Malcolm aimait beaucoup de choses chez lui.

Déjà, il aimait, voire adorait, son prénom. Le mélange de douceur produit par la lettre "l" et de classe avec les consonances de fin ; vraiment, il adorait comment sonner son prénom dans la bouche des autres.
Il en aurait jamais assez de l'entendre être répéter à chaque heure de la journée.
Ce qu'il aimait aussi, c'était lorsque sa meilleure amie lui faisait la remarque de combien sa chemise lui allait à merveille et le rendait si masculin. Et ces gars de la classe qui le complimentait et le considérer comme un vrai bonhomme !

Une mâchoire légèrement masculine, une touche de plus à la virilité.

Virilité, oui...

...

Il le sait, c'est faux.

Ce que Malcolm n'aimait pas, c'était les miroirs. Parce que ça reflète son corps, ses imperfections et ses défauts.
Et il déteste ça.

Non, Malcolm n'est pas mince et musclé. Non, il n'a pas une barbe de trois jours ; et il ne marche pas avec confiance.

Il est petit. Il fait la même taille que sa mère et n'atteindra sans doute jamais les 1m65. Malcolm est gros et même un binder ne masque pas sa poitrine apparente. Et il a des hanches larges qui ne lui permettent pas d'acheter des jeans en magasins. Son visage à des traits féminin si marqués qu'on l'appelle toujours "Madame".

Alors il évite de voir la vérité au travers d'un miroir.
Et il a essayé, de se mettre devant.  Cette fois là, il avait même allumé la lumière ; ouvert les yeux et planter son regard  droit devant.
En 2 minutes seulement, il pleurait et paniquait en essayant de se rhabiller.
Il y avait laisser des marques ce jour là.

Malcolm est narcissique. Il se vante de la beauté qu'on lui chuchote qu'il a et chante à tue-tête dans la salle de bain "Chuis bo". Il ne se regarde plus dans le miroir.
Il vit sa beauté et apprend sa confiance en soi au travers du regard des autres.

Et c'est bien. Il le sait, il n'est pas obligé de s'aimer lui-même pour que quelqu'un tombe amoureux de lui ; sinon personne ne l'aimera jamais.

En attendant qu'il arrive à s'aimer dans le miroir, elle lui a dit qu'il pouvait s'aimer autrement.

Et c'est suffisant.