Banlieue de New York, 1982
Henry Solomon Hathaway démarra sa voiture, une VolksWagen Type 3 des années 70, et entreprit de sortir des embouteillages pour conduire jusqu'en Louisiane.

Tout en jetant un œil désespéré sur la file de voitures qui s'étalait devant lui, Henry alluma la radio, qui ne captait pas incroyablement bien, en prenant au hasard une station rock. Il sursauta aussitôt quand les accords de guitare électrique et les cris parvinrent à ses oreilles.

I love rock 'n' roll !
So put another dime in the jukebox, baby...[1]

Henry baissa le volume au maximum.

Le rock 'n' roll. Henry avait toujours apprécié ce genre musical. Il se rappelait encore la première fois où, dans les années 5O, en quelle année, ça il l'avait oublié, il avait entendu sa première chanson rockabilly.

— Qu'est-ce que c'est ? demande Henry.

— Ça ? C'est du Elvis Presley[2], mon vieux ! s'exclame Mike, l'un de ses amis, en riant. Un jeune gars du Mississipi, ou quelque chose comme ça. Tu aimes ?

— Je crois bien, fait Henry.

Mike rit à nouveau avant d'avaler une grande gorgée de whisky.

Un coup de Klaxon tira Henry de sa rêverie, qui ne put s'empêcher de regarder quel type de personne le dérangeait ainsi.

Dans une énorme Cadillac noire, un homme d'une vingtaine d'années; coupe ébouriffée du genre de Sid Vicious[3], lunettes de soleil noires également, T-shirt ou débardeur blanc, chemise rouge à carreaux; observait insolemment Henry en lui faisant un doigt d'honneur.

Henry détacha son regard du rétroviseur et enfonça l'accélérateur. Bientôt, insatisfait, le jeune conducteur à la Cadillac noire doubla la petite VolksWagen en faisant des appels de phares, mais Henry se contenta de klaxonner à son tour.

Tout en conduisant, Henry songea à nouveau au rock 'n' roll. Avant ledit rock, avant I Love Rock 'N' Roll et avant Elvis Presley, il y avait le blues. C'était d'ailleurs le blues qui avait rapproché Henry et un autre garçon, Lukas Graham.

Henry sourit en se remémorant ces souvenirs.

Regardant l'heure, il estima raisonnable de s'arrêter pour la nuit. Il quitta l'autoroute pour se garer sur le parking d'un motel avant de sortir de sa voiture pour entrer dans le bâtiment.

Il fut accueilli par une chanson de hard rock, sortie dans les années 60 ou 70, interprétée par le groupe Led Zeppelin ou Black Sabbath, Henry ne s'en souvenait plus.

— Une chambre, s'il-vous-plaît, demanda Henry.

Want a whole lotta love
Want a whole lotta love
Want a whole lotta love[4]

Une fois installé, Henry déballa ses affaires. En sortant un carnet de sa grande sacoche, il se demanda ce que l'objet faisait là. Le carnet était assez vieux, à en juger l'état et il n'y avait que deux phrases écrites à l'intérieur.

Pour Henry Solomon, puisque c'est ainsi que tu t'es présenté à moi. Si un jour tu souhaites écrire ton (notre?) histoire, au moins tu auras un support...

Lukas G.

Henry se dépêcha d'attraper un crayon tout en pestant contre sa mémoire défaillante. Comment, au juste, avait-il pu oublier ce cadeau ?

Ayant enfin trouvé un crayon à papier, Henry débuta sa première phrase...

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[1] Ceci était : I Love Rock 'N' Roll, Joan Jett and the Blackhearts.

[2] Ici, je parle de Jailhouse Rock, 1957, de Elvis Presley.

[3] Sid Vicious était le bassiste des Sex Pistols (God Save The Queen, Anarchy In The UK) et sa coupe de cheveux me fait rire, voilà.

[4] Cette chanson était donc Whole Lotta Love, de Led Zeppelin, sortie originellement en 1969, mais reprise par des tas de gens, notamment Tina Turner ou Hollywood Vampires (Alice Cooper, Johnny Depp et Joe Perry).

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Voilà pour mon prologue, j'espère que ça vous a plu ! Je ne sais pas encore quand est-ce que la suite arrivera... See you soon !