CHAPITRE 2
« L'amour est un habile opticien, il sait rapprocher les distances et embellir les perspectives. »
-Madame Dussillet, Le petit livre sur l'amour, 1856
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Mardi 25 juin 20XX, au poste de police
Jisung voulait s'enterrer dans un trou. Un trou bien profond, assez large pour y vivre jusqu'à son dernier souffle. La réunion lui faisait vivre un véritable calvaire. Minho ne rendait pas fou seulement lui, mais également tout le poste de police. Son capitaine, Monsieur Christopher Bang, se demandait s'il n'allait pas mettre l'enquête tout en haut de la liste des enquêtes à traiter en urgence.
Ça faisait beaucoup trop longtemps que Minho et sa bande faisaient tourner en bourrique les policiers ; il fallait mettre fin à cette situation le plus rapidement possible. C'était la réputation du poste de police et la sienne en tant que capitaine qui en prenaient un coup à chaque échec. Ils devaient tous faire quelque chose.
En voyant tout l'argent dérobé, Christopher se demanda si ça n'était pas trop tard. Minho savait où aller, Minho savait où voler. Les membres de sa bande étaient tous très intelligents, ça allait être vraiment difficile de les avoir. Il suffirait d'en capturer un, pour les faire tomber tous. Un rêve un peu trop ambitieux, il le savait bien. Ce n'était pas encore Noël.
Il tapa le dossier contre la table et frotta ses paupières. En regardant les informations notées sur le tableau réservé rien qu'à l'affaire de Minho et de sa bande, une phrase qui commençait à revenir lui attira l'œil une nouvelle fois. Christopher se retourna vers Jisung, qui sentait que les prochaines secondes allaient être les plus longues de toute sa vie.
-Lieutenant Han Jisung, je peux savoir pourquoi vous n'avez pas tiré ? Alors que Lee Minho était devant vous ? Ça commence à devenir récurrent, j'aimerais en connaître la raison. Jisung se mordit la lèvre inférieure. Est-ce parce que vous n'aimez plus votre métier ? Si c'est le cas, dîtes-le-nous tout de suite.
Les regards de ses compères se posèrent sur lui. Son ami Felix, compatissant, se tenait à ses côtés en guise de soutien. Seungmin, en revanche, parlait à voix basse avec son collègue Jeongin. Les deux semblaient se réjouir de ce qu'il se passait sous leurs yeux. Jisung déglutit et serra ses poings. Il aimait son métier, il ne voulait surtout pas le perdre à cause de son ennemi numéro un.
-J'ai commis une erreur, mais elle ne se reproduira plus capitaine. La prochaine fois, je l'arrêterai.
Ledit capitaine marcha jusqu'à lui. Christopher était beaucoup plus imposant grâce à ses nombreuses séances de sport. Il n'avait pas besoin de parler pour savoir ce que son chef pensait.
-En seriez-vous vraiment capable ? Lorsqu'il sera en face de vous, le sourire aux lèvres, tirerez-vous lorsqu'il vous désobéira délibérément ? Dans son cœur ? Au milieu de sa tête ?
Jisung se sentait piégé, alors qu'il avait simplement à répondre qu'il le ferait. Pourquoi donc sa gorge se serrait-elle ainsi ? Pourquoi son cœur s'affolait-il à la simple question de le voir avec une balle dans la poitrine ?
-Si nécessaire, je l'éliminerai.
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Jisung avait attendu la fin de la journée comme personne. Après la réunion, il avait rédigé son rapport, sous les yeux de ses collègues qui n'avaient fait que l'observer pendant de très longues minutes. Il en avait passé des journées pourries, mais alors celle-ci, elle dépassait tous les records. Il allait rentrer, prendre une douche, manger et aller directement au lit. Peut-être qu'en se réveillant le lendemain, il verrait que tout n'était qu'un mauvais rêve.
En descendant les étages par l'ascenseur, Jisung toucha sa nuque. Il repensa au baiser de Minho, qui l'avait fait frissonner jusqu'au plus profond de son âme. Il était le seul à lui procurer ça, ce genre de sensations. Il s'était bien gardé de le notifier sur son rapport.
Le bip résonna et les portes s'ouvrirent sur le parking du poste de police. Jisung sortit en cherchant ses clefs dans sa poche. Il se dépêcha de rentrer dans sa voiture, et la ferma à clef. La musique s'enclencha, son groupe préféré jouait leurs meilleures mélodies. Jisung baissa un peu les fenêtres pour respirer l'air de dehors et sortit du parking grâce à son badge.
Il n'habitait pas très loin. En dix bonnes minutes, Jisung était enfin chez lui. Il retira ses chaussures, ainsi que sa veste. Son courrier fut déposé sur sa grande table, il allait les ouvrir plus tard. Le plus important, actuellement, était sa douche qu'il rêvait de prendre depuis plusieurs heures maintenant.
