CHAPITRE 9
« La vie a ses propres forces cachées que vous ne pourrez découvrir qu'en vivant. »
-Soren Kierkegaard, théologien danois.
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Mardi 9 juillet 20XX, le matin, au poste de police
Le lendemain de l'explosion, Jisung avait dû venir assez rapidement au poste de police. Son supérieur hiérarchique, Bang Christopher, avait voulu lui parler seul à seul dans son bureau. Il savait déjà ce qu'il allait lui dire, qu'il aurait dû appeler du renfort, qu'il n'aurait jamais dû prendre autant de risques.
Jisung avait eu de la chance de survivre, et ça n'était pas grâce à ses talents. Sans Minho... Il ne serait peut-être plus de ce monde. Alors, pour lui rendre la pareille, il n'allait pas le citer. Que ce soit dans le rapport ou devant son chef, à aucun moment il n'allait dire qu'il avait été à ses côtés.
Il était entré seul. Il avait déclenché accidentellement les bombes. Puis, en voyant un trou, il avait sauté dans l'eau et fin de l'histoire. Les paroles ou le baiser échangé... Il ne le dirait à personne. À l'exception de Felix, bien évidemment. Le blondinet attendait d'ailleurs nerveusement au bureau de Jisung, car il ne lui avait toujours pas parlé de tout ça. Lui aussi, voulait savoir ce qui s'était passé.
Christopher voulait également savoir la vérité. Assis sur sa chaise, le rapport devant ses yeux, il attendait les réponses de Jisung. Pour lui, des choses étranges s'étaient passées et son collègue ne voulait pas en parler.
-Vous maintenez que vous étiez seul ?
-Oui, je l'étais.
Christopher s'adossa sur son siège. Peut-être était-ce la vérité ? Cependant, son flair de policier ne mentait pas. Cette histoire ne lui plaisait pas, mais c'était toute l'enquête en réalité.
-Tout ça, aurait donc été préparé pour vous ? Ça n'a pas de sens, nous connaissions tous San et Wooyoung. Pourquoi s'attaqueraient-ils à vous en particulier ? De plus, comment étaient-ils au courant que vous reviendriez sur les lieux du crime ?
C'était bien de vouloir protéger Minho sur ce coup-là, mais ce n'était pas si simple. Ce n'était pas lui qu'ils avaient voulu tuer. Jisung était un policier comme un autre, mais pas le beau voleur. Personne n'était comme lui. Personne.
-Je pense qu'ils visaient d'autres policiers. Jisung reprit un peu d'air, il avait très chaud dans le bureau de son chef. Mais je ne connais pas la cause.
-Si cela est vrai, nous sommes tous en danger. Nous allons devoir être encore plus vigilants que d'habitude. Il fixa Jisung, comme pour lui faire bien ancrer la suite de ses mots. Interdiction d'aller dans des endroits susceptibles de contenir des indices tout seul.
Minho allait devoir vérifier les informations avec ses collègues sans lui. Il ne pouvait plus l'accompagner. Ça l'embêtait, mais il ne pouvait désobéir à toutes les règles. Son chef faisait tout ça pour le protéger.
-Vous pouvez y aller. Vous pouvez prendre la journée pour vous reposer chez vous, si vous le souhaitez avant les funérailles de demain.
-Je préfère rester ici et travailler sur l'enquête.
-Très bien, c'est comme vous voulez.
-Veuillez m'excuser.
Jisung se leva, et partit du bureau. En sortant, il souffla de soulagement. Minho était sauvé sur ce coup-là, mais ce n'était pas le moment de se relâcher, il avait plusieurs ennemis à traquer et à arrêter.
Un petit sourire en coin apparut sur son visage lorsqu'il vit son ami devant son bureau. Felix semblait compter le nombre de personnes présentes dans la rue, à travers les fenêtres. Son esprit était complètement ailleurs.
-Lix. Jisung ne dit pas plus, que le blondinet le prit dans ses bras en le traitant d'idiot.
-Je te jure que si tu me refais ce coup-là...
-Je suis désolé... Il ne continua pas, il sentait les regards de ses collègues, et plus spécialement ceux de Jeongin et de Seungmin. Ça te dit que l'on continue cette conversation près de la machine ? On nous regarde.
-Bien sûr.
Sans les regarder, ils marchèrent jusqu'à la machine pour être plus tranquilles. Jisung se prit un café et Felix une barre chocolatée.
-Alors ? Qu'est-ce qu'il s'est passé hier soir ? J'ai été vraiment inquiet en apprenant tout ça. Je me suis demandé pourquoi tu ne m'avais pas appelé pour t'aider. Puis, je me suis dit que tu n'étais peut-être pas tout seul.
-Je n'ai pas voulu que tu prennes les mêmes risques que moi. Je ne voulais pas perdre un autre de mes amis. C'était hors de question.
-Jisung, tu te rends compte que c'est moi qui ai failli perdre l'un de mes plus proches amis ? Je... Je comprends que tu aies voulu me protéger, mais tu aurais dû me dire où tu étais au moins, j'ai cru que l'explosion t'avait tué.
-Je suis désolé Lix... C'est vrai qu'il n'y avait pas pensé. S'il était resté là... Felix aurait eu à pleurer pour trois personnes et non deux.
