Je ne t'aiderai pas.

C'était la seule réponse que Severus lui avait donné sur le morceau de papier qui était arrivé entre les mains d'Hermione.

Plutôt décevant.

Et puis, ça ne réglait pas le problème du tout.

Mais après tout, elle avait d'autres problèmes en ce moment.

Des problèmes comme le Mangemort en colère devant elle, par exemple.

- Coucou, ma jolie, ironisa t-il.

Le sortilège qui fusa de sa baguette immédiatement après était totalement incontrôlé.

Non mais.

Plus le temps passait, plus les idiots du genre de celui-ci l'énervait.

- Salut, lança t-elle à son corps étendu à terre. On t'a déjà dit que les petits malins dans ton genre faisaient une jolie décoration dans les cellules d'Azkaban, ou alors on t'a laissé t'épanouir dans le déni le plus total ?

Alice arriva derrière elle, lâcha un petit cri d'approbation.

- Rappelle moi de demander à Sirius de m'apprendre ce genre de sarcasme moi aussi, hein ?

Un petit rire secoua la lionne.

- Pas vraiment sûre que ce ne soit que de son fait, mais d'accord.

Elles se regardèrent un instant avant de baisser leur regard vers le Mangemort entre elles deux, au sol, qui s'époumonait.

- Parce que vous avez une conversation, maintenant ? Les femmes, de nos jours-

Le geste suivant d'Hermione le fit taire immédiatement.

*. *. *

- Pourquoi personne ne m'avait jamais dit qu'Hermione était badass ? Je savais bien que sa petite tête pleine d'informations était capable de plus que ce que je pensais, mais on atteint un nouveau point dans mon échelle !

Remus arriva par derrière, une tasse de thé à la main.

- Tu viens de l'apprendre ? Oh mon dieu, bienvenue parmi les gens dans le secret. Il faudra que tu signes un papier qui te condamne au silence, mais c'est une courte procédure, tu verras. Une formalité.

La phrase fut ponctuée d'un rire.

- Pourquoi est-ce que ça étonne tout le monde ? Je veux dire, regardez, j'ai un corps de dure à cuire, ça se voit au premier regard !

Elle fit mine de contracter un biceps... inexistant.

- Tu sais, un peu plus et tu pourrais battre Sirius au corps à corps !

Hermione rit pendant un moment avant de s'arrêter et de boire une gorgée du thé que Remus venait de lui apporter. Alice venait de quitter la pièce, prétextant qu'elle avait des préparatifs pour son mariage à faire, et il ne restait donc plus qu'eux deux.

- C'est la pleine lune bientôt, non ?

Le jeune homme hocha la tête.

La vérité était que la question était superflue: il avait l'air tellement épuisé et malade qu'il s'agissait presque de rhétorique. Il semblait aussi bien plus las qu'habituellement.

Et puis surtout, il boit des litres et des litres de thé.

Ça avait l'air d'être une sorte de rituel qui le détendait, donc tant mieux. Mieux valait du thé qu'autre chose de douteux.

- Je me demandais... Comment est-ce que les autres ont appris que tu étais un loup-garou ? Parce que bon, permet moi d'émettre des réserves si tu le révèles à tous les gens que tu croise quand tu es bourré !

Ils pouffèrent à la mention du souvenir.

- Ils ont tous trouvé tous seuls.Tu sais, James, Sirius et Peter ont peut-être l'air un peu idiots quand ils sont tous les trois, mais quand ils s'intéressent à toi, ils découvrent tout ce qu'il y a d'important à savoir. Enfin, je pense que tu dois l'avoir expérimenté.

Effectivement. Après, pas sûr qu'ils t'aient obligé à parler sous l'effet du Véritasérum.

- Lily a fait pareil. Elle m'a juste montré qu'elle avait compris de manière un peu plus douce que de me pétrifier sur mon lit un dimanche matin.

Ils pouffèrent à nouveau.

- Bon, je vais y aller, dit-il en regardant sa montre. Si je suis encore une fois en retard, Maugrey va me tuer une bonne fois pour toutes. Merlin sait qu'il n'aurait aucun scrupule à le faire. On se voit demain, lança t-il avant de lui faire un rapide câlin et de s'en aller lentement.

Bon... On dirait qu'il ne reste plus que moi ici, maintenant.

*. *. *

- Il faut que je trouve une solution...

Hermione tournait et retournait le papier que lui avait envoyé Severus, se demandant où elle allait bien pouvoir trouver le carnet si même le Serpentard ne voulait pas lui dire où il se trouvait.

Elle venait d'éplucher des dizaines et des dizaines de livres différents, à la recherche d'un quelconque indice qui permettrait à son cerveau d'avoir une idée, n'importe laquelle.

Même quelque chose de ridicule serait suffisant.

Il me faut un point de départ. Juste un point de départ.

La vérité était qu'à cette époque, Dumbledore n'était d'aucune réelle utilité.

Il n'en savait pas beaucoup plus, si ce n'était moins que la lionne.

