« L'amour est une vapeur qui va du cœur à la tête, et rend frénétiques ceux qu'il possède. » 

-Karl Joseph von Firmian, Le petit livre sur l'amour, 1856

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Lundi 24 juin 20XX, le soir, à la banque

Des bruits de pas résonnèrent aux quatre coins de la banque, les policiers restaient sur leurs gardes. Jisung, le doigt sur la détente, sentait qu'enfin, ça allait arriver. Le règne de Lee Minho allait prendre fin ce soir.

Ce soir et pas un autre. Il se le promettait. Cette fois-ci, c'était la bonne.

Petit coup d'œil avec ses collègues, ils avancèrent doucement jusqu'à la prochaine salle. Jisung ne disait rien, mais sa tête cogitait. C'était beaucoup trop calme. Pourtant, la bande à Minho était en train de piller la banque. Alors, pourquoi n'y avait-il aucun bruit ? De plus, les seules lumières présentes étaient les leurs. Suivant son instinct, car il savait que quelque chose clochait, Jisung les laissa avancer sans lui, et recula.

La précédente pièce ne semblait pas avoir bougé. Il y avait toujours les mêmes bureaux, les mêmes plantes, les mêmes portes. La lune était à son paroxysme, elle éclairait beaucoup trop. Ça n'aidait pas la discrétion. Mais en revanche, si un ennemi n'était pas loin, elle l'aiderait à le débusquer.

Ce fut au même moment que Jisung remarqua que ses collègues, qui devaient attendre dehors, ne bougeaient plus. Il essaya de les appeler par sa radio, mais rien, personne ne décrochait. En faisant deux fois plus attention qu'à son habitude, Jisung se cacha derrière l'un des bureaux pour avancer vers la sortie discrètement. C'était clair maintenant, quelque chose clochait bel et bien. Pourtant, en sortant, il ne vit aucun ennemi.

Ses collègues semblaient tous endormis, comme si on les avait tous plongés dans un profond sommeil sans le vouloir. Pourquoi ? Pourquoi les endormir ? Et pourquoi eux et pas ses collègues à l'intérieur ? Que pouvait-il bien se passer dans l'ombre actuellement ? Jisung connecta ses neurones, et son regard se tourna vers le parking. Discrètement, il se baissa pour y aller.

Il ne vit pas les feuilles de l'arbre derrière lui bouger. Des yeux apparurent. Une bouche s'esquissa et des mains prirent à son tour une radio. La personne murmura.

-Minho, ton jouet préféré arrive doucement jusqu'à toi. Je vous rejoins après avoir crevé les pneus des voitures.

Ledit Minho éteignit sa radio et s'humidifia les lèvres. Ils n'avaient plus que quelques longues secondes. Il aida son ami à monter l'un des sacs dans le van prévu à cet effet, avant d'entendre la sécurité d'une arme derrière lui. Ses amis se figèrent. Ça faisait bien longtemps que la peur ne se voyait plus sur leur visage, et encore moins devant le lieutenant Han Jisung. LE Han Jisung qui "appartenait" à leur chef.

-Lee Minho. Ta bande et toi, les mains en l'air, vous êtes en état d'arrestation. Jisung jubilait, ça y est, ça allait être son moment. Minho se retourna doucement, son sourire n'avait pas quitté ses lèvres. Les yeux du policier se posèrent directement dessus. Tu vas vite perdre ton sourire.

-Lieutenant Han Jisung, tu m'as trouvé.

Minho allait pouvoir jouer. Il leva ses bras pour entrer dans leur jeu habituel.

-C'était beaucoup trop louche pour que vous soyez toujours à l'intérieur. Tu faiblis, Lee Minho.

-Oh mon trésor, si tu savais. Il s'avança, mais Jisung leva un peu plus son arme vers lui.

-Arrête-toi ou je tire.

Les deux avaient un air de déjà-vu. Pas un, pas deux, mais plusieurs. À chaque fois, Jisung ne réussissait pas à tirer. C'était le seul mystère qu'il n'arrivait pas à résoudre.

-Tu ne le feras pas, comme toujours. Il fit quelques pas.

-Ces moments sont révolus. Lee Minho, si tu t'avances davantage, je te tue sans hésitation.

-Si tu m'arrêtes, on ne pourra plus jouer. Il se rapprocha encore. Tu n'as donc aucune compassion ? Je serais très triste si tout s'arrêtait.

Jisung ne savait plus très bien depuis quand c'était ainsi entre eux. En l'espace de quelques rencontres, Minho avait jeté son dévolu sur lui et s'amusait dès qu'il le pouvait. Il ne le prenait pas au sérieux, et ça commençait à l'agacer.

-Lee Minho. Dernière fois ou je tire entre tes deux yeux.

Minho ricana légèrement en mordant sa lèvre inférieure, que Jisung fixa encore une fois sans qu'il ne puisse s'en empêcher. Sous les reflets de la lune, elles brillaient beaucoup plus que d'habitude. Minho était le plus beau des hommes qu'il n'ait jamais rencontrés, et cela l'énervait. Pourquoi devait-il être si beau ? Jisung fronça les sourcils, ses pensées s'emmêlèrent, comme à chaque fois. Il se demandait si Minho n'était pas magicien. Ça expliquerait pourquoi il n'arrivait pas à lui tirer dessus.

