C H A P I T R E - S E I Z E
Des baisers mouillés recouvrent mon épaule droite alors que je revêts ma brassière. Mes poils se hérissent et je penche la tête sur le côté, lui offrant davantage d'accessibilité. Il pousse un grognement satisfait, tout en enroulant ma taille. Je ferme les yeux au fur et à mesure qu'il se rapproche de ma zone sensible, en transe.
La respiration haletante, des images passionnées se déchaînent dans mon cerveau, me donnant envie de recommencer jusqu'à ce que nous n'en pouvons plus. Adam exerce un pouvoir sur moi et j'ai peur de ne pas réussir à m'en défaire.
Émoustillée, je laisse traîner mes doigts le long de ses mains en remontant vers ses bras encore dénudés. Il arrête momentanément de suçoter ma peau devenue rougie.
« On devrait rejoindre la fête, tes invités doivent te chercher, chuchoté-je en me retournant vers lui. »
Nos iris se croisent instantanément et mon visage s'enflamme. Jamais je ne me suis sentie aussi à nue qu'à présent. J'ai comme l'impression qu'il peut lire tout ce que je ressens dans mon regard et ça m'effraie. Je me dois de garder le contrôle.
« Hum... J'aimais bien être rien qu'à toi, renchérit-il en me lançant un regard salace. »
Rapidement, il pose ses lèvres sur les miennes, m'emprisonnant dans une embrassade fougueuse. Je ne pourrais jamais m'en lasser...
Doucement, j'y mets un terme, bien décidée à refouler tous ces sentiments qui me submergent.
« Arrête de me dire des choses pareilles, je risquerai de te sauter dessus, dis-je mielleuse. »
Un sourire éclatant vient se figer sur son joli minois, me faisant doucement rire. C'est dingue comme avec lui, je parviens à tout oublier.
« Allez, va t'habiller ! lancé-je.
— Tu n'aimes pas la vue ?
— Pas du tout, tu n'es même pas bien foutu, fais-je avec désinvolture. »
Le bouclé prend alors une mine boudeuse, croisant ses bras contre sa poitrine. Sa lèvre inférieure tremble, ses yeux chocolat sont presque larmoyants. J'éclate de rire, rejetant ma tête en arrière. Je suis bientôt rejointe par le brun en face de moi.
« Quelle piètre menteuse ! »
Mes lèvres s'étirent vers le haut lorsqu'il s'approche de moi pour me chatouiller. Je tente en vain de me débattre. Il me fait passer par-dessus son épaule, comme la première fois que nous avons dîné ensemble chez mes parents. Depuis ce jour, l'attirance a été encore plus grande. Plus forte. Plus intense. Finalement, il est peut-être celui que j'attendais depuis des années.
Je chasse ces idées de mon esprit ; ce n'est pas le moment de penser à des choses pareilles. Si ça se trouve, je ne lui plais pas plus que ça. Notre attirance est sûrement purement sexuelle.
« Repose-moi, s'il te plaît, dis-je en prenant une voix enfantine.
— Alors, dis que je suis le plus beau mec que tu n'aies jamais vu.
— Je ne peux pas mentir, m'offusqué-je en pouffant.
— Mais quelle vilaine ! gronde-t-il. »
Après de nombreuses supplications, mes pieds rencontrent le sol. J'enroule mes bras autour de son cou et lui vole un baiser. Puis, je lui tourne le dos en direction de la porte. Je sens son regard derrière moi mais je n'y prête pas attention.
Tiens bon, Ellie !
« Tu pars vraiment, la chieuse ? »
Je fais la sourde et continue mon ascension. Avant d'enclencher la poignée, je lance sur un ton plus léger :
« Bonne soirée, Adam. »
Puis, je quitte définitivement le placard en essayant de ne pas trébucher à chaque coin de couloir. Je ne peux empêcher un soupir sortir de ma bouche.
Que vient-on de faire ? C'est insensé ! Et pourtant, j'ai hâte de pouvoir recommencer aussi rapidement que possible.
La musique bat son plein, me déclarant un mal de crâne. Je me bouche les oreilles, les voix criardes sortant des enceintes m'agressent. Avec tout mon respect, ce DJ est vraiment l'un des pires que j'ai pu voir au cours de mes soirées. Qui mettrait une musique aussi peu chaleureuse dans un lieu comme celui-ci ?
De plus, les gens sont tous agglutinés au bar, cherchant au mieux à échapper à ce piètre animateur.
Je parcours la salle des yeux à la recherche de mon meilleur ami. Le pauvre, je l'ai abandonné alors qu'il ne connaît personne. La culpabilité commence à monter peu à peu en moi. Et s'il venait à me sermonner ? Je ne pourrais bien évidemment rien dire pour ma défense.
Ne retrouvant pas sa chevelure flamboyante, je décide de prendre la sortie. Une bourrasque fraîche vient tout de suite me faire frissonner. Ma peau commence à devenir violacée et j'ai les dents qui s'entrechoquent les unes contre les autres.
« Où allez-vous comme ça, jeune fille ? demande l'un des gardes.
— Je cherche mon ami, réponds-je tremblotante. D'ailleurs, vous ne l'auriez pas vu ? Il est plutôt grand, asiatique et a des cheveux couleur caramel. »
Un pli barre le front du garde et il regarde son collègue. Tous deux semblent essayer de se rappeler des visages ou des silhouettes de toutes les personnes qui ont passé cette porte. Ce ne sera pas une mince affaire.
« Vous n'avez pas de photo ? reprend mon interlocuteur.
— Oh, pardi ! Bien sûr que oui. Attendez, je reviens ! »
Puis, avec l'idée du siècle en tête, je pénètre de nouveau dans cette salle tamisée. L'ambiance a changé par rapport à tout à l'heure ; j'ai l'impression de me trouver dans une sorte de Moulin rouge. Des strip-teaseuses ont débarqué en petite tenue pour le plus grand plaisir des messieurs.
Au fond de moi, j'ai envie de croire qu'Adam ne fera pas parti de ces hommes, pas après le moment intime que nous avons vécu.
Inconