━ 𝘭𝘰𝘯𝘨𝘪𝘯𝘨

| 𝘿𝘼𝙔 𝙁𝙊𝙐𝙍 |


(Ou comment écrire un texte à partir d'un prompt du démon et d'en faire quelque chose de très moyennement passable)

(Ne faites pas attention, le sens s'est barré-)
Ce jour est terriblement chaotique, avec mon presque décès sur mon oral, la correction en vitesse (paix à toi Lily, je t'aime grande tatie, rappelle toi--), que ce texte est un peu hors prompt et le fait que je suis en retard dans ma lecture de toutes les autres week- (promis je passerai plus tard owo)

C'est pas du tout un de mes jours préférés, mais well-
Donc voici un ChuuAtsu pas mal unrequited--

Bonne lecture !

○○○

Atsushi avait passé toute sa vie à désirer des objets, des personnes, des sentiments.
Comme le commun des mortels, à la réflexion. Sauf que chaque chose que l'argenté avait eu le malheur de désirer, était immédiatement placée hors de son atteinte.

Étant donné que la vie aimait lui jouer ce genre de tour cruel, Atsushi avait pris la naturelle habitude de ne rien désirer du tout.
Cela semblait simple à dire, sauf que cela ne l'était pas à appliquer.

Atsushi avait tant de fois brisé cette règle en mille morceaux qu'il avait arrêté de compter.
— Que veux-tu ? lui demandait sa mère.
Et l'argenté secouait sa tête, préférant laisser le silence planer que de parler.

Jusqu'ici, cela avait bien marché. La nourriture avait coulé à flot dans leur maison pendant quelques temps. Jusqu'au jour où l'argent avait recommencé à manquer.
Atsushi avait un vague souvenir de ces jours là, mais la sensation béante qui lui comprimait sans relâche l'estomac était restée gravée dans son esprit.

Un jour, sa mère avait saisit sa main et lui avait déclaré d'un ton solennel :
— Je ne pense pas que dans le futur tu puisses arriver à comprendre mon geste. Mais je veux que tu te souviennes à tout prix que je t'aime mon ange. Tu peux faire ça pour moi ?
L'argenté avait hoché la tête, et le lendemain, il se retrouvait à l'orphelinat.
"Je veux mes parents !" s'était-il exclamé au gérant de l'établissement.
Ses parents n'étaient jamais revenus.

Et Atsushi s'en voulait d'avoir parlé à voix haute.
C'était à ce moment précis qu'il avait été plus déterminé que jamais à éloigner cette étrange malédiction qui pesait sur lui.
Atsushi avait même poussé sa nouvelle règle jusqu'à refuser sa propre coupe de cheveux.

Cela expliquait en grande partie le désordre qu'était sa frange, mais depuis toutes ces années, Atsushi s'était habitué à voir son reflet, toujours aussi bien coiffé que s'il venait de sortir du lit.

Cela lui importait peu, si cela lui garantissait une vie paisible.
Evidemment, ce mécanisme de défense qu'il avait décidé d'appliquer petit, était devenu un véritable calvaire à suivre à la lettre.

Jeune, Atsushi pensait avoir une chance de résister. Il s'avéra que non.

○○○

Quand il rencontra Nakahara Chûya pour la première fois, Atsushi avait dix-huit ans.
Certaines personnes auraient pu appeler ça "coup de foudre" ou auraient pu dire : "dès le premier regard, j'ai su que c'était lui".

L'argenté ressentit le cruel désir d'aller parler à cet homme qui brillait, mais il bloqua ce sentiment bien au fond de son cœur, là où rien ne pouvait l'atteindre.
Ce ne fut que lorsque les yeux bleus de Chûya reflètèrent la même émotion, qu'Atsushi commença à paniquer.

Alors, il fit la chose la plus naturelle qui lui vint à l'esprit : il repoussa le plus loin possible cet étranger qui paraissait s'intéresser à lui.
Et le fait que cela soit réciproque lui donnait envie de disparaître sous terre.

Au final, la seule personne perdante serait Atsushi.
Même s'il n'était pas sûr s'il lui restait quelque chose à perdre.

Alors Atsushi avait fait la seule action que sa logique lui avait imposé : il avait repoussé le sentiment au plus profond de lui, et il avait décroché un regard noir à Chûya. 
Sa première rencontre avec le jeune homme roux s'était achevée ainsi.

Mais parce que Dazai aimait bien embarquer tout son entourage dans ses plans plus loufoques les uns que les autres, Atsushi fut amené à recroiser Chûya Nakahara. 
Même si son cœur se réjouissait secrètement à cette pensée, son cerveau lui envoyait tout les signaux d'alerte possibles et inimaginables.

