2. First Training

Pdv Kanaah Hotaru

DOUZE JOURS PLUS TARD, AN 844

              Je courrais aussi vite que mes jambes me le permettaient, mètres après mètres. Ma gorge brûlait et c'était tout juste si je parvenais à respirer lorsque j'arrivais enfin à l'écurie du QG.

Je me ruai dans le box de la jument que l'on m'avait attribuée, la sellai tout aussi rapidement – bien qu'après avoir inversé les sangles et ignoré les étriers déréglés – puis nous sortîmes. Nous ne tardâmes ensuite pas à nous mettre au galop en direction de la forêt. Cette dernière était aussi située dans à l'intérieur du mur Rose et nous servait de zone d'entraînement pour l'équipement tridimensionnel.

Je jetai un rapide coup d'œil à ma montre à gousset ; neuf heures douze. J'étais clairement en retard. J'avais au moins le mérite d'avoir mon harnais déjà enfilé, dû à mon entraînement solo de la veille. Épuisée, je m'étais endormie dans un hôtel de la ville la plus proche de la forêt, et voilà que désormais je devais y retourner, cette fois-ci avec mon cheval. C'était cet aller-retour qui m'avait retardée. Et n'ayant pas dormi dans ma chambre, les trois autres filles avec qui je la partageais – Petra de l'escouade du caporal Ackerman, Gretel de celle de Mike Zacharias, et Nifa de la mienne – n'avaient pu vérifier que j'étais réveillée. Précisément le jour où ma stupide montre n'avait pas sonné !

Il allait s'agir de notre premier entraînement tridimensionnel en escouade officiel, après deux longues semaines de cours théoriques et physiques, alors l'idée d'en louper ne serait-ce que dix minutes m'agaçait énormément. Il ne me restait plus qu'à prier que Hansi ne soit pas très regardante sur l'heure...

Au bout d'interminables et angoissantes minutes, j'arrivai enfin à l'orée de la forêt.

J'aperçus au loin un groupe de soldat du Bataillon. Je constatai toutefois que ce n'était pas le mien mais celui du caporal Livaï, aussi de sortie pour l'entraînement tridimensionnel. Leurs regards se posèrent sur moi mais je tâchai de les ignorer et continuai ma route.

Après quelques instants de galop en forêt, j'arrivai cette fois au bon point de rendez-vous. Les chevaux des membres de mon escouade étaient attachés à une rambarde et broutaient tranquillement. J'étais décidément très en retard !

J'accrochai ma jument à côté, desserrai sa sangle pour qu'elle se puisse se reposer puis je me saisis mes lames et actionnai leurs gâchettes. Désormais dans les airs, j'utilisai mon grappin pour me déplacer entre les arbres et rechercher mon escouade. Je perçus quelques minutes plus tard le bruit spécifique du gaz ainsi que les grincements des reconstitutions de titans en bois.

Les quatre autres membres de mon escouade virevoltaient déjà en hauteur, détruisant tour à tour les parties en mousse qui correspondaient aux nuques des titans. En bas, Hansi les regardait en criant des instructions et des encouragements.

Je me posai à côté de la capitaine et fis le salut militaire en plaquant mon poing droit sur mon cœur et l'autre fermé dans mon dos.

- Hansi ! fis-je hors d'haleine. Excuse-moi pour mon retard, je ne me suis pas-

- Pas de problème, Kanaah, ça arrive.

Un poids énorme s'ôta de mes épaules. Hansi... Je t'adore !

Comme si elle avait deviné mes pensées, Zoë me fit un grand sourire puis désigna mes camarades, toujours en train de se relayer pour attaquer les « titans » sous différents angles.

- Rejoins-les s'il te reste assez de gaz, requerra-t-elle. J'aimerai voir comment tu te débrouilles avec le harnais.

- A tes ordres.

Je m'élançai aussitôt vers eux et, d'une feinte tandis que je m'approchai de Moblit, fonçai vers les chevilles du faux-titan pour les lui lacérer. Je remontai ensuite à toute allure et en à peine quelques secondes la nuque en mousse se retrouva déchiquetée par mes lames. Sans prendre la peine de voir si j'avais tranché assez profondément, je me dirigeai vers une autre reconstitution pour lui faire subir le même sort, sous – je supposai – les yeux attentifs d'Hansi.

