Une main diaphane l'attrapa à la gorge, serrant de plus en plus fort.

Bientôt, elle ne pourrait plus respirer, et tout serait fini.

Le manque d'oxygène commençait à la rendre un peu étourdie, puis... Plus rien.

Hermione Farrington venait de se réveiller, la respiration rapide, portant immédiatement la main à son cou, comme pour s'assurer... De quoi, au juste ?

Elle se leva tout doucement, soulevant à peine la couverture du corps de Sirius pour s'en extirper. Il dormait toujours profondément, son torse se soulevant au rythme de sa respiration calme.

J'aime bien le regarder dormir: c'est le seul moment où il a l'air serein.

Hermione se dirigea vers la salle de bain, où elle s'aspergea le visage d'eau.

- Ça va aller... ce n'était pas réel, et ça ne se produira pas, dit-elle en parlant à son reflet.

La lionne secoua la tête de droite à gauche, comme pour mieux se réveiller, avant de poser ses mains sur ses hanches et de contempler les choix qui se présentaient à elle.

Soit je retourne me coucher, soit je peux continuer de faire des recherches, ou bien je peux aller me promener.

L'idée d'une promenade était la meilleure.

Elle avait grand besoin de prendre l'air.

*. *. *

Se balader seule avait toujours été agréable pour Hermione, et elle ne s'était pas rendu compte d'à quel point cela lui avait manqué.

Il était rare qu'elle n'ait rien à faire, ou encore qu'elle soit carrément seule.
Même du temps de sa vie d'avant, elle ne l'était que très rarement: si elle n'était pas avec Harry, elle était avec Ron et vice-versa.

Inutile de préciser qu'aucun des deux n'aimait se promener.

C'était pourtant un bon moyen de réfléchir à ce qu'il se produisait en ce moment. Elle allait chercher la bague, avec ses amis, puis détruirait les horcruxes et se débarrasserait de Voldemort. (NDA: avant la correction de ce chapitre la phrase exacte que mon cerveau fatigué avait produite était "se débarrasserait de Dumbledore",je crois que ça veut en dire long sur ce que je pense du personnage)

Un jeu d'enfant.

Hermione s'engagea dans une petite rue de Londres: elle avait envie de rejoindre le chemin de Traverse. Quelque chose la poussait là-bas, comme si le sentiment qu'elle y retrouverait serait réconfortant.

Le souvenir de sa première approche du monde des sorciers, par exemple.

Elle put voir que le jour se levait, et qu'il faisait encore à moitié nuit à l'horizon, et remarqua avec surprise qu'elle ne s'était jamais vraiment baladée au petit matin. 

J'ai trouvé le problème: j'aime les choses simples, et ma vie est tout sauf simple.

La vie de n'importe qui était plus simple que la sienne, mis à part peut-être celle d'Harry Potter, qui s'était révélée particulièrement mouvementée.

Elle aimait ce moment où il commençait à faire jour, mais qu'il n'y avait personne. Les gens commençaient à peine à se lever: elle n'avait croisé qu'une femme à l'air particulièrement pressé pour le moment.

- Ça fait du bien...

Hermione profitait grandement de ce monde encore endormi et du silence qui allait avec.

Chez elle, il n'y en avait pas: Sirius avait l'air d'avoir pris l'attention de ne jamais la laisser seule si il devait partir, si bien qu'il y avait toujours quelqu'un avec elle.

Je ne sais pas si c'est stupide ou bien mignon.

Il y eut un bruit à sa gauche, qui la fit sursauter.

- Qu'est-ce que-

Il ne s'agissait que d'un tout petit chat, apparemment errant puisqu'il n'était guère dodu.

Il me fait un peu penser à Pattenrond...

Il avait le même pelage orange, et le même visage un peu écrasé qui lui avait valu de nombreuses moqueries de la part Harry et Ron.

Voilà une autre chose qui me manque: mon chat.

Peut être qu'elle pourrait en adopter un autre, une fois que la guerre serait finie. Il n'était pas sûr que Sirius aime particulièrement les félins, d'accord, mais il pourrait faire un petit effort.

- Il ferait du Sirius tout craché, de toute façon: il détesterait au départ, réaliserait que le chat l'aime bien et se laisserait apprivoiser, marmonna t-elle en caressant la tête de son nouvel ami errant.

Elle lui donna un bol de lait, qu'elle avait fait apparaître, puis reprit son chemin en direction du Chaudron Baveur.

De là, je pourrai prendre le passage pour rejoindre le chemin de Traverse.