Jisung se laissa glisser sous l'eau pendant une dizaine de minutes avant de se rappeler que l'eau n'était pas gratuite. Il s'habilla d'un boxer et d'un peignoir bleu. Il n'avait pas envie de porter plus de vêtements que ça. Il faisait doux le soir, Jisung n'était pas obligé de mettre un pyjama. Les pieds dans ses chaussons, les gouttes tombaient encore de ses cheveux. Sa bouche envieuse d'eau, il marcha jusqu'à son réfrigérateur rempli de post-it, de documents importants ou bien de photos.
Mais en le refermant, quelque chose ou plutôt, quelqu'un, attira son attention. Jisung se figea l'espace d'un instant, se demandant si tout ça était réel ou non. Minho était tranquillement posé chez lui, comme s'ils vivaient ici tous les deux. Se réveillant au sourire machiavélique du démon, Jisung partit prendre son arme.
Malheureusement, en la prenant, il la sentit plus légère qu'avant. En relevant les yeux vers Minho qui n'avait pas bougé d'un seul centimètre, il sut. Jisung, sans lâcher son foutu sourire, ouvrit son arme. Les balles n'étaient plus là. Elles avaient toutes disparu, il ne restait plus rien.
-Tu ne pensais pas que j'allais les laisser à l'intérieur, quand même ? Pour le chercher, il les laissa une à une tomber au sol.
Jisung, qui sentait son cœur s'emballer, réfléchit à ce qu'il pourrait faire. Ses yeux balayèrent la pièce en vitesse. Le téléphone fixe ! Il courut jusqu'à lui, et sourit devant Minho qui ne bougeait toujours pas. Mais pourquoi ne bougeait-il pas ?!
Le policier comprit lorsqu'il prit le téléphone entre ses mains. Il avait beau appuyer sur tous les boutons, l'engin ne s'allumait pas.
Jisung décida alors d'aller chercher son propre téléphone portable. Le gag continua, lorsque l'appareil refusa son code habituel. Minho avait eu le temps de penser à tout durant sa douche. Il était maudit.
Minho se releva, arborant un sourire plus charmant encore. S'il arrivait à l'approcher, la scène d'hier allait se répéter. Et c'était hors de question que cela se reproduise. Il devait l'arrêter. L'arrêter pour de bon.
-Pourquoi t'es là ?
-Pour toi, mon cœur. J'aimerais continuer notre petit jeu, si tu vois ce que je veux dire. Minho caressa sa propre oreille puis son cou d'une lenteur atroce, tout en mordillant cette putain de lèvre qui rendait fou le résident du lieu. Ses yeux le déshabillèrent entièrement. Il avait l'air d'aimer ce qu'il voyait.
-Ça n'a rien d'un jeu.
-C'est toi qui l'as commencé, pourtant. Ce jour-là.
Jisung repensa à leur première rencontre. Lorsque Minho lui avait dit qu'il comptait voler tout ce que le pays détenait, le policier avait levé son arme. Malgré ses pas vers lui, il avait été incapable de tirer.
Jisung avait trouvé Minho audacieux.
Jisung avait trouvé Minho renversant.
Alors, Jisung lui avait dit qu'il serait là à chaque fois pour lui barrer le chemin. Minho avait souri, et lui avait dit qu'il avait hâte de le revoir.
Quelques mois plus tard, ça avait toujours été le cas. Quand il y avait Minho, il y avait Jisung.
Jisung n'avait jamais rencontré quelqu'un comme Minho. À l'époque, il n'avait pas les bonnes armes pour l'arrêter. À l'heure d'aujourd'hui, il ne les avait toujours pas.
-Si j'avais su, je t'aurais descendu.
-Oh mon cœur, arrête de mentir.
Même si Minho avait vidé son arme et piraté ses téléphones, il y avait une chose qu'il n'avait pas enlevée. C'était les couteaux dans la cuisine. Quelques pas en arrière, il s'arma face à son ennemi.
-Mon cœur, tu vas te blesser. Pose ça tout de suite.
-Non. À sa réponse, Minho décida de s'approcher de lui. Plus prudent depuis qu'il était armé, ses gestes furent dignes d'un professionnel. Jisung dut lâcher le couteau à cause de la prise de son ravisseur. La lame glissa plus loin. Trop loin pour qu'il puisse la récupérer.
Minho pencha alors Jisung contre le meuble de la cuisine. Les mains emprisonnées par les siennes, le bassin du brunet collait le fessier du policier. Dans un autre contexte, on pourrait croire qu'ils faisaient l'amour passionnément jusqu'à perdre leur souffle. Seulement, les deux hommes étaient habillés et n'étaient pas censés se retrouver dans cette position.