Mes cibles suivantes furent davantage complexes et une intense douleur me traversa le genou lorsque je pris violemment appui sur un arbre. Cela me ralentit de quelques secondes et je faillis louper ma remontée vers une nouvelle « nuque ». Je poursuivis ensuite comme si de rien n'était mais mon erreur me contraria énormément. Il était difficile d'équilibrer sa masse face à la vitesse des câbles lorsque nous tournions, cependant il était très mauvais de devoir amortir son arrivée contre une surface et repartir dans un virage tout en concentrant tout son poids sur une seule et même jambe. C'était pourtant ce que j'avais tendance à faire, bien trop souvent.

Je ne tardai en tout cas pas à finir mon exercice quelques dizaine de secondes plus tard et vins me poser face à Hansi. Mes coéquipiers l'avaient déjà rejointe et m'observaient aussi.

Les yeux de Nifa semblèrent pétiller de ce que je perçus être de l'admiration, toutefois Keiji me regardait froidement tandis que les deux autres n'avaient pas de réactions particulières.

- C'était pas mal du tout ! m'accueillit Hansi. Vraiment pas mal ! Je dirais même très bon.

- Tu gères ! compléta gentiment Moblit dans un petit sourire.

Je les remerciai mais ne pus m'empêcher de penser qu'ils exagéraient. Certes il s'agissait de notre première utilisation du harnais depuis notre arrivée au Bataillon et peut-être ma prestation était meilleure que celle des autres, néanmoins de telles erreurs étaient stupides. Hansi s'en fichait-elle ?

La capitaine se détourna de moi et fit face à mes coéquipiers. Elle annonça joyeusement :

- C'était super pour tout le monde ! J'apprécie beaucoup ton esprit d'équipe, Abel. Moblit, tu as une bonne vision des choses et tu es agile. Keiji, tu économises comme il faut ton gaz et tes mouvements sont précis. Et pour toi Nifa, ton maniement des lames est très bon !

Zoë me relança un coup d'œil, ses yeux adorablement grossis par ses lunettes :

- Quant à toi il n'y a rien à redire.

Encore une fois, j'accueillis le compliment avec scepticisme. Nous passâmes heureusement vite à autre chose.

Après un peu de théorie improvisée, nous cinq assis en tailleur en train d'écouter Hansi nous raconter sa passion pour les titans puis ses méthodes les plus faciles pour les capturer, elle nous donna ses nouvelles consignes :

- Maintenant, vous prendrez chacun un chemin différent – je vous indique lequel dans un instant – et ce sera à celui qui revient le plus vite possible avec à son actif le plus de titans tués et aux points les plus stratégiques !

Nous nous levâmes et notre cheffe se tourna vers Nifa et Keiji avant de leur dire :

- Vous, vous irez direction Nord. Abel ; Ouest. Moblit à l'Est et Kanaah au Sud. En position !

Lorsque nous nous croisâmes, la capitaine chuchota à mon attention :

- Tu as le chemin le plus compliqué, je compte sur toi !

J'acquiesçai, secrètement fière et satisfaite.

Nous vérifiâmes tous une dernière fois nos lames et notre gaz puis nous nous mîmes en position tandis qu'Hansi allait se placer légèrement à l'écart. Elle leva alors sa main au-dessus sa tête avant de l'abaisser en hurlant :

- C'EST PARTII !!

***

Pdv Livaï Ackerman

              Ces gamins m'avaient épuisé.

Erwin aurait mieux fait de les confier à quelqu'un d'autre. Je n'étais d'autant plus pas le plus expérimenté de tous les chefs d'escouade. Sûrement sauraient-ils se contrôler et n'auraient pas cette même envie de les étriper après quelques jours seulement.

En tout cas, Gin, Schültz, Bossard et cette pipelette rousse de Ralle n'avaient pas un niveau si horrible. Avec de l'entraînement, ils pourraient même bien ne pas être mauvais du tout. Mais sur le terrain, face à de vrais titans, cela ne ferait pas de différence.

