Lorsqu'Hermione se réveilla, la première chose qu'elle vit fut le plafond blanc immaculé de l'infirmerie, qui lui fait plisser les yeux. 

Ça fait beaucoup de visites en peu de temps, non ?

- Ne bouge pas. Ça va te faire mal, entendit-elle Sirius lui indiquer quand elle essaya de se relever en position assise. 

Ensuite, la lionne put entendre quelques bruits de pas, puis Mme. Pomfresh arriva et lui fit boire une potion au goût horrible, avant de l'aider à se mettre avec précaution le dos contre le mur, position qui lui permettait de voir son petit-ami assis sur une chaise à côté de son lit. 

- Sympa, le bandeau. 10 sur 10, rit-il en pointant du doigt le bandage autour de sa tête. 

Hermione, pour sa part et aux vues de la migraine qui se profilait à l'horizon de son esprit, n'avait pas spécialement envie de rire pour l'instant. 

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? 

L'Animagus eut l'air gêné. 

- James t'a... Cogné la tête contre le mur ? Tu es tombée, et... ta tête a touché le mur. Ensuite, heu... 

Il avait l'air... 

Coupable ?

- Je me souviens pas trop parce que je l'ai frappé, annonça t-il en baissant le volume de sa voix au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche. 

La bouche d'Hermione s'entrouvrit, avant de se refermer, puis de se réouvrir et... enfin bref vous avez compris. 

- Tu cherches de l'air, petit poisson ? lança la voix narquoise de Dorcas, qui venait de pénétrer dans la pièce, suivie d'une Lily à l'air un peu renfrogné, d'une Marlène au visage hermétique à toute émotions et d'une Alice qui regardait ses pieds au lieu de ce qu'il se passait devant elle.

Les filles s'arrêtent devant son lit avant que Lily, clairement animée d'un colère habituellement réservée à James Potter, ne la pointe du doigt de façon agressive et ne commence le plus long discours sans jamais respirer qui n'est jamais été fait sur terre.

Wow... Je comprends ce que James doit ressentir, mzintenant.

- Tu... Jamais je n'ai vu quelqu'un mentir aussi bien à autant de personnes pendant aussi longtemps. Je pensais que je savais tout sur toi, enfin, je rectifie, tout ce que j'avais besoin de savoir ! J'étais loin de me douter qu'une de mes meilleurs amies était en train de se battre contre des mangemorts dès qu'elle posait un pied dehors, où encore que tu risquais des enquêtes du Ministère pour, je cite, "activités illicites". Je suis sûre que c'est ce que tu étais en train de faire à Noël, n'est-ce pas ? Ton petit stage était un très bon alibi, ne t'inquiète pas ! Je ne peux pas croire qu'on ait rien vu !

Et, sans plus de cérémonie, elle se laissa tomber sur une chaise à côté de son lit, comme vidée de ses forces.

- Ça va aller, Lily. Un verre d'eau pour renouveler ta salive peut être ?

Dorcas était manifestement de très bonne humeur, aux vues de son sarcasme plus que présent. Ou peut-être était-ce du stress.

Je ne la connais pas assez bien pour savoir...

Un regard à la jeune femme permettait pourtant de dire qu'elle allait beaucoup mieux que quand Hermione l'avait conduite pour la première fois dans le bureau de Dumbledore. Ses cernes avaient en grande partie disparues, et ses joues creuses avaient retrouvé une légère forme arrondie qu'elles devaient toujours avoir eu avant que la guerre ne change complètement sa vie.

- Tu savais toi aussi, Dorcas, n'est-ce pas ?

Elle hocha la tête, répondant à la question de Marlène une bonne fois pour toutes.

- Oui. J'ai eu, disons, quelques problèmes... Familiaux ces derniers temps, et j'ai eu besoin de l'aide de l'ordre, avoua t-elle à mi-voix dans le silence de l'infirmerie. Mais ça va bien mieux mainetant !

Sa dernière phrase avait été dite beaucoup plus fort, s'étant échappée d'entre ses lèvres contre son gré en voyant les mines inquiètes de Lily, Alice et Marlène.

Ce genre de situation me fait penser à Ronald.

Alice prit ensuite la parole, se tournant vers la voyageuse du temps.

- Je... Je ne sais pas quoi penser du tou-

La lionne la coupa immédiatement.