○○○

— Je refuse  déclara Atsushi avec la voix la plus ferme qu'il réussit à sortir. Je refuse de travailler avec votre ancien partenaire.
Dazai haussa un sourcil devant le ton ferme et autoritaire qu'avait tenté d'employer l'argenté.

— Pourquoi ça ? Et juste "non" n'est pas une raison valable. 
L'esprit d'Atsushi moulinait désespérément afin de trouver une réponse digne de ce nom.
— Je préfère me tenir le plus possible à l'écart de la Mafia.
— Oh, s'il te plaît. Tu n'es pas Kunikida : tu n'as pas d'idéaux aussi forts que lui.

Atsushi aurait dû se sentir offensé par l'insinuation de Dazai, mais il se contenta de secouer une fois de plus la tête.
— Je ne préfère vraiment pas…

Dazai le dévisagea longuement, plusieurs idées se disputant dans ses yeux.
— Très bien, finit par dire son mentor. Tu ne me laisses donc pas le choix : en tant que supérieur, je t'ordonne d'aller là-bas !
— Quoi ?!

Atsushi ne put retenir son cri du fond du cœur.
— Et je veux aucune plainte.
L'argenté ravala la remarque acerbe qui lui montait aux lèvres et hocha simplement la tête avant d'exécuter l'ordre.
Il le regretterait, il en était certain.

○○○

— Tu me détestes.
La voix de Chûya Nakahara venait de percer l'air, et malgré le fait qu'Atsushi ne la trouvait absolument pas désagréable, il ne put s'empêcher de sursauter.
C'était tout le contraire, mais Atsushi refusait de prononcer ces mots.

— Ce n'est pas vrai Nakahara-san. Je pense qu'au fond, même si vous faites partie de la mafia, vous restez une bonne personne.
— Tutoie moi. Je ne suis pas si vieux.
Atsushi hocha frénétiquement sa tête.
— D'accord !

Chûya lui décerna un sourire qui manqua de l'éblouir.
— Bien. Maintenant, si tu ne me détestes pas, pourrais-tu avoir l'amabilité de m'expliquer la raison de tes regards noirs ?
Désirer quelque chose ne m'a jamais réussi.

A la place, Atsushi produisit une onomatopée dénuée de sens.
— Tu sais, poursuivit Chûya, une lueur de prédateur s'allumant dans son regard. J'ai suffisamment vécu pour savoir reconnaître les signes qui montrent l'attraction.

L'argenté déglutit péniblement.
— Et je peux te dire que tu es attiré par moi. Et que la réciproque est vraie.
Il frissonna en entendant sa théorie être confirmée par le jeune homme.
— Mais tu ne sembles pas être convaincu pour une raison ou pour une autre. Je ne vais pas te supplier, alors je ne vais le dire qu'une seule fois : tu as à dire trois mots, et je suis à toi. C'est aussi simple que cela.

C'est d'accord.
Je veux bien.
C'est une bonne idée.
Commençons une relation.

Tant de phrases à trois mots pour dire oui, et aucune d'entre elles ne franchit ses lèvres.
— Je suis désolé, fit Atsushi, et le sourire de Chûya s'altèra légèrement. Je ne suis pas… Ce n’est pas moi… Je ne suis pas une bonne personne…
— Je suis dans la Mafia, Atsushi.
— Ce n’est pas ce que je voulais dire ! Tu vas le regretter, alors… alors considère que je te rends un service ? Je suis désolé.

Les prunelles céruléennes de Chûya le parcoururent de haut en bas pendant quelques secondes, et Atsushi prit un certain honneur à fixer le sol.
Après un moment qui sembla infini, le rouquin finit par soupirer et il leva son regard sur le ciel.
— Très bien. Je dois avouer que ce n’est pas la réponse que j’attendais, mais, tu sais quoi ? Je respecte ta décision.
Chûya se retourna, faisant voler son manteau derrière lui en même temps.

— Je crois que ce satané Dazai attend de moi un rapport. Au plaisir de te revoir, peut-être ?
Le mafieux lui adressa un sourire avant de se retourner et de marcher en direction de sa voiture.

Son mentor l’avait obligé à prendre des tours de garde avec les membres de la mafia, et Atsushi ne s’attendait pas à tomber directement sur le roux dès le premier jour.
Sans dire un mot, l’argenté contempla le dos de Chûya et sa silhouette qui s’éloignaient petit à petit.
Et il regarda les espoirs d’une vie future heureuse s’estomper au fur et à mesure que le rouquin avançait.

Son coeur lui hurla de se jeter à la suite de Chûya, tandis que son cerveau lui ordonna de ne pas bouger.
Aucun de ses muscles frémit.