Furlan et Isabel se débrouillaient bien mieux, autrefois. Et cela n'avait rien changé.

Mon esprit chassa automatiquement cette pensée.

Laissant échapper un long soupir, je me persuadai d'aller faire un tour pour oublier tout ce foutoir. Ces derniers jours avaient été particulièrement pénibles. Je ne suis pas fait pour gérer une escouade, merde !

Je m'élançai à travers les arbres et profitai de ce court instant de liberté. Mon escouade était partie faire des corvées, la raison étant « résultats pitoyables ».

Je ne tenais pas à vider complètement mon gaz seulement j'avais besoin de m'aérer la cervelle. D'autant plus qu'Erwin ne trouvait rien de mieux à faire que de me charger de tonne de paperasse à remplir. Lui-même était débordé entre le bon fonctionnement du Bataillon d'Exploration, les prochaines expéditions, le budget et les négociations avec ces connards de sénateurs tous plus inutiles et riches les uns que les autres.

J'avais même cru entendre qu'on avait dû accueillir l'un de leur rejeton ! En plus de nous prendre pour des cons, ils croyaient qu'on allait faire la garderie de leurs gosses. De toute façon, je ne donnais pas cher de cette recrue ; elle serait très certainement l'une des premières à mourir, s'étonnant de n'avoir rien à faire ici. N'était-elle d'ailleurs pas dans l'escouade d'Hansi ?

Peu importe.

Appuyant mon poids sur mon pied gauche, je virai dans ce sens puis montai davantage en hauteur. J'accélérai ensuite. Rien ne pouvait être plus rafraîchissant que la sensation du vent qui fouettait mon visage et faisait flotter mes cheveux. L'odeur lourde et putride de la ville souterraine ne me paraissait plus qu'être un ancien vilain cauchemar.

Je ne sus s'il s'agissait d'un besoin ou d'une sorte de défi, mais quelque chose me démangea. Songeant que les alentours étaient très calme, je me laissai alors fermer les yeux. Je ne les rouvrais que de temps à autre afin de m'assurer de mon parcours et de l'absence d'obstacle avant de les fermer de nouveau.

C'était incroyablement agréable... Jusqu'à ce que j'ouvre de nouveau mes yeux et remarque à moins de quelques mètres devant moi un autre soldat. Une fille de la dernière promotion. M'ayant vu bien plus tôt mais malgré tout surprise de ma présence, elle s'écarta de ma route. J'eus cependant le merveilleux réflexe de faire de même et, à une allure telle que la nôtre, nous nous percutâmes violemment.

Son grappin resta accroché et elle resta par chance retenue, à se balancer dans le vide, tandis que le mien lâchait. Précipité vers le sol, j'eus le réflexe d'activer mon gaz pour ne pas heurter violemment le sol mais ça ne put faire de miracle et je me retrouvai à rouler dans la poussière.

A part quelques douleurs, je m'en sortais plutôt bien. Je me jurai toutefois de ne plus jamais fermer les yeux. Ce petit jeu stupide venait de me causer une sacrée honte.

La soldate accourait désormais vers moi.

- Je suis vraiment désolée ! Vous allez bien ?

Ne répondant rien, je pris le temps de me remettre debout. Mes jambes tremblaient et mon corps me faisait un mal de chien.

- C'est quoi ton nom ?

- Soldat Kanaah Hotaru, mon caporal.

- C'est donc toi ?!

Son visage se décomposa et blêmit tandis qu'elle me fixait en silence. Sa célébrité ne devait pas lui avoir échappée non plus.

J'étais en tout cas étonné de voir à quoi cette fameuse gosse de riche ressemblait. Son visage respirait la richesse et les soins, mais je me surpris à penser qu'elle était assez séduisante. Son visage avait une jolie forme de cœur, ses lèvres tombaient légèrement vers le bas et ses yeux bleus-verts brillaient d'intelligence. Sa silhouette élancée était tout aussi captivante.

Un vrai diable.

