42 • CHICAGO
davia sters
MANDAG
13:20
Aucun de nous quatre n'a ouvert la bouche depuis le début de la convocation chez le directeur, qui ne cesse de s'en prendre à nous, particulièrement choqué que quelqu'un ai pu diffusé ce genre de vidéos obscènes et surtout devant tout le monde.
- Je me fiche de qui est sur cette vidéo, même si elle devrait faire beaucoup plus attention aux esprits pervers et fou de ce monde, je veux juste que le coupable avoue que c'est lui, ou elle, qui a diffusé cette vidéo, reprend le directeur en soupirant, nous regardant chacun notre tour.
J'ai les yeux rivés sur la fenêtre, observant les branches d'un arbre qui ondulent au mouvement de l'air. À côté de moi, Chris tape nerveusement du pied depuis dix minutes, fixant le directeur qui soupire, voyant qu'aucun de nous quatre n'ouvre la bouche. De l'autre côté, comme s'il y avait désormais un fossé entre nous, Ava et William sont assis bien droits et Ava s'est même remaquillée avant d'entrer dans le bureau.
- Je répète ma question, parce qu'apparemment vous êtes tous muets, qui a apporté cette vidéo et qui la mise devant tout le monde à la cafétéria ?
- C'est moi qui suis sur cette vidéo, et je ne sais pas comment ils l'ont tous les deux trouvé mais ce sont eux qui l'ont diffusé.
- PARDON ?! hurle Chris à côté de moi.
Il ne lui en faut pas plus pour se lever brusquement de sa chaise et fusiller Ava du regard, qui le fixe un petit sourire en coin.
- C'est vous ou non ?! s'écrie à son tour le dirlo.
- C'est sa soeur sur la vidéo, pourquoi on aurait fait une chose pareille ?! répond Chris en me pointant du doigt.
- Chris... soupiré-je.
- Mais Davia défend-toi bon sang ! Ils mentent encore bordel, tu crois pas qu'ils en ont assez fait pour cette année ?!
Les yeux bruns de Chris me scrutent, comme à la recherche de la moindre étincelle de lutte qui monterait en moi. Mais il n'y a rien, rien hormis une lassitude et une immense tristesse. Ils ont salis Diana mais je m'en fous éperdument, c'est juste que je n'ai plus la force de riposter ou de me battre. J'en ai assez, je veux partir d'ici.
- Davia, est-ce vraiment votre soeur sur cette vidéo ?
C'est au tour des yeux du directeur de me supplier du regard.
- Je croyais que ça ne vous intéressez pas de savoir qui était sur cette vidéo.
- Je sais ce que j'ai dit mademoiselle, mais ça m'aiderait beaucoup si vous ou William disiez quelque chose, histoire que je sache enfin la vérité ! s'énerve l'homme en face de moi.
- C'est bien ma soeur.
Chris me remercie presque du regard, et se tourne ensuite vers le directeur.
- C'est Ava qui a trouvé cette vidéo et qui l'a diffusé.
- Quelle balance ! s'énerve alors la principale concernée.
J'assiste à la scène d'un point de vue externe, alors que les tons des deux ex montent en flèche, chacun défendant quelque chose: une injustice et ses fesses. William regarde ses mains, un air embêté sur le visage, alors que le dirlo s'arrache presque les cheveux. Après quelques répliques sanglantes des deux côtés du fossé, il se lève et tape sur la table, il obtient alors le silence.
- Ça suffit maintenant ! Vous êtes ridicules et pitoyables, vous êtes incapables de régler vos problèmes en discutant calmement et vous êtes même obligés d'en arriver à des ruses puériles et infantiles comme montrer une vidéo aussi privée devant les autres élèves ! Si ça ne tenait qu'à moi, je vous aurez déjà viré tous les quatre depuis bien longtemps !
- C'est bien Ava qui a diffusé cette vidéo, et j'y ai participé.
Je tourne brusquement la tête vers William. Ava entrouvre la bouche, les poings serrés.
- William ! crache t-elle.
- Très bien, et vous Davia ? Vous dites aussi que c'est bien Ava la fautive ?
J'observe quelques secondes Ava qui me foudroie du regard avant d'hocher positivement la tête.
- Très bien. Vous deux, sortez. Et Davia, si jamais vous vous battez encore une seule fois dans mon établissement je me verrais dans l'obligeance de prévenir vos parents. Et vous, Christoffer, tenez vous également à carreaux. Vous deux, je vais appeler vos parents.
