𝘈𝘷𝘳𝘪𝘭 2016





꧁𖧷꧂





















Avril 2016


La brise printanière sifflait dans le creux des arbres majestueux du domaine, dont l'austérité était amoindrie par la kyrielle de pétales rosés qu'ils exhibaient. Les dernières lueurs du jour transperçaient leur rideau de feuillage, et une fine pluie grisée martelait la terre d'un éclat régulier.

Plic, plic, plic.

Rin se laissait bercer par l'écho des gouttes.
Ruisselant sur les feuilles pour venir labourer la terre.
Déferlant sur les tuiles pour se muer en un filet liquide.
Dégoulinant de ses mèches avant de s'écraser à ses pieds.
Et la caresse aqueuse dévalait son échine pour y laisser une plénitude anesthésiante.

Plic, plic, plic.

Ah. La nuit était tombée.

La jeune femme releva la tête.
Ses orbes closes s'entrouvrirent, et les joyaux verts noisette balayèrent l'obscurité de leur lueur opalescente. Luisant d'une nonchalance qui s'intensifia dès lors qu'elle percuta l'objet de son attention.

Plic, plic, plic.

Et il émergera.

Ombre fugitive qui pourtant, il l'avait senti, n'échappa pas aux yeux de lynx de l'inconnue.

Elle l'avait même probablement remarqué bien avant qu'il ne se dévoile, aux réminiscences de son énergie occulte, réalisa-t-il en un souffle.

Il heurta la brûlure gelée des pupilles réduites à deux fentes, retenant son souffle, incapable d'esquisser même l'ébauche d'un geste.

La pluie tombait plus dru tandis que lapis-lazuli jaugeait chrysoprase.

Leur contemplation silencieuse dura une éternité, un interlude temporel où le jeune homme détailla les mèches noisettes de la jeune femme, plaquées contre l'ovale de son visage. L'averse dévalait ses fines joues, sillonnait la surface de sa peau satinée, gouttait le long de ses cils ébène et roulait contre le vert d'eau de ses iris. Le chocolat de sa veste s'accrochait à la chamane comme une seconde peau, gorgé d'humidité, et les pans de son pantalon étaient maculés de boue.

Prudemment, il l'approcha.

Un pas après un autre.

Sans précipitation.

Car son intuition lui soufflait que l'inconnue lui filerait entre doigts si il se montrait trop brusque.

Et à deux enjambées de la jeune femme, il stoppa sa progression.

Plic, plic, plic.

À nouveau, ses pupilles rencontrèrent les siennes. L'intensité de son regard le subjugua.
Sous ses cils courbés et charnus, ses yeux étaient désormais grands ouverts, et le ténébreux crût confronter une bête. Ils rutilaient d'émeraude et transperçaient l'obscurité avec une aisance surprenante.

Mais surtout, surtout, ils le guettaient tels un félin jaugeant de son statut : chasseur ou proie ?

Alors il soutint son regard, et demanda simplement :

- T'as pas froid ?

Pendant plusieurs secondes, il n'eut pour seule réponse que le clapotis de l'eau et le bruissement du vent entre les feuilles.

- Non. Mais toi, ça devrait pas tarder.

- Tu t'appelles comment ?

La jeune femme lui adressa un semblant de sourire. Bien que sur ses gardes, elle semblait plus détendue.

- Amane Rin. Et tu es ?

Et le garçon lui répondit, moins laconiquement qu'il ne l'aurait voulu :

- Fushiguro Megumi.








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Voilà le premier flashback de l'histoire ! Ces interludes seront récurant tout au long de la fiction et seront souvent publiés à seulement une semaine d'intervalle des chapitres (dans la plupart des cas hein, certains seront assez long donc l'attente sera la même). Je dissimulerai bon nombre d'informations capitales à l'intérieur, ne les sautez pas et soyez attentifs !

à plus tard,

Yuu

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