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¹⁶ | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚂𝚎𝚒𝚣𝚎

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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|








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L'ANGLE DE LA CAMÉRA N'EST PAS HABITUEL, il ne l'est pas pour Jaemin. Son téléphone est pointé en sa direction et un bout de son visage est caché dans l'un des angles de l'image. On n'y voit que quelques unes de ses mèches noires. Sombres, assorties au ciel obscur qu'on arrive à observer par delà la rambarde du balcon de son hôtel. En regardant un peu plus le cliché, la façade de l'immeuble d'en face de Jaemin est aussi visible, on y voit, du côté gauche de la photo, quelques lignes de textes blanches sur noir, que Jaemin a écrit de ses deux pouces grinçant.

Il n'a pas hésité avant de poster cette première image dans sa story, c'est quand la seconde photo s'est affichée sous ses yeux qu'il a eu de légers frissons.

De dégoûts, de peurs, d'appréhensions.

De regrets. Surtout, de regrets.

Ses yeux étaient larmoyant alors que son corps s'inondait d'un soudain flux. Comme une vague gigantesque qui emporterait tout sur son passage, une grande poudré de doute s'est mélangée à ses articulations rendant compliqué chacun de ses mouvements.

De toute façon, Jaemin, il n'avait plus envie de bouger.

Jaemin dépose son téléphone, face contre terre, sur une petite table en fer qui traîne sur le grand balcon. Elle est jolie, comme cette chambre d'hôtel qu'il a réservé pour quelques nuits. Comme ce ciel sombre qui se couvre en été d'une couverture de pollution. On y voit une poignée d'étoiles.

On y voit surtout les lumières de la villes qui se reflètent ça et là en mosaïque sur de stupides constellations qui n'ont de nom que le regard de Jaemin qui daigne leur donner un peu de son attention.

Ici, tout y est bruyant. Même les voitures électriques tournent au marteau piqueur et les quelques passants qui ne sont pas si emmerdeurs que ça s'amusent à rire bruyamment quand personne d'autre ne le fait.

La table résonne, l'obscurité du balcon se fait happer par le soubresaut du portable à Jaemin.

Il l'attrape sans faire attention aux quelques mentions j'aimes de sa story et aux quelques réactions que les habitués lui donnent.

Jaemin ne s'intéresse même pas au message de Ten qui lui demande ce qu'il fait, il ne s'intéresse même pas à la musique qui tourne en fond comme un disque rayé quand l'interface de sa story est allumée.

Il ne fait pas attention à ces lettres, à ces mots, à cette phrase, à ce lieu qui se reflètent en rond sur ses prunelles fatiguées.






Chenle


Aujourd'hui 19:08

| T'es arrivé ?






Sur la photo, depuis cette photographie, certaines personnes devineront qu'il s'agit de Séoul.

D'autre ne se poseront même pas la question.

Chenle s'est posé la question et sûrement qu'il savait sans même reconnaître l'endroit. Car Jaemin lui même ne pouvait dire d'où il s'agissait avant qu'il ne rentre dans cet hôtel.

L'endroit est plus touristique qu'autre chose, bruyant la nuit pour cause de quelques fêtards venu d'une autre ville ou d'un autre continent.

Comme pour ses story où Jaemin ne met habituellement jamais de sons et de légendes, les gens qui le connaissent remarqueront. Les autres n'y feront même pas attention.

Chenle y a fait attention.

Peut être que Donghyuk aussi, que Taeyong a ris à la musique alors que Jisung souriait nostalgique à l'image.

Peut être que si sa mère avait eu Instagram, elle aurait versé quelques larmes.

Que Mark aurait aimé être là, sur cette photo, avec Jaemin. Qu'il l'aurait posté avec leur deux visages et ce fond penché sur Séoul, comme avant. Mark n'aurait sans doute pas souris, ses yeux se seraient tordu face au flash du téléphone qui n'a pourtant pas fait ciller Jaemin.

Peut être.

Mais là, il n'y a qu'un bout de ses cheveux, qu'une façade d'immeuble que personne ne doit connaître et un ciel constellé qui n'attire, aujourd'hui, plus l'oeil.

Alors, Jaemin s'installe contre la rambarde du balcon, il reste sur la conversation avec Chenle en laissant s'ajouter lentement des minutes en plus sous le message.

