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² | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝙳𝚎𝚞𝚡
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²¹⁵⁰ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|
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L'AMBIANCE QUI DOMINAIT LA PIÈCE ÉTAIT CHALEUREUSE. Elle l'était pour bon nombre de raisons, en commençant par l'intérieur de cette petite bâtisse. Les murs étaient jaunes canari, par moment rouges bordeaux. Quelques tables aux alentours, parfois favorisées, étaient décorées de plusieurs fleurs. Qu'elles soient réelles ou purement fantastiques. Les serveurs -et parfois serveuses- paraissaient sympathiques, vêtus de leur tenue minimaliste. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'ils leur sciaient à la perfection, ce n'était ni trop ci, ni trop cela. La dernière responsable était l'attention inexistante qui leur était portée, aucune barrière ne leur était soumise. Du moins, aucun regard perturbateur n'était braqué sur eux. C'était un café basique, où la joie de vivre surplombait les clients.
Des similitudes à une journée festive, elle n'était pourtant qu'une sortie entre amis. Amis, si l'on puis les nommer ainsi. Le principal concerné par cette sortie était Komori, qui était il ? Le cousin d'un certain Kiyoomi. Ils s'entendaient plus ou moins bien, plus proche du plus que du moins. Ils se voyaient souvent en dehors des cours, contrairement à la plupart des «amis» du brun qu'il ne côtoient qu'entre les murs de leur établissement commun.
Mais ils n'étaient pas seuls, ce n'était pas que la famille Sakusa ( NDA : je sais que Komori ne s'appelle pas Sakusa mais Motoya. But, on s'en fout X) ) qui était attablé à la petite table du café. À moins d'un mètre de Kiyoomi se bécotaient son cousin ainsi que Tamae, son petit ami. Puis il y avait un autre homme, ne demandez pas son identité à Kiyoomi, il ne saurait vous répondre. Il s'en fichait pas mal pour tout dire, le brun avait su -par Komori- qu'il se genrait au masculin et qu'il était d'un lycée voisin. Un lycée tout proche du sien, dans une ville toute proche, un endroit qu'il ne connaissait pas. Qu'il ne voulait pas connaître. Son nom était Sekuchi si ses souvenirs étaient bons. En réalité il s'appelait Segikuchi Naoki. Ça lui était égal au final.
Simplement, il n'aurait jamais voulu être là, ici, à se prélasser devant une quelconque collation. Boisson dont il ne sentira jamais le goût. Il n'en voyait pas l'utilité, des microbes devaient parsemer la hanse de la tasse. Peut-être même devaient-ils se baigner dans le liquide âcre. Il préférait garder ses distances, je veux dire par là, éviter un contact qui pourrait le rendre amer. Il avait accepté cette sortie à contre-cœur, voulant faire plaisir à son cousin. C'était drôle venu de la part du plus grand, lui qui semblait n'en avoir que faire avait fini par accepter. S' il avait su qu'en acceptant, il se serait retrouvé en face de deux hommes qui ne cessent de témoigner de leur affection. Les voir s'embrasser à s'en arracher la langue, se dévorer du regard avec béguin. Témoigner simplement et justement de leur amour puéril, il ne serait guère venu.
Puis il y avait cet homme, lui qui lui lançait de multiples regards indiscrets. Maniaque comme il l'était, Kiyoomi regardait ses mains. Il n'oserait tout de même pas déposer ses ignobles mains sur son corps. Un simple touché qui passerait comme inaperçu peut être même dû au hasard. Il ne l'aurait sans doute pas été, sans doute aurait-il été prémédité.
Sakusa ne faisait que parler, comme dit plus tôt, il ne mangeait pas. Gardant son masque en tissus noir qui couvrait son nez ainsi que ses lèvres. Il observait et parlait quand on lui demandait, essayant de s'investir le moins possible. Sa présence était déjà un acte immense pour lequel personne n'avait rien à redire. Alors quand Komori avait dévié le sujet principal qui était le lycée, pour emmener sur la table les relations que pouvait entretenir le brun, Kiyoomi l'avait mal pris. Il s'était aussitôt renfermé, ne voulant pas répondre. Mais il fera tout de même un effort, répondre en niant les questions.
— Au fait, Kyo ?
Sa main s'écrasa sur sa joue pour finalement s'adosser à la table. Son sourire enjoliveur ne prévoyait rien de bon, il savait que la question n'allait pas lui plaire, Kiyoomi en était persuadé.
— Tu nous parles jamais de tes relations amicales et...Euh... Amoureuse.
