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Oh ! C'est enfin le week-end ! J'avais oublié qu'hier on était vendredi.
Je regarde l'heure : il est 10h. Bon. OK. Ça ira.
Je sors de mon lit et vais à la salle de bain. Et mince. Ma sœur y est déjà.
- Grouille-toi ! je crie.
Je me fous de savoir si elle viens d'arriver ou pas, il faut qu'elle se dépêche, c'est tout.
Je descends les escaliers en traînant des pieds.
- Il faut que tu ailles te doucher, me dit ma mère.
- Je voudrais bien, mais Dawn Porter occupe la salle de bain.
- J'ai fini !
Bon, c'est pas parce qu'elle a fini qu'elle est obligée d'avertir tout le monde hein. On se fiche éperdument de sa vie.
Je pars me doucher, je me brosse les dents direct parce que j'ai la flemme de prendre un petit dèj', et puis ça ne va pas me tuer.
- Tu pourrais t'habiller autrement que comme un sac ? me lance ma sœur, agacée.
Bon, d'accord, il y un petit trou dans mon sweat-shirt qui n'est pas très beau, et même plutôt moche, mais c'est pas une raison pour m'agresser.
- Pourquoi ? On ne va pas à un mariage, que je sache, je rétorque.
Et puis, dans tous les cas, même si on allait à un mariage, ce n'est certainement pas moi qui vais me marier.
- Non, il y a Rhys et Elle qui viennent aujourd'hui.
Les jurons qui défilent à ce moment-là dans mon cerveau sont censurés.
- Et alors ? Il ne viennent pas faire un défilé de mode, si ? j'insiste.
- Ashton, va changer de haut, c'est ridicule, fait ma mère.
Non, ce n'est pas ridicule, c'est juste moche.
Rhys et Elle, ce sont nos cousins. Rhys et moi on s'entend très bien, mais Elle est toujours en train de coller aux basques de Dawn, parce qu'elle espère devenir son apprentie. Comme si ça s'apprenait, d'être belle et parfaite, pfff.
Je retire mon sweat que je remplace par un gros pull beige avec un gros col. Au moins j'aurais pas froid.
Quand je redescends, la sonnerie retentit.
- Va ouvrir, ordonne ma sœur.
- Non, vas-y toi-même, je réplique.
- Je suis occupée, elle répond.
- Non, tu es en train de regarder une série débile, j'insiste.
- Va ouvrir, elle répète.
- Toujours pas, non, je fais.
- Papa ! s'écrie-t-elle.
- Vous n'avez pas de jambes ? proteste-t-il.
Il ouvre la porte.
Rhys est grand, il a des traits particuliers, des cheveux clairs et courts, des yeux marron un peu rêveurs. Il porte un gros blouson par-dessus son pull blanc, un jean bleu et des baskets. Elle est plus petite, elle a un visage plus rond, ses cheveux clairs sont attachés en une queue de cheval avec deux mèches qui encadrent son visage. Son visage est maquillé (outrageusement), elle porte une veste, un T-shirt court à manches longues qui laisse voir son ventre et un jean large.
- On fait quoi ? je lance à Rhys. On dirait que ma sœur et la tienne sont parties en scéance préparons-nous-pour-le-Met-gala.
- Ashton ! On t'entend ! s'exclame la voix agacée de Dawn.
- J'ai dit quelque chose de mal ? je réplique.
J'échange un regard avec mon cousin. Nous avons un gros point commun, tout les deux : on trouve nos sœurs débiles. Et on aime les gens naturels.
Nous nous apprêtons à monter quand la sonnerie retentit. Je vais ouvrir et...
- Edward ? Qu'est-ce que tu fous ici ?
- Hein ? Quoi ? Je passais juste.
- OK, viens. Y a mon cousin au cas où.
- OK.
Je le laisse entrer et il salue Rhys.
- C'est qui, ça ? me glisse ce-dernier.
- Edward, un de mes meilleurs amis. Edward, voici Rhys.
- Bonjour ! fait Edward en apercevant mon père.
- Bonjour Edward, répond-il.
On monte tous les trois dans ma chambre, et Edward ne peut s'empêcher de donner un coup de pied dans la porte de celle de ma sœur pour leur faire signe.
- Va-t-en avec tes amis débiles ! crie Dawn.
Eh ! C'est pas gentil de dire ça ! Rhys, c'est avant tout mon cousin, OK !
Bref, on va dans ma chambre, et on s'amuse à trouver plein de plans débiles pour embêter ma sœur. Parfois j'ai l'impression d'avoir encore douze ans. Bref. Autant vous dire qu'on a bien rigolé.
*****
- Où est Edward ? je demande à Chris le lundi, alors qu'on cherche une place où s'asseoir pour manger.
- Il est là.
Je suis son regard en me demandant où il peut bien être passé ce...
Oh.
Non.
Mon dieu.
C'est pas vrai.
