𝟷 | 𝙻𝚎 𝚐𝚊𝚛𝚌̧𝚘𝚗 𝚍𝚎𝚛𝚛𝚒𝚎̀𝚛𝚎 𝚕𝚎 𝚐𝚛𝚒𝚕𝚕𝚊𝚐𝚎

— Help me ! Help me, please !

C'est la première fois qu'un client disait une chose pareille. « Aidez-moi » dans un parc d'attractions ? C'est une blague ?

Au service, c'est Reaper Rooky. Le seul qui ne comprend rien à l'anglais. Pourtant, son père était américain. Bien sûr, il ne lui avait rien appris. Le karma devait bien passer par là. Mais Rooky était le seul qui avait décidé de se lever si tôt que l'horizon avait encore une teinte rosée. Scout, lui, aurait compris, pas Beverley, mais elle aurait fait mieux que Rooky. Oh évidemment que c'était paradoxal, travailler en Amérique pour un parc d'attraction américain. Sauf que Rooky avait seulement vu le « cadre » amusant d'un tel parc, l'anglais n'était qu'une information. Une besogne qu'il repoussait par procrastination.

Plus tant que ça désormais. Et bah merde la procrastination.

Rooky se doutait que quelque chose clochait. Sans doute une attraction en panne ou un client coincé au niveau de la Tour du Valhalla, cette attraction de 156 mètres faisait crier les sceptiques et pleurer les personnes âgées. Elle emmenait au paradis des Vikings — slogan si satisfaisant qu'il apparaissait sur la pancarte à l'avant. Même les plus anciens du parc n'avaient jamais connu un jour où la Tour du Valhalla n'avait pas de problème. Personne ne connaissait les noms des types chargés de cette tour, mais ils taffent comme des poulets sur un chantier, se dit Rooky.

— Help me, please...

Pendant que les autres clients montraient leurs billets à Tom-Tom, le bénévole qui voulait aider tout le monde sans avoir la méthode, Rooky quitta son poste en face des tourniquets. Curieusement, la voix ne venait pas des montagnes russes, ni de la Tour du Valhalla. Son image de poulets avec des casques d'ouvriers s'évapora comme la fumée après un feu d'artifice.

En dépassant la tête du clown à l'entrée, il découvrit de l'autre côté du grillage en torsion galvanisé qui donnait sur le parking, toujours fermé par les employés, un petit garçon. Pas vraiment là où il s'attendait à trouver des enfants, Rooky avança quand même, car le petit semblait perturbé. Ses yeux bleus manquaient presque de sauter de leurs orbites. Peau d'albâtre, cheveux mouillés et long t-shirt noir, sur lequel les lettres orangées « La Dolce Vita » pelaient, était si trempé qu'il révélait les os du garçon comme une seconde peau. Voilà des signes assez évocateurs qu'il allait bientôt attraper froid, si ce n'est pas plus tard que maintenant.

Rooky se demanda s'il parlait anglais, mais pourquoi diable se posait-il cette question ? Il était à Boise, dans le comté d'Ada, bien sûr que le gamin parlait anglais ! Il lui dit, encore dans son paradoxe, en français, donc :

— Qu'est-ce qui va pas avec toi ? Tu as tes billets ?

Le garçon repassa à l'attaque :

— I need help ! Please ! Please ! I need help !

Ah oui, il parlait anglais.

Rooky trouvait que ses yeux bleus brillaient beaucoup trop, on dirait des fentes luisantes. Un bleu magnifique, le genre de bleu pareil à celui d'un ciel lavé par une tempête, encore empreint d'une promesse de lumière. L'homme n'avait jamais vu d'aussi beaux yeux. Il en vient à se demander si cet enfant était réel.

— Elp ? — Rooky avait un accent très français, très épais, à couper au couteau. Il avait réussi à arnaquer ses supérieurs en apprenant des textes par cœur. Seulement, aucun de ces textes ne présentait l'attitude à avoir devant un enfant paniqué-aux-yeux-bleus-qui-allait-tomber-malade.

— Yes, yes ! Please, can you come with me to the other side ? I need you !

Rooky ne comprenait vraiment rien. OK, le petit avait besoin d'aide, mais pourquoi ? Quel embarras ! Si seulement il n'avait pas copié les phrases de Scout en exam !

— Euuuh, Ouat is youre name ? — Une des seules phrases qu'il savait dire correctement — correctement à hauteur de son paradoxe, bien entendu.

— M-my name ? I'm Edward King ! You can come with me ?

