2. Second bullet
Park Jimin repoussa le drap qui le recouvrait, dévoilant les tatouages qui habillaient son dos, et se dirigea vers la salle de bain ouverte sur la chambre.
Il se glissa sous le jet et laissa l'eau chaude couler sur son corps.
Il aimait ses douches comme il aimait ses relations charnelles, brûlantes, extrêmes.
Et l'homme qui gisait dans son lit correspondait parfaitement à cette description. Jeon Jungkook était un brasier ardent. Un feu qu'il contrôlait pour l'instant, mais qui pourrait devenir un incendie dévastateur à tout moment.
Ils s'étaient encore disputés et comme à chaque fois, ils avaient fini par faire l'amour sauvagement.
Chaque étreinte était un combat, une lutte des corps qui les laissait épuisés.
Il jeta un coup d'œil à la chambre et constata les dégâts. Des vêtements gisaient sur le sol, à côté d'une bouteille de champagne qui s'était renversée sur la moquette.
Il poussa un soupir et passa la main sur son omoplate où une morsure avait laissé une trace bleutée.
Jungkook le réclamait comme sien et c'était quelque chose qu'il ne pouvait lui donner pour l'instant.
L'attraction entre eux avait été fulgurante. Un tsunami dévastateur qui avait tout emporté sur son passage.
Il se souvenait du jour où son frère lui avait présenté celui qu'il avait choisi pour être son garde du corps.
Jimin avait laissé son regard glisser sur son corps musclé que soulignait le costume noir qu'il portait. Il avait détaillé ses jambes fuselées, sa taille fine et son torse ferme pour remonter vers son visage et avait alors plongé dans ses yeux noirs, qui le fixaient d'une assurance frondeuse.
Un dialogue silencieux s'était instauré entre eux dès le premier instant, celui des deux corps qui se voulaient.
Il aimait la chasse et Jungkook était devenu sa proie. Il n'avait eu de cesse de le séduire pour l'acculer face à son désir.
Le garde du corps lui avait tenu la dragée haute pendant des mois, refusant de céder aux avances du frère de son employeur. Cependant, l'attirance qu'il avait pour lui, et qu'il avait perçue dès leur première rencontre, avait eu raison de lui.
Leur première étreinte avait été brutale, passionnelle et avait donné la mesure de leur relation qui durait depuis deux ans.
Jungkook voulait le cœur de Jimin, mais le jeune homme lui refusait, tout comme il s'opposait à ce que leur liaison devienne officielle.
Park Jimin était le vice-président du groupe SPEAR et n'avait pas de place dans sa vie pour autre chose pour l'instant.
Au fil du temps, les disputes s'étaient faites de plus en plus fréquentes et de plus en plus violentes.
Jimin savait l'emprise qu'il avait sur Jungkook, son corps et son cœur étaient à lui.
Il aimait le sentir trembler dans ses bras quand il le pénétrait, il aimait l'entendre gémir dans le plaisir et lui jurer qu'il n'était qu'à lui.
Jungkook l'aimait.
Il coupa l'eau et enveloppa son corps dans un peignoir. Il s'avança vers le miroir et passa la main dessus pour chasser la buée qui s'y était accumulée.
Il observa son image comme il aurait détaillé du regard un étranger.
Un corps musclé dû à une pratique du sport intensive, des tatouages qui ressortaient sur sa peau blanche. Un visage séduisant que beaucoup lui enviaient, des lèvres pulpeuses encore gonflées des baisers de son amant, des yeux noirs qui brillaient d'une lueur farouche.
Il passa la main dans ses cheveux blonds pour les rabattre en arrière, se tourna légèrement sur le côté et observa son profil.
Un très bel homme comme avait coutume de le mentionner la presse.
Un homme de pouvoir, à l'instar de son frère, Kim Taehyung, le président du groupe.
Ils ne se ressemblaient pourtant pas et pour cause, ils n'avaient pas la même mère.
Son regard accrocha celui de Jungkook qui venait de se réveiller et qui s'était glissé derrière lui en posant la tête sur son épaule.
Il observa la main de son amant attraper la ceinture de son peignoir et tirer dessus pour l'ouvrir. Le vêtement s'écarta, dévoilant son ventre plat sur lequel le garde du corps glissa la main avant de descendre vers son sexe qui se gorgeait déjà de désir.
Jimin le suivit des yeux alors que Jungkook le contournait et venait se positionner à genoux devant lui pour le prendre en bouche.
Il sentit la chaleur de ses lèvres sur son sexe et plongea son regard dans les orbes bruns qui le dévoraient des yeux. Une lueur de défi y dansait pendant que sa langue faisait des va-et-vient sur sa longueur.
Jimin savait parfaitement ce que faisait son amant, il l'appelait de son corps pour atteindre son cœur.
Il passa ses doigts dans ses mèches brunes et tira sa tête en arrière. Ses lèvres brillaient et il eut envie de les lécher.
Pourtant, il ne céda pas à son désir. Il le releva et le retourna contre le meuble du lavabo. Sa main se glissa sur sa nuque pour le faire se cambrer jusqu'à ce que son torse s'y écrase.
Il fit tomber le peignoir de ses épaules et se présenta à son entrée. Il le pénétra d'un coup, lui arrachant un gémissement de plaisir.
Il le martela en se regardant dans le miroir, la lueur qui brillait dans ses yeux brûlait comme les flammes de l'enfer.
Il était Park Jimin et il ne laisserait plus personne atteindre son cœur.
