Chapitre 1 : IRWIN ILLIF

Une brise fraîche balaya les cheveux d'Irwin Illif qui se recoiffa aussitôt.

Il tourna une page de la bande-dessinée dans laquelle il était plongé. Il s'agissait de l'adaptation de l'un des livres les plus lus au monde, c'est-à-dire Elathe, écrit par le roumain Leno Tampiar.

Irwin traversa la route et ouvrit le portail de sa maison. Il pénétra chez lui et referma bruyamment son livre.

- Hey, dit-il en balançant son cartable sur le canapé, où sa sœur discutait sur son téléphone.

- Fiche-le-camp, grogna-t-elle.

- T'as Snapchat, maintenant ? dit avec insolence Irwin. C'est à toi que je parle, Camelia, ajouta-t-il.

- Mêle-toi de tes fesses, elles ont besoin d'aller aux toilettes, vociféra Camelia, qui se prenait en photo. Tu as besoin que je te montre le chemin ?

- Non, ça peut aller, répondit Irwin. Les WC ne supporteront pas de voir ta tête de vieille momie puante.

- Et Ava ne supportera pas de voir ton visage sur une photo. Pousse ta grosse tête.

- Si j'ai une grosse tête, c'est car j'ai un gros cerveau.

- Un cerveau en purée de carottes, ça ne compte pas. Et je t'ai dit de te pousser.

- Mais toi, tu n'as pas de cerveau du tout.

- Oui, mais le jour où tu te retrouveras seul sur une île déserte et que tu seras obligé de manger ton cerveau, tu n'en auras plus.

- Si, il sera dans mon estomac.

- POUSSE TA GROSSE TÊTE !

- Arrêtez de vous disputer, tous les deux, dit la mère d'Irwin et Camelia, qui venait d'apparaître.

- C'est lui qui a commencé, répliqua Camelia à voix basse, mais Irwin se contenta de faire la moue.

- Ça va, Irwin ? continua Azra. Tu as passé une bonne journée ?

- Ouaip, marmonna Irwin en allant dans la cuisine.

- Qu'est-ce que ça veut dire ?

- M. Dubois était encore absent de quinze à seize.

- Mmm... Tu t'es encore acheté une BD ?!

- C'est que la troisième partie, maman ! s'exclama Irwin en tartinant une couche de beurre de cacahuète sur sa galette de maïs.

- N'empêche que... Oh, et puis, c'est trop tard, maintenant. Dépêche-toi de prendre ton goûter, et file faire tes devoirs.
 Irwin avala sa tartine et monta dans sa chambre, son sac sur le dos, et sa bande-dessinée à la main.

Il jeta son sac par terre, posa sa bande-dessinée dans une étagère, et s'assit face à son bureau. Il enleva sa sacoche pour l'accrocher à un porte-manteau.

Il s'attaqua à ses devoirs.

- Je me fiche bien de savoir que l'on dit « je mangeais » à l'imparfait, grogna-t-il.

Puis il ajouta :

- Apparemment, on dit « tu mangeais ». Et alors ? Qu'est-ce que j'en ai a faire ?
 Et ainsi de suite.
 Enfin, il reprit son livre et continua à le lire.

TOC TOC TOC !

Quelqu'un venait de toquer à la porte. Le frère d'Irwin pénétra dans la chambre.

- Je ne t'ai pas autorisé à entrer, dit Irwin.

- Il y a écrit « Entrez librement et de votre plein gré. », sur ta porte, remarqua l'intrus.

Irwin soupira. Il avait simplement recopié une phrase de Dracula !

- Je sais très bien ce qu'il y a sur ma porte, Akira, étant donné que c'est moi qui ait tout écrit, rétorqua Irwin.

- Donc, c'est normal qu'il y ait une tête d'une vieille Barbie de Camelia accrochée dessus, dit Akira.

Irwin sortit en trombe.

- Reviens chercher ta tête de Barbie ! hurla-t-il.

Camelia arriva.

- Inutile de brailler, dit-elle.

- Reprends ta tête de Barbie, rétorqua sèchement Irwin.

Camelia arracha la bande adhésive qui retenait les cheveux de Barbie à la porte en arrachant 3cm2 de peinture. Avant qu'Irwin ait eu le temps de dire quoi que ce soit, Azra cria :

- Irwin, va te doucher !

*

Le lendemain, le réveil sonna à 7h45 car Irwin commençait les cours à 9h.

Il se prépara et partit entre 8h30 et 8h35, avec sa mère qui le déposa.

Irwin n'avait pas d'amis à l'école. Il fit ses cours comme à son habitude, puis il rentra chez lui en bus.

Un homme ouvrit la porte d'entrée.

- Papa ! s'écria Irwin.

Cian sourit.

- Ça va, Irwin ?

- Oui, et toi ?

- Bien.

Cian Illif était un reporter qui était souvent appelé aux quatre coins du monde. Il avait dû partir quelques jours en Asie.

Irwin prit son goûter et monta faire ses devoirs, qui étaient (heureusement) très maigres.
Lorsqu'il eut fini, il s'allongea sur son lit.

- Plus qu'un jour avant les vacances, soupira-t-il.

*

Il restait deux heures de cours. Une de français, l'autre de mathématiques.