Un petit nuage passa devant la lune et au moment où l'ombre passa sur Minho, le résultat fut sans appel. Quelques gestes seulement eurent raison de Jisung, qui fut plaqué contre le mur en briques. Les mains derrière le dos, comme si c'était lui le criminel et Minho le policier, il le sentit le comprimer pour qu'il ne lui échappe pas. Sa bouche parvint à son oreille, il ne put empêcher ses joues de prendre des couleurs à cause de la proximité.

-On dirait que c'est moi qui t'ai attrapé.

Jisung essaya de se débattre, mais Minho était trop tenace. Il sentit son arme se défaire de ses mains.

-Tu permets, je te l'enlève, tu pourrais blesser quelqu'un. Il remit la sécurité.

-Redonne-moi mon arme, que je te-

-Ça attendra. Tu m'avais manqué, j'ai envie de jouer avec toi avant que tes petits copains ne viennent pour toi.

-Lee Minho, j'aurai ta peau.

-Oui, oui... Minho lécha son oreille, du lobe jusqu'au cartilage. Ses dents décidèrent de la mordiller, ça faisait longtemps. Son nez effleura les mèches du policier, il n'avait pas encore changé de shampoing. Ça sentait bon, mais il était toujours incapable de dire quelle senteur cela était.

Jisung ferma ses yeux, incapable de faire autre chose. La langue de Minho était terrible, elle le faisait frissonner jusqu'au plus profond de son âme. Pour reprendre de l'air, il ouvrit un peu sa bouche. Les baisers de Minho arrivèrent jusqu'à sa mâchoire, puis descendirent dans son cou. Son passage brillait grâce à la lune, la scène était deux fois plus belle pour lui. Ses lèvres retournèrent vers son oreille.

-Tu sais pourquoi tu as perdu, aujourd'hui ?

Jisung ouvrit ses yeux, le regard de Minho le transperça de plein fouet.

-Tu aurais pu appeler tes copains, mais non, tu es venu seul.

-La prochaine fois ça- Minho le coupa en plaçant l'un de ses doigts sur sa bouche.

Jisung aurait pu se libérer, là, maintenant.

Ça ne lui était même pas passé à l'esprit.

Mais... en avait-il vraiment envie ?

-La prochaine fois sera pareille, et encore celle d'après. Parce que tu es incapable de m'arrêter ou de me tirer dessus. Le souffle brûlant de Minho atteignit son cœur, qui s'emballa de plus en plus. Il avait peur qu'il ait raison. À ce rythme... Il ne l'arrêterait jamais.

Des pas pressés vinrent très vite à leurs oreilles, c'était la personne qui était précédemment dans l'arbre. Jisung commença à comprendre ce qu'il s'était passé dehors. L'homme, qui faisait partie de la bande à Minho, était camouflé de branches et de feuilles d'arbre. Parfait pour rester dans un arbre, à l'abri des regards.

-Minho, ils commencent à revenir. On doit y aller. Il rentra dans le van, attendant son chef.

-J'arrive.

Jisung allait enfin être libéré.

Mais pas de son emprise.

-Mon cœur, je suis désolé, mais nous allons devoir partir. Minho esquissa ses lèvres, content de voir l'effet qu'il avait sur le policier. Ce jeu était trop bon pour devoir l'arrêter. À mon tour de te laisser une nouvelle fois.

C'est vrai. Jisung ne cherchait pas à tirer sur Minho, qui ne cherchait pas non plus à le tuer. Il le laissait toujours s'en aller.

-J'te laisserai pas t'en aller.

-Et comment pourrais-tu m'arrêter sans ton arme ? Minho la lança derrière lui, sans remords. Jisung espérait qu'elle n'était pas abîmée. Il n'aimait pas salir ou rendre des affaires cassées. Face au regard haineux du policier et aux bruits au loin de ses compères, Minho sentit une dernière fois son odeur. Une fois son nez satisfait, il déposa un dernier baiser dans sa nuque. Ce geste soudain fit de nouveau frissonner Jisung, qui en perdit son équilibre lorsqu'il fut relâché au même moment.

Minho revint très vite dans le van, et lorsque Jisung se releva, ils avaient tous disparu. Il récupéra son arme, elle était toute rayée. Ses yeux tournèrent vers l'endroit où les deux hommes étaient placés, puis sur l'emplacement du van. Il les avait encore laissés partir.

Jisung avait une fois de plus laissé Minho s'échapper.
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Écrit le : 03.05.2024

Publié le : 17.11.2024

Nombre de mots : 1464

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Je vous avais dit que ça commençait fort mdrrr ! 🤭 J'espère que ce premier chapitre vous aura plu ! 🥹🫶

Sachez que les chapitres jusqu'aux 4 inclus ne sont que du "jeu" et que l'histoire commence réellement qu'à partir du 5 ☝️, mais je voulais m'amuser avant d'aller direct à l'histoire. C'est un peu comme si les 4 premiers étaient un long prologue 🫡☝️

Donc en attendant le 5, vous avez leur quotidien 🫠🔥

Gros bisous et on se revoit la semaine prochaine pour le chapitre 2 qui est encore + fou que celui-là, leemiini pourra le confirmer mdr et l'annonce du nouveau projet ! 🥰🔥