Lily jetait sur elle des regards insistants depuis le cours de Défense Contre les forces du Mal de la veille. On aurait presque dit qu'elle avait peur de la voir s'évanouir de nouveau.

- Tu es sûre que tu te sens bien ?

Hermione hocha la tête vivement avant de replonger le nez dans la lecture de son livre de Potions.

Et elle faillit s'étouffer en voyant les inscriptions qui s'etalaient partout sur la page qu'elle venait de tourner.

J'aurais bien envie de jurer, mais restons polie...

Elle avait récupéré le livre de Potions de Severus.

Pas inadvertance, évidemment, mais elle se retrouvait tout de même avec son livre, ce qui représentait pour elle un véritable problème.

- Il faut que j'y aille, lança t-elle vivement à son amie.

En ignorant la mine courroucée de la rousse, elle partit en trombe de la salle commune.

Sans se douter une seule seconde qu'un Maraudeur bien particulier en profiterait pour la suivre.

*. *. *

Hermione n' avait aucune idée précise d'où le futur Maître des Potions pouvait bien se trouver. Si il était dans sa salle commune, ça allait être compliqué de mettre la main sur lui.

Elle irait là où ses pas la conduiraient, la jeune femme s'était de toute façon rendue compte en commençant à marcher qu'elle avait bien besoin de se dégourdir les jambes, et ce depuis un bon moment.

- Farrington !

La voix de Sirius la ramena à la réalité, stoppant toutes ses réflexions de manière instantanée.

- Il faut qu'on parle, amorça le maraudeur en attrapant son bras et en la tirant vers la salle de classe la plus proche, qu'il savait sûrement vide à l'aide de la carte aux vues de l'absence d'hésitation qu'on sentait dans ses mouvements lorsqu'il s'engouffra à l'intérieur.

La voyageuse du temps, elle, sentait l'angoisse monter en elle.

J'ai réussi à l'éviter pendant une semaine et demi, il est vrai que ça aurait été trop beau que je puisse réussir à le faire plus longtemps...

- Je...

Il passa sa main dans ses cheveux dans un geste totalement emprunté à James Potter.

"On aurait pu penser que Black et Potter étaient frères"... Je comprends pourquoi le professeur McGonagall disait ça, à l'époque.

- Est-ce que tu ressens quelque chose pour moi ?

La question, posée de but en blanc, la prit de court.

- On s'est embrassés, et, contrairement à ce qu'on pourrait croire au vu de ma réputation que je sais pas très, comment dire... élogieuse à ce sujet, concéda t-il avec une grimace, ça ne signifiait pas rien pour moi. Au contraire, et c'est d'ailleurs pour ça qu'il est plutôt important pour moi de savoir ce que toi tu ressens.

En observant la mine de la lionne, il ne put s'empêcher d'ajouter un de ses petits commentaires sarcastiques habituels.

- Enfin, si tu ressens quelque chose, évidemment.

Celui qui se tenait devant elle était si différent du Sirius qu'elle avait rencontré à son époque, totalement hermétique à toute émotion qu'elle en était toute retournée. Il fallut le temps que l'information monte jusqu'à son cerveau pour qu'elle se rende compte de ce qu'il venait de dire.

Mon dieu.

La minute de silence qui s'était déjà écoulée entre eux pendant qu'Hermione réfléchissait était de trop.

- Bon. Okay.

Elle tenta d'ouvrir la bouche pour lui répondre simplement qu'elle ne savait pas, qu'elle n'avait pas la réponse à sa question -pour celle que l'on avait surnommée Miss Je-Sais-Tout durant son autre scolarité, c'était nouveau- lorsqu'il se tourna vers la porte et partit dans sa direction à grandes enjambées , avant de l'ouvrir à la volée et de s'engouffrer dans le couloir.

La seule présence qui resta avec Hermione à ce moment là était la voix de l'Animagus qui lui avait communiqué une information au moment où il passait la porte.

C'était tout ce qu'il restait.

- James, Peter et Remus veulent que tu viennes avec nous ce soir. Dans ce cas, rejoins la salle commune à minuit et demie. Mais bon, ça ne sert à rien que tu te fatigues inutilement. À toi de voir si tu veux en être.

Si elle voulait en être ?

Elle était presque heureuse à cette idée, qui allait lui permettre de se déconnecter de la réalité quelques instants.

Le seul bémol était qu'elle n'avait pas connaissance de la blague.

Et que si elle était contre Severus, tout ça allait finir par mal tourner.

Très mal.

*. *. *

Après cinq minutes pour reprendre ses esprits, Hermione avait rejoint les couloirs des cachots. Elle se sentait assez mal d'être ici. Après tout, elle n'y avait en aucun cas sa place, mais le fait de sentir chacun de ses poils se hérisser sur sa peau et le frisson qui la parcourut à ce moment donné ne fit qu'ajouter à son malaise.

- Tu cherches quelque chose ?

En se retournant, elle sursauta presque en voyant son interlocuteur.

Les Black se ressemblent vraiment tous, c'est incroyable.

- Hum, non, pardon. Je voulais aller voir le professeur Slughorn pour lui parler d'un devoir de Potions, mais il n'est pas là.

Le garçon en face d'elle hocha là tête, avant de lui désigner les escaliers du menton.

- Ce n'est pas que j'essaye de te chasser, mais si un de mes camarades te trouve ici, tu es littéralement morte. Je dois bien dire qu'ils sont beaucoup moins laxistes que moi.

Juste avant de remonter les marches, elle se tourna.