Irwin se rangea devant la salle de français. Soudain, trois élèves de leur classe, deux garçons et une fille se précipitèrent vers eux.

- Renard est absente ! s'écria l'un des garçons.

- MADAME Renard, soupira Irwin.

- On va pouvoir sortir ! chantonna la fille en sautillant de joie, comme si Noël était arrivé avec deux semaines d'avance.

Elle courut vers la sortie.

- On se revoie à 16 heures ! dit le deuxième garçon.

Quelques élèves ( à comprendre : ce trio ), qui étaient externes, pouvaient sortir du collège.
Irwin commença à suivre les autres vers le CDI.

- Dommage, Irwin, tu vas devoir rester à l'école, lança le premier garçon qui avait parlé.

- Tu devrais te dépêcher, German, rétorqua Irwin. Tu ne voudrais pas que les surveillants ferment le portail sur ton mignon petit nez.

Après un regard fugace à droite et à gauche, German exhiba son majeur quelques nanosecondes, ce qu'on appelle généralement un « doigt d'honneur ».

- Range tes doigts, German, si tu ne veux pas que je m'en occupe, dit l'un des élèves.

D'habitude, personne ne prenait la défense d'Irwin. C'était bien la première fois.

German prit ses jambes à son cou.

- Merci, dit Irwin à celui qui lui avait porté secours, nommé Rowan.

- Pas d'quoi, répondit Rowan d'un ton bourru.

Après l'heure passée au CDI, German et ses acolytes revinrent pour le cours de mathématiques. Puis les élèves sortirent du collège en bavardant joyeusement.

Irwin fut le dernier à sortir du cours de mathématiques. Il sortit du collège pour se diriger vers l'arrêt de bus.

- Minable... Tu dois t'aider de Rowan pour m'échapper... Tu es donc vraiment tombé aussi bas...

C'était German. Encore lui. Toujours lui.

- Ce n'est pas moi qui ai fui devant lui, répliqua Irwin en se retournant.

- Ferme-la, répliqua German.

C'était un grand blond aux yeux gris. Il portait un jean bleu délavé et un T-shirt blanc.

- Je vous signale que j'ai un bus à prendre, dit Irwin.

- Moi, je te signale que tu vas le prendre le nez cassé, dit le garçon qui était placé à la gauche de German.

Son prénom était Konan. Brun, les yeux noirs, il sortait du moule à gorilles. Il était exactement du genre qu'on ne voulait pas énerver.

- Ou que tu ne vas pas le prendre du tout, ajouta la fille à droite de German.

Celle-ci s'appelait Toni. Elle avait les yeux bleu électrique et les cheveux châtains.

Une sonnerie retentit, et German sortit son téléphone portable.

- Zut, mon père veut que je rentre, dit-il. Et il ajoute que je dois vous inviter, Konan et Toni.

Le trio s'éclipsa.

Irwin referma sa veste en jean noir. Il portait aussi un T-shirt rouge à manches longues et un jean élimé très sombre.

Il aperçut alors un jeune homme qui l'observait.

Celui-ci devait être lycéen.

Il avait des cheveux noirs mi-longs, et les yeux également noirs. Il portait un jean plutôt moulant bleu sombre, déchiré au niveau des genoux, un T-shirt noir également moulant à manches longues. Par-dessus, il arborait un autre T-shirt gris clair, qui était un peu trop grand pour lui. De petites tâches de rousseur parsemaient son visage blafard. Un anneau d'or pendait à son oreille gauche. Il fumait une cigarette.

Le lycéen sortit sa cigarette de la bouche, souffla un petit nuage de fumée, et monta sur son VTT. Il disparut tranquillement à l'angle de la rue ( soit : il fila à l'angle et à l'aise ).

Irwin regarda l'heure. 17h19.

Il se précipita vers l'arrêt de bus, et faillit le rater.

*

Une fois chez lui, il goûta, jeta son sac sous son bureau et s'affala sur son lit.

Qui était donc ce lycéen qui l'avait observé ?

Était-ce un ami ou un en...

- Irwin ! Quelqu'un t'attend en bas !

Irwin descendit. Dans le salon, un garçon l'attendait...

- Karel ! s'exclama Irwin.

Puis il se jeta dans les bras de son ami.

- Bonjour, oui merci, je vais bien, et toi ? marmonna Karel.

- Désolé, s'excusa Irwin en reculant. Salut, ça va ? Ouais, j'suis désolé, mais, le fait de te voir... Ça va ?

- Ouaip.

- Ouais moi aussi, j'vais bien... Tu vas bien ? Je me répète mais...

- Du calme, mon gars, du calme !

Karel était un grand garçon d'une onzaine d'années. Peau blême, yeux noirs, ses cheveux étaient teints en bleu et une mèche en violet.

- C'est vraiment cool que tu sois là ! On va trop s'amuser, ce soir !

- En en parlant, dit Azra, Cian et moi avons invité des amis... Ils viendront avec leurs enfants.
Irwin déglutit avec difficulté. Il appréciait mal la compagnie d'autres enfants, à part celle de Karel, Akira, et Camelia.

__________

Voilà pour le début. J'espère que ça vous à plu. La suite arrive je ne sais pas quand (oui je sais c'est très précis). Mais bref à plus.

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