- J'suis désolé Davia, souffle William.
Je lui adresse qu'un léger signe de tête avant de quitter le bureau avec Chris. Les autres élèves sont en cours, mais je n'ai aucune envie d'aller m'enfermer dans une salle étouffante après ce qu'il vient de se passer. Je serre fermement les hanses de mon sac de cours, déambulant dans les couloirs, quand Chris m'arrête et me retourne en m'attrapant le bras. Il me sourit simplement et m'embrasse rapidement le front, avant de m'entraîner avec lui hors de l'enceinte du lycée.
- Chris, qu'est-ce que tu fais ? demandé-je une pointe de rire dans la voix.
- Je t'emmène manger un truc pour qu'on discute un peu, pourquoi ?
Je rigole légèrement alors que nous montons dans sa BMW noire.
MANDAG
14:00
- Ça me fait plaisir de te voir manger, avec ce qu'il s'est passé la semaine dernière et aujourd'hui, je te voyais rien avaler pendant la pause de midi.
Le brun m'envoie un sourire sincère en buvant une gorgée de sa boisson alors que je lui souris en retour. En fait, je crois bien que je suis assez heureuse de me retrouver dehors avec lui, pour la première fois depuis une semaine, je me sens bien.
- D'ailleurs, dit-il la bouche pleine ce qui me fait pouffer, j'ai eu vraiment les chocottes quand tu m'as fait ton malaise là, j'me suis vraiment demandé ce qu'il t'arrivait, j'avais jamais vu ça de ma vie !
Je baisse les yeux, ne sachant pas vraiment quoi dire. Nous sommes assis sur un banc dans un parc, c'est plutôt agréable grâce au temps plutôt clément d'aujourd'hui, alors je me contente de regarder les arbres en soupirant.
- Hum, ouais... Moi-même j'ai vécu des choses assez... bizarres, répondis-je en me remémorant les étranges sensations et visions de ce rêve.
- Mais... T'es sûre que... que tout allait bien ? Je veux dire, pendant trois jours t'as parlé à personne, je l'ai remarqué même si cette pute me collait au cul. Je me suis inquiété tu sais.
- Oh, c'est vrai ? ricané-je pour l'embêter.
- Rah, crois-pas que... putain tu m'énerves.
- C'est mignon, souris-je.
- Ouais bon... Alors ?
Je ne réponds rien et déglutis difficilement. Je ferme les yeux, me répétant que l'enterrement est demain soir, que je vais devoir faire semblant que j'ai juste fais un malaise vagal devant ma mère, que je vais voir ma grand-père pleurer et que je vais fixer ce putain de cercueil descendre six pieds sous... Chris prend ma main et je rouvre les yeux. Tout me paraît moins sombre, un tout petit peu moins sombre, dans la mesure du possible.
La gorge serrée, je lâche quelques mots, n'osant pas regarder le brun à côté de moi qui caresse la paume de ma main.
- Il... soufflé-je ne trouvant pas les mots. Il... Enfin mon grand-père, tu... tu sais, il... Il est...
C'est horrible, mes lèvres tremblent et je n'arrive pas à prononcer le mot que j'ai pourtant lâché devant Eva et Solveig. J'en arrive alors à un compromis:
- L'enterrement est demain soir à vingt heures.
Chris ne lâche pas ma main mais quelques dixièmes de secondes après, je suis dans ses bras et je sens les larmes qui me montent. C'est fou comme dès que quelqu'un est proche physiquement de vous dans des moments durs, vous craquez.
- Je suis désolé, je suis tellement désolé babe... souffle Chris près de mon oreille.
- Tu... Est-ce que tu peux... venir avec moi ? demandé-je pitoyablement.
Les lèvres du terminal se posent doucement sur ma tempe et son sourire réchauffe quelque peu mon coeur.
- Bien sûr Davia, bien sûr. Ne t'inquiète pas, tout va s'arranger, je vais tout faire pour que tout s'arrange.
« J'étais là au début, et je serai là jusqu'à la fin. Je ferai en sorte que le soleil perce enfin les ténèbres. Je le ferai pour toi, si je vois qu'un sourire sincère, même minuscule, apparaît sur ton visage fin. »
❣ DAVRIS DAVRIS DAVRIS ❣
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