Il venait de lui poser une question là ?

— Euuuh, no.

Le visage d'Edward se décomposa, Rooky ne comprenait absolument pas pourquoi. Il avait dit un truc qui ne fallait pas ?

— W-why ? You... you don't have time ? It doesn't matter, call someone instead ! I really need someone !

Edward eut une crampe au ventre, une sorte de lamproie qui se tortillait. Pourquoi il ne venait pas ? C'était pourtant clair, non ? Ce genre de questions excitait la lamproie.

Rooky savait ce que signifiait « call », il utilisait une application de rencontre un peu suspecte nommée « Call Girls ». Enfin bref, c'était « appeler », le garçon voulait qu'il appelle.

Mais appeler quoi ? Son nom ? Voilà qu'il faisait preuve de déduction !

— EDWARD ! — Le jeune garçon sursauta et Rooky se sentit satisfait d'avoir compris quelque chose.

— What ? fit timidement Edward. What you say my name ? Are you going to call someone ?

Quoi « Ouat » ?

Pourquoi il disait « call » si ce n'était pas pour l'appeler ?

Une autre démonstration du palmarès anglais de Rooky :

— Dou you ave you tickets ?

Edward fronça les sourcils, on dirait vraiment qu'il allait pleurer.

— N-no ! But I need help ! Can you help me ?

Encore une question !

Pas de réponse, Rooky cherchait quelque chose à dire, si ce n'était pas « no », c'était forcément « yes ».

Edward, lui, commençait à identifier tout les signes d'une conversation de sourd. Son interlocuteur ne parlait pas anglais, ça en devenait une certitude.

— You can't speak english, right ?

Bon bah, autant tenter le « yes ».

— Yes ! — En espérant qu'Edward ait une autre réaction.

Edward marmonna quelque chose. Ses lèvres violacées s'ouvraient et se fermaient en son inaudible pour Rooky.

— Ouat ?

— I said that's what I was telling myself !

Pourquoi il parlait de lui-même ?

Décidément, Rooky était bon pour les ordures à ce niveau-là.

— Appelez le manager de ce secteur, je m'occupe de lui.

Reaper Rooky fit brusquement volte-face.

Mr. Sunshine, la mascotte masculine la plus colorée du parc. Non, il ne portait pas de costumes animaliers effrayants, c'était plutôt un grand homme aux longs cheveux noirs de suie, tombant comme des fils d'ombre sur sa peau tartinée de maquillage. Il portait une de ces redingotes, d'un autre temps, peut-être arriérée, mais emmêlée de tissus tous plus bariolés, avec des manches bouffies qui en disaient long sur l'excentricité du type. Tout ça en dessous d'un épais manteau en fourrure synthétique. Oh, et Mr. Sunshine avait deux pierres précieuses vertes en guise d'yeux. Rooky se rappelait du chapeau de Mr. Sunshine, cette bête noire que Beverley était obligée de monter avec son cerveau de limace de mer. En dépit de ce cerveau-là, Beverley s'en était plutôt bien sortie, son bon équilibre et ses légères paillettes parlaient d'elles-mêmes. Puis, Mr. Sunshine le portait sacrément bien, ce chapeau.

— Vous m'avez entendu ?

Rooky sursauta. Il avait parlé ?

— Euh, oui, oui ! J'y vais.

C'est seulement deux mètres plus loin que Rooky se rappela de ce qu'il devait faire : appeler le manager.

Mr. Sunshine identifia rapidement Edward et le garçon recula de quelques pas ; légèrement déstabilisé par l'apparence de son nouvel interlocuteur.

La mascotte fit un pas en avant, tournée vers le grillage. Il sortit de sa poche de poitrine un paquet de cartes qu'il commença à mélanger. Les yeux du garçon étaient rivés sur les mains agiles de l'homme, Mr. Sunshine en profita pour avancer un peu plus. Il passa sa main devant le revers rouge d'une carte, il devint bleu. Edward écarquilla les yeux, puis s'approcha davantage du grillage pour mieux voir. Mr. Sunshine mélangea à nouveau le paquet, il laissa tomber les cartes, mais elles s'accrochèrent une à une, en une file indienne quasi parfaite. Il rattrapa la file indienne avant de passer une nouvelle fois sa main devant, les cartes volèrent en poussière.

Edward se déplaça à droite pour mieux voir et Mr. Sunshine le suivit. Il sortit de sa poche une baguette pailletée et la tendit à Edward à travers le centre des losanges du grillage. 

