« Dès l'instant que je t'ai vu, un sentiment impérieux s'est emparé de moi : Ton visage, ton esprit, ton caractère, ton âme, tout m'a entraîné vers toi. » 

-Benjamin Constant, Lettre à Anna Lindsay, le 20 mai 1801

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Vendredi 16 août 20XX, chez Felix

Jisung était resté deux semaines complètes à l'hôpital. Ça avait soulagé ses bras et sa tête. Les médecins lui avaient rappelé plusieurs fois que, sans les buissons et la terre molle, son état aurait pu être catastrophique. Un ange semblait veiller sur lui, et directement, il avait pensé à ses amis.

Ses parents et Felix étaient venus tous les jours après leur travail. Ils n'avaient loupé aucun jour. Des policiers étaient restés devant sa chambre pour surveiller que personne de louche ne rentre dedans. Il ne s'était plus rien passé depuis.

Maintenant rétabli, Felix l'avait embarqué chez lui, malgré ses refus. Il ne voulait pas le déranger davantage, alors qu'il était venu le voir tous les jours. Mais le blondinet avait tellement insisté qu'il avait dû accepter. Ça lui faisait quand même plaisir de voir son ami agir ainsi. Il s'était promis de ne plus se mettre en danger. Il s'en voudrait de le laisser tout seul.

Ce qui expliquait pourquoi il était chez lui, en pyjama, devant la télévision en train de manger. Les deux policiers regardaient une série à l'eau de rose. Felix, de base, voulait regarder autre chose. Mais, en tombant sur un épisode en cours de route, il avait succombé. Le frère du héros était, il citait, "trop canon". Jisung sourit, car l'acteur ressemblait beaucoup à Hyunjin.

Il pensa alors à Minho et au fait qu'il n'avait pas eu de nouvelles de sa part depuis longtemps. Il n'avait même pas pris de ses nouvelles. Si d'abord il s'était inquiété, il s'était rendu compte qu'il ne lui devait rien. C'était un voleur et lui, c'était un policier. Pourquoi s'inquiéterait-il pour lui ?

Jisung effleura son pansement à l'arcade et regarda ses coudes bandelés.

Il n'y pouvait rien, ça l'avait impacté. Il aurait voulu qu'il s'inquiète, qu'il lui envoie rien qu'un seul message pour lui demander s'il allait bien. Certes, il avait dû communiquer dans la presse, mais ce n'était pas pareil. Il s'en voulait de ressentir ça.

Jisung reprit un peu de nourriture dans sa bouche. Il ne devait pas déprimer, il était chez son ami et en pleine forme. Minho c'était Minho. C'est tout. La prochaine fois, il allait l'arrêter et tout serait enfin fini entre eux.

La publicité se lança et Jisung en profita pour aller aux toilettes. En se lavant les mains après son affaire, il se dévisagea. À le voir, on ne dirait pas qu'il revenait de l'hôpital. Et dire que tout ça avait été orchestré par des hommes dont il ne connaissait toujours pas les identités.

Pendant son admission aux urgences, il avait appris que la voiture avait bien été trafiquée. Lui qui l'avait prise pour les poursuivre totalement au hasard, elle avait été mise soigneusement devant son nez pour le prendre au piège. Il se demandait sérieusement si eux ne le prenaient pas en chasse. Pourtant, il n'avait rien fait. C'est bien pour ça qu'il ne comprenait pas.

Jisung stoppa l'eau et souffla un peu. Cette histoire commençait à prendre des proportions et quelque chose au fond de lui, sans savoir pourquoi, lui intimait que tout était lié. Il devait simplement trouver quoi, mais malheureusement, c'était le plus difficile. En séchant ses mains, il entendit son ami l'avertir que l'épisode recommençait.

Une bonne heure plus tard, table propre et vaisselle lavée, les deux amis se préparaient à aller se coucher. Felix brossait ses dents, tandis que Jisung comptait aller jeter la poubelle en bas puisque la musique venait de retentir. Felix sortit de la salle de bain en essayant de parler, mais ce fut maladroit.

Jisung ricana en lui faisant savoir qu'il revenait, qu'il n'avait pas besoin de s'inquiéter. Les policiers guettaient devant, il ne craignait rien. Et, étant donné qu'il faisait tout ce qu'il pouvait pour lui depuis deux semaines, il voulait lui enlever ça au moins, dans les tâches à faire.

