N'hésitez surtout pas à aller voir mon livre Cartes, ça pourra toujours vous aider.
Après vous, fit l'homme.
Irwin pénétra dans l'auberge.
Il y avait très peu de personnes. Un homme à la tête encapuchonné buvait un petit verre de rhum, adossé au comptoir. Deux femmes discutaient à voix basse autour d'une bouteille de vin. Un groupe de voyageurs plaisantaient joyeusement en avalant une soupe de légumes. Une femme en habits noirs fumait, vautrée dans un fauteuil, près du feu.
L'aubergiste les installa à une table juste à côté du comptoir. Au passage, l'homme qui sirotait un verre de rhum lança :
— Dis donc, Tchoma, tu vas me l'apporter, mon ragoût ?
Tchoma l'ignora.
— Que souhaiteriez-vous à boire ou bien manger ? Choisissez ce qui vous tente.
— Commence donc par ton client, conseilla Leno Tampiar en riant. Ne fais pas de favoritisme !
Tchoma sourit et cligna de l'œil.
— Le ragoût grebuanove prend beaucoup de temps à être préparé.
— On va goûter ça, fit M. Tampiar.
— Parfait, dit Tchoma.
— Avec du pain aux herbes, compléta M. Tampiar.
— Naturellement, approuva Tchoma.
Quinze minutes plus tard, Tchoma déposa cinq assiettes fumantes devant eux, ainsi que du pain aux herbes.
— Et voilà un ragoût grebuanove accompagné de pain aux herbes !
— Tu as encore laissé ton ami de côté, fit remarquer, amusé, M. Tampiar.
— Ne t'inquiète pas, répliqua Tchoma avec un clin d'œil.
Puis il se tourna vers l'homme assis au comptoir et l'administra d'un superbe sourire « dents blanches » et s'en fut vers sa cuisine d'une démarche militaire.
L'homme siffla, vida son verre, jeta une pièce taillée dans un métal argenté qui étincelait tel de l'or blanc, et s'en alla.
Irwin jeta un œil sur son assiette.
Elle était remplie d'une sorte de viande bizarre, d'herbe qu'il devinait comme grebuanoves, ainsi que de légumes, lesquels semblaient être des carottes mauves et des pommes de terre violettes.
— Ce sont des cramé grebuanoves, expliqua M. Tampiar. C'est comme des pommes de terre, mais ça pousse dans les cratères des Volcans.
— C'est n'importe quoi, ce pays, fit Pjotr.
— Les Volcans ne sont pas au le Clan de l'Eau, ils sont à celui du Feu, rétorqua M. Tampiar.
— Mais... ce n'est pas de la viande ! s'exclama Irwin en goûtant son plat.
— Bien sûr que non ! Les Grebuanoves étaient végétariens ! s'offusqua M. Tampiar.
— QUOI ?! cria Karel. Mais comment peut-on se séparer du foie gras ?!
— Tu sais, moi, je me suis séparé du saumon fumé, et je m'en sort très bien, répliqua Leno (qui était lui-même végétarien).
— Mais qu'est-ce que c'est, si ce n'est pas de la viande ? demanda Angela.
— Du komitchaki, expliqua Leno Tampiar. C'est une plante d'été qui a besoin de chaleur et d'eau et poussant au pied des Volcans. C'est cher car parfois les récoltes sont détruites par les éruptions.
— Ouais, bon, du soja grebuanove, quoi, fit Pjotr.
— Non, du komitchaki, rétorqua M. Tampiar. On n'est plus sur Terre, Pjotr.
— N'empêche qu'ils sont bêtes, ces Grebuanoves, pour habiter à cotée volcans en éruptions.
C'est alors que Tchoma débarqua, interrompant la conversation.
Il ramassa la pièce sur le comptoir et fit :
— Dis donc, heureusement que j'avais marqué deux pièces de cristal de Pyerrott.
