𝟏𝟎.
SAMEDI
Eeeh oui ! Samedi 28 octobre 2023, le jour tant attendu !
(Je sais ça fait 3 ans que j'ai pas écrit.)
C'est Andrew Williams qui est arrivé le premier. Son œil a guéri et sa démarche était normale.
Il peut vraiment être super sympa, sinon c'est la personne la plus pénible du monde après Tobias Osborne.
Ensuite, il y a eu Lyman Conley et Lance Cox, puis Jane et Anthony, suivis de May et Forrest (qui s'étaient réconciliés). Après, il y a eu un joli trio formé par Cary Snyder, Willow Terry et Wendy Bradshaw, eux-même talonnés par Kim Foote, Jasper Hatfield et Tobias Osborne, non je rigole, comme si j'allais l'inviter celui-là.
J'ai serré dans mes bras chacun de mes amis, puis on est montés dans ma chambre, où l'on était un peu à l'étroit. J'ai lancé une chanson de ma playlist, ça faisait longtemps.
Uh huh, make me tonight
Tonight, make me right
Uh huh make me tonight
Tonight
On a mangé des caramels, puis on a décidé d'aller se promener.
- Je peux venir ? a demandé Margret avec espoir.
- Dans tes rêves.
- Tu pourrais être plus sympa, non ? a fait Lyman.
- Toi aussi, tu rêves ! me suis-je exclamée. Elle s'amuse toujours à cacher mes affaires dans des endroits bizarres, mon teddy dans le compost, ce genre de truc.
Andrew a ricané. Quand je vous dis qu'il peut être le gars le plus pénible de la Terre.
- Moi, je suis d'accord avec Kelsey, est intervenue Wendy. Une fois, ma petite sœur Pamela a caché une carcasse de poulet sous mes draps.
Chacun son truc. Si Pamela est encore plus bizarre que Margret, ça doit être drôle, tiens.
- Regardez ce que j'ai volé à mon frère, a dit Jane.
Et elle a sorti de sa poche... un paquet de cigarettes.
- Jane ! l'a morigéné May.
- Ça va, ça va, OK ! Je n'allais pas les utiliser, c'est juste Charly qui laisse traîner ses affaires n'importe où.
- Si tu ne les utilises pas, tu peux me les passer.
- Dégage, Margret.
- Un jour, ma petite sœur Pam a laissé une cigarette allumée au milieu de mes livres, a dit Wendy.
Mais elle ne va pas bien, elle ! Remarque, telle sœur, telle... sœur.
Cette fois, nous sommes sortis de la maison, et nous sommes passés devant la maison de voisins possédant un roquet qui s'est mis à nous aboyer dessus.
- Je déteste ces chiens, a dit Wendy.
Elle doit être la personne la plus bavarde du monde. D'un seul coup, elle s'est tournée vers moi, ses yeux bleus me regardant sous des mèches d'épais cheveux blonds. Elle a souri.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ? ai-je demandé, étonnée.
- Je ne sais pas.
Ah, OK. Parfois, Wendy est vraiment très bizarre.
- Pourquoi as-tu toujours la bouche ouverte ? m'a-t-elle demandé.
- Je suis asthmatique, ai-je répliqué.
Quand nous sommes arrivés à la plage, nous nous sommes assis sur des rochers et j'ai détaillé chacun de mes invités. Tout le monde semblait plutôt bien intégré, mis à part Forrest, qui marchait un peu au hasard en regardant autour de lui avec ébahissement.
- Ça va ? lui ai-je demandé.
- Oui, a-t-il assuré. C'est juste que... je ne m'attendais pas à me faire des amis et tout aussi rapidement, en arrivant dans ce collège, t'sais. Je suis plutôt du genre timide, à la base. Pourtant, j'ai vraiment tout de mieux ici, j'ai un meilleur ami incroyable, la petite amie de mes rêves...
Ce que j'apprécie beaucoup avec Forrest, c'est qu'il est l'incarnation parfaite d'une personne heureuse. Il aime les choses simples, et surtout il aime ce qu'il a. Et c'est ça le bonheur, c'est simple mais peu de gens y parviennent.
- Arty Jones n'a pas eu autant de chance que moi, a-t-il ajouté.
Arthur Jones en effet faisait partie de ceux qui passaient toutes leurs récréations seuls, un AirPod profondément enfoncé dans l'oreille... plutôt triste à voir.
J'ai opiné avant d'aller m'asseoir à côté de Kim, qui m'a accueillie avec un sourire.
Soudain, Andrew s'est déchaussé et il s'est mis à courir pieds nus dans le sable pour s'élancer dans les vagues écumantes.
- Qu'est ce que tu fous ? ont crié Jane et Anthony en chœur.
- J'ai jeté mon téléphone dans l'eau ! Sans le faire exprès bien sûr, a assuré Andrew.
Il a pataugé un instant dans l'eau puis et ressorti en brandissant son téléphone d'un geste glorieux.
- Trouv...
Il poussa un cri étouffé en trébuchant et tombant par terre. Non. Pas par terre. Sur un rocher.
Il s'est relevé tant bien que mal en se tenant le visage. Il retira sa main ensanglantée et l'on pu voir la coupure sur sa joue.
- Ça m'a l'air assez superficiel, jugea Cary.
- Tu parles ! Je suis sûr qu'il lui faudra au moins sept points, lança Lyman, l'air grave.
Évidemment nous sommes immédiatement retournés chez moi pour que mon père le recolle, et Margret ne nous a pas épargné ses commentaires débiles.
- Pourquoi tu te tiens la figure comme un idiot ?
Nous avons passé le reste de l'après midi à faire des disco chats, des karaoke, des blind tests, bref, tout ce qui a un rapport avec la musique.