Il était le maître du jeu.
- Je persiste à dire que c'est dangereux.
Kim Taehyung enleva ses lunettes à fine monture et les posa sur le bureau derrière lequel il était assis.
Il croisa les mains et posa son menton dessus.
Woosik faisait les cent pas dans la pièce.
- Je ne vois pas ce qu'il y a de plus compliqué que d'habitude.
- Je ne le sens pas.
Taehyung poussa un soupir et s'appuya contre le dossier de son siège en cuir.
La journée avait été longue à traiter les dossiers urgents avant son départ pour le Brésil le lendemain et un mal de tête lancinant vrillait ses tempes.
Il avait toute confiance en Choi Woosik, son secrétaire, qui était devenu son meilleur ami au fil des années, mais son excès de prudence mettait parfois sa patience à rude épreuve.
Il était parfaitement conscient des difficultés qu'il allait rencontrer avec ce projet, néanmoins il était passé maître dans l'art des négociations dans les endroits les plus dangereux de la planète.
- Tu veux que je te rappelle l'Angola ? Demanda Taehyung avec un sourire taquin.
Woosik arrêta ses va-et-vient et se planta devant lui, les mains posées sur le bureau.
- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, Taehyung. On a failli y passer à cause des menaces de coup d'État. On a eu une chance dingue de se faufiler à travers les échauffourées !
- Mais on s'en est sorti...
- Il ne s'agit pas de l'Angola avec une bande d'excités armés qui prennent d'assaut le palais présidentiel. C'était un concours de circonstances. Là, je te parle d'une région qui est sous l'égide d'un des cartels les plus dangereux du Monde. Tu sais combien il y a de morts de leur fait chaque jour ?
Taehyung se leva et alla se servir dans le bar qui occupait l'un des murs de son bureau. Il tendit un verre à Woosik qui le prit et en but une gorgée.
Il rajouta des glaçons dans le sien avant de le porter à ses lèvres.
- On ne va pas faire affaire avec le cartel, Woosik. On va créer une usine pour aider les habitants de la région qui se meurent dans une région sinistrée par la drogue et la corruption.
- Le projet est louable, Taehyung. Je te connais depuis des années, je sais ton altruisme et ta confiance en l'être humain.
Mais là, on parle du Cardo. C'est le plus dangereux et le plus violent cartel d'Amérique du Sud. Ils décapitent des mecs à la manchette et plantent leurs têtes au bout d'une pique comme exemple. Ils sèment les cadavres comme le petit poucet.
Taehyung se mit à rire à sa métaphore.
- Ce n'est pas drôle, putain !
- Je sais, je sais. Je te remercie pour ton inquiétude, mais tout se passera bien.
On sera sous la protection du gouvernement et Jungkook sera là.
Woosik fit une grimace.
- Je ne doute pas des qualités combatives de Jungkook, toutefois j'émets quelques réserves sur le fait qu'il puisse éradiquer un cartel.
- J'aimerais vraiment savoir ce que tu as contre lui.
- Rien, c'est juste que je m'en méfie.
- Décidément... répondit Taehyung, sous le regard furieux de son ami.
- Il y a quelque chose de pas net chez ce type.
- Ce type comme tu dis est mon garde du corps, donc si tu sais quelque chose que je devrais savoir, c'est le moment de le dire.
Woosik posa son verre sur la table basse et se laissa tomber dans un fauteuil.
- Je n'en sais rien, mais quand je le regarde, j'ai l'impression qu'il cache quelque chose.
- On a fait faire une enquête approfondie par un professionnel quand on l'a embauché. On a fouillé toutes les périodes de sa vie depuis la maternelle. Je ne vois pas comment on aurait pu passer à côté de quelque chose.
Écoute, je sais que tu n'es pas fan du projet depuis le début, mais tout se passera bien, je te le promets, dit-il en lui tenant la main.
Le secrétaire tendit la sienne et Taehyung le tira vers lui. Il se retrouva debout face à son ami.
- Allez viens, je t'invite à dîner.
- Dans mon resto favori ? Demanda Woosik avec une petite moue.
- Dans ton resto favori !
- On pourra commander une bouteille millésimée ?
- N'abuse pas !
- J'aurais essayé, murmura-t-il en suivant son ami qui récupérait sa veste sur le dossier de son fauteuil.
Ils sortirent du bureau et se dirigèrent vers le parking dans lequel ils prirent la Jaguar de Taehyung.
Le trajet se fit en silence.
Taehyung n'était pas homme à parler pour ne rien dire. C'était un garçon secret et solitaire, au contraire de son frère qui était un papillon en société.
C'était là tout le paradoxe des deux frères qui n'avaient en commun que leurs beautés dévastatrices et leur géniteur.
Si Jimin usait et abusait de son charme, Taehyung, lui, n'avait même pas conscience de l'impression qu'il faisait sur les gens, comme le prouvait la réaction de la serveuse qui les accueillit et qui ne le lâcha pas du regard toute la soirée.
Son charme magnétique envoûtait quiconque se trouvait en sa présence.
Ils prirent place à leur table et profitèrent de leur repas sans reparler de leur départ le lendemain pour le Brésil.
Pourtant, un mauvais pressentiment ne cessait de tarauder Woosik.
Il rentra chez lui et se coucha après avoir vérifié une dernière fois sa valise.
Quand le réveil sonna, il était déjà réveillé. Il n'avait pas réussi à dormir de la nuit, son intuition ne cessant de lui lancer des signaux d'alarme.
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