- Tututut. Je comprends très bien. J'ai menti et j'en ai parfaitement conscience, et je comprends que le fait que nous soyons amies que depuis quelques mois ne fasse pas pencher la balance en ma faveur mais sachez que c'était nécessaire, pour ma sécurité avant tout mais pour la vôtre aussi.

Silence.

-Sinon, ça va ta tête ? Demanda Lily à Hermione. Je suis désolée pour James. Je ne sais pas du tout ce qu'il lui a pris.

Un sourire joueur prit place sur les lèvres de la voyageuse du temps.

- Ce n'était qu'un petit mur de rien du tout. La pierre, ce n'est pas si dur que ça, non ?!

Sans qu'elle ne puisse le contrôler, Lily laissa échapper un petit rire guilleret. Dorcas rit franchement, pendant que Marlène souriait simplement et qu'Alice s'était brusquement jetée dans les bras d'Hermione.

- Désolée, déclara t-elle encore une fois, gênée. J'ai tendance à être assez... Impulsive.

Lily couva celle qui deviendrait la mère de Neville d'un regard amusé, avant de déclarer:

- Justement, tu es impulsive. C'est pour ça que toi et Frank vous allez aussi bien ensemble !

Et, alors qu'Hermione les regardait toutes en train de mener une bataille pour savoir qui était la plus impulsive, elle se rendit compte que Sirius s'était éclipsé.

Et que ce qui allait se passer pour lui si il allait directement parler à ses amis ne deviendrait sans doute pas un bon souvenir.

J'espère de tout cœur que ça ira.

*. *. *

La réponse lui fut donnée au repas du lendemain soir: en effet, Mme. Pomfresh avait insisté pour la garder en observation une journée entière, sous prétexte que les blessures à la boîte crânienne étaient plus dures à soigner. Là, en s'asseyant devant une assiette vide, elle put voir son petit ami face à elle.

C'est inhabituel.

En observant la table des Gryffondor d'un coup d'œil, elle put également se rendre compte que les trois autres Maraudeurs étaient assis tous ensemble. Pas dans la bonne humeur, manifestement, mais ils étaient ensemble.

- Ça va aller, ne t'inquiète pas pour moi.

La voix grave de Sirius la fit sursauter, la ramenant brutalement à la réalité.

- Je... Je ne m'inquiète pas ! Je suis juste en train de-

- De te faire un sang d'encre pour quelque chose qui va s'arranger très bientôt. Honnêtement, tu n'as vraiment aucune raison de culpabiliser, parce que oui, expliqua t-il en touchant du doigt la ride causée par toutes ses réflexions qui se trouvait sur son front, je sais sais que tu t'en veux.

Hermione baissa la tête vers son assiette de légumes, jouant avec un bout de courgette à l'aide de sa fourchette.

- On va se réconcilier, tu sais. Ce n'est même pas pour l'Ordre qu'ils sont en colère, c'est juste parce que je ne leur ai pas dit que je sortais avec toi alors qu'on s'était promis de tout se dire, lança l'Animagus doucement alors qu'ils se rendaient à la salle commune, quelques minutes plus tard. Et puis très honnêtement, je ne vais pas dire que j'apprécie le comportement de James vis à vis de toi. Il a peut être ses raisons et celle qui justifie tout dans sa tête doit être la colère, mais ce n'est pas suffisant. On ne jette pas les gens contre un mur comme ça, non d'un Strangulot !

La voyageuse du temps hocha la tête, cachant son malaise grandissant derrière une barrière de cheveux bouclés. En effet, les paroles de Sirius n'avaient rien de rassurant, pour elle qui s'était arrêté à la première partie de sa tirade.

Ils s'étaient promis de tout de dire.

En arrivant ici et en confiant son secret à Sirius, elle avait donc contraint le jeune homme à briser une promesse qui, comme tout ce qui touchait aux Maraudeurs, avait sans aucun doute de l'importance pour lui.

Pourquoi est ce que tout allait bien avant-hier alors que maintenant j'ai l'impression que le ciel vient de me tomber sur la tête ?

Bonne question.

Sauf que toutes les questions n'avaient pas toujours de réponses claires qui s'imposaient à vous en deux minutes.

Cette phrase ressemblait presque à une leçon.