Lorsque Edward la prit, Mr. Sunshine siffla et la baguette bascula légèrement sur le côté en soupirant. La mascotte récupéra sa baguette, passa ses deux doigts sur son dos et elle redevint droite. Il la redonna à Edward, le même phénomène : la baguette ramollie, comme en caoutchouc.

Mr. Sunshine reprit sa baguette ; il souffla dessus. Un bouquet de fleurs se déploya, un tourbillon de belles fleurs rouges. Il tendit le bouquet à Edward.

La mascotte s'accroupit à sa hauteur.

Il plaqua ses paumes sur les fils torsadés, dessus, il y avait écrit deux mots.

« EDWARD KING »

Edward eut un hoquet de surprise.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive, Edward ? — Mr. Sunshine parlait d'une voix douce, qui plus est en anglais.

— Eh bien... — Ses lèvres violacées tremblaient comme des feuilles mortes sous la morsure du vent.

— Prends ton temps.

— SUNSHINE !

Un homme à la carrure d'un immeuble courut dans leur direction et Edward eut un mouvement de recul. Son veston brun en cuir laissait entrevoir une ossature de titan. Il n'avait pas non plus l'air ravi.

— Hé, n'aie pas peur, c'est mon ami, tenta Mr. Sunshine.

— Ton ami, hein ? — L'homme arriva à sa hauteur, Dieu de Dieu, il était si grand. À quoi tu joues ? Pourquoi tu lui as offert un bouquet alors qu'il est pas dans le parc ? C'est hors règle et pas du tout approprié !

Derrière le grillage, Edward essaya de se faire tout petit, cet homme lui faisait très peur.

— Regarde, tu lui fais peur ! — Edward eut un coup au cœur et Mr. Sunshine passa sa main entre les losanges pour prendre celle du garçon. Il a un problème, Ali.

— S'il a un souci qu'il aille voir le centre des Gourmands, pas une mascotte ! Surtout que des clients t'attendent.

Mr. Sunshine se tourna vers Edward.

— Tu as un billet, mon ange ?

Edward secoua la tête. Il n'était pas venu pour aller à Pentaire à la base. En pensant au parc, l'odeur de barbe-à-papa teintée d'un soupçon de pop-corn caramélisé envahit les narines du garçon. Avec ça, les cris des visiteurs dans les montagnes russes étaient plus perceptibles, ils ressemblaient à des feux follets, c'était brillant, mais encore inaccessible.

La mascotte regarda à nouveau le grand homme, Ali donc.

— Laisse-moi le voir, ça m'a l'air important.

Ali soupira, un soupir d'exaspération qui avait un air de sentence inéluctable.

— Tu as des clients qui t'attendent, répéta-t-il

Mr. Sunshine ne semblait pas l'entendre de cette oreille.

— Ça prendra deux petites minutes, je veux juste savoir ce qu'il a. Tu sais bien que je ne résiste pas à un enfant triste, je t'en...

Mr. Sunshine laissa sa phrase en suspens.

Edward fit volte-face. 

Quelle ne fût pas leur surprise quand ils virent deux policiers les accoster. Les premiers rayons de soleil éclairaient méchamment leurs visages. Une chose est sûre : ils n'étaient pas là pour charmer.

— Te voilà ! dit un grand blond, il s'accroupit devant un Edward paralysé. Encore un grand homme effrayant. Regarde la voiture là-bas, (il parlait de la voiture de flic garée sur le parking) elle est cool hein ? Tu veux bien venir avec nous pour mieux la voir ?

Edward serra ses bras autour de son corps. Il était si intimidé par ces hommes qu'il ne vit même pas Mr. Sunshine le longer pour sortir depuis une porte enchâssée. Il arriva au pas de course.

— Oh là, qu'est-ce qu'il se passe, messieurs ?

Le blond, qui avait une peau plombée, posa ses mains sur son ceinturon, détacha son badge et le montra à la mascotte.

— Monsieur, nous sommes de la police, nous cherchons cet enfant depuis un moment. Il est en danger, nous devons l'emmener.

— Ce petit m'a demandé de l'aide, rappliqua Sunshine. Je ne vais pas le laisser partir sans savoir ce qu'il se passe.

Mr. Sunshine se tapa une barre tout seul face au silence des hommes. Edward tressaillit et les hommes échangèrent un regard de fou comme si Mr. Sunshine était une selkie qui s'était débarrassée de sa peau de phoque.