Il prit l'ascenseur afin que Félix ne le rattrape pas trop vite. Le sac déposé, il retourna dedans sans problème. Felix venait encore de le louper. Jisung ricana, mais se stoppa en voyant un des voisins venir avec lui. Il cliqua sur le même numéro et le policier fronça les sourcils. Tiens, ils allaient au même étage ?

Jisung plaça de nouveau son regard vers l'homme en face de lui et remarqua qu'il venait de fixer sa blessure à l'arcade. Les portes se refermèrent tout doucement, et maintenant, c'était ses yeux qu'il fixait.

Une boule agréable commença à se placer dans son ventre, et un espoir envolé revint alors en furie. Les portes furent à peine refermées, que l'homme appuya sur le bouton pour tout arrêter. Il arracha son masque, sa perruque et fonça sur Jisung.

Jisung ne se débattit pas, puisqu'il l'avait déjà reconnu. Il le laissa le plaquer doucement contre l'ascenseur et déposa ses lèvres sur les siennes. Minho était plus doux qu'à l'accoutumée, il le sentait. Sa langue rejoignit la sienne avec une telle facilité qu'il se fit la réflexion qu'il ne se débattait vraiment pas. Mais il lui avait manqué...

Les mains de Minho s'accrochèrent désespérément à sa taille, tandis qu'il approfondissait le baiser. Jisung fondait face à lui. Ce baiser était vraiment différent des autres, il pensa alors que ça avait à voir avec ce qu'il s'était passé. S'était-il finalement inquiété de son sort ?

Il eut la réponse, quand, lorsqu'il se recula de ses lèvres, ses yeux le fixèrent avec un air soulagé. Minho déposa un baiser sur sa blessure, très doucement, comme s'il avait eu peur de lui faire mal. Ainsi que sur les bleues qu'il percevait encore à cause des traces.

Minho donnait l'impression de vouloir soulager le reste de ses douleurs. Jisung ne put que sourire, ça le touchait. Alors, il attrapa sa tête et l'embrassa plus fort encore qu'avant.

Minho comprit le message et le colla encore plus à lui en plaçant ses mains sur son fessier. Le pyjama de Jisung était assez léger, il avait l'impression qu'elles étaient véritablement sur ses fesses. C'était très agréable, il ne pouvait le contredire.

Ses mains à lui, se perdirent dans sa belle chevelure. En tirant dessus, il se demanda s'il les avait un peu coupés, ça semblait s'être raccourci, mais ça n'enlevait pas la possibilité de tirer dessus. Il aimait trop ça.

Ils allaient bientôt manquer d'air, à force de ne pas se lâcher pour respirer un peu. C'était comme si les deux hommes ne s'étaient pas vus depuis une éternité. Minho, en remarquant que Jisung allait bientôt se retirer pour respirer, le fit avant et déposa des baisers dans son cou, mais pas qu'un seul. Non, c'était plusieurs et de plus en plus longs.

Jisung avait les yeux fermés pour apprécier tout ce que Minho faisait. Après son cou, il décida de s'attaquer à son visage. Le policier ne put se retenir de rire, ça le chatouillait. Ce son fit un bien fou au voleur, qui termina un long baiser sur l'une de ses tempes.

-Minho... Jisung avait murmuré son prénom si faiblement, et pourtant, il l'avait entendu. Minho replaça sa tête en face de la sienne et caressa l'une de ses joues.

-J'ai eu peur, Jisung.

Il avait vraiment eu sa réponse.

-Qu'est-ce que je ferais sans mon policier préféré ? Jisung sourit en le tapant gentiment à l'épaule.

Jisung ne savait pas si ce fut à cause de ce geste en particulier, mais l'instant d'après, Minho le prit dans ses bras. Le câlin fut fort en émotions. Il semblait lui faire passer énormément de messages à travers cette étreinte.

Jisung le serra plus fort et sentit les larmes lui venir aux yeux. Il avait eu peur de mourir, ce jour-là. Il était si content d'avoir survécu, de pouvoir toujours mener la suite de l'enquête. Il était reconnaissant d'avoir toujours ses parents et Felix à ses côtés. Jisung était heureux d'avoir Minho dans ses bras. Un petit sourire lui prit en repensant à son arme, qui reposait tranquillement dans l'appartement de Felix.

