09 • ANGELS
davia sters
TORSDAG
15:03
- Je suis rentrée !
Je soupire en regardant le plafond de ma chambre. J'entends le bruit habituel des valises qui roulent sur le carrelage et la porte qui claque, les clés qui sont balancées négligemment dans un vieux cendrier en verre et les pas des talons aiguilles Louboutin que porte ma mère.
Oui c'est sûr, c'est bien elle. Veronica Tyder, 38 ans, femme d'affaire, parlant le norvégien, l'anglais et le français couramment, divorcée depuis deux ans et le vivant visiblement bien, puisque tout ce qui compte n'est autre que sa carrière professionnelle.
- Davia ?
J'attends qu'elle monte dans ma chambre, ça lui fera les pieds. Je traine sur Instagram pour voir les dernières actualités quand j'entends ses talons claquer dans les escaliers puis la porte s'ouvre sur ma mère en tailleur Chanel et parfaitement maquillée.
- Tu ne m'as pas entendu ?
Je fais non de la tête et me lève enfin pour l'embrasser et elle me surprend à m'entraîner dans une étreinte certes maladroite mais qui dure quelques secondes, ce qui est déjà beaucoup trop pour nous deux. Nous nous séparons d'un même mouvement et je retourne sur mon lit, lui demandant comment était son voyage. Elle me le raconte mais je n'écoute pas vraiment, son explication dévie rapidement sur les affaires et s'en est fini pour moi, mon attention est complètement ailleurs.
Mon téléphone vibre.
Inconnu: hei chérie (:
Comment Chris a t-il eu mon numéro ? C'est qu'il me suit ce connard. Je souffle d'agacement et entreprends de lui répondre pour lui dire d'aller se faire foutre mais ma mère m'interrompt en me prenant mon cellulaire Apple des mains.
- Hei ! m'écris-je surprise et agacée de son geste.
- J'ai toujours dit que ces conneries de téléphones couperaient toute complicité dans les familles ! souffle ma mère en inspectant mon écran d'accueil. J'étais en train de te demander ce que tu voulais manger ce soir, chinois ou américain ?
- Hum, j'en sais rien, ce que tu veux. Et tu parles de couper la complicité ? Tu es aussi accro - ci ce n'est plus, que moi aux portables maman !
- Tu as vu comment tu me parles ? C'est incroyable, je ne t'ai pas élevé comme ça bon sang ! Je t'interdis de me manquer de respect Davia !
Ça y est, ça crie, et ce n'est pas prêt de redescendre parce que je suis plus qu'énervée. Je me lève de mon lit pour me poster face à elle et la foudroie du regard.
- Tu dis n'importe quoi, tu ne m'élèves pas, t'es jamais là ! crié-je. T'es jamais là putain j'te vois quoi ? Six mois sur douze grand maximum ?! Tu me laisses seule pendant deux ou trois semaines et quand tu reviens tu ne demandes même pas comment je vais, tout ce qui t'intéresses c'est ton foutu boulot et tes affaires stupides et dont je me fous éperdument ! Et tu ne fais que me gueuler dessus, finalement t'as beau être ma mère tu ne sais rien de moi. Et je te manque de respect parce que je te dis la vérité en face ?! Je ne comprends plus rien putain maman !
Ma tête tourne après la gifle monumentale que je viens de recevoir. J'entrouvre la bouche, choquée de son geste alors qu'elle-même semble déjà le regretter puisqu'elle plaque sa main sur sa bouche. Je la foudroie une nouvelle fois du regard, lui prends mon portable des mains et dévale les escaliers à la vitesse grand V.
- Davia attends ! Je suis désolée reviens ! crie ma mère en descendant les marches bien moins vite que moi à cause de ses chaussures à talons.
Je ne lui réponds pas et claque la porte d'entrée, la fraîcheur de cette fin de journée d'octobre me faisant frissonner. Je cours le plus vite possible loin de chez moi et de mon quartier, les larmes ravageant mon visage. Je finis par me stopper dans un parc désert et m'assois sur un banc alors que je tremble de froid. N'ayant pas prit de veste, je me caille littéralement le cul, et excusez-moi de l'expression vulgaire.
Inconnu: comment va ma beauté préférée ? ;)
Plus chiant que ça tu meurs bordel.
Moi: Chris arrête je veux pas te parler, c'est pas le moment. laisse-moi tranquille.
Chris: pourquoi ça ne serait pas le moment babe ?
Moi: parce que j'ai pas envie de parler à un connard de plus.
J'envoie ensuite un message à Solveig pour lui expliquer la situation et elle m'accueille chez elle à bras ouverts, comme elle le fait depuis des années.
FREDAG
08:56
Solveig m'a prêté des affaires pour aujourd'hui, j'ai mangé et dormi chez elle et ses parents. J'adore ses parents. Ils forment une famille normale, tout ce que je n'ai pas. Jack et Marina ont trois enfants, un fils grand qui fait de études de droits en France, Jaxon, Solveig, et un petit dernier de huit ans, Josh. Tout ce que je n'aurai jamais. Je serai toujours seule dans une villa trop grande pour une seule personne.
- Coucou ! s'écrie Vilde en souriant. T'es pas venue à la réunion hier après-midi, pourquoi ?
Oh merde.
- Oh euh... Ma mère est rentrée plus tôt que prévu et j'ai du l'attendre. Et puis j'ai complètement oublié, désolée... Qu'est-ce que je peux faire pour me rattraper ? grimacé-je.
Vilde semble réfléchir avant qu'une idée ne traverse visiblement son esprit.
- Organise une soirée samedi soir ! C'est toi qui a la plus grande maison et ça sera notre première soirée pour notre bus !
Je grimace de nouveau.
- Hum, ça va pas être possible, ma mère ne voudra pas. Et puis, de toute façon, je ne suis pas certaine de dormir là-bas dans les jours qui suivent.
Je repense aux dizaines d'appels qu'a laissé ma mère et auxquels je n'ai évidemment pas répondu.
- Oh, pourquoi ? Vous êtes en froid avec ta maman ?
Elle parle comme une enfant, c'est incroyable.
- Ouais, on va dire ça. Bon j'y vais, j'ai maths.
Je rejoins Solveig et on monte en cours sans rien dire.
FREDAG
17:45
Chris: t'as fait la tête tout la journée, qu'est-ce qui va pas babe ? :(
Moi: rien, laisse-moi, si tu continues à m'envoyer des messages je te bloque.
Moi: d'ailleurs qui t'a donné mon numéro ?
Chris: Will. il l'a demandé à Solveig.
Quelle pétasse celle-là. Je lui lance un oreiller dans la gueule alors qu'elle traine sur Facebook. Elle m'insulte et je l'insulte en prétextant que c'est pour avoir balancer mon numéro à Penetrators-Chris. Elle rit.
Chris: j'espère que tu vous venez ce soir, j'attends que toi...
Moi: non j'ai pas envie. j'vais rester avec Sol.
Chris: dommage, Vilde va être déçue quand elle va recevoir un appel de William disant que la fête est annulée :(
Moi: t'es vraiment qu'un connard Schistad.
Chris: mais tu m'aimes pour ça (;
Je ne peux pas refuser, ça sera mon dédommagement pour avoir zapper l'aprem de Vilde hier.
Moi: a quelle heure ?
Chris: 20h30. fais-toi jolie et mets des talons babe.
Moi: j'viendrai comme j'ai envie de venir, connard.
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