21 • KNEE SOCKS
christoffer schistad
TORSDAG
00:02
Je suis hors de moi.
Littéralement hystérique. Je serre tellement les poings que mes ongles s'enfoncent progressivement dans mes paumes, j'suis censé avoir mal mais je sens rien. Rien du tout. Je fixe Davia. Sa bouche est entrouverte, ses doigts tremblent et ses sourcils sont froncés, elle semble paumée, totalement déboussolée, alors que tout le monde la regarde en pouffant et en la montrant du doigt.
Je suis hors de moi. Comme rarement je l'ai déjà été. Je suis le premier à bouger et les gens me suivent des yeux quand je me dirige d'un pas lourd vers Ava Fister qui elle, discute tranquillement avec ses potes, assise dans le canapé. Mon canapé. Je me bouffe la lèvre inférieure pour ne pas crier toute ma rage sur mon ex, ma putain d'ex. Je l'empoigne violemment par le bras, la tirant vers l'entrée car je ne tiens pas à ce que notre règlement de compte se déroule devant la foule.
Malheureusement, Ava veut tout rendre publique. Elle se dégage de mon emprise en me fusillant du regard.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive, Christoffer ? grince t-elle entre ses dents.
Il ne m'en faut pas plus pour exploser.
- De quel droit tu te permets de faire un putain de montage de Davia sur le corps de Solveig ?! hurlé-je. De quel droit tu envoies cette putain de photo à tout le lycée, de quel droit, sale pute, tu te permets de faire ça ?!
Mon poings atterrit dans le mur derrière Ava et elle sursaute, se rendant compte que mon coup l'a affleuré. J'ai du mal à respirer, mon torse se soulève irrégulièrement et la blonde semble légèrement à court d'arguments.
- C'est... C'est pas moi, comment tu peux dire ça, Chris ? souffle t-elle.
- Arrête ! hurlé-je. T'es jamais innocente de quoique ce soit Ava, jamais. Avoue que c'est toi, sale conne.
Je ne l'ai jamais insulté auparavant. Les gens se mettent à filmer la scène et soudain, ils me sortent par les yeux, tout me sort par les yeux, absolument tout. Alors j'empoigne le premier mec que je croise et le pousse vers la sortie, ainsi que plusieurs nanas.
- TOUT LE MONDE DÉGAGE, LA FÊTE EST FINIE ! hurlé-je.
Les gens grognent et protestent mais je ne les écoute pas, je fais sortir tout le monde sauf Solveig, Davia, William et Ava. Nous avons tous les cinq une affaire à régler.
- Qui a envoyé ce putain de montage ? demandé-je en fermant les yeux alors que je fais les cent pas dans mon salon.
Davia s'approche de moi et tente de me prendre le bras.
- Chris, calme-to...
- JE SUIS CALME !
J'envoie valser la carafe en verre contenant encore du whisky contre le mur et le bruit fait sursauter les trois filles.
- Putain Ava, avoue bordel, avoue.
Je ne tiens plus et allume une cigarette. Ça a l'air d'étonné les filles et Will se contente de soupirer.
- C'est pas moi, okay ? C'est pas moi.
- Ah ouais ? s'emporte Davia. Alors pourquoi tu parlais avec Sana et qu'elle te donnait de l'argent en douce ? Juste avant que le message soit envoyé, comme par hasard !
Ava ouvrit grand la bouche.
- Tu me suis, conasse ?!
- Personne n'insulte personne ici, c'est clair ?
Ava baisse le regard face au mien.
- C'est pas moi, je vous le jure. J'suis pas une salope à ce point.
- Alors qu'est-ce que tu disais à W...
Davia plante son coude dans le ventre de Solveig qui grimace. Je fronce les sourcils mais Davia détourne le regard. William se lève.
- Bon, écoutez, c'est pas si grave okay ? Je suis aussi à poils sur cette photo et je m'en porte pas plus mal. Et puis de toute façon, tout le monde sait qu'il s'agit de Solveig et non de Davia sur cette photo, c'est juste un montage. Ça s'arrête là.
- Tu ne veux pas savoir qui a fait ça ? demande Solveig en plissant les yeux.
- A quoi ça servirait ? Et puis de toute façon, le lycée est bondé de gens capables de faire des montages comme celui-là, c'est impossible de savoir qui l'a fait.
William part après sa tirade et je lève les yeux au ciel.
- Bon aller on en parlera demain, cassez-vous s'il vous plaît.
- Chris je...
- TOI CASSE-TOI POINT BARRE.
Ava ouvre grand la bouche avant de rejeter une mèche de cheveux blonds derrière son oreille et de partir avec ce qu'elle appelle de la dignité de mon appartement. Solveig part en attendant Davia sur le pallier et je retiens celle-ci pour la faire venir contre moi.
- Je découvrirai de qui il s'agit Davia, lui chuchoté-je à l'oreille. Appelle-moi si ça va pas.
Elle se contente d'hocher la tête et s'en va. Je me retrouve seul dans un foutoir sans nom et soupire, finissant ma clope. Je m'affale sur le canapé et il me semble que je m'endors, avant d'être brutalement réveiller par un projectile qui atterrit sur mon visage. Je lâche une insulte et ouvre les yeux en grognant.
- Putain Chris, c'est quoi ce bordel ?
Sa voix me glace le sang et je me paralyse. Putain de merde.
- P... Papa ? Qu'est-ce que tu fais là ?
L'homme en face de moi me sourit diaboliquement, avant de poser la bouteille qu'il tenait à la main.
- T'es pas content de me voir, fiston ?
Ses mots sont comme des coups de poignard dans le dos. Je me lève précipitamment mais comme je ne viens pas le saluer, mon père pète un cable.
- DEPUIS QUAND TU NE SALUES PAS TON PERE, CHRISTOFFER ?!
Il balance sa bouteille et des éclats de verre m'atterrissent sur le visage. Je serre les dents et encaisse. Comme les coups qui suivirent.
TORSDAG
10:05
Je gare ma voiture noire devant le bahut et dès que j'en sors, je sens tous les regards de la cour posés sur moi. Je balance mon sac à dos sur mon épaule en pinçant les lèvres puis marche la tête haute dans la cour.
Non, je ne suis pas défiguré.
Oui, je vais bien.
Je n'ai le temps de ne rien faire que Davia se précipite vers moi, le visage déformé par l'inquiétude.
Mon Dieu, pourquoi tu t'intéresses autant à moi babe ? Pourquoi je suis incapable de te laisser seule ? Pourquoi je te fais souffrir ?
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