Son allure n'avait pourtant rien de particulièrement royal ou hautain. Tous ceux que j'avais rencontrés par le passé avaient, sans exception, ce même regard arrogant et méprisant. Mais cette Kanaah Hotaru ne trahissait rien d'autre que de la douceur et de la malice. Sûrement une idiote alors.

Son physique agréable ne me trompait toutefois pas. Si elle était une habitante de Sina, elle ne pouvait être différente de ces autres imbéciles qui ne pensaient qu'à eux et à leur argent, et non à la survie de l'Humanité.

Cette fille ne serait pas bien compliquée à détester ; elle ne pouvait qu'être comme eux tous. Comme ceux que je haïssais tant.

En attendant, il fallait qu'elle m'explique comment elle avait réussi à me percuter dans une forêt aussi grande. Elle me faisait perdre du temps.

- Qu'est-ce que tu faisais là ? questionnai-je sèchement. Hansi ne sait donc pas garder son escouade groupée ?

- Nous étions en entraînement de manœuvre tridimensionnelle, se séparer faisait partie de l'exercice. Désolée, je ne vous ai ni vu ni entendu arriver.

- Et si j'avais été un titan ? demandai-je en arquant un sourcil.

- Sauf votre respect, nous sommes deux à être entré en collision, reprit-elle avec confiance. Vous non plus, vous n'étiez pas concentré.

Je n'en croyais pas mes oreilles. Je m'approchai davantage d'elle et lui crachai avec mépris :

- Tu te fous de moi en plus ?

Je la vis se mordre l'intérieur de la joue, sûrement pour se retenir de rire. Se croyait-elle plus maline ? Croyait-elle que le monde lui appartenait, qu'elle était toute permise ?

Un bruit de gaz se fit brusquement entendre non loin de nous et Hansi se posa à nos côtés l'instant suivant.

- Kanaah, tu en as mis du temps ! s'exclama-t-elle

- Désolée Hansi, le caporal m'a retenue.

Je faillis m'étrangler d'ahurissement. Quelle idiote !

- C'est plutôt toi qui as lamentablement raté ton entraînement, répliquai-je aussitôt.

A ces mots, le regard de la binoclarde passa de la fille du sénateur Hotaru à moi. Elle dut flairer ma colère car elle me tira en arrière par les épaules, m'éloignant de quelques pas de la soldate.

- Peu importe. Allez, laisse mes soldats en paix Shorty !

- Commence par leur apprendre à utiliser correctement le harnais.

La capitaine jeta un coup d'œil curieux à Kanaah avant de me répondre en me dévisageant :

- Mais c'est le cas ! Tu as même en face de toi celle qui vient d'obtenir les meilleurs résultats de mon escouade.

- Et bah je peux te dire que ça craint. Cette idiote m'a littéralement foncé dedans. Heureusement que son grappin est resté accroché. Quoi que... Peut-être qu'à hurler comme ça elle aurait réussi à flotter.

Kanaah eut contre tout attente un petit rire. Je me serais attendu à attirer sa rage seulement elle se contenta de sourire, les joues roses d'embrassement. Lorsqu'elle croisa mon regard, je la vis se remordre la joue.

Ce qu'elle m'énerve... Faire comprendre à cette gosse de riche que je n'étais pas là pour faire ami-ami allait être compliqué.

- J'ai demandé aux autres membres de l'escouade de retourner au QG, mais tu n'as qu'à faire le trajet avec nous ? proposa la capitaine à son élève.

- Eh, comment ça « nous » ? demandai-je contrarié.

- Parce que tu rentres avec moi.

Cette folle ne me laissa même pas le temps de contester qu'elle ajouta en nous tirant, Kanaah et moi, par le bras :

- Shorty, j'ai ramené nos chevaux justes à côté du tien ! Mais il vaut mieux économiser notre gaz et y aller à pied.

D'un coup d'épaule, je la fis me lâcher le bras mais me résolus tout de même à les suivre, Hansi et cette Kanaah Hotaru.

***

Pdv Kanaah Hotaru

              Je ne pus m'empêcher de jeter de rapides coups d'œil au caporal Ackerman pendant un bon moment du trajet.

