longing for you
" Au nord de la ville, sous les montagnes bleues
Où l'eau blanche d'écume entoure les murs de la ville
Nous nous sommes arrêtés pour nous dire au revoir
Tu t'en vas comme un brin d'herbe flottant sur le courant
Nuages à la dérive, pensées du voyageur.. .
le soleil couchant, les émotions de vieux amis ...
Un geste d'adieu final de la main
et le hennissement de nos coursiers au moment du départ." (¹) Wei Wuxian repetait ces mots avec amertume tout en traversant les terres désertiques du Mont YiLing, une jarre du Sourire de l'Empereur dans la main et l'autre attaché à sa taille.
Il prit une autre gorgée de son vin avant de redire l'entièreté du poème le cœur lourd alors que ses souvenirs se mélangeaient dans sa tête.
Il poussa la gigantesque pierre qui bouchait le passage vers sa cage où il gardait tous les babioles qu'il a fabriqué dès lors.
Personne n'osait le déranger, ils savaient tous à quel point leur désormais chef de secte souffrait intérieurement. Ses parents sont décédés, ceux qui l'ont élevés l'ont rejetés, les amis qu'il croyait s'être fait ne voulait rien avoir à faire avec lui tant qu'il continuait à prêter main forte aux Wen. Mais jamais il n'a tourné le dos à ces derniers. Il ne voulait pas que leur destin ne s'éteigne aussi subitement, et il ne regrettait aucune de ses actions.
Lui avait raison. Et les autres avaient tort.
Wen Ning baissa la tête en le voyant refermer la pierre derrière lui, A-Ning s'approcha de lui en secouant le tissus de son pantalon, il voulait encore jouer. Alors il alla jouer avec lui. Les autres continuèrent la terre rude de YiLing afin d'y faire pousser des radis, des pommes de terres ainsi que du Lotus.
Une fois dans sa cave, Wei Wuxian deposa sa jarre de vin sur une table en bois ronde et s'allongea dans son lit de fortune, ses yeux peinait à rester ouvert, ses joues avaient virées aux rouges.
— Lui au moins il aurait dû me rendre visite aujourd'hui.
Les souvenirs commencèrent à se mélanger dans sa tête, la réalité et le rêve se confendirent ensuite, il ne savait plus où il en était, mais le Second Jeune Maître Lan préoccupait le plus ses pensées ces derniers temps. Wei Wuxian trouvait cela étrange que peu importe comment il occupait son esprit, l'image de l'ange de glace se façonnait d'elle-même dans son tête, il lui arrivait alors à piquer une crise et en devenir complètement fou et se mettait à parler tout seul ou à s'énerver contre son matériel. Les Wen avaient vu toutes les couleurs de son humeur.
Il repensa alors à première combat sur le toit lors de cette fameuse pleine lune, Lan WangJi était lui-même devenu le reflet de la lune.
— Dire qu'il est tout aussi fort que moi. Quel misère, je le comprends de moins en moins.
— Qu'est-ce qu'il y a à comprendre ?
Wei Wuxian sursauta, alors que la pierre bougea encore, il fût surpris de voir Lan WangJi débarquer ici si bien qu'il se mit d'un bond sur ses deux pieds.
La pierre se referma ensuite derrière Lan WangJi.
Ce dernier portait toujours ses robes fantomatiques et son expression restait toujours aussi figé.
— Qu'est-ce que tu fais ici ?
— Est-ce réellement ce que tu as envie de me demander ?
— Comprends que je suis dans la surprise totale de te voir débarquer chez-moi comme ça, je suis d'autant plus surpris de constater que Lan QiRen ne t'a pas attaché à ton lit pour t'empêcher de me retrouver.
Wei Wuxian se dit que c'était un rêve. Il avait assez but mais pas au point de confondre le réel à l'illusion, il avança jusqu'à la silhouette de son ancien compagnon avant de s'arrêter juste à quelques millimètres de lui.
— Tu ne peux pas être Lan Wangji.
— Bah voyons.
— Tu vois ! Ce langage lui est méconnaissable.
— Je suis venu parce que tu le désirais.
— Lan Wangji ne ment jamais. Mais toi, tu es entrain de mentir.
— Et qu'est-ce que t'en sais ?
— Va-t-en.
— Je ne peux pas. Parce que tu ne veux vraiment pas que je parte.
Étrange que Lan WangJi agissait ainsi, mais s'il ne voulait pas partir, il connaissait un moyen pour le faire partir ensuite il allait retrouver sa paix. Dans la solitude, mais il le serais.
Alors avec un sourire taquin en coin des lèvres, Wei Wuxian se mit sur la pointe des pieds et accrochait ses bras autours de du cou de Lan Wangji qui ne bougea pas d'un pouce.
— Regardes, le Lan Wangji que je connais m'aurait déjà dit d'aller mourir.
Sans la réaction de son vis-à-vis, il osa aller plus loin, collant fermement son torse contre celui de ce dernier.
En moins de temps qu'il ne l'aurait fallait, Wei Wuxian se trouvait allongé en étoile de mer sur son lit avec au-dessus de lui, un Lan Wangji au regard vitreux.
— Mais qu'est-ce que tu fais ? s'écria le Patriarche Yiling le souffle coupé.
L'alcool disparaissait peu à peu dans son sang à mesure que la situation le dépassait.
— Je suis peut-être le Lan Wangji que tu voudrais que je sois.
Lan Wangji plongea ensuite son visage dans son cou, à la suite de quoi, il le bisouta, une décharge électrique secoua Wei Wuxian qui geignait plus de bonheur que de malheur.
— Tu m'as toujours regardé comme si tu avais envie de m'engloutir en entier.
— Lan Zhan...
Wei Wuxian sentit le corps de ce dernier trembler.
— Tu m'as toujours désiré pas vrai ?
Aucun mot ne sortait de sa bouche. Lan Wangji martelait son entrejambe en frottant langoureusement son genou contre celui-ci, alors que de ses dents acérées, il mordillant le cou de Wei Wuxian, de sa main libre, il encerclant sa taille et colla son corps un peu plus contre le sien.
Wei Wuxian sursauta dans son lit à présent trempé de transpiration, la respiration saccadée il inspecta la pièce dans tous les sens sans distinguer la moindre présence de Lan Wangji. Il avait fait un rêve.
Il rêve qui s'avérait dissimuler ses plus sombres désirs.
(¹) Poème par Li Bai " Dire Au Revoir À Un Ami. "
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