Heureusement pour tout le monde, il se calma rapidement, il remit sa peau de phoque. La mascotte reprit d'une voix grave :

— Dites-moi seulement ce que vous lui voulez.

Le brun, des deux, était celui qui ne tiendrait pas longtemps. Ses poings étaient si serrés que ses jointures en blanchissaient.

— Écoutez, nous ne sommes pas ici pour débattre, ni rire, autrement on se serait converti en mascotte de Pentaire. Cet enfant est sous notre responsabilité. Si vous entravez notre mission, ça devient une obstruction.

— On est ici pour le protéger, enchérit le blond.

Entravez ? Bon sang, Sunshine trouvait le mot osé. Il secoua la tête. Edward se terra d'autant plus derrière lui.

— Je vais me permettre de reprendre votre exemple, si vous le permettez, je vais le rendre plus magique — sa voix appuya anormalement sur ce mot — que dérisoire. Quand on est une mascotte, on est assez proche des gens en général. Avec ce petit, je sens qu'il a peur de quelque chose. Laissez-moi lui parler ou rester avec lui, mais ne le brusquez pas. Regardez-le.

Edward serra ses mains sur le bas de son costume. Honnêtement, il avait peur qu'Ali réagisse, mais étonnement, il restait de marbre.

— Regardez-le, répéta-t-il.

Les deux policiers se regardèrent à nouveau. Le brun exhiba un soupir et le blond se gratta la tête.

— D'accord, lâcha finalement le blond, le brun le fusilla. De toute façon, on ne tirera rien de lui dans cet état. Laissez-le se calmer avec vous pour l'instant. Mais vous signerez une décharge de responsabilité et restez joignable à tout moment.

Le blond sortit un petit magnétophone, inséra une cassette et commença à enregistrer. Edward avait les yeux rivés sur les boutons blancs qui devenaient jaunes à cause de l'éveil du soleil.

— Monsieur, nous enregistrons cette déclaration pour la procédure.

Il marqua une pause, la sentence, puis, d'une voix claire, au-dessus des feux-follets, dit :

— Vous confirmez que vous acceptez la responsabilité temporaire de cet enfant, en étant conscient des conséquences légales en cas de problème ?

Mr. Sunshine eut un sourire satisfait.

— Oui. Évidemment que je prends la responsabilité.

Le blond conclut :

— Entendu. Votre nom, votre numéro et une copie de votre pièce d'identité. On reste en contact.

Mr. Sunshine s'exécuta. Il inscrit tout sur le calepin de l'un d'eux, Edward ne sut à qui il appartenait, sa seule source d'échappatoire – le magnétophone — avait disparu dans la poche du blond.

— Oupsi, j'ai pas ma pièce, dit Mr. Sunshine en levant les mains. Vous savez, on nous la confisque pour ce travail.

— Vous avez un permis de conduire ou autre chose à la place ?

Mr. Sunshine lui donna son permis. Le blond attrapa le calepin, c'était le sien alors.

Les policiers s'éloignèrent, l'ombre d'une tension entre eux.

Mr. Sunshine marmonna un simple « portez-vous bien », qui n'atteignit pas du tout les oreilles des flics.

Ali-Booba, tempête sur pattes, engloutit la porte et les mètres qui le séparaient de ses victimes. Si la rage était une personne, dans l'immédiat, elle s'appellerait Ali-Booba, enchanté. Même le souffle des arbres sur le parking se coupa net. Il n'y eut plus aucun feux-follets.

— Tu as deux minutes pour te justifier, rouspéta-t-il à la mascotte.

Edward se figea et Mr. Sunshine se lança dans des explications, non sans regarder de temps à autre les réactions de l'homme.

— Bon, OK, j'ai pas vraiment réfléchi, mais je te promets que j'essayais de régler la situation.

— Il est là le problème ! Tu réfléchis jamais avant d'agir ! Pis, depuis quand c'est toi qui te soucies de ça ?! C'est pas ton dos, Sunshine !

— C'est bien le staff qui se charge de ces choses, l'un d'eux était en difficulté, je devais faire quelque chose !

— Encore une preuve que tu penses qu'à ton monde féérique ! Ce type de problème est géré par les managers des secteurs, pas par les mascottes !

Il se passa une main sur le front. Edward se rongea l'ongle gauche, il était noir et fin, alors du sang s'invita lorsque son ongle tomba. Il appuya instinctivement sur son doigt pour calmer la douleur, ce qui permit au sang de couler davantage. Mr. Sunshine le regarda trente secondes, Edward cacha sa main.