-Si tu recommences, je te casse les dents. Jisung sourit, ça lui faisait plaisir qu'il ne lui en veuille pas trop. Tout ça n'avait pas été fait contre lui, il avait vraiment voulu le protéger en ne lui disant rien. Viens là. Sans lui laisser le temps d'accepter ou de refuser, il le prit dans ses bras pour lui faire un câlin. Ce geste les réconciliait et renforçait leur amitié. Felix était vraiment soulagé de ne pas l'avoir perdu. Mais maintenant, il voulait savoir ce qui s'était passé. Il le lâcha, attendant qu'il se lance dans son récit.
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De retour à son bureau, Jisung commença à travailler. Encore une fois, il sentait les regards de ses collègues sur lui. Il ne les entendait pas, mais c'était tout comme. Ils étaient tous des adultes, s'ils avaient quelque chose contre lui, qu'ils parlent. Ce n'était pas une cour de récréation ici.
Il fallut bien une vingtaine de minutes pour que tous les policiers travaillent enfin sur leurs dossiers. Jisung s'occupait de certains appels quand ses collègues étaient occupés. Il prenait également les différentes plaintes des habitants de la ville. Étant donné qu'il n'avait pas plus d'informations sur les meurtres, ça lui permettait de ne pas ruminer sur place.
En refermant la porte du poste de police une énième fois, il s'arrêta devant la première fenêtre en voyant un couple se jeter dans les bras. Il ne détourna pas non plus les yeux lorsqu'ils s'embrassèrent amoureusement. Tout ça lui faisait rappeler le moment qu'il avait passé avec Minho.
À ce simple rappel, il effleura ses lèvres en souvenir du baiser qu'ils avaient échangé. Ça n'avait pas été un baiser comme les autres. Les sensations qu'il avait ressenties, ce goût délicieux sur sa bouche... Il n'en revenait toujours pas de l'harmonie parfaite de leurs lèvres.
Si jamais ce moment devait à nouveau se reproduire... Jisung savait déjà comment ça se finirait. Il le laisserait sûrement faire, et ce n'était vraiment pas la chose à faire... Il devait arrêter de penser à Minho, et d'un futur potentiel baiser. Il devait vraiment l'arrêter.
La journée se termina lentement. Jisung avait regardé le soleil se coucher, assis sur son bureau. Il finissait de remplir des papiers importants et ça lui servait d'excuse pour ne pas rentrer tout de suite chez lui. Il commençait à avoir mal au ventre à cause des funérailles de demain. Ses collègues en avaient parlé pendant une bonne heure dans l'après-midi, ça lui avait retourné l'estomac.
Il n'était toujours pas prêt à leur dire au revoir, pas alors qu'il n'avait toujours pas attrapé les coupables. Néanmoins, il allait être là, et leur faire honneur. Il allait être là pour ses autres amis, leur famille devait être dévastée.
Jisung se frotta les paupières et en regardant l'heure tardive, il se décida à partir. Il voulait avoir un peu d'heures de sommeil pour pouvoir tenir debout sans fléchir, même s'il savait que Felix serait l'un de ses soutiens principaux.
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Le lendemain, Jisung ne se réveilla pas avec son réveil. Comme il se l'était douté, il n'avait que très peu dormi. L'anticerne allait être son meilleur ami pour cette matinée. Sans un bruit dans l'appartement, il se prépara en silence. Felix devait venir le chercher, ils s'étaient mis d'accord pour y aller ensemble.
Lorsque Felix sonna à sa porte, Jisung s'empêcha de pleurer. Lui aussi semblait avoir quasiment fait une nuit blanche. Ils se prirent dans les bras, leur chagrin allait être partagé. Chacun était vêtu de noir, comme le voulait la coutume.
Les deux policiers ne tardèrent pas à arriver à la maison funéraire. Beaucoup de monde était présent, ça serrait leur petit cœur. Felix sortit le premier, suivi de Jisung qui sentait déjà ses jambes devenir faiblardes. Felix enroula son bras au sien, et l'aida à avancer.
Jisung s'arrêta en voyant Hongjoong pleurer dans les bras des parents des défunts. Il n'était pas certain d'y arriver. La main libre de Felix se posa sur son épaule et l'aida à se calmer. Il n'avait même pas remarqué que les larmes bordaient ses yeux.
Il avait vraiment de la chance d'avoir Felix dans sa vie.
Son téléphone vibra dans la poche de son pantalon, Jisung se fit la réflexion qu'il aurait dû l'éteindre. En voyant le destinataire, son cœur se réchauffa un instant. Felix zieuta et sourit en remarquant de qui était le message.
"Jisung, tu as tout mon soutien dans cette épreuve, et tu as mes plus sincères condoléances. Je voudrais te partager une citation qui m'est chère.
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Ils ne partiront pas vraiment, puisqu'ils seront dans ton cœur. Tu en es le seul détenteur.
Si tu as besoin de quoi que ce soit, je serai là.
Mais hors de question de te laisser m'attraper ❤️"
Les larmes de Jisung coulèrent sans qu'il ne puisse les retenir. Un petit sourire prit place au coin de ses lèvres, Minho avait raison. Il n'allait jamais les oublier, puisqu'ils seront dans son cœur pour toujours. Felix lui donna un mouchoir, et ils reprirent leur marche après qu'il eut répondu à Minho.
"Merci Minho."
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Écrit le : 12.08.2024
Posté le : 24.12.2024
Nombre de mots : 1652
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Un chapitre de transition, mais important quand même 🫶
Joyeux Noël 🥰🫶
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