CHAPITRE 11
« La vie est magnifique aussi longtemps qu'elle vous consume. »
-D.H. Lawrence, auteur britannique
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Dimanche 28 juillet 20XX, dans les rues de Séoul
Jisung travaillait ce dimanche à cause d'un remplacement. L'un de ses collègues était souffrant, alors son patron avait décalé ses horaires. Le soleil était déjà bien levé, les rayons réchauffaient un peu trop sa peau sous son uniforme.
Aujourd'hui, il n'était pas dans son bureau. Il devait contrôler toutes les voitures qu'il trouvait suspectes pendant une bonne partie de l'après-midi sur plusieurs grandes rues de Séoul. Felix était en congé, les heures semblaient déjà s'éterniser sans lui.
Jisung ne savait pas combien de voitures il avait contrôlées depuis le début, mais personne ne semblait étrange à son goût. C'était un dimanche tranquille, rien d'alarmant. Encore une bonne heure et il pourrait rentrer au poste de police. Un petit sourire lui prit en imaginant qu'il avait peut-être contrôlé Minho sans qu'il ne le sache. Il ne tarderait sûrement pas à le savoir...
Se rendant compte qu'il était perdu dans son comptage, car il faisait une voiture sur trois, il décida de reprendre à partir de la prochaine voiture. Jisung se plaça au milieu de la route et fit des signes pour demander à celle-ci de se placer sur le côté.
Le conducteur se gara, tarda un peu avant de baisser les vitres et éteignit son moteur. Jisung se fit la réflexion qu'elles étaient quand même assez foncées, il ne voyait pas bien ce qu'il se passait derrière. C'est quand elle se baissa qu'il remarqua qu'ils étaient quatre dedans.
-Bonjour, papiers du véhicule, s'il vous plaît.
-Bonjour. Tout de suite. L'homme prit son sac en main, sous les yeux de ses autres compères. Ils suivaient tous ses mouvements.
Jisung sentait que quelque chose se passait. Alors, il détailla un peu chaque visage rapidement pour les retenir et passa un coup d'œil à l'intérieur ainsi qu'à l'extérieur de la voiture. Était-ce une fausse impression ? Il en avait déjà eu, mais là, c'était autre chose. Cependant, tous les papiers étaient en ordre.
En relevant les yeux de sa carte grise vers le conducteur, il vit que celui-ci lui souriait. Ses lèvres esquissaient un sourire, mais ses yeux, eux, étaient profondément inquiétants. Jisung lui rendit son papier, sans lâcher son regard.
-Merci beaucoup, monsieur, il baissa son regard vers l'appellation du policier, qui se trouvait sur son uniforme, Han Jisung.
Jisung déglutit, c'était quoi ce malaise qu'il ressentait tout à coup ? Il allait le regretter s'il les laissait repartir sans rien contrôler davantage.
-Avant de vous laisser partir, j'aimerais contrôler votre coffre.
Cette demande sembla les ennuyer. Les deux hommes à l'arrière s'échangèrent des regards sans un seul mot.
-Oh, je vous assure, tout est correct ici.
-Je vous demande de sortir du véhicule et d'ouvrir votre coffre.
-Ça va, ça va, je vais vous ouvrir notre coffre. Mais avant...
Jisung n'eut pas le temps de voir le coup venir. L'homme à côté du conducteur sortit une arme de sa poche et commença à ouvrir le feu sur lui. Heureusement, il se baissa pour ne pas recevoir les balles. La voiture se ralluma alors, et commença à partir en furie dans les rues de Séoul.
Ça n'allait pas se passer comme ça !
Jisung prit sa voiture et essaya de les rattraper. Même si nous étions dimanche, la circulation était quand même présente. Les policiers n'étaient pas les seuls à travailler le dimanche ; la population également. Ça ne l'arrangeait pas actuellement, puisqu'en plus, les malfaiteurs semblaient connaître toutes les petites rues pour se volatiliser.
Et ça ne rata pas.
Dans une des rues, un camion bloqua la rue principale. Le temps que ses collègues fassent le tour, ils étaient déjà partis loin. Jisung se frotta les paupières, il avait été nul. Ce sentiment s'intensifia quand, en rentrant au poste, il apprit qu'ils s'étaient effectivement volatilisés en prenant des rues sans caméras. De plus, la plaque était finalement fausse. Cependant, Jisung se souvenait parfaitement de leur visage. La prochaine fois, il les arrêterait.
