui l'est moins.

La personne en elle même n'est pas mauvaise, c'est juste qu'elle n'est pas considérée comme la bonne personne nous concernant.

Comment Mark peut il aimer quelqu'un en sachant que non, ça, c'est pas normal ?

Mon père aurait dit quelque chose dans le genre : " Si t'aimes quelqu'un, c'est pour longtemps, aimer un homme c'est juste pour un moment, ça n'a pas pour but de fonder une famille. Si tout le monde pensait pareil, qui pourrait avoir des gosses ?"

Un gosse, la tête déjà plongée trop loin devant lui arrive en courant en face de nous.

Sans qu'il ne regarde où il va, il finit par rentrer dans le canadien.

Les pas de Mark ralentissent, en souriant avec sympathie, il décale le corps de l'enfant qui s'est cogné maladroitement à ses jambes. L'enfant s'excuse dans la foulée, il se baisse à plusieurs reprise, quatre vingt dix degrés, la tête baissée mais son corps pourtant tout droit.

Finalement, il n'ose pas sourire quand il part en trottinant vers un homme avec des lunettes qui l'attends en soupirant.

"Depuis trop longtemps."

J'en doute pas. Le ton qu'il a employé était plus dépassé que fatigué comme s'il s'était habitué à se réveiller tous les jours à quatre heures du mat' mais qu'il est agacé de savoir que ça va encore durer longtemps.

      —       Désolé de te dire ça mais t'as l'air pitoyable un peu.

Mark rigole, il replace son bonnet, m'adresse un rapide regard.

      —        C'est Na Jaemin qui me dit ça, alors t'inquiètes, ça me blesse pas.

Je rigole à mon tour.


























Le paradis.

Pas littéralement mais hypothétiquement, si j'avais une définition du paradis à faire, il s'agirait de quelque chose qui va dans ce sens là.

      —      Tu veux que j'achète une peluche à sa petite sœur ?

Une étendue de couleur à perte de vue, des choses plus bizarre les unes que les autres mais quand même agréables au touché car elles sont incroyablement douces.

      —       Il a une sœur !? Wow, une mini Donghyuk, galère.

Mark ricane à côté de moi. Il touche du bout des doigts le ventre d'un dauphin qu'il a saisit précédemment pour le reposer à peine quelques secondes plus tard. La peluche remise en place au beau milieu d'une dizaine d'autres similaires mais de couleur différente, il se tourne vers moi, ses mains de retour à l'intérieur de ses poches. 

      —      Vous êtes devenu meilleur pote en moins de deux mais il te parle pas de sa famille ?

      —      Visiblement.

Il n'ajoute rien, ni trop satisfait de ma réponse ni insatisfait. Je le dépasse alors, un œil traînant toujours sur l'une des étagères du magasin.

Si tout s'effondrait, on serait assurément ensevelis sous une tonne de peluches.

Je me demande si cette mort est plus ridicule qu'elle est presque satisfaisante.

       —      Achètes lui une peluche, j'sais pas si tu sais mais il aime les trucs "mignons" et même si venant de toi ça a l'air bizarre... on va faire avec.

Sans même me retourner, je sais que Mark grimace à mes mots. Et le fait qu'il réemploie le terme "mignon" de manière craché ne fait qu'appuyer ce que je pense.

       —      Depuis quand il aime les trucs "mignons" ?

Ah. Là, ça va peut être un peu moins lui plaire.

       —      Depuis qu'il a l'air de kiffer les meufs mignonnes.

Mark s'étouffe. Il m'adresse un rictus mauvais.

C'est vrai quoi, Donghyuk, il aime bien les filles mignonnes quand on sait qu'il a de grande chances de contacter une personne via Instagram simplement car elle apparaît sur son écran, un sourire agréable aux lèvres.

      —       J'ai l'air d'une meuf pour toi ?

Il le dit avec amertume, j'en ris avec amusement.

      —      T'as pas cette impression à chaque fois que tu te vois dans le miroir ?

Mark, pour ma plus grande surprise, se met à rire à son tour. Il plonge ses yeux dans les miens. Et étrangement, ici, il me regarde avec franchise. Avec une sorte de calme agréable.

      —      Et pourquoi t'essayes de m'aider ?

Je cherche pas deux secondes de trop une réponse :

      —     Parce que même si t'as l'air d'un con, vous allez bien ensemble.

Il détourne son attention de moi, les joues rouges et les yeux fuyant. Il s'est avancé plus loin, ses yeux perdus sur l'étendu de couleur.

J'ai un rictus aux lèvres, de loin, je le vois s'arrêter devant un rayon qui semble l'attirer. Je fais quelques pas, ses yeux n'ont pas quitté une peluche en particulière. Par dessus son épaule j'arrive à voir une peluche marron que je trouve d'ailleurs pas particulièrement belle.

      —        De toutes les peluches ici, c'est vraiment celle-ci qui t'intéresse ?

Il ne réagit même pas à mes mots, la tête ailleurs il sourit idiotement. Ses mains quittent ses poches une énième fois, il vient encercler la peluche de ses doigts. D'un sourire que je trouve enfantin, il l'a tend vers moi.

Ses deux billes noires me fixent. Des tâches blanches ci et là et de petites oreilles rondes tendus sur le haut de sa tête.

Ce truc à une bouille mignonne mais rien de plus.

      —      Elle lui ressemble, tu trouves pas ?

Ouais.

Ouais vite fait. Vraiment vite fait.

Il roule des yeux à ma réaction qu'il espérait plus enjouée. Ses pas se détourne de moi, il m'entraîne à sa suite jusqu'aux caisses.

Quand il dépose son achat sur le tapis, mes yeux s'arrêtent sur des portes clés exposés sur un étendoir au abord de la sortie. Mark me regarde en coin, la caissière fait passer l'article, le bip puis le dépose à côté.

Mark lui glisse un billet.

Dans un soupir, ma main s'agrippe à l'une des petites peluches, les deux minuscules billes noires du chiot tombent dans les miennes. J'y vois pas mon reflet mais c'est tout comme.

Je souris à la femme qui tient le magasin, lui tend l'article et un billet qui trainait à côté de mon paquet de clopes, dans un porte monnaie usé.

Elle me rends mon achat accompagné d'un sourire que je lui redonne presque instantanément.

      —      C'est pour qui ?

Mark me dévisage, un sourire aux lèvres, il passe du porte clé à mon visage.

      —      Moi.

Il ricane, sa propre peluche entre ses bras.

      —      Chelou mec.












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JOYEUX NOEL EN JOYEUSES FETES ! 

(J'ai oublié de poster vendredi dernier et j'ai eu la flemme de le faire en semaine lol)

J'espère que vous avez passés de bonnes fêtes et qu'il en sera de même pour le nouvel an !






<03/11/2023>Mdr les chapitres en X.5 sont sensés être plus court pcq ils sont "moins utiles" mais en fait ils sont aussi long 💀
(Sachez que j'suis grave hype par le fait d'écrire une ff UA Harry Potter ( markhyuk) Mais en fait j'ai tellement de projet de ff que je kiffe que j'sais pas laquelle commencer quand j'aurais finit celle ci mdr)

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