Jaemin a bien envie de répondre. Pas forcément de dire la vérité pour essayer plutôt de ralentir un peu le temps.

Il a envie de dire "non" ou de dire autre chose en répondant qu'il y était bien, pas forcément bien arrivé mais bien de sa position sur le balcon.

Mais cette image qui le bloque, cette vision qui lui donne la nausée. Quand il voit l'image, l'envie soudaine qui le prend par la gorge n'est pas anodine.

Comme une brûlure, un volcan silencieux qui garde ses maux pour plus tard.

Il n'a pas envie d'exploser mais le fait qu'il sente pousser ce poids jusqu'à ses lèvres lui donne une douleur vive.

Il aimerait crier mais rien ne sort.

Et voir ces lettres blanches l'agace plus que de devoir répondre à Chenle.

Parce que ce message qu'il enverra peut être plus tard à Chenle, il pourra le supprimer, le réécrire pour l'améliorer ou juste le jeter sans réfléchir dans leur conversation.

Alors que ces messages là, ces signaux là, il n'avait pas d'autre choix que de les laisser.

Il aurait bien pu les supprimer.

Oui. Bien sure.

Mais des centaines de personnes les ont déjà vu, à quoi bon paraître encore plus suspect.

Lui l'avait vu, à quoi bon essayer de faire marche arrière.

Il y avait deux images, l'une plus vivante que l'autre.

Celle avec en fond les lumières de la ville, cachait dans un coin :

"Moi, je l'ai dis à personne, j'te l'promet."

Dans une seconde image, sur un fond noir gravitait quelques lettres atrocement simples.

"J'ai juste jamais été un garçon très discret."

















Le son que le téléphone fait en chutant sur la table en verre du salon réveille Mark de sa léthargie. Il y jette un rapide coup d'œil, l'écran est verrouillé on n'y voit que quelques chiffres qui scintillent à la lumière du néon.

19:09

La lumière du portable devient vive un instant s'acclimatant au rayon blanc du tube perché au dessus de leur tête. Puis elle s'éteint rapidement pour que l'écran devienne entièrement noir.

Mark lâche alors la table basse du regard pour le planter sur Chenle, les jambes ouvertes, son dos écrasé contre les coussins du fauteuil et son soupir qu'il lâche dans un souffle.

Ses traits n'ont pas l'air très fermés mais ses yeux qui sondent soudainement Mark donne une idée de son état.

C'est à peine si Mark parvient à entendre son ami murmurer inconsciemment "Ça va être une catastrophe".

     —    Tu parlais à qui ?

Chenle le dévisage d'un air désinvolte, ses cheveux dressé en arrière d'un geste de la main, il glisse un verre entre ses lèvres.

Il y a un instant où Mark se suffit à fixer Chenle boire alors que ce dernier est penché sur la table basse, à déposer son verre de soda dessus.

     —    T'occupes. Et toi, vous vous êtes dis quoi ?

Ses joues prennent des couleurs, ses yeux fuient brutalement ceux de l'autre.

Ses doigts passent et repassent sur son jean, ses lèvres murmurent une question au lieu de la réponse escomptée.

     —    C'est une meuf ?

Chenle ris à la remarque, à sa connaissance, Jaemin était loin d'être une femme.

S'il intéressait c'était au contraire pour son physique aux traits légers mais masculins.

     —    Tu lui a reparlé ? Il t'as refilé son numéro j'crois qu'il a changé de portable ?

Ses gestes sont plus statiques, ses mains moins hésitantes. Seulement immobiles.

Bien sure qu'il sait. Évidemment que Mark sait de qui il parle. Il a le nom et le prénom de cette personne au bout de la langue et son visage est resté dessiné dans sa tête.

Son nouveau visage, celui qui rayonne peut être un peu moins qu'avant mais qui est devenu plus souriant et sans doute plus beau.

Alors évidemment que Mark sait que sur la table, c'est le nom de Donghyuk qui y a été posé. Mais ses lèvres sont trop serrées pour donner une autre réponse que celle-ci :

     —    À qui ?

À Jisung ? À Jeno ? À Renjun ? À Haechan ?

Il avait vu et revécu tellement de souvenirs en une après-midi que cette question semblait pourtant si évidente.