- Pourquoi n'es-tu pas comme eux ?

Son interlocuteur inclina la tête.

- Tu penses donc que je ne suis pas ?

Elle haussa les épaules.

- La première chose à laquelle penserait un Serpentard lambda serait de me tuer ou de me faire du mal, justement. Pourquoi pas toi ?

Il baissa légèrement ses yeux vers sa joue.

- Tu es une amie de Sirius, et j'ai honnêtement plutôt intérêt à ce que rien ne t'arrive, sinon j'en payerai le prix fort. Et puis, tu sais...

Regulus marqua une pause.

- J'avais une dette envers toi.

L'un des regards qu'elle avait croisé ce jour là à la librairie lui revint à la mémoire, et elle s'en alla comme si le diable lui-même avait été à ses trousses.

*. *. *

Après quelques minutes supplémentaires de recherche, elle finit par se diriger vers la bibliothèque, en pensant à ce lieu merveilleux comme l'un des derniers dans lequel Severus pouvait se cacher en un vendredi après midi.

Pourtant, il était là, ses affaires étalées autour de lui, le nez plongé dans ce qui devait être un genre d'essai de création de potion.

- Rogue ?

Il releva lentement la tête vers elle, l'air ennuyé.

- Farrington.

Son ton était parfaitement plat, comme d'habitude.

- Je... J'ai récupéré ça par inadvertance, au dernier cours de Potions. Je pense que ça t'appartient.

Severus eut l'air surpris un instant, avant de tendre la main vers le livre, vivement.

- Tu l'as lu ?

Sans vraiment pouvoir s'en empêcher, Hermione hocha la tête.

- Il a bien fallu que je me rende compte qu'il n'était pas à moi, tu ne crois pas ?

Le futur professeur de Potions afficha sur son visage ce qui ressemblait presque à un sourire, avant de l'effacer de suite.

Trouve quelque chose à dire, par pitié...

- Tu es très doué, tu sais.

Il se figea brusquement. Sa réaction était pareille à celle observée lors de la réception d'un Petrificus Totalus.

- Tu... Tu le penses vraiment ? prit-il le temps de demander, craintivement.

Il ressemblait à un animal apeuré. Il avait trop peur d'être blessé, et ça se sentait dans la façon dont il la regardait. On le voyait aussi en observant sa plume, qui s'était arrêtée à quelques centimètres du papier.

- Oui, évidemment ! Pourquoi je le dirais, sinon ?

- Tu es amie avec Potter, Lupin et Black. Tu fais ça pour me déstabiliser, j'en suis sûre.

Ce fut au tour de la lionne de se montrer craintive.

Il manque tellement de confiance en lui que ça en deviendrait presque risible, quelque part.

- En fait, je trouve que de mélanger des racines d'aphsolède avec des champignons de citrouille est bien plus judicieux que de les mélanger avec de la poudre de Tarentule, lorsque l'on fait un philtre de paix. L'effet colorant en est donc réduit, ce qui empêche la coloration de la langue. En l'occurence, c'est un phénomène recherché depuis plus de cinq ans. Je me demande pourquoi personne n'y a pensé avant, mais je suppose que c'est la même chose pour tout un tas de découvertes scientifiques. Je peux m'assoir ? demanda t-elle en désignant la chaise.

Il avait l'air plus que choqué de tant d'audace.

Et oui, je ne suis pas à Gryffondor pour rien !

- Tu travailles sur quoi ?

Si il l'avait pu, il aurait déguerpi le plus loin possible depuis longtemps. Il était vrai que le jeune Serpentard n'avait pas l'air.... À l'aise en la présence d'Hermione.

L'est-il en la présence de qui que ce soit ?

Elle se doutait déjà de la réponse.

- Je voulais améliorer les effets de la Potion de régénération sanguine. Je suis sur que c'est possible si on augmente certaines doses d' en doubler les bénéfices.

La voyageuse du temps réfléchit quelques instants avant de concéder que l'idée n'était pas si mauvaise que ça.

- C'est astucieux. Mais tu ne penses pas que ça pourrait empêcher la coagulation du sang ?

Severus eut l'air de réfléchir à la question quelques secondes.

- Si. C'est pour ça que le projet n'est pas encore abouti. Sinon, je travaille sur quelque chose d'autre.

La Gryffondor haussa un sourcil.

- Ah. Et, demanda t-elle avec un sourire, je peux savoir ce que c'est ?

- Une potion pour empêcher la transformation des lycanthropes lors de la pleine lune.

Intéressant...

*. *. *

"You will never be able to escape from your heart. So it is better to see what it has to say."

-Paulo Coehlo

"Tu ne seras jamais capable d'échapper à ton cœur. Donc c'est mieux d'écouter ce qu'il a à dire."

-Paulo Coehlo

*. *. *

Hello !

Vous allez bien ?

Vous avez aimé le chapitre ?

J'écris cette note pour vous parler du rythme de publication de ce livre, parce que beaucoup de gens posent encore la question et que je veux faire en sorte que les choses soient claires.

Je publie ici un chapitre toutes les deux semaines, le dimanche.

C'est comme ça et c'est un rythme qui me convient très bien et que je pense conserver jusqu'à ce que aie fini l'écriture complète du livre (à ce moment là j'accélèrerai sûrement)

Sachez aussi que car j'arrive à la fin de la première partie, j'ai pris des notes sur la correction de mes chapitres, et que vos commentaires me servent énormément pour savoir ce qui ne va pas, alors je voudrais vous en remercier !

La bise,

A.