IL EST ASSIS EN FACE DE MISS MADONNA !!!
Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça !
- Qu'est-ce qu'Edward fait avec Miss Madonna ? je demande.
- Miss Madonna ? rigole Chris. Tu veux dire Miranda Carter ?
Il s'aperçoit de mon expression.
- On les rejoint ? propose-t-il.
- Bonne idée.
J'aime embêter les gens.
- Bonjour ! s'exclame Chris avec un sourire radieux.
Miss Madonna s'apprête à le juger sans retenue puis elle se calme.
- Bonjour, fait-elle.
- Ce sont mes amis, explique Edward.
Il est vautré sur sa chaise en chipotant avec sa nourriture, sa sempiternelle veste de cuir sur les épaules, comme s'il était prêt à partir.
- Ah oui, fait Miss Madonna.
Elle me détaille un peu trop à mon goût. Mon pull est parfait, pourtant, mon jean aussi, je suis désolée. Enfin, c'est pas parce qu'elle elle est habillée en Dior-collaboration-Chanel-collaboration-Gucci-collaboration-DolceeGabbana-collaboration-YvesSaintLaurent qu'elle doit me regarder comme ça.
- On peut s'asseoir ? interroge Chris.
- Allez-y, réponds-t-elle.
Chris s'installe à la gauche d'Edward, et, comme par hasard, c'est moi qui me retrouve à côté de Miss Madonna. Foutu hasard, va.
Je mange ma salade le moins rageusement possible, car je n'ai pas non plus envie d'énerver Miss Madonna. De toute façon, elle ne s'en rend même pas compte, elle est plutôt fascinée par sa propre salade. Et ses écouteurs sans fils sont enfoncés dans ses oreilles, on les voie sous ses mèches de cheveux parfaites.
Elle est tellement bête, elle ne se rend même pas compte des regards que lui lance Edward.
- J'ai fini de manger, je fais en me levant.
- Quoi ? fait Chris. Mais t'as mangé que ta salade !
- Ouais ben j'ai plus faim.
J'aimerais bien que vous me laissiez faire ma vie des fois, les copains.
Bon. On a quoi comme cours maintenant ? Anglais. Oh nooon...
Je suis la première à entrer dans la salle de Mrs Watts. Je suis assise au fond en compagnie de Hayley Skinner. Elle est rousse, aux yeux bleus, élève moyenne.
On travaille sur un livre, dont je n'ai suivi ni le titre, ni l'auteur, ni ce qu'il se passe dedans. Apparemment, ça s'appelle Jane Eyre, et c'est écrit par Charlotte Brontë. J'en ai déjà entendu parler.
Alors qu'est-ce qu'elle fait cette grotesque ?
Si ça vous intéresse, là, elle est en train de se cacher derrière les rideaux, comme si son cousin allait pas la voir. Bon beh apparemment il la voit pas, ce débile. Oh par contre y a la cousine qui se pointe et qui ouvre les rideaux, c'est fichu ma vieille.
Bon on s'occupera de la vie de Jean plus tard. Euh, de Jane.
Pour l'instant la mienne est plus importante.
QUI PEUT BIEN ÊTRE LE GARÇON AU PRÉNOM COURT EN TROIS LETTRES QUI M'ÉCRIT ?
Trois lettres, trois lettres... ça peut être que Lee, le petit intello là, Ian, le pote d'Edward, ou Jon ou Tim, les footballeurs. Comment je suis censée savoir qui c'est moi ? Je vais pas aller parler à chacun d'entre eux, certains sont de vrais imbécilos.
- Vous avez lu ? me demande Mrs Watts.
Bien sûr... que non.
- Hein, euh, quoi, mais... ouais. Ouais bien sûr qu'j'ai lu.
- Alors qui a découvert Jane cachée derrière les rideaux ?
Mince. C'est laquelle des deux cousines ? Heaven, help me ! comme dirait Madonna.
- Ben... ça devait être Georgina, je dis.
- C'était Eliza, corrige Mrs Watts. Comment réagi Mrs Reed quand elle apprend que John a frappé Jane ?
Parce qu'en plus il l'a frappé ?!
- Euh...
Bon, réfléchissons. Comment on est censé réagir dans ces cas-là ?
- Ben elle est pas cont...
Ah bah non attends. Mrs Reed c'est pas la mère de John, Eliza et Georgina ? Elle est pas un peu cheloue ? Qu'est-ce que j'en sais, j'ai jamais lu plus loin que les premières pages.
- Elle s'en contrefiche ? je tente.
Mrs Watts me regarde étrangement, et referme son exemplaire.
- C'est ça, fait-elle, impressionnée.
J'aime pas quand on me regarde comme ça. Ça veut dire qu'on sous-estime mes capacités.
Je tourne la tête et voit Chris qui me fait signe, les deux pouces levés.
Je souris mais, bon. Ça ne m'aide pas vraiment à savoir qui est "Gamin", tout ça.
*****
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