-Lieutenant Han Jisung. Minho murmura ses mots à l'oreille comme si c'était un secret. Ce secret, si bas, fit perdre la raison au bassin du policier. Il se colla encore plus à lui, avide à plus de proximité. Le brunet répondit au geste en le plaquant davantage contre le meuble qui n'avait rien demandé. Les gémissements de Jisung sortirent de sa bouche, incapable de garder tout ça pour lui.
Il avait déjà perdu.
Son corps ne l'écoutait plus.
Son cœur non plus apparemment.
-Tu sais ce qui peut faire autant mal que les couteaux ? Ce sont les mots. Minho continua son petit jeu, ses murmures rendaient fou le plus jeune. Les miens.
Jisung, à cause de toutes ses sensations et son reflet indéchiffrable qu'il percevait dans son four au loin, ferma ses yeux. Il était incapable de se regarder ainsi, sous Minho, si peu habillé. Ça devenait encore plus réel. Il s'était pourtant fait réprimander à cause de lui, tout le monde pensait qu'il était incapable de le tuer.
-Tais-toi ou je te tue. Ça sonnait si faux.
-Tu n'en es pas capable. Jisung essaya de bouger pour se retourner, mais Minho le contrôlait totalement. À croire que tu le fais exprès pour recevoir mes châtiments, hein ?
-Comment t'es entré ? Jisung tenta de converger la conversation vers un autre sujet. Son boxer commençait à le serrer affreusement.
-Je ne le suis pas encore. Minho frotta son bassin, qui devenait bizarrement de plus en plus dur, contre son fessier, enlaçant encore plus leurs mains ensemble. Le châtain avait du mal à respirer, la chaleur se propageait dans tout son corps. Il allait finir par exploser.
-Va te faire foutre. Arrête de prendre tes rêves pour de la réalité.
Minho ricana si fort, que son rire passa dans toutes les pièces de l'appartement. Jisung se détesta de penser à quel point il était beau.
-C'est le flic qui bande et qui rougit sous mes touchers qui dit ça ?
-Va te faire foutre...
À l'insulte, Minho plaqua Jisung contre le réfrigérateur. Quelques photos et documents tombèrent, mais c'était loin d'être leur problème. Le brunet captura les poignets du policier et les plaça au-dessus de sa tête. Ils étaient si proches que les deux hommes sentaient le souffle de l'autre sur le visage.
-Continue de me parler comme ça et je te baise ici et maintenant. Ses lèvres s'approchèrent une nouvelle fois de son oreille pour terminer son effet. Ainsi que dans toutes les pièces de ton appartement.
Jisung essaya de dire quelque chose, mais ses lèvres n'arrivèrent pas à s'ouvrir. Les mots étaient comme bloqués. Il se détestait de ne pas haïr ce qu'il venait de dire.
-Et c'est moi qui prends mes rêves pour de la réalité, hein...
Jisung ne put rien dire de plus, puisqu'on le força à rejoindre le pays des rêves. Minho plaça un mouchoir chloroformé devant son nez, ses forces partirent de seconde en seconde. Il tomba dans ses bras, parfaitement endormi.
S'il avait été conscient, il aurait vu le petit sourire qu'avait eu Minho.
Ce n'était pas un sourire vicieux, c'était un sourire qu'il offrait à peu de personnes.
À ceux qui le méritaient.
Minho souleva Jisung, et marcha doucement jusqu'à sa chambre. Sans lui faire mal, il le déposa dans ses draps. À l'aide de son index, il se prit quelques secondes pour caresser sa joue rougie, mais aussi douce que du velours. Il était vraiment mignon, lorsqu'il était calme ainsi. Son propre téléphone vibra, signifiant qu'il devait vraiment partir.
Minho termina son manège, en plaçant un mot et une rose à côté de Jisung. Il allait tomber dessus à son réveil, il ne pouvait pas le rater.
"Aujourd'hui, ce sera seulement dans tes rêves que je te baiserai.
En attendant que tu me supplies, accepte ce petit cadeau de ma part.
Essaie de m'attraper ❤️"
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Écrit le : 06.05.2024
Publié le : 23.11.2024
Nombre de mots : 2055
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Tadaaaa ! 🥳🔥
Voici le 2e chapitre ! 😎🔥
Alors, il n'est pas encore plus fou que le 1er ?? (o ̄∇ ̄)=◯)'ν゜)
Je l'avais dit (✿ ◕‿◕)🫰🏻
Rendez-vous soit mercredi soit samedi pour le chapitre 3, si j'ai ma place pour Stray Kids, je fais une update pas prévue mdrrr 🙏
good luck pour mercredi les coupains, je fais que de stresser depuis l'annonce, j'en peux plus sachez le mdr
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