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Vendredi 2 août 20XX, au poste de police
Ce week-end-là non plus, Jisung allait subir le même sort. Néanmoins, cette fois-ci, Felix était avec lui. Ce n'était pas pour autant qu'ils n'allaient pas travailler, mais c'était toujours plus amusant d'avoir un vrai ami à ses côtés.
Le blondinet était actuellement en pleine conversation avec une mère et son enfant, pour des problèmes personnels. De ce qu'il entendait, elle voulait porter plainte contre plusieurs personnes, dont le père de famille. C'était délicat, son cœur se serrait en voyant la petite protéger sa peluche entre ses petits bras.
Une vingtaine de minutes plus tard, elles commencèrent à se lever pour partir. Jisung saisit l'occasion et ouvrit son tiroir pour prendre quelques bonbons dans sa réserve personnelle. Il se baissa à sa hauteur et lui demanda sa main, qu'elle tendit tout doucement. Il ne savait pas combien d'étoiles il comptait, mais ses yeux en étaient remplis. Sa mère le remercia, ainsi que la petite, avant de les faire sortir du poste de police.
Jisung se perdit quelques instants dans ses pensées, il se demandait si ça n'était pas plus prudent de les raccompagner. La mère de famille ne l'avait pas demandé, il avait encore du travail, il le savait, mais... Il ne voulait pas que tout se termine mal pour elles.
-Lieutenant Han Jisung.
Jisung eut à peine le temps de tourner son regard pour savoir qui venait de l'appeler en plein milieu de la rue, dans une voiture noire, que des tirs retentirent partout autour de lui. Les gens se mirent à crier, à hurler et à se cacher.
Jisung échappa de peu à une balle mortelle au niveau de sa tête, mais réussit tout de même à revenir dans le poste de police et à fermer la porte avec ses pieds. Felix le tira plus loin par sécurité, en utilisant toute la force qu'il possédait. Enfin éloigné de la porte, il vérifia rapidement qu'il allait bien.
-Je vais bien, Lix, ne t'inquiète pas.
-Tu saignes à l'oreille, Ji ! Il toucha et souffla en voyant que ce n'était pas du tout grave.
-C'est que des éraflures. On doit les arrêter. Ce sont les hommes de la semaine dernière, tu sais, ceux qui se sont enfuis lors du contrôle.
-Pourquoi ils viennent devant comme ça ?!
-J'aimerais bien le savoir ! En plus, ils m'ont appelé par mon nom, ces chiens. Sans ça...
Felix n'eut pas besoin de demander la suite de sa phrase, il l'avait comprise. Les malfaiteurs jouaient avec lui. Ils étaient très dangereux et devaient être arrêtés sur-le-champ. Ils avancèrent discrètement jusqu'à l'entrée du commissariat, avant d'entendre d'autres coups retentir. Leurs rires s'entendaient jusqu'au poste, c'était glaçant.
Ils appelèrent une dernière fois Jisung, avant de partir en tirant dans les airs pour faire peur à la population. En raison du boucan, une femme d'affaires perdit l'équilibre dans les escaliers du métro et se fit une fracture. Un enfant fut blessé à la tête lorsqu'un homme tenta de se baisser pour se protéger. Des voitures se plantèrent dans les boutiques, créant un vrai remue-ménage.
Jisung chargea son arme et sortit pour leur régler leurs comptes, prêt cette fois-ci à les arrêter. Au lieu de prendre les voitures de police à disposition, à cause du manque de temps, il demanda à la première voiture devant ses yeux de lui laisser la place. C'était un cas de force majeure. L'homme accepta, et sortit de son véhicule en n'oubliant pas son téléphone portable.
Jisung ne prit pas le temps de mettre sa ceinture et roula à toute vitesse. Il demanda de l'aide depuis sa radio, ils ne devaient pas s'enfuir une nouvelle fois. Ce n'étaient pas les mêmes chemins que la dernière fois, il avait un peu plus d'espoir. Il connaissait très bien le coin.
Il grilla plusieurs feux, et à cause de la voiture qui ne ressemblait pas à une voiture de police, il se fit klaxonner plusieurs fois dessus. Il jura, ils roulaient encore trop loin ! Peu importe où ils étaient, les hommes avaient l'air de connaître tous les coins de la ville. Jisung se fit alors une réflexion : et si, à tout hasard... ces hommes étaient... ? Son cœur s'affola : il devait à tout prix les arrêter.
Jisung prit alors plus de risques. Il accéléra, doubla et tourna dangereusement. Il faillit glisser plusieurs fois, mais, par miracle, il restait toujours sur la route. Le policier osa augmenter sa vitesse lorsqu'ils furent sur une grande route.