J'ai rarement passé une aussi bonne après-midi.
DIMANCHE
Ça fait définitivement quatorze ans que je suis née. Wah. C'est bizarre dis comme ça, mais je me sens grande, alors qu'en fait c'est pas beaucoup.
Ce midi, mes parents m'ont offert des cadeaux, je te dirai quoi le jour où j'aurais pas la flemme. Margret a essayé de gâcher ma journée plusieurs fois mais sans succès, de toute façon elle ne savait pas où j'avais rangé mes habits pour pas qu'elle me les pique.
J'ai beaucoup dessiné ce matin, un peu de tout et de rien.
Ensuite, Kim est venue vers 16h30. Elle avait un look back to the 60s un rien hippie, avec un jean bleu sombre pattes d'éléphant, un T-shirt à manches courtes serré et pas de soutien-gorge.
Et moi, bah j'étais habillée comme un sac sans surprises, même tenue que le premier jour où elle était venue chez moi : jean slim à la noix et sweat-shirt Blondie XXL.
Pendant qu'elle jetait un regard à mes derniers dessins Margret est entrée dans ma chambre en me lançant un numéro du magazine Field and Stream.
- Tiens, c'est à toi, a-t-elle dit.
- Il date de 2006, ai-je remarqué.
Elle m'a regardée furieusement comme si j'avais blasphémé sur je-ne-sais-quoi puis avait dit :
- J'en ai marre, je vais à la salle de bain.
Et elle a claqué la porte en sortant.
Et oui. Un autre aspect bizarre de ma sœur : dès qu'elle en a assez de quelque chose, elle va occuper la salle de bain, elle se brosse les dents, se démêle les cheveux, se douche, prends des bains, fait des masques, se maquille. D'un côté, au moins elle me fiche la paix, mais d'un autre, comme ça peut prendre des heures, quand on a besoin d'un truc, elle ne veut pas en sortir.
- Tu lis vraiment Field and Stream ? a demandé Kim.
- Non, ai-je répondu d'un ton sec, je déteste les activités en plein air, je préfère dessiner en paix dans ma chambre.
Kim a souri et m'a rendu mon carnet de dessins.
- Tu veux bien jouer un peu de piano ? l'ai je priée.
Elle s'est assise et a joué le thème portant mon nom.
- Tu as vraiment de très belles mains, tu sais, ai-je observé.
Elle m'a remerciée en riant.
- Il fait chaud, ai-je remarqué.
Je me suis demandée pourquoi j'avais dit quelque chose d'aussi stupide avant de retirer mon sweat-shirt. En-dessous, je portais un débardeur (le truc qui m'arrive jamais tu sais) avec le logo de l'album Pollinator de 2017. Album de Blondie bien entendu.
À la base je ne mets jamais ce genre de vêtements parce que je me sens super mal à l'aise dedans mais là je fais l'effort parce que c'est un cadeau de mes grands parents. Enfin bref c'est pas le sujet.
- J'ai un cadeau pour toi.
Kim m'a donné un paquet et j'ai déchiré le papier kraft : c'était un magnifique carnet à la couverture brodée.
- Merci beaucoup !
- Avec plaisir, a répondu Kim en m'embrassant sur la joue.
J'ai rougi avant de mettre ma playlist en aléatoire.
Is it my fate or fatal attraction ?
Could it be a fait accompli ?
Oh, is it doom or destiny?
Oh, is it doom or destiny?
J'aime beaucoup cette chanson (bah oui c'est pour ça qu'elle est dans ma playlist), en plus c'est une des plus récentes. In y a aussi une artiste en vedette. Joan Jett, jamais écouté.
Kim s'est assise en face de moi, et la seule chose qu'on a fait a été de s'observer. On dit que dans un regard peuvent passer des millions de mots qu'on ne prononcerait jamais, je crois que c'est vrai. Et ce sentiment me plaît.
Une chanson de Bonnie Tyler est passée juste après Blondie.
Love him 'til your arms break
Then he lets you down
It ain't right with love to share
When you find he doesn't care for you
Ut ain't right to need someone
As much as I depended on you
D'un accord tacite, nous nous sommes levées et j'ai espéré que Margret était bel et bien bouclée dans la salle de bain.
J'y ai repensé plus tard. Regarde les paroles, ce n'est pas une chanson joyeuse, sur laquelle tu peux danser, si ? Quelle importance ?
Kim a plongé ses yeux dans les miens, puis posé ses mains sur ma taille. J'ai mis les miennes sur ses épaules, maladroitement.
Un jour j'ai regardé Wonder Woman, et la seule chose dont je me souviens, c'est cette phrase : mais ils ne dansent pas, ils se balancent. C'était exactement ce qui se passait.
Il ne me reste plus qu'une page.
Ce jour là aura sans doute été le plus beau de ma vie. Le dimanche 29 octobre 2023. Je n'ai plus pensé à rien - pas à Margret, Field and Stream, mon débardeur, le dernier album de Blondie, les paroles de Bonnie Tyler - juste à elle. À Kim.
J'ai ancré ce moment dans ma mémoire. La musique résonnant dans mon esprit, les mains de Kim posées délicatement sur ma taille, son regard doux.
Bientôt plus qu'une ligne pour écrire... quoi donc ?
Je t'aime, je t'aime, je t'aime.
FIN
1734 mots
Et voilà le dernier chapitre ! Je publierai dans les jours qui viennent les autres parties, à savoir mes illustrations, une FAQ, une partie commentaires pour que vous puissiez donner un avis général sur tout le livre et une playlist (l'ordre n'est sans doute pas le bon). Il faut simplement que je rentre chez moi pour récupérer mes dessins donc peut-être lundi ou mardi, qui sait ?
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