     —    À ton avis le génie ? Le gars avec qui t'es rentré en nous abandonnant au café.

C'était faux mais c'était en partie vrai.

Mark était bien parti avec Donghyuk mais ils n'avaient pas finit le chemin ensemble, son ancien meilleur ami était parti ailleurs le téléphone sous l'oreille.

Ici, ça pouvait autant être quelqu'un d'important que juste Renjun.

Juste.

Juste. Juste. Juste.

     —    Il est avec Renjun...

Et même si Mark ne voulait pas sembler déçu il y avait ce ton accablé qui a servit de ponctuation à sa phrase.

Chenle s'est avancé sur le fauteuil, ses yeux ont roulé une seule et unique fois avant qu'il ne dise d'une voix presque agacé :

     —    Oublie Renjun cinq secondes, tu te tracasses pour rien. Ce con il est trop concentré sur ses études pour être en couple. J'te jure tu te compliques la vie pour rien.

Son cœur s'est serré. Il a balayé tous ces mots d'un côté et s'est concentré sur seulement deux grains de sables de cette phrase.

En couple.

Ça semblait si réel, là, soudainement.

Mark a été en couple avec Donghyuk. Mark et Donghyuk ont formé un couple.

C'était certes pas hier mais ça a bien été là. Gravé, quelque part, sur une porte, sur un arbre ou sur un portable.

Sur des cœurs. Aussi, surtout.

     —    C'est toi qui m'a dis qu'ils étaient ensemble.

Mark s'est tu, Chenle a ricané.

     —    C'était pour voir comment t'allais réagir.

Ses doigts se sont agrippés au tissus, il y a eu un truc à l'intérieur de lui qui a fait remuer un autre truc.

Quelque part, dans ce truc ou celui-là, il reconnaît un sentiment de soulagement, une sensation qu'il n'avait pas ressenti depuis si longtemps.

     —    Vas y Mark, pour une fois que je veux bien écouter vos histoires d'amour là. Lâche le morceau.

Ses billes noires n'ont pas fait deux tours, elles se sont immédiatement encrées dans celles de l'autre.

Intérieurement, il se hurlait de parler.

Extérieurement, il avait juste l'air d'un type apeuré par la foudre ou une chose comme ça.

La vitesse, la hauteur, les profondeurs, la météo, les requins ou même une peur moins typique.

Il en existe tellement mais il a fallu que Mark ait peur de ça.

De rien, finalement.

Simplement de revenir et de le revoir au mauvais moment.

En revenant, en posant ses pieds sur le parterre sud-coréen, en décidant de revenir, Mark croyait bien ressentir quelque chose.

Une petite chose, agréable qui réchauffe comme une légère allumette ses entrailles et tout ce qui va avec.

Pas quelque chose d'aussi particulier, d'aussi précis.

Ici, il ne s'agissait pas de l'allumette déjà allumée, déjà étincelante qui viendrait s'amuser à réveiller Mark. Ici, il s'agissait d'un brasier, en perdition, qui daterait d'il y a des années, perdu au milieux de ruines.

Mais bien présent, qui ne chercherait qu'à être restauré par les lueurs du bâton faiblement allumé et chaleureux.

Car après tout, c'est bien connu mais, un premier amour ne s'oublie pas.

Il ne s'efface pas, ne se rature pas, ne se déchire ou ne se raye pas.

Il reste là, dans un coin, abîmé, peut être incendié mais ne disparaît pas.

     —    C'est trop compliqué, j'ai passé mon adolescence à baver sur lui et là...

Mark fait une pause. Longue, courte, il ne sait pas mais ça lui coûte de la faire car Chenle continue de le dévisager comme un étranger habitué à autre part.

     —    Fin c'est logique ça allait pas repartir comme si y'avait rien eu mais... Mais j'sais pas quoi faire...

Il y a eu une seconde, deux peut être si Chenle aurait voulu être clément.

       —      Tu crois que tu l'aimes encore ?

Ses lèvres se sont ouvertes, ses yeux se sont étonnés et sa voix fluette s'est sentie attaquée par cette supposition.

Ses mains se sont libérées de son pantalon, elles se sont attaquées à son visage, à son expression atrocement gênée.

     —    Hein ? J'peux pas l'aimer ça fait des années... Il est passé à autre chose avec Renjun... C'est juste, le revoir... C'était bizarre quoi.

Bizarre.

C'était bizarre de le revoir, de le sentir contre lui, de voir qu'il l'avait manqué comme c'était le cas pour lui même.

Bizarre.

C'était bizarre car il y avait Renjun mais que Donghyuk se plaisait à regarder quand même Mark.

     —    Oui mais là c'est différent.

Mark fronce ses sourcils, il fuit toujours le regard de l'autre mais l'affronte par moment. Quand il est surpris par une idiotie comme celle-ci.

     —    J'vois zéro différence moi.

Un rire s'est échappé de Chenle, son corps s'est dressé vers Mark comme offusqué.

     —    Mais t'as pas vu comment il a régit en te voyant ?!

Donghyuk a passé son après-midi à s'extasier sur tout ou à se plaindre d'un rien en regardant Mark entre chaque mots qu'il taisait.

Et pourtant, il n'y a que quelques rougeurs qui répondent à Chenle. D'un ton résigné presque gêné, Mark ne trouve qu'une seule et unique excuse :

       —      On était meilleur ami.

Chenle grogne à cette réponse, son dos s'écrase contre le canapé, son doigt pointé de manière accusatrice en direction de Mark.

     —    Connerie. Il voulait redécouvrir les lèvres d'un amant plus que celles d'un meilleur pote !

Ça tombe comme une pierre à l'intérieur de Mark.

L'embrasser. Lui rendre ses baisers ou en initier lui même. Partagé une accolade, se caresser ou laisser glisser des mots où il ne faut pas.

Il y a tellement de choses auxquels il n'a pas arrêté de penser. Mais il y en a tellement d'autres qu'il a été forcé d'oublier.

Son visage se baisse, ses joues sont roses alors que cette poudre colorée apparaît comme une encre d'un bateau qui l'aurait forcé à baisser le regard. 

Mark ne voit donc pas Chenle quand ce dernier a évacué ses poumons d'un soupir exagéré, qu'il a saisit son portable pour y taper rapidement un message après avoir craché un rire moqueur en direction de l'écran.

Ses yeux se sont relevé vers ceux de Mark, son portable entre ses dix doigts et ses message en cours d'envoi.

     —    Envoie lui un message avant qu'il le fasse, t'auras enfin l'impression de porter la culotte dans votre couple.

Mark se retient de dire qu'ils n'en sont plus un, à la place il bafouille de rapides mots :

     —    Il va pas le faire de toute manière.

"Parce que c'est moi qui suis parti au Canada.

Parce que c'est moi qui ai arrêté de le lui en envoyer.

Parce que c'est moi qui lui ai laissé une chance de refaire sa vie.

Parce qu'il était mon premier amour mais je n'étais pas le sien.

L'un des plus marquant, sûrement, mais j'ai jamais été le premier a avoir déposé mes lèvres sur les siennes. "

Il y a trop de "parce que" mais pourtant aucun "Mais pourquoi ?".

     —    T'es débile Mark.

Ça avait le don d'être clair.










Jaemin

Aujourd'hui 19:08


T'es arrivé ? |
Vu

Aujourd'hui 20:14

J'imagine que oui sinon t'aurais répondu
On peut se voir demain soir ? |













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C'est l'un de mes chapitres préféré mhyysfrj 

Y'a bcp trop d'infos dans ce chapitre ptdr 

J'espere que vous avez aimé ?



Un avis sur Sweet Venom s'il y a des engenes ?? ( perso j'aime trop mais j'arrive pas à apprécier le mv à sa juste valeur quand je trouve hilarante la tenue de jake. Genre sunghoon et heesung à la limite ok mais le foulard ou je sais pas quoi qui est accroché à la taille de jake je peux vrmt pas PTDR C'est peut être juste moi hein mais la touche d'orange sur chacune de leur tenue je peux pas. Mais sinon vrmt leurs vocals sont insanes  )

Sinon. Blind et Orange Flower sont clairement mes sons préféré de l'album :,))


Allez écouter ZiorPark ( ses sons sont incroyables) et allez jeter un coup d'œil à Rolling Quartz ( mrc youtube pour la seule pub utile de ma vie, elles sont incroyables ) !



bref... 


Bonne soirée ou journée et bon weekend !

koeur koeur <33


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