L'idée que Sirius avait eue lorsqu'il avait trouvé l'appartement était plus que bonne dans une situation comme celle-ci: s'installer dans le Londres moldu et se fondre un maximum dans la masse, en apparence du moins, pour ne pas attirer l'attention des Mangemorts qui avaient tendance à mettre leurs nez un peu partout.

- Bonjour ! Lança t-elle à l'adresse du barman, qui lui fut un petit signe de la main, étonné de voir quelqu'un de si bonne heure.

Hermione se dirigea vers le mur dans le fond du café puis tapota les pierres dans le bon ordre, le chemin de traverse où elle avait fait ses tous premiers pas en temps que sorcière s'étendant devant elle.

J'adore toujours autant y retourner.

Certaines choses ne changerait donc jamais.

Quelle que soit l'époque à laquelle elle se trouvait.

*. *. *

En avançant un peu plus, elle remarqua que Fleury et Botts était ouvert, et décida d'aller y jeter un œil.

La première fois qu'elle était rentrée dans le magasin, il lui avait fait l'effet d'être l'endroit contenant le plus de livres divers et variés qu'elle n'ait jamais vu.

Évidemment, en visitant ensuite la bibliothèque de Poudlard, elle avait changé d'avis.

Restait que ce magasin avait la saveur douce-amère des premières fois.

- Bonjour ! Vous cherchez quelque chose de particulier ?

Le magasin était complètement désert, mis à part le vendeur à l'air fatigué.

Personne n'y vient quand ce n'est pas la rentrée, en fait...

- Non, je suis juste là pour regarder, merci, dit elle avec un petit sourire.

Les livres avaient toujours été une source de confort.

Elle aimait se réfugier dedans: c'était ce qu'elle avait fait en arrivant à cette époque, avant même de parler à qui que ce soit de ce qu'il lui était arrivé.

Elle avait besoin de la sécurité que lui procurait le fait de lire un ouvrage relié, de se cacher derrière, plutôt que de revivre ce qu'il s'était produit à son époque.

Et ça va recommencer.

Le sentiment ne la quittait pas.

Pas depuis qu'elle s'était réveillée, en tout cas: c'était la raison même pour laquelle elle était allée marcher.

Hermione avait grand besoin de se vider la tête avant que le chaos ne débute.

- Ah, je vois que vous êtes intéressée par notre section sur les sortilèges étrangers ! Je vous accorde que c'est une curieuse forme de magie, très différente de la nôtre que certains de ces peuples pratiquent... Mais même si tout a l'air très différent, leurs sortilèges sont d'une efficacité redoutable.

Elle avait sursauté en entendant la voix du libraire, qui l'avait suivie dans les rayons.

Les sortilèges étrangers... On en utilise jamais à Poudlard.

Ni-même dans la vie courante: rares étaient les sorciers qui réussissaient à les apprendre correctement et à les exécuter convenablement.

La solution serait d'apprendre la magie auprès de personnes qui la connaissent, mais personne ne semble disposé à le faire.

Tiens, c'était une idée ça.

- Je-

Elle se retourna pour ne voir que l'allée vide, la vendeuse déjà repartie.

Puis elle se retourna face à un bruit sourd, se rendant compte qu'elle s'était approchée trop près d'une étagère, ce qui avait provoqué la chute d'un volume.

En se penchant pour le récupérer, ses yeux accrochèrent quelques mots, puis tout dans son esprit s'illumina.

Mais oui !

Ce qui se produisit ensuite coupa court à son enthousiaste.

Dehors, quelqu'un criait.

Enfin non, pas quelqu'un.

Une foule toute entière était en train d'hurler à mort.

*. *. *

A peine avait-elle posé un pied dehors qu'un sortilège violet faillit l'atteindre en pleine poitrine.

Quel accueil.

- Quelle bande de barbares ! Jura t-elle un peu plus fort que ce qu'elle n'avait prévu au départ.

Une tête masquée se tourna vers elle, bien plus vite que ce qu'elle n'avait pu anticiper, et lança un sort qui l'atteignit au bras, provoquant une douleur particulièrement aiguë.

Ouch...

Hermione se cacha dans une ruelle attenante, derrière un mur, et souleva la manche de son pull: une longue entaille était présente sur son bras, source de sa douleur.

La lionne siffla d'inconfort, avant de passer la tête dans la rue dont elle venait, pour se rendre compte que les Mangemorts venaient de mettre feu à plusieurs magasins.

Les gens qui passaient leur journée ici n'avaient rien demandé, et ils ne méritaient absolument rien de ce qui était en train de leur arriver.

C'est une honte de se rendre coupable de ces crimes.

Enfin, il ne fallait pas mal interpréter ses propos: tuer quelqu'un était déjà une honte.