-Mon arme est restée chez Felix. Minho sourit. Je ne peux donc pas t'arrêter. Et je suis en pyjama.

-Sympa ton pyjama Pikachu.

-C'est celui de Felix.

En relevant son regard, Jisung vit que les yeux de Minho brillaient plus qu'à son arrivée. Son cœur ne savait plus comment battre.

Minho s'avança et l'embrassa de nouveau. Le baiser fut plus court, mais pas moins bon. Jisung aimait être embrassé par lui. C'était une indéniable vérité. Et il ne devait toujours pas penser ça.

-Je n'ai pas réussi à retrouver ceux qui t'ont fait ça, mais j'ai comme une impression que ça a un rapport avec l'autre affaire, et je ne sais pas pourquoi.

Minho pensait donc comme lui.

-Je pense pareil. Cependant, mes collègues ont enfin arrêté de te suspecter.

-T'en es certain ? Jisung acquiesça. Minho sourit et se rapprocha de lui avant de murmurer. De toute façon, du moment que toi, tu me crois innocent, c'est tout ce qui compte pour moi.

Le cœur de Jisung voulut tout casser, mais les douces caresses de Minho sur sa joue le gardèrent en haleine.

-Ça ne suffit pas, que je sois le seul. C'est trop facile.

-C'est un côté que j'aime chez toi. Les joues du policier prirent davantage de couleurs. Ça fit craquer le voleur et Minho déposa de nouveau ses lèvres sur les siennes pour les dévorer.

La scène semblait hors du temps et complètement folle. Personne ne savait que le fameux voleur Lee Minho embrassait le talentueux policier Han Jisung à l'intérieur de l'ascenseur, dans l'immeuble de Lee Felix.

-Jisung. Minho se recula, mais simplement légèrement pour continuer la conversation. Je dois partir avant de me faire repérer. Le policier montra un visage tellement déçu de ses mots, que le voleur ne put s'empêcher de l'embrasser encore une fois. Je suis content d'être venu. Ça m'a fait du bien de te revoir sain et sauf.

Jisung ne répondit pas, mais ses yeux et surtout son cœur pensaient largement la même chose. Lui aussi était content de l'avoir revu, et il ne devrait pas, il devrait l'arrêter ici et maintenant, il l'avait entre ses mains. Littéralement.

-Je sais ce que tu penses. Minho murmura ses mots comme s'ils étaient en mission et que personne ne devait les entendre. Tu pourrais m'arrêter, mais tu ne le fais toujours pas. Et puis, de toute façon, on va se revoir, toi et moi. Jisung sourit en léchant ses lèvres. Elles avaient le goût de son vis-à-vis.

-Je t'arrêterai cette fois-ci...

-Non, toujours pas. Minho s'éloigna avec un grand sourire. La prochaine fois que l'on se voit, je t'emmène en rencard.

Jisung cligna des yeux, qu'avait-il entendu ?! Il n'eut pas le temps de penser à davantage, que les portes finirent par s'ouvrir. Il n'avait pas vu Minho cliquer sur les boutons de l'ascenseur.

Felix apparut devant, muni de son arme. Il cligna des yeux en voyant Minho repartir avec son masque et sa perruque. Qu'est-ce que...? Il fut tellement abasourdi qu'il le laissa partir sans réagir. Il se tourna vers Jisung, qui marchait tranquillement vers l'appartement du blond, comme si de rien n'était.

En rentrant, Jisung alla directement dans la chambre de Felix, sur son lit temporaire d'une nuit. Son ami rentra à son tour, toujours choqué de ce qu'il venait de se passer.

-Je mérite des explications, non ? Qu'est-ce que tu faisais dans l'ascenseur avec Minho ?

-Il est venu pour voir comment j'allais.

-Mais ? T'as rien fait ? Pourquoi tu l'as laissé partir ?

-Je n'avais pas mon arme, tu voulais que je fasse quoi ?

Felix resta un temps déconnecté, avant de voir Jisung se mettre confortablement dans le lit, prêt à dormir, comme si de rien n'était.

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Écrit le : 04.10.2024

Publié le : 11.01.2025

Nombre de mots : 1940

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J'aime beaucoup ce chapitre mdrrr 

J'aime trop la fin c'est trop iconique MDRRRR YGIOUIYCUOHIJ