23 • DESPACITO

davia sters



TORSDAG
17:30

Je pousse la porte de chez moi mais n'ai le temps de ne rien faire que je suis plaquée contre le mur. Je lâche un petit cri de surprise et quand je reconnais Chris, je le frappe à l'épaule.

- Tu me fatigues. Je ne veux pas te parler. Comment tu sais où j'habite ?

- Solveig, répond t-il simplement en serrant ma taille de ses deux mains.

Ce simple touché de sa part me fait frissonner et je le regarde sourire comme un débile. Je lève les yeux au ciel.

- T'as oublié que je t'ai engueulé y a dix minutes ?

- Justement, t'as plus aucune raison de m'engueuler maintenant, chérie.

Il ferme la porte d'entrée avec son pied et je souris comme une gamine. Les lumières sont éteintes et le séjour est plongé dans l'obscurité.

- Alors, si on s'engueule pas, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir se dire ? soufflé-je.

Il sourit une nouvelle fois en me regardant droit dans les yeux.

- Dis-moi un compliment, chuchote simplement le brun en riant légèrement.

Je réfléchis quelques secondes avant de déclarer sans vraiment y penser:

- T'es sexy avec une gueule cassée.

Il éclate de rire et c'est à ce moment-là que la lumière s'allume toute seule, me faisant sursauter. Je reste bouche-bée quand je vois ma mère descendre les escaliers.

- Davia ? C'est toi ?

Je vois de l'amusement dans les yeux de Chris, alors que moi, je n'ai clairement pas envie qu'il rencontre ma mère. Quand celle-ci tombe sur le brun, elle reste quelques secondes immobile, les sourcils levés, puis finit par s'avancer en serrant poliment la main de Chris.

- Hum... Davia ?

- Je suis Christoffer Schistad, ravi de vous rencontrer, madame, sourit l'abruti alors que je lève les yeux au ciel.

- Maman, tu devais pas rentrer la semaine prochaine ?

- J'ai eu deux jours de libre alors je suis rentrée plus tôt que prévu, tu n'es pas contente de me voir jeune fille ?

Je déteste quand elle emploie ses mots pour me parler. Je grince des dents.

- Ouais. Bref, Chris ne va pas rester de toute façon.

- Et pourquoi pas ? Vous aimez le chinois jeune homme ?

Chris me lance un regard amusé avant d'hocher positivement la tête. J'ai juste envie qu'il parte, je ne veux pas qu'il discute autour d'un chinois avec ma mère putain !

- Et bien voilà, nous allons faire connaissance alors ! s'écrit ma mère en s'éloignant pour téléphoner au chinois en bas de la rue.

Une fois seuls, je me retourne vivement vers Chris.

- Écoute, je viens de me disputer avec toi et je ne veux surtout pas que tu papotes avec ma mère c'est clair ? Je rigole pas Chris, je veux pas que tu lui parles.

Il fronce les sourcils.

- Et pourquoi ? Elle semble très sympas !

- C'est pas le cas, elle est quelqu'un d'autre dès qu'elle est devant des inconnus. Tu peux partir s'il te plaît ? C'est vraiment important.

Il n'a pas le temps de répondre que ma mère revient, toute sourire.

- C'est commandé ! Davia, tu ne m'avais pas dit que ton petit copain était aussi mignon !

Je vire au rouge tomate tandis que Chris pouffe de rire, visiblement amusé de la situation.

- Maman t'es sérieuse là ? Je n'ai pas de...

- Et oui, je suis avec votre fille depuis quelques semaines déjà et pour l'instant (il se tourne vers moi et lie nos mains entre elles), tout va pour le mieux.

Son sourire aurait pu faire craquer n'importe quel imposteur mais j'ai juste envie de pleurer. J'ai froid et je suis trempée, je n'ai juste pas la force de jouer la comédie ou de me battre devant Chris et ma mère, alors je me contente de monter dans ma chambre pour me sécher et me changer avant d'affronter cette foutue soirée.

Quelques minutes plus tard, Chris entre en frappant trois petits coups à ma porte et je soupire. Il referme la porte derrière lui et me sourit avec ses putain de dents blanches.

- Ça va ?

- J'ai franchement l'air d'aller bien ?

- Pourquoi tu en fais toute une histoire, j'vais juste dîner avec vous, pas demander ta main par le biais de ta mère, déclare Chris en s'asseyant sur le lit.

- Parce que tu ne la connais pas. Elle va me prendre la tête parce qu'elle croit qu'on est ensemble et elle va me parler au téléphone pendant dix ans de comment se protéger pour un rapport sexuel.

- Pff, comme si c'était ton premier. C'est pas très grave, toutes les mères font ça, sourit Chris.

Je ne sais même pas pourquoi mais à ce moment-là, je fonds en larmes. Chris semble surpris et paniqué. Il se lève du lit et me prends dans ses bras.

- Dis-moi pourquoi t'as la tronche défoncée, Schistad.

Je l'entends rigoler.

- Parce que je me suis battu, tout simplement. J'étais bourré après la fête et j'suis allé chercher des embrouilles à des gars qui traînaient en ville, ils m'ont défoncé, ricane t-il.

- C'est vraiment pas drôle...

- Je sais. Mais je t'avoue que je sais pas du tout quoi faire là.

C'est à mon tour de rire. Je sèche mes larmes et il redresse mon menton avec ses doigts.

- C'est rien okay ? Rien du tout, tout va bien. Ta mère ne va pas me manger ou je ne sais quoi.

J'hoche simplement la tête. Chris m'embrasse le front et le cou, je frissonne une nouvelle fois. Quand ses lèvres arrivent au bord des miennes, je n'y tiens plus et voyant qu'il hésite, l'embrasse de ma propre initiative. Ses mains se plaquent sur mes hanches et les miennes dans ses cheveux en désordre.

Nous stoppons tout mouvement et on se regarde droit dans les yeux, avant de se sourire simplement. Je finis de m'arranger les cheveux et quand Chris se dirige vers la porte, je le retiens par la main.

- Une dernière chose.

- Oui princesse ?

- Ne crois pas tout ce que ma mère peut te dire. Si elle raconte des anecdotes ou des histoires, c'est faux. Tout est faux. Ne te laisse pas avoir s'il te plait.

Chris fronce les sourcils.

- Je verrai bien si c'est vrai ou pas. Ne t'en fais pas pour ça. Pourquoi tu me dis ça ? T'as peur de ce qu'elle pourrait me dire Davia ?

- Beaucoup m'ont dit la même chose mais ne m'ont plus jamais reparlé par la suite. Alors, je préfère prévenir.

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