¦2¦𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟓

- Tu arrêtes de faire la morte, maintenant ?

Il était toujours étrange pour Hermione  de se rendre compte que Sirius la connaissait aussi bien.

Je n’ai pas envie de le regarder.

La voyageuse du temps avait peur de plusieurs choses: qu’il la trouve moins jolie, affaiblie, qu’elle le répugne.

Elle avait passé beaucoup de  temps avec sa famille, sans vraiment le vouloir.

Peut-être la reliait t-il avec eux, à présent.

Il pourrait même penser que je travaille pour le compte des mangemorts, maintenant.

- Je pourrais presque t’entendre penser, tu sais ?

Un long silence s’écoula, puis le jeune homme soupira.

Hermione sentit ses muscles se tendre.

La dernière chose dont j’ai envie est de me disputer avec lui.

- Bon. Puisque tu ne te décides pas à parler, je vais te faire la conversation. Tu as disparu autour de fin mai, quelques jours avant les ASPICS. Nous sommes en décembre, le 5 plus précisément. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ton absence aura duré un petit moment.

Il eut un petit rire triste.

- Enfin… C’est ça la guerre, non ?

Toujours un long silence. 

Elle avait oublié à quel point elle aimait sa voix.

Parce que si quelque chose devait gagner un concours en matière de sensualité chez Sirius Black, ce serait la voix.

Pas les yeux.

La voix.

Elle était grave. Quand il venait de se réveiller, elle était toujours un peu plus rauque.

Ce garçon a une façon de parler absolument exquise.

Il détachait les mots sans les scander. Il articulait simplement, très certainement plus que n’importe qui qu’elle avait connu. Contrairement à James, il ne parlait pas trop vite. La voix de Sirius Black était la seule chose chez lui qui état  calme et posée.

Hermione aurait voulu l’écouter parler pendant des années.

- Donc James et Lily  se sont mariés quand même. Je crois que Lily espère vraiment que tu n’es pas trop en colère. Sinon, Alice et Frank ont emménagé ensemble. Enfin, je pense que  tu le savais, vu que tu es allée là bas quand tu as réussi à t’échapper.

Faux. Je n’étais absolument pas au courant.

- Sinon, j’ai fait mes premières missions. Je remarque que tu as oublié de mentionner celles de surveillance en me présentant l’Ordre, je t’en remercie.

Elle put presque sentir, de là où elle était allongée, un sourire prendre place doucement sur ses lèvres.

- Tu comprends, je ne résiste pas très bien au froid. Vu que je suis parti avec un bonnet et des moufles rouges en mission la dernière fois, je pense que Maugrey a décidé de m’exempter de missions de surveillance jusqu’à nouvel ordre. N’est-ce pas fantastique, enfin un avantage à être frileux sur cette planète ?

Sans pouvoir le retenir - parce que ça venait du cœur, sûrement – un pouffement s’échappa d’entre les lèvres de la jeune femme.

- D’ailleurs, j’ai compris que Maugrey voulait que l’on reste le moins possible ici, en ce moment. Je crois qu’il a peur que l’on attire l’attention sur le QG, et il a raison. Du coup, James et Lily ont décidé de chercher  un endroit où habiter.

Silence.

Pas tendu, comme ceux  qui s’étaient étirés précédemment dans la pièce.
Celui-ci était spontané.

- C’est marrant, parce que j’ai toujours pensé qu’on habiterait tous ensemble, les Maraudeurs, après Poudlard.

Ce fut à son tour de pouffer.

- D’un autre  côté, j’étais aussi persuadé que Lily ne voudrait jamais de James. Encore une preuve que je ne suis pas si parfait que ça, en vérité.

Hermione sourit.

Oh que si, tu l’es.

-Mais du coup, vu qu’il va falloir partir d’ici et que Remus refuse d’habiter avec moi parce qu’il est persuadé – avec raison, d’ailleurs – que je payerai le loyer  à sa place, je me demandais si tu voulais, tu vois… Rester avec moi ?

Encore un silence.

-  Je ne sais pas. Ça se négocie, je pense.

  Il se tourna à nouveau vers elle vivement en l’ayant entendu parler.

- Tu parles, dis donc ! Bel effort, Farrington !

Elle ne trouvait toujours pas le courage de le regarder, pourtant.

- Maintenant,  s’il te plaît…

Elle le sentit se pencher au dessus d’elle depuis la chaise qu’elle savait à côté de son lit.

Elle sentait son souffle  sur son visage.
- Regarde-moi.

Et ses yeux rencontrèrent  ceux de Sirius pour la première fois depuis ce qui lui semblait une éternité.

*.  *.  *

Cette nuit là et celles qui suivirent, il parlèrent  énormément.

Ils avaient beaucoup de choses à se dire, en fait.

Pour être même très honnête, si Sirius était la personne la mieux renseignée sur elle à cette  époque, il n’en savait pas beaucoup non plus.

Au départ, Hermione ne parlait pas.
Elle se contentait de l’écouter.

Puis elle s’était mise à lui répondre.

Et c’était elle qui finissait par relancer la conversation.

Parler était libérateur, et elle aurait dû s’en rendre compte plus tôt.

J’aurais dû discuter à haute voix avec moi même, pendant que j’étais là-bas. Ces  pauvres mangemorts auraient eu super peur, en fait.

Parfois, même quand elle sentait que Sirius était endormi, elle continuait de discuter.

La lionne avait grand besoin de faire le point avec sa propre personne, apparemment.

Qui suis-je ?

La question tourbillonnait dans son esprit; c’était sans fin. Elle finissait toujours par revenir s’imposer à elle, sans qu’elle ne cherche jamais vraiment de réponse.

Parfois, c’était beaucoup trop insistant.

D’autres fois, elle cherchait vraiment à répondre.

Qui suis-je ? Qui suis-je ? Qui suis-je ? Qui suis-je ? Qui suis-je ? Qui suis-je ? Qui suis-je ? Qui suis-je ? Qui suis-je ?Qui suis-je ? Qui suis-je ? Qui suis-je ?  Qui suis-je ? Qui suis-je ? Qui suis-je ?

Et elle ne trouvait jamais.

*.  *.  *

- Ah, une revenante ! Heureux de savoir que tu es  toujours parmi nous, Hermione, lui lança James alors qu’elle s’était levée et avait descendu les escaliers qui descendaient jusqu’à la  cuisine pour la première fois depuis qu’elle était consciente, donc une semaine.

Elle lui sourit.

- Tu veux manger quelque chose ? Lily a fait des pancakes avant de partir ce matin. Sirius a bien failli tous les manger, mais je crois  que le fait qu’elle l’ait menacé de mort si il n’en laissait pas quelques uns lui  a fait oublier sa faim… Tant mieux pour nous !

La lionne observa la pièce.

Le soleil passait par les vitres, qui étaient légèrement sales. Des rideaux transparents d’une couleur verte immonde couvraient le tout.

Au centre de la pièce se trouvait une longue table, sur laquelle se trouvait des journaux, de la vaisselle et  une baguette cassée.

Le robinet gouttait.

La trotteuse de l’horloge qui se trouvait à sa droite faisait du bruit.

La radio qui était très légèrement allumée produisait à peine un bourdonnement.

Et en plus de tout ce qu’il se trouvait sur la table, quelqu’un était en train de découper des petites annonces.

- On cherche quelque part où vivre, avec Lily. On prend notre temps pour choisir, on veut trouver une maison dans laquelle  on pourra rester un moment, après la guerre.

Il baissa les yeux sur sa tasse à café.

- Enfin, si tout ça se finit un jour.

Sur ces paroles, il sortit une nouvelle assiette d’un placard ainsi qu'une tasse,  et les posa vivement sur la table.

- Du café ?

*.  *.  *

La maison était très calme, en journée.
Les seules personnes restantes étaient en train de dormir, parce qu’elles s’étaient vues confiées des missions nocturnes.

Le reste travaillait.

Que ce soit  dans le but de gagner leur vie ou de gagner la guerre.

Hermione ouvrit la porte de la chambre de Sirius.

Et fut surprise par l’ordre qui y régnait. 

Jamais elle ne l'aurait imaginé comme quelqu’un d’organisé.

Il est soigné, d’accord. Mais il ne m’a jamais semblé  qu’il était maniaque.

Elle avança dans la pièce, et laissa la porte se refermer derrière elle dans un léger grincement.

James lui avait dit qu’elle trouverait ses affaires ici.

C’était là que Dumbledore  les avait fait transporter, quand l’année à Poudlard s’était terminée.

J’ai l’impression qu’il a tout fait pour rendre tous ces évènements encore plus compliqués.

Lorsqu’elle vit sa malle rangée dans un coin de la pièce, sous la fenêtre, dans le champ de vision de n’importe qui qui serait entré ici, elle eut peur de penser que le jeune homme l’avait  vue à chaque fois qu’il avait pénétré la pièce.

C’était de la torture.

Quand Ron était mort, elle avait fait en sorte  d’éjecter  toutes les affaires qui lui appartenaient de sa vie. Il lui semblait même qu’elle avait jeté un pull que Mrs.Weasley lui avait tricoté, tellement elle en avait été  folle de douleur.

Elle souleva doucement le couvercle de la malle.

Son contenu était parfaitement plié.

Bien plus que lorsqu’elle avait disparu, elle en était sûre.

Je n’ai jamais vraiment été capable de garder cette malle en ordre, si ?

Un doux sourire prit possession de ses traits, alors qu’elle sortait ses pulls et ses pantalons, sentant les textures familières sous ses doigts.

Ça fait du bien.

Elle retrouva ensuite son chaudron, puis son manuel d’Arithmancie, celui de Métamorphose, aussi.

De bons souvenirs  se rejouaient devant ses yeux.

Et elle atteint le fond de  la malle.

Le scintillement particulier attira son regard immédiatement.

Elle se recula vivement, trébucha sur le tapis et se retrouva allongée sur le lit.

J’en ai marre d’être forte.

Et Hermione Farrington pleura, allongée  sur le lit de Sirius Black, l’épée de Godric Gryffondor toujours soigneusement posée au fond de sa malle. 

Cela s’appelait être rattrapé par la réalité.

Je me battrai demain, d'accord ?

*. *. *

"Healing doesn't mean the damage never existed. It means the damage no longer control our lives."

-unknown

"Guérir, ça ne veut pas dire que les dégâts n'ont jamais existé. Ça veut simplement dire qu'ils ne contrôlent plus notre vie."

-unknown

*. *. *

Je viens de regarder un film avec mes parents et demain matin j'ai cours à huit heures je ne vais pas du tout assumer 😭 (en plus j'ai trois heures de français c'est pas génial)

Blague à part, j'espère que vous survivez à ce énième confinement :)

La bise et à la prochaine,

A.

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