— C'est quoi, des « pièces de cristal de Pyerrott » ? demanda Pjotr.
— C'est ça, dit Tchoma en lui montrant la pièce argentée.
— Il y a aussi les pièces de métal wateuré, qui valent cent grammes de cristal de Pyerrott, dit Leno Tampiar.
Et chaque pièce pèse deux virgule cinq grammes. Donc une pièce de métal wateuré est égale à quarante pièces de cristal de Pyerrott.
— Wouao, on avait tellement besoin de savoir ça, se moqua Karel.
— Ça peut servir, tu sais, répondit Leno. Si tu as du cristal de Pyerrott mais pas de pièce, tu prends deux virgule cinq grammes et c'est comme si tu possédait une pièce.
— Oh, et ça marche si je coupe une pièce de un euro en deux, que je prends une moitié et que je dis que j'ai cinquante centimes ? s'excita Karel.
— Mais nooon, mais t'es bête ou quoi ! se lamenta Pjotr. Une pièce de un euro, c'est une pièce de un euro, c'est une pièce de un euro, et si tu la coupes en deux, c'est juste du métal ! On est dans un monde de fous !
— Oh là là, Pjotr est fatigué il va aller se coucher, fit Angela.
— Oui, et on va tous le suivre ! dit M. Tampiar.
— Oh, non, M. Leno, s'il-vous-plaît ! protestèrent les quatre autres en chœur.
— Non, allez, on va à l'étage.
— Tiens, Leno, voici la clef, c'est la chambre n°13, dit Tchoma.
— OK, merci pour tout, à demain, fit M. Tampiar.
Ils montèrent en éclairant l'escalier à l'aide d'une chandelle.
— Oh oh, Doni nous a réservé la meilleure chambre, fit remarquer M. Tampiar en ouvrant la porte.
Il y avait cinq lits deux personnes, deux cheminées, deux armoires, un lavabo, une baignoire, deux paravents et quelques tapis.
— Wouao ! s'écria Karel. Je croyais qu'on était au Moyen-Âge.
— Oh, non, mais sérieux ! Tu crois qu'ils se seraient soucié de notre propreté ! s'emporta Pjotr. Et ils ne t'auraient jamais laissé entrer avec ta coiffure, pas plus que M. Tampiar et ses cheveux roux.
— Oh là là, Pjotr et fatigué et raciste ! s'écria Karel. C'est pas bien d'être rouxophobe, Pjotr.
— Je ne suis pas « rouxophobe », protesta Pjotr. C'étaient les gens aux Moyen-Âge qui l'étaient, voilà tout.
— J'ai été pris d'un soudain accès de surdité, et je n'ai aucune idée de ce que tu viens de me baratiner, dit Karel en se jetant sous ses draps.
Pjotr soupira, prit le lit le plus éloigné de la porte, le déplaça le plus loin possible jusqu'à toucher le mur, puis il se coucha en tournant le dos à tout le monde.
— Bravo, Karel, fit Angela, à cause de toi, Pjotr va bouder toute la nuit.
— Fermez-la et couchez-vous, dit Pjotr.
— Allons, cessez donc de vous disputer, intervint M. Tampiar après s'être absenté quelques secondes le temps de remercier une énième fois Doni Tchoma.
Ils se couchèrent tous et s'endormirent rapidement.
*
Le lendemain, en se réveillant, un superbe petit déjeuner les attendait en bas.
— Wouao, y a même du poisson ! s'exclama Karel.
— C'est parce que, dans certains pays, on mange du poisson au petit déjeuner, crut bon d'expliquer Pjotr.
— Merci, Pjotr, tu nous apprends tellement de choses, ironisa Angela (que Pjotr prit au pied de la lettre).
— Pjotr, chuis pas débile non plus, tu crois que je mange quoi chez moi ? fit Karel en mettant des haricots rouges sur ses harengs et ses galettes de maïs. Je peux prendre de la bière, M. Tampiar ? plaisanta-t-il.