- En même temps, il n'avait aucune raison de m'aider cette fois-ci, hein ? Si il avait une dette à me payer et si il se sentait redevable, il l'a payée en m'aidant à sortir de l'enfer sur terre. Roh, et puis je me parle à moi-même maintenant ! Peut-être que Bellatrix a fini par vraiment me rendre folle.

Le voyageuse du temps jeta le papier dans l'âtre la plus proche, avant de se retourner pleine de scrupule pour le récupérer, comme si d'autres informations s'y cachaient.

C'est le cas de le dire, apparemment.

Il avait vraiment fallu que le potionniste utilise l'une des astuces les plus basiques.

Le jus de citron.

Si j'étais toi, je regarderais du côté de la famille de ton ami Black.

*. *. *

Quand Hermione entendit Sirius arriver ce soir-là, elle avait préparé tout un discours dans sa tête. Rien n'était laissé au hasard, elle avait définitivement réponse à tout.

- Coucou ! Lança son petit ami en se laissant tomber sur le lit de leur chambre et en se penchant vers elle, lui collant un baiser léger sur la joue. J'ai fait quelque chose ? Demanda t-il rapidement en observant son manque total de réaction.

- Non, je réfléchis. En fait, commença t-elle en hésitant, j'ai mes raisons de penser que les prochain horcruxe est caché au Square Grimmauld.

Sa déclaration se heurta à un long silence.

- Et, on va devoir aller le chercher, et heu... Puisque tu dois pouvoir encore entrer dans la maison, je voulais savoir si tu pourrais y aller.

Silence.

- Que ce soit très clair, expliqua t-il calmement. Tu peux me demander beaucoup de choses, et Merlin sait que je ferais n'importe quoi pour toi, mais certainement pas de retourner dans cette maison affreuse.

Houston, on a un problème: j'étais préparé à tout sauf à la colère froide.

- Ce sont des gens horribles, Hermione. Ils sont tous comme les pires des Mangemorts, ils croient aux même choses. Si ils savaient la vérité sur toi, ils t'auraient tuée parce que tu salis ce sang si pur qu'ils considèrent comme un véritable trésor. La seule différence entre eux et les sous-fifres de Voldemort, c'est qu'ils sont trop lâches pour véritablement se battre pour ce à quoi ils croient, que ce soit politiquement correct ou pas.

Il commençait à élever progressivement la voix.

- Je les hais, Hermione. Ils ont essayé de faire de moi quelqu'un comme eux, et ça, honnêtement, je m'en fous un peu. Mais il sont réussi à faire de Regulus leur parfait héritier, ils m'ont pris mon petit frère et je ne leur pardonnerai jamais.

Elle tenta de parler.

- En fait, c'est moi qui suis parti sans lui. C'est à moi que je ne pardonnerai jamais.

Sa cage thoracique se soulevait de manière irrégulière.

- J'ai besoin de marcher un peu.

Et ça s'arrêtait là.

Je n'aurais jamais dû lui demander de venir. J'aurais dû trouver une autre option.

*. *. *

Elle pleurait tout doucement. Dans le lit habituellement occupé par Sirius du côté gauche qui semblait de moitié trop grand cette nuit, elle retrouvait le même sentiment que dans son petite cellule.

Le silence, le froid et l'obscurité.

Ce n'était pas très agréable.

Et si il ne revient jamais ?

Elle l'avait attendu pendant un long moment. La lumière du jour pointerait le bout de son nez dans seulement une ou deux heures, et Sirius n'était nulle part.

Sa respiration devint erratique.

Si il n'est pas là avec moi, je ne reste pas ici. Je ne le supporterai pas.

La lionne n'entendit même pas la porte de la chambre s'ouvrir. Elle sentit quelqu'un s'allonger à côté d'elle doucement avant que la personne ne passe ses bras autour de sa taille et ne l'attire tout près d'elle.

- Je suis désolé, Hermione.

Sirius lui caressait les cheveux tout en lui murmurant des paroles réconfortantes, sa peau chaude contrastant avec la sienne, froide comme la glace.

- Je suis désolée aussi. Je n'aurais pas dû te demander ça. Je trouverai une autre solution, je-

Son petit ami frissonna contre elle.

- Il n'y en aura pas besoin.

Et puis, alors que la lumière du jour apparaissait derrière les rideaux, Sirius lui donna sa réponse.

- J'y irai si tu restes avec moi.

*.  *.  *

"Never trust your fears, they don't know your strength."

- Athena Singh

"Ne crois pas tes peurs, elles ne connaissement pas ta force."

- Athena Singh

*.  *.  *

Coucou ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre :)

Je passe par ici pour vous dire tout d'abord que ce chapitre est celui du week-end dernier que j'ai oublié de publier, et que...

Vous aurez le droit à un autre demain et le dimanche d'après parce que j'ai décidé que j'étais assez proche de la fin de l'histoire en terme d'écriture pour publier chaque semaine, le dimanche.

Alors, contents ? Ça changera de mon rythme de publication pourri 😂

On se retrouve donc avec un chapitre par semaine jusqu'au 31 octobre pour le chapitre 55 et l'épilogue, deux ans tout pile après la publication du premier :)

La bise et j'espère que vos vacances se passent bien,

A.