Seulement, lorsqu'il essaya de freiner légèrement pour ne pas rentrer dans une petite voiture qui voulait juste changer de file, la voiture ne fit rien. Une goutte de sueur glissa le long de sa tempe.
Il tenta alors de ralentir en appuyant plus sur la pédale, mais ça ne changea toujours pas. Son cœur battit deux fois plus vite, son cerveau pensait à trop de choses à la fois en quelques secondes. Sa peur augmentait.
Il était dans la merde.
La voiture ne répondait plus.
Elle ne freinait plus, c'était comme si la voiture pouvait tout faire sans pouvoir freiner. Et ce qui était étrange, c'était que la vitesse ne semblait pas baisser non plus. Elle pouvait augmenter, mais ne pas baisser, alors qu'au début elle marchait normalement. Que s'était-il passé en l'espace de quelques minutes ?!
Son objectif n'était plus de les rattraper, c'était de sauver sa peau.
En voyant un grand parc, il décida de s'y arrêter. Il allait essayer de sauter sur les buissons pour ralentir un peu sa chute. Il ne s'attacha donc toujours pas, et espérait ne pas prolonger son erreur et s'engouffra dedans. Il klaxonna pour faire partir le peu de gens qui se trouvaient là et essaya de trouver un arbre qui serait capable d'arrêter la voiture pour éviter qu'elle ne continue son chemin. Il y en avait plusieurs, il avait le choix.
Il déglutit plusieurs fois. Il inspira et expira de multiples fois avant de finaliser sa décision. Il ne savait pas s'il allait être capable de sauter à temps par la fenêtre, mais il n'avait qu'une seule chance.
Jisung se dirigea alors vers l'arbre qui serait soit le sauveur, soit le meurtrier. Il essaya encore de freiner, mais ça ne fonctionna toujours pas. Felix, pas loin derrière lui avec sa voiture de police, avait les larmes aux yeux en sachant ce qui allait se passer.
Et lorsqu'il vit l'impact de ses propres yeux, il crut décéder sur place. Jisung avait réussi à s'extirper à temps, mais il ne se relevait pas. Il avait roulé sur plusieurs mètres, perdant ses deux chaussures et sa radio ainsi que son téléphone. La voiture s'était bien arrêtée sur l'arbre et brûlait sur place. S'il n'était pas sorti, il serait mort à l'intérieur.
Felix accourut jusqu'à lui, les larmes dévalant ses belles petites joues. Le soleil tapait, le vent apaisait, mais pas assez. Ça l'embêtait plus qu'autre chose, il n'arrivait pas à bien voir son ami à cause de ses cheveux qui encombraient ses yeux.
Jisung était inconscient dans ses bras.
Il ne bougeait plus.
Il dut se concentrer pour essayer d'avoir son pouls. Ses yeux s'écarquillèrent en le sentant.
Jisung était en vie.
Felix posa son front tout contre le sien et prit sa main pour lui montrer sa présence. Au bout de longues secondes, il crut que son cœur allait s'arrêter une nouvelle fois.
-J'ai réussi... Felix se releva.
-Ji ?! Mon dieu, Jisung... Tu m'as fait super peur ! Comment tu te sens ?!
-J'ai mal aux bras... Je me suis protégé la tête avec. Effectivement, Felix pouvait voir que son uniforme avait été le plus déchiré à ces endroits-là. Cependant, il n'avait protégé que son visage, pas totalement l'arrière de sa tête. Il avait eu de la chance de tomber sur de l'herbe et pas du goudron. Elle était encore un peu humide à cause de la pluie de la matinée, ce qui faisait que la terre était toute molle.
-Et ta tête ?
-Ça tourne, mais ça va.
-Tu sais que, c'est un miracle, que tu sois encore vivant ? Tu t'en rends bien compte ? Felix pleura davantage, ce qui attrista son ami. Il essaya de lever sa main pour effleurer sa joue, mais son coude lui fit mal.
-Je dois encore arrêter les coupables de San et de Wooyoung, je ne mourrai pas avant.
-Tu ne mourras pas après non plus. Jisung sourit avant d'entendre les autres arriver ainsi qu'une ambulance. Felix eut du mal à le lâcher, mais fut le premier à monter dans le véhicule pour l'amener aux urgences.
Mais le plus important, c'était que Jisung était en vie.
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Écrit le : 03.10.2024
Publié le : 04.01.2025
Nombre de mots : 2081
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Cours comme Usain Bolt avant de recevoir des tables mdrrrrrrrr
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