Mais tuer quelqu'un pour une cause pareille, c'était inhumain.

Je dirais que-

- Tiens, tiens, comme on se retrouve.

La voix était moqueuse, particulièrement sarcastique. Elle avait le potentiel nécessaire pour vous casser les oreilles.

Dans la tête d'Hermione, pourtant, cette voix activa une véritable sonnette d'alarme, et elle se retrouva totalement paralysée, la douleur provoquée par son bras radiant dans toute son épaule.

On dirait que je vais devoir faire face à Bellatrix un peu plus tôt que prévu...

- Alors, ça va depuis la dernière fois ? Pas trop de séquelles, dit-elle en ponctuant sa phrase d'un rire hystérique.

Hermione ne dit rien. Tout d'abord, c'était parce qu'elle ne trouvait rien qu'elle aurait eu envie de dire à cette femme. Ensuite, c'était parce qu'elle réfléchissait à ce qu'il allait se produire ensuite.

- Je me suis toujours demandée comment tu as fait pour t'échapper... J'adorerais le savoir.

Lestrange s'approcha d'elle en prenant son menton entre ses mains et en lui relevant la tête.

- Je suis presque sûre que tu as bénéficié de l'aide... d'un complice, dirons nous.

Elle avait lancé cela en persiflant à quelques centimètres de son visage, mais elle s'éloigna un peu plus avant de recommencer à la questionner.

- Qui t'as aidé ? Qui ? Qui ? Qui ? Chantait-elle à tue-tête.

Nouveau rire fou.

Plutôt mourir que de trahir Severus.

- Enfin, ça n'a plus aucune importance, lança t-elle, sa voix haut perchée donnant l'envie à Hermione de recouvrir ses oreilles. L'Ordre va partir en fumée ! Nous avons gagné, cette fois-ci !

Mais de quoi est-ce qu'elle est en train de parler ?

Un mauvais pressentiment se développa d'un seul coup dans l'esprit d'Hermione, masquant la douleur et l'empêchant de penser de manière claire.

Ce qu'il se produisit ensuite n'était donc que l'effet de la rage et de la colère qui étaient en train de l'emplir.

Elle se dégagea de la prise de Bellatrix, remportant quelques traces d'ongles fraîches sur son visage,lui mit un coup de coude dans la tête et récupéra sa baguette, qui était tombée au sol, pendant que son ennemie se remettait de ce qu'il venait de se produire.

Hermione lança ensuite un sortilège d'une blancheur rare, et ferma les yeux de toutes ses forces en sentant le vent fouetter son visage.

Lorsqu'elle les ouvrit, Bellatrix était étalée au sol, et elle sut instantanément ce qu'elle avait à faire.

C'est  le moment ou jamais.

Hermione se mit donc à la fouiller de manière frénétique, jusqu'à retrouver la petite boîte qu'elle avait pu voir ce jour-là, à la maison de Gaunt, et la mit dans sa poche de manteau le plus rapidement possible, manquant de tomber lorsqu'elle entendit quelqu'un l'interpeller.

Elle put distinctement voir un sortilège vert clair foncer sur elle, et choisit de fermer les yeux, se préparant à l'impact.

En ouvrant les yeux après un bruit de craquement, elle ne vit que rouge.

Littéralement.

Tout ce qu'il se trouvait devant ses yeux était le quartier général de l'ordre, en train de partir en fumée.

Et tout ce qu'elle put faire fut de le regarder brûler, la bague de Gaunt fermement serrée entre ses doigts.

*. *. *

"fear does not stop death, it stops life."

-unknown

"La peur n'arrête pas la mort, elle arrête la vie."

-inconnu

*. *. *

Guess who's back ?

J'espère que vous allez bien, j'ai choisi de disparaître un peu ces derniers temps parce que mentalement c'était pas trop ça mais on est de retour à niveau d'anxiété parfaitement gérable donc au moins j'ai ce problème en moins :)

Bon, sinon on m'a volé mon téléphone (miam les joies du métro parisien) entre temps (bénissez les ordinateurs de la région Ile de France pour ce chapitre), j'ai mon premier bac blanc la semaine prochaine (très honnêtement ça ne m'inquiète pas plus que ça) et j'ai littéralement une chorégraphie à préparer pour la semaine prochaine pour le conservatoire mais ça va le faire  (oui, l'espoir fait vivre ahaha)

Et vous, ça va ? La fin du premier trimestre n'est pas trop dure ? (plus que deux semaines à tenir je crois en nous)

Hâte de vous retrouver au prochain chapitre :) (et promis pas dans 10 ans)

La bise,

A.