— Non, mais mangez bien, nous n'aurons peut-être pas de repas de midi, répondit l'interpellé en se servant généreusement en thé non sucré et en scones à la crème.
Irwin hésita, puis se décida pour un verre de thé vert glacé à la pêche, des œufs brouillés à la crème et des toasts au fromage et aux épices, pendant que Karel se cachait derrière le panier de viennoiseries et la coupe de fruits, pour ne pas que Leno Tampiar se rende compte qu'il « goûtait » la bière brute.
*
Dans la matinée, ils réfléchirent à ce qu'ils pourraient bien faire pendant la journée.
— Aller à Ga ? demanda Irwin, plein d'espoir.
— Je ne te le conseillerai pas, intervint Tchoma.
— Pourquoi ? s'enquit Leno Tampiar.
— On ne vous l'a pas dit ? Le Clan de l'Eau et celui du Feu sont guerre contre ceux de la Terre et de l'Air.
— Comment ça ? demanda Karel.
— Une histoire de territoire, comme d'habitude, soupira Tchoma. Une trop grande soif de pouvoir.
— Ça pourrait être une guerre de religion, aussi, remarqua Pjotr.
— Il n'y a pas de religion à Elathe, dit M. Tampiar.
— Le Clan de la Terre et celui de l'Air ont décidé de nous ravir nos terres. Ils sont même partis chercher des noises aux Elfes, expliqua Tchoma.
— Bravo, Karel, fit Angela, à cause de toi, Pjotr va bouder toute la nuit.
— Fermez-la et couchez-vous, dit Pjotr.
— Allons, cessez donc de vous disputer, intervint M. Tampiar après s'être absenté quelques secondes le temps de remercier une énième fois Doni Tchoma.
Ils se couchèrent tous et s'endormirent rapidement.
*
Le lendemain, en se réveillant, un superbe petit déjeuner les attendait en bas.
— Wouao, y a même du poisson ! s'exclama Karel.
— C'est parce que, dans certains pays, on mange du poisson au petit déjeuner, crut bon d'expliquer Pjotr.
— Merci, Pjotr, tu nous apprends tellement de choses, ironisa Angela (que Pjotr prit au pied de la lettre).
— Pjotr, chuis pas débile non plus, tu crois que je mange quoi chez moi ? fit Karel en mettant des haricots rouges sur ses harengs et ses galettes de maïs. Je peux prendre de la bière, M. Tampiar ? plaisanta-t-il.
— Non, mais mangez bien, nous n'aurons peut-être pas de repas de midi, répondit l'interpellé en se servant généreusement en thé non sucré et en scones à la crème.
Irwin hésita, puis se décida pour un verre de thé vert glacé à la pêche, des œufs brouillés à la crème et des toasts au fromage et aux épices, pendant que Karel se cachait derrière le panier de viennoiseries et la coupe de fruits, pour ne pas que Leno Tampiar se rende compte qu'il « goûtait » la bière brute.
*
Dans la matinée, ils réfléchirent à ce qu'ils pourraient bien faire pendant la journée.
— Aller à Ga ? demanda Irwin, plein d'espoir.
— Je ne te le conseillerai pas, intervint Tchoma.
— Pourquoi ? s'enquit Leno Tampiar.
— On ne vous l'a pas dit ? Le Clan de l'Eau et celui du Feu sont guerre contre ceux de la Terre et de l'Air.
— Comment ça ? demanda Karel.
— Une histoire de territoire, comme d'habitude, soupira Tchoma. Une trop grande soif de pouvoir.
— Ça pourrait être une guerre de religion, aussi, remarqua Pjotr.
— Il n'y a pas de religion à Elathe, dit M. Tampiar.
— Le Clan de la Terre et celui de l'Air ont décidé de nous ravir nos terres. Ils sont même partis chercher des noises aux Elfes, expliqua Tchoma.
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