Kiyoomi claqua sa langue sur son palais, il n'affectionne pas le "nous" qu'avait employé le châtain. Il n'en avait que faire certe, mais déjà qu'il n'aimait pas beaucoup le copain de Komori alors l'autre boulet. Qu'il devait se traîner depuis cette sortie entre «ami», il ne pouvait le supporter.
— Rien.
Ce fut sa seule réponse, expédiée sans pression ni obstination. Komori et ses deux compères restèrent de marbre, surpris de cette réponse quelque peu atypique.
— Tu sais que tu peux nous parler de ça, si tu dois déverser tout ton amour sur un certain inconnu mais que tu ne le peux. On est là pour acceuillir tes plus folles révélations.
C'était Tamae qui s'était défoulé de mots sur le pauvre Kiyoomi. Sa réplique semblait romantique et encourageante, pour tout dire le brun souffla dans son masque, la trouvant simplement et purement inutile. Il répliqua alors un simple "hm" qui fit couiner son interlocuteur.
— Tu vois quelqu'un en ce moment ?
Mais en quoi donc cela le concernait ? Le brun ne connaissait même pas son existence avant cette stupide sortie, en quoi sa vie le concernait. Alors non, Kiyoomi ne voyait personne, et cela depuis bon nombre d'années. Mais cela devait-il être dit à tout va ? Était-ce seulement assez intéressant pour remplir la conscience d'un autre homme qui n'était pas concerné ?
Il déposa ses fins doigts recouverts de latex sur la table du petit restaurant. Tapotant délicatement et assidûment sur cette même surface, laissant échapper de légers bruits de bois. Il devenait nerveux, ne souhaitant pas exposer ni son expérience ni une simple réponse, ne voulant pas étaler sa vie privée à tout bout de champ.
Voyant qu'aucune réponse ne se présentait à lui, le plus jeune du groupe se mit à changer de sujet. Cherchant sans doute à dissiper la gêne qui stagne autour de la petite table. C'était bénéfique pour la santé mentale de Sakusa, pourtant il ne ressentait aucun bonheur à l' écouter blablater sur un second sujet aussi différent que le précédent. Il n'y avait qu'un mot à attribuer, cette sortie le faisait drôlement chier.
Alors quand Komori et son petit copain lui ont fait part de leur départ, je ne pourrai vous cacher sa joie immergente. À travers son masque ils ne purent déceler que quelques plis, signifiant que son visage était décoré d'un -très léger- sourire. Assez petit pour qu'ils ne puissent l'apercevoir mais il était assez grand pour faire comprendre à Sakusa que sa présence ici allait bientôt s'achever.
Les deux amoureux s'étaient levé de leur banquette après avoir déposé quelques pièces qui financeraient leur achat. Puis, ils quittèrent la boutique - non sans laissé un sourire aux deux idiots qui restaient assis proche de la table-. Komori accentua son regard en direction du plus grand, lui déposant comme salutation un clin d'œil sans fondement. Sakusa l'avait bien intercepté, il n'en prit pas cas et le laissa s'estomper entre leur deux corps.
Les minutes qui suivirent, ce fut le brun qui avait pris l'initiative de quitter la boutique. Mais quelle fut sa surprise lorsqu'il ressentit une telle pression sur son avant bras. Était-ce du dégoût mélangé à de la colère ou cette sensation de ne pas comprendre. Sakusa commença à paniquer, comme si cela ne suffisait pas, la main du jeune homme s'était déposée en dehors d'un tissu, cramponnant sa peau laiteuse. Imprégnant ses doigts sur son poignet découvert. Ses germes, il les ressentait s'introduire dans sa peau, dans son corps. Il n'aimait pas cette sensation d'inconfort, celle qui lui montre sa faiblesse, qui laisse place au dégoût par-dessus tout autre sensation.
Il ne voulait plus ressentir cette amère impression. Il ne voulait plus sentir son emprise sur son poignet. Il aurait voulu hurler, se débattre de ce touché. S'éloigner de tous ces germes qui semblaient se multiplier à ce contact. Sa respiration se saccada subitement, emportant avec elle le calme olympien du brun. Il le relâcha immédiatement, dégageant avec vivacité l'emprise qu'il accentuait sur le corps de Kiyoomi. Il était désormais terrifié de cette réaction, de cette sensation de se sentir responsable. Des excuses s'en suivirent, plusieurs centaines si ce n'est dans l'excès.