○○○

Atsushi regrettait mortellement son choix d’avoir repoussé Chûya, et en même temps, il était persuadé avoir pris la bonne décision.
Tout ce qu'il désirait finissait par être détruit ou le quittait irrémédiablement. 

Il avait rendu un grand service au rouquin, et avant tout, il s'était rendu un service à lui-même.
Garder son cœur en un seul morceau pourrait s'avérer utile dans le futur.

Et pendant quelques semaines, le jeune homme avait déployé tous les efforts du monde pour ne pas évoquer sa discussion avec Chûya. 
Dazai avait essayé de tirer des informations de lui, mais Atsushi avait refusé d'avouer quoique ce soit, et à sa plus grande fierté, il avait bien esquivé les questions de son mentor.

Dès son prochain tour de garde avec Chûya, Atsushi avait tout de suite exprimé l'idée de garder une relation purement amicale avec l'autre homme, et ce dernier avait accepté.
Sur le moment, Atsushi avait été ravi de cette alternative qui lui permettait de garder le contact avec le rouquin.

Mais au fur et à mesure de leurs tours de garde à surveiller le territoire de la mafia et celui de l'Agence, les deux hommes avaient fini par longuement discuter.
Que cela soit de longs débats sur le monde ou alors simplement des plaisanteries, l'argenté trouvait Chûya terriblement intéressant. Et terriblement séduisant aussi.

Mais Atsushi s'interdisait ces pensées. Il avait choisi de rester ami avec le rouquin : il ne pouvait s’en vouloir qu’à lui-même.
Si Chûya avait conservé des “sentiments” pour lui, il n’en montrait rien.
D’un côté, l’argenté était envahi de soulagement, mais il ne pouvait s’empêcher de ressentir une pique fulgurante dans les côtes.

Atsushi était en train de tomber, et il ne pourrait rien y faire. La chute était inexorable, et elle serait douloureuse. Meurtrière.
Atsushi était en train de tomber amoureux de Chûya, et il ne pouvait rien faire pour prévenir la destruction de son coeur.
Apparement, c’était inéluctable.

○○○

Les trois premiers mois avaient été juste supportables. Dazai semblait prendre un malin plaisir à le jumeler avec le rouquin. Ou alors, son cerveau qui exagérait tout simplement et c’était une possibilité très probable.

Les trois mois suivants avaient été un véritable enfer.
Si Atsushi commençait à tomber amoureux de Chûya, trois mois plus tard, cela ne s’était pas le moins du monde arrangé.
Et le rouquin semblait désormais totalement insensible à “ses charmes”. Atsushi ne pouvait en vouloir qu’à une seule personne : lui-même.

Mais de toute manière, Chûya serait parti un jour ou un autre. Il n’aurait pas été différent des autres même si Atsushi le souhaitait désespérément. 

Laisser le désespoir et la solitude l'envahir progressivement n'était pas une meilleure alternative, mais Atsushi ne disposait pas beaucoup de choix différents.

Et puis soudainement, après six mois d'attachement progressif avec le rouquin, Dazai fit cesser les sessions de patrouillage.
Si Atsushi avait déjà un pied dans l'enfer, cette décision le poussa irréversiblement dans les abîmes brûlants.
Désirer Chûya quand il pouvait le voir chaque jour était une chose. Mais désirer Chûya quand les seules conversations qu'ils avaient se trouvaient dans ses souvenirs, était une toute autre affaire.

Atsushi n'était plus sûr d'être encore en vie. Le désir allumait et accélérait les battements de son cœur, tandis que la nostalgie d'une époque faisait l'effet d'une douche froide sur son cerveau.

C'était sûrement la plus douce et la plus terrible des morts, songeait Atsushi.
Il aurait pu se noyer dans le bleu des yeux de Chûya, cela ne l'aurait pas dérangé le moins du monde.

○○○

L'argenté entendit parler du rouquin précisément un mois après la fin des patrouilles.
Et ce n'était pas pour les raisons qu'il espérait.

Dazai s'était vanté d'avoir trouvé un petit ami, et avait voulu le présenter à l'Agence.
Tous les membres avaient accepté, et jamais Atsushi aurait imaginé voir Chûya Nakahara passer la porte des bureaux tout en se disputant avec son mentor.

La pensée qu'il avait sous les yeux tout ce qu'il aurait pu avoir s'il avait répondu trois autres mots lui égratigna violemment le cœur.

L'envie subite d'éclater d'un rire noir dépourvu de joie, lui sauta sans prévenir à la gorge.
Et Atsushi observa tous ses espoirs d'une vie heureuse partir en fumée devant ses yeux.
Son désir, lui, resta bien intacte, réduisant son corps en un millier de pièces.

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