— Regarde un peu dans quelle galère tu nous as foutus maintenant ! continua Ali sur un ton courroux. Eh bien, puisqu'il est sous ta responsabilité, tu vas te débrouiller pour le foutre quelque part jusqu'au retour des flics. 

Ali-Booba commença à s'éloigner, en emmenant sa colère avec lui.

— Et ce gamin n'est pas une excuse pour ne pas s'occuper des autres clients ! siffla-t-il de dos.

Il fit quelques pas en plus avant de se retourner.

— Et pas de traitement de faveur !

Il s'en alla enfin. Le vent souffla à nouveau sur les arbres aux alentours, une petite brise timide cherchant à voir si elle était encore invitée. Cette brise força Edward à se serrer d'autant plus. Les feux follets reprirent, avec un grincement de wagon sur des rails.

Mr. Sunshine se recentra sur Edward. Sa tête était rentrée dans ses épaules voûtées.

— J-je suis désolé... dit-il. Il... il est énervé à cause de moi.

La mascotte se pencha.

— Non, non, non. Ne t'excuse pas. Il est tombé sur un magnétoscope quand il était petit. Il est très primesautier, mais à force de creuser, on se rend compte qu'il peut faire preuve de sympathie.

Edward leva les yeux vers lui. Mr. Sunshine se fit la réflexion que ses grands yeux bleus, brillants comme des étoiles, étaient magnifiques.

— Même si je te l'accorde, il faut creuser. Pas mal creuser.

La mascotte lui sourit surtout pour se montrer rassurant. Il se redressa, posa une main sur son épaule et commença à suivre les traces d'Ali-Booba.

— Dis, tu sais ce que ça veut dire « primesautier » ? fit Mr. Sunshine, en préparant intérieurement sa définition.

Edward sursauta légèrement, mais répondit :

— Je... je crois que c'est quelqu'un qui agit de manière spontanée, n-non ?

Mr. Sunshine s'arrêta quelques instants, Edward l'imita en levant des yeux curieux.

— Dis, tu lis beaucoup de livres ? demanda-t-il en se remettant en marche.

— Hum, je... j'ai bien aimé Ovide, j'ai lu en grec, c'était... c'était bien. Moby Dick aussi, mais je l'ai lu en russe.

Mr. Sunshine n'en croyait pas ses oreilles.

— Tu as quel âge, dis ?

— O-onze ans.

— Tu parles beaucoup de langues ?

Edward eut l'air apeuré. Il plaça ses mains devant lui comme pour se protéger d'une attaque, Mr. Sunshine remarqua qu'elles étaient couvertes de terre et de ce qui semblait être de la vase.

— N-non ! Pas beaucoup, juste anglais, russe, arabe et grec.

Juste, tu en parles déjà plus que moi, voulut dire Mr. Sunshine mais il se retint.

— Tu as déjà essayé un test de QI ?

Edward fronça les sourcils.

— U-un test de QI ? Je... je sais pas ce que c'est... désolé.

— C'est rien, juste une bêtise. On va te changer ces vêtements, hein ?

Edward ne dit rien. C'était bien la première fois que Mr. Sunshine rencontrait un enfant ainsi, si intelligent.

Pourtant si timide.

Il commençait à s'attacher à lui.

Derrière eux, le bouquet de fleurs gisait au sol, un trésor oublié qui offrit ses couleurs au vent.


❝ 𝙻𝚎 𝚐𝚊𝚛𝚌̧𝚘𝚗 𝚍𝚎𝚛𝚛𝚒𝚎̀𝚛𝚎 𝚕𝚎 𝚐𝚛𝚒𝚕𝚕𝚊𝚐𝚎 𝚜'𝚊𝚙𝚎𝚕𝚕𝚎 𝙴𝚍𝚠𝚊𝚛𝚍 𝙺𝚒𝚗𝚐 


__________𝐇𝐈𝐃𝐄 𝐀𝐍𝐃 𝐎𝐔𝐓__________

Heyyy !!!

C'est la fin du chapitre !!

Oh mon Dieu, je suis en republication des chapitres retravaillés, ça fait si longtemps que je suis pas revenue sur cette histoire.

Apparemment Wattpad refuse la belle mise en page Google Doc que j'ai fais :/

Pour le moment j'ai pas trop le temps de corriger ça, mais quand le livre sera fini, je vais m'appliquer, promis !!

Au prochain chapitre !

Kiss ❤

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