Son visage aux traits si fins, un brin agressifs, son regard glacé et dénoué de toute expression – autrement dit impossible à déchiffrer – mais avec malgré tout une certaine beauté me mettait vraiment très mal à l'aise. Il m'effrayait presque ! C'était assez étrange à voir. Le caporal était aussi séduisant que terrifiant.

Marchant en silence, parfois devant Hansi et moi, d'autre fois derrière-nous, je ne pus cependant que rarement capter son regard. Ses yeux bleus, entourés de cernes et de sourcils noirs fins et longs, avaient une telle intensité sombre que l'on aurait pu être pétrifiés sur place.

Mais heureusement, il m'ignora brillamment pendant une bonne partie du temps. Moi, ainsi que Hansi qui ne cessait bien évidemment pas de parler. Cela évitait que la situation ne soit trop gênante, même si je devais admettre que je ne faisais rien pour y remédier.

Quelques minutes plus tard, nous arrivions enfin à l'endroit où la capitaine avait attaché nos chevaux. Livaï monta en premier sur le sien puis ne me quitta pas du regard tandis que je détachais ma jument.

Je me mordis l'intérieur de la joue et me forçai à ignorer ses yeux scrutateurs mais, alors que je m'apprêtais à monter sur mon cheval et que j'avais déjà mis le pied dans l'étrier, Livaï me tira violemment en arrière.

Je tombai au sol sur les fesses et me sentis mourir de honte. J'eus beau lancer mon regard le plus noir à Livaï, cela ne répara rien.

- Etes-vous complétement taré ? m'écriai-je furieusement en me relevant.

Hansi s'était aussi mise à l'observer, cherchant à lire dans son regard la moindre explication. Comme réponse à nos questions silencieuses, Ackerman désigna d'un geste du menton mon cheval et dit :

- Concentre-toi. Tu n'as même pas remarqué que la sangle de ta selle n'était pas serrée.

Je regardai ma selle et vis qu'effectivement les sangles étaient bien trop lâches.

- Oh...

Si j'étais montée ainsi, je serais tombée de moi-même.

Plutôt ridicule, pour quelqu'un qui aspire à être la meilleure soldate de l'armée...

Je n'avais absolument pas pensé à vérifier une chose aussi banale... Pourtant, j'avais moi-même desserré les sangles afin de laisser mon cheval se reposer, le temps de mon entraînement. J'aurais dû m'en souvenir ! Était-ce le comportement du caporal qui m'avait déstabilisée au point d'oublier ce genre de routine ?

J'essayais de ne pas avoir de telles pensées trop fâcheuses et me forçai à bredouiller un remerciement à Livaï qui m'ignora et s'en alla.

Après avoir arrangé ma selle, Hansi et moi nous dépêchâmes de le rejoindre puis, tous les trois, passâmes au galop pour rejoindre le QG du Bataillon.

Une averse se déclara quelques minutes plus tard et la capitaine Zoë accéléra la cadence en se mettant à crier de joie. Je laissai échapper un sourire et jetai un regard en coin pour voir la réaction du caporal Ackerman... qui n'arborait strictement aucune expression. Il semblait loin, très loin dans ses pensées.

Je cessai de galoper à sa hauteur et accélérai pour rejoindre Hansi. Telles des enfants, nous ne pûmes résister à l'envie de faire la course.

Contre toute attente, Livaï ne tarda pas à nous suivre et finit même par nous doubler puis distancer, nous lançant un rapide regard au moment où il passait à notre niveau. A ce moment précis, j'aurais presque pu jurer voir un léger sourire se dessiner sur ses lèvres. Seulement, le caporal restait le caporal et cela me sembla bien trop extraordinaire pour être vrai.

Lorsque le château du QG fut plus tard en vue, l'Ackerman ralentit pour venir à nos côtés. Il éleva alors la voix pour couvrir le bruit des sabots et nous cria :

- Hansi ! Je veux que demain matin à la première heure nos escouades s'entraînent ensemble au combat rapproché.

Le caporal aux cheveux noirs posa ensuite son regard sur moi et ajouta en me scrutant :

- Je veux voir de quoi est capable ta « meilleure élève ».

Il accéléra ensuite d'un coup de talon son galop et nous dépassa pour foncer vers le QG.

*** ***

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