𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷𝟷, 𝚗𝚘𝚞𝚟𝚎𝚊𝚞 𝚏𝚘𝚕𝚕𝚘𝚠𝚎𝚛.
Ce début de semaine s'annonçait plutôt prometteur pour moi. Pour commencer, je m'étais levée de très bonne humeur, chose qui m'arrivait très rarement lorsque je commençais à huit heures. J'avais fait ma toilette, coiffé mes cheveux bouclés et enfilé mes vêtements et préparé mon café. J'avais même opté pour un pantalon marron, chose qui était très rare car je ne portais jamais de couleurs. Même si le marron n'était pas très voyant pour être honnête, mais c'était un bon début.
Après quelques minutes de trajet en transport, en écoutant mes musiques préférées et en lisant deux ou trois petites notes sur mes fiches, j'étais arrivée. À cet endroit que j'aimais tellement, qu'était l'université.
J'avais à peine mis un pied dans le bâtiment proche de ma salle que Laura m'avait sauté dessus.
"- Alors, comment va ma camarade préférée ? Demanda-t-elle tout enjouée.
Il fallait croire qu'elle s'était remise de sa rupture plus tôt que prévu ;
- Que me vaut cet accueil si chaleureux ? Demandais-je curieuse et amusée.
- Sûrement un gros stress, un gros manque de sommeil et une envie de mourir énorme.
- De tout ce que tu viens de me citer, il n'y a rien qui sonne positif, Laura.
- L'oral d'aujourd'hui me stresse à un point, tu n'as pas idée.
- Ne stress pas, tu as travaillé dur, je t'ai vue faire des soirées nocturnes à la bibliothèque pour ça."
Je sais ce que vous devez vous dire, une stressée de la vie qui donnait des conseils sur le stress à une autre stressée de la vie. Cela n'était pas cohérent. Et pourtant, ce jour-là, contrairement à d'habitude, je n'étais pas si stressée. J'étais plutôt sereine, j'avais confiance en mes capacités. Ne me demandez pas pourquoi, je sentais que Dieu était de mon côté.
"- Ce professeur est horrible. Il a cette manie de te regarder droit dans les yeux avec son regard en colère. Pourquoi est-ce qu'il a toujours l'air en colère ? Et puis la manière qu'il a de critiquer les élèves après chaque oral pour leur dire qu'ils ont fait de la merde... Isa, je te jure, je panique à fond.
- Concernant le visage du mec en colère, j'ai une technique pour toi.
- Laquelle ?
- Regarde le fond de la classe ou regarde son front. Lorsque tu regardes le fond de la classe, ça donne l'impression que tu regardes tous les élèves. Lorsque tu regardes le front du prof, ça le déstabilise, car il va penser qu'il a quelque chose sur le visage, et en échange, tu n'auras pas besoin de croiser son regard en colère.
- Tu es un putain de génie !"
Quelques heures plus tard dans la journée, après quelques cours, nous y étions, au moment de l'oral individuel de fin de semestre. Certains élèves l'avaient à peine préparé, se contentant d'y aller au talent. D'autres étaient peu sûrs d'eux, en partie à cause de ce professeur au regard naturellement en colère.
Puis il y avait les élèves comme moi, qui étaient près à cent pour cent. J'avais récité et expliqué avec précision et assurance tout ce que j'avais à dire. Sans bégayer, sans trembler des mains et sans quitter le regard du prof. Lui qui avait l'habitude de fixer intensément les élèves avec son regard en colère, s'était même retrouvé à éviter le mien.
Tous les élèves semblaient surpris de voir à quel point mon oral était bien fourni et rempli d'informations complètes. Mon diaporama était magnifique, sans vouloir me jeter des fleurs. J'avais travaillé dur dessus avec Ruby qui m'avait aidé à peaufiner le design.
Autrement dit, c'était une réussite
"- Merci, Madame Zambrano. Dit mon professeur alors que j'avais tout juste terminé."
Alors que je pensais qu'il allait m'inonder de questions et de remarques, il n'avait rien dire. Il s'était juste contenté de noter deux ou trois choses sur son carnet avant de rediriger son regard en ma direction.
"- Vous pouvez aller vous asseoir. Au suivant."
Je n'en revenais pas, le professeur Williams venait de me laisser me rasseoir. Sans même me faire une quelconque remarque ou critique. S'agissait-il d'un rêve ? D'une réalité Ou tout simplement d'une élève qui avait bien fait son travail. C'était un peu trop beau pour être vrai.
"- Tu es vraiment un putain de génie, Isa, je ne te le dirais jamais assez. Chuchota Laura.
-Tu crois qu'il a aimé ?
- Tu plaisante ? Bien sûr qu'il a aimé, je ne l'ai jamais vu aussi heureux. Il n'a pas tiré la gueule une seule fois, il s'est juste contenté d'avoir un regard blasé et froid. C'est mieux qu'un regard en colère, alors j'en déduis qu'il a aimé !"
Je n'avais pas répondu, me contentant de sourire légèrement, sentant la fierté et le soulagement monter en moi.
Mais alors que je pensais que cette journée ne pouvait pas être meilleure, j'avais reçu une notification Instagram sur mon téléphone lorsque je rentrais en bus. J'avais ouvert l'application, curieuse de savoir de quoi est-ce qu'il s'agissait, étant donné que je n'étais pas la personne la plus active sur Instagram. De plus, je n'avais pas énormément d'abonnés à divertir, alors disons que je ne recevais pas énormément de notifications de ce réseau. Ou même de tous les réseaux confondus en réalité.
À ma plus grande surprise, il s'agissait d'une demande d'abonnement. Et pas celle d'un robot qui se faisait passer pour une femme, cette fois-ci. Il s'agissait d'une vraie personne.
Il m'avait fallu un petit moment avant que je comprenne de qui est-ce qu'il s'agissait. J'avais du mal à identifier la personne sur la photo. On pouvait y voir un homme, brun, avec des cheveux ondulés qui tombaient sur son visage, tenant une guitare dans ses mains. Il m'avait fallu un moment avant de réaliser qu'il s'agissait de Jay.
Jay venait de me faire une demande d'abonnement sur Instagram. Ce qui voulait dire qu'il avait probablement demandé à Joshua, étant donné que mon compte était tellement discret qu'il était impossible à trouver. Et cette nouvelle était peut être anodine pour certains, mais pour moi, elle m'avait réchauffée le cœur.
Un abonné de plus, et potentiellement un ami de plus.
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