Sakusa n'entendait plus -c'était faux, il ne voulait entendre-, semblant être dans un état second qui perturba d'autant plus le plus petit. Il recula de quelques mètres, s'éloignant pour de bon du perturbateur. Alors que lui, ne cessait de lui lancer multiple regard, Sakusa sortit du bâtiment, reprenant à son rythme une respiration constante. Griffonnant avec accentuation sur l'endroit touché plus tôt. Frottant avec vivacité la surface qu'il témoignait de sale. Une plaque rouge s'y installa, ce n'était pas du sang, seulement une réaction de son corps après avoir subi de tels frottements. Ce n'était pas douloureux, il appréciait cette sensation, celle de se sentir plus ou moins désinfecté de toute horreur, de toutes sortes de germes.
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Il avançait, peut-être sans réel but. Il marchait simplement. Les minutes défilèrent jusqu'à son arrivée au barrière d'un petit parc. Encore un endroit qui dissimulait de multiples bactéries, combien d'enfants ont mis leur pieds sur cette herbe verte, leur mains sur cette balançoire. Combien d'échanges buccaux ont-ils eu lieu sur l'un de ces bancs ? Au sein de ce parc tout simplement.
Ses pupilles s'élevèrent -peut être- voulait-il voir ces germes ambulants de ses propres yeux ? Ce n'était pourtant pas le cas. Alors il commença à avancer, sans même déposer une de ses chaussures sur le sol du parc. Son regard y était pourtant braqué, il ne le remarquait peut-être pas. Après tout, ses cheveux semblaient couvrir une partie de sa vision, un bout du monde qui était face à lui. Sa main les dégagea d'un revers insignifiant. Son visage était neutre, il ne semblait pas porter attention aux alentours. Il ne paraissait pas voir au-delà de son nez. Le voulait-il seulement ?
Alors il reprit sa marche, troublé par sa vue, par ses réactions, par lui-même. Kiyoomi soupira, aime t'il ce qu'il est ? Ce qu'il est obligé de ressentir ? Bon dieu, qu'il hait être germaphobe. Car oui, il l'est.
Arrivé chez lui, un petit appartement situé au second étage. Un endroit de Satan pour lui, il aime sa maison mais pas ce qui l'entoure. Il n'aime pas la poignée de la porte du grand immeuble, ni même la boîte au lettre qui est à la vue de tout le monde au rez-de -chaussée. Tout, il n'aime pas le fonctionnement d'un immeuble. Les relations avec ses voisins et tout autre balivernes. Sa maison, elle, n'est pas très spacieuse. Elle l'est assez pour qu'il apprécie se pavaner sur son sofa. Une chambre, une salle de bain et un salon qui regroupent avec lui la salle à manger et les constituants d'une cuisine, voilà les pièces de sa demeure.
S'il devait dire ce qu'il appréciait de son chez-soi, ce serait incontestablement le fait qu'il vive seul, loin de ses parents. Il n'est pas en mauvaise relation avec eux, seulement, ils ne viennent en ville qu'une fois par an si ce n'est moins. Le travail et ses points positifs, qui ne connaît pas ses inconvénients ? Alors depuis maintenant deux années, Kiyoomi vit seul dans cet appartement. Ce n'est pas pour lui déplaire, la maison est propre, tout va pour le mieux, pour sa santé.
Sakusa s'était allongée sur son lit, plongée dans un silence religieux. Les fenêtres étaient closes pour ne laisser aucune pollution pénétrer son confort. La soirée était là, les voitures avec. Ses mains étaient dévêtues de tout latex, lavées à multiples reprises, se croyant toujours aussi sale malgré la quantité de désinfectant utilisé. Son masque avait été mis de côté lorsqu'il avait fini par se rincer le visage à l'eau du robinet. Puis il y avait son poignet qui a subi de multiples rinçages ainsi qu'une douche bien mérité pour son corps paralysé par ce sentiment de dégoût. Voilà tout ce qu'il avait fallu pour que le brun vienne s'allonger sur des draps propres.
Son téléphone en main, il avait envoyé un message à son cousin. Kiyoomi avait toujours sa rencontre avec l'homme du café en travers de la gorge.
Kiyoomi
| Ton plan de drague à la con, garde le pour toi.
Il avait imaginé cette phrase prononcée avec rage, semblable à du venin. La réponse ne tarda pas.
Komori
| J'ai appris pour le café
| Et pour l'incident
| J'suis désolé Kyo
Il eut un rictus amer, le laissant en vue. Sa journée ne pouvait être pire ou -du moins- cela serait compliqué.
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2021: J'espère que le chapitre vous a plu ?
Je dis bonne chance a Atsumu pour s'approcher de Kiyoomi... X)
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