*.  *.  *

La nuit qui suivit fut agitée. Les cauchemars l'avaient réveillée par deux fois, avant qu'elle ne réussisse à se rendormir, pour à nouveau se retrouver dans l'immensité brumeuse d'un souvenir enfoui au plus profond d'elle même.

- Hermione, attention !

La jeune femme esquiva une gerbe de flammes qui avait surgi à sa droite.

Malfoy avait mis le feu à la Salle sur Demande. Ou bien Crabbe. Ou alors peut être Blaise Zabini. Pour être très honnête, elle n'en était plus très sûre: ce qui importait pour le moment n'était pas qui avait transformé l'une de ses salles préférées de Poudlard en four, mais plutôt comment rester en vie.

Surtout quand la lionne avait parfaitement conscience du fait qu'elle était sur un balai -ce qui en soit, lui posait un premier problème car elle avait peu d'expérience en la matière et qu'elle ne pouvait donc pas très bien contrôler sa trajectoire- et qu'il lui semblait que le vide qui snetandait sous elle était plus immense que jamais.

- Harry ! hurla t-elle, sa voix pratiquement totalement couverte par le bruit qui régnait dans la pièce, le cœur s'arrêtant un instant de battre en voyant son meilleur ami descendre en piqué vers le sol.

Ce fut avec un soulagement évident qu'elle le vit remonter, une boîte de bois sous le bras. Elle savait qu'elle contenait le diadème qu'ils avaient cherché pendant un long moment. La mort de Ron avait perturbé leurs plans, et ils s'étaient retrouvés totalement innoperationnels durant plusieurs jours. Pourtant, ils avaient fini par se remettre en marche.

Ils auraient tout leur temps pour pleurer la mort se leur ami ensemble une fois que Voldemort aurait disparu, et pour de bon, cette fois.

Ils auraient tout le temps de pleurer ensemble.

- Fais attention !

Si elle avait trouvé que sa propre voix avait du mal à se faire entendre, celle d'Harry, au contraire, n'avait aucun mal à couvrir le chaos qui régnait.

- On y est presque, Hermione ! On est tout près !

Il ne suffisait plus que d'un tournant. Ils avaient pratiquement réussi, et ça donnait à Hermione le sentiment d'avoir accompli quelque chose et d'autre un peu plus proche de la chute de Voldemort au fur et à mesure que les minutes passaient.

Sauf que ce fut avec un effroi qui dépassait largement tout ce qu'elle avait pu ressentir un jour un mur de flammes s'écraser sur Harry.

Lorsqu'elle se réveilla, la première chose qu'elle sentit fut le fait qu'elle tait bien trop étouffée pour réagir. Ensuite vint la peur incommensurable provoquée par le fait qu'elle vienne de revivre les évènements, de A à Z. Bien sûr, Harry s'en était sorti et avait réussi à avancer plus loin dans leur quête, mais le souvenir de ces moments d'horreur dans la salle sur Demande suffisaient à la faire fortement frissonner.

Puis elle sentit le contact de bras qui l'entouraient, et le balancement d'avant en arrière auquel son corps était soumis par la personne qui l'enlacait.

- Ça va aller, murmurait Lily. Ça va aller.

Et la pièce devint de moins en moins lumineuse, les paroles de son amie se diluèrent un peu plus à chaque instant dans son esprit et ses paupières se fermèrebt de leur propre chef.

Il faut que je m'occupe de ce fichu diadème.

*.  *.  *

"maybe I'm note the person everyone thinks I am"

-unknown

"Peut être que je ne suis pas la personne que tout le monde pense que je suis."

-inconnu

*. *. *

Une grosse partie de ce chapitre est à propos du mensonge, et quand je regarde ce qu'il se passe dans ma vie en ce moment je me dis que wow...

Le moment pour que ce chapitre sorte est super bien choisi, vraiment 😂

Pour parler de ça, un de mes amis nous a fait croire à un mensonge ignoble qui touche à un sujet très personnel pour moi et je n'y ai pas cru une seule seconde mais mes amies se sont inquiétées.

Et on a fini par découvrir le pot aux roses, tout était faux (je m'y attendais mais bon ça faut mal quand même) et le mec nous sort "je voulais de l'attention"

Il voulait de l'attention mais c'est tellement un mensonge grave pour moi que maintenant je ne suis plus son amie.

C'est réussi comme manœuvre, vraiment 🤡

Ça va comme vous voulez en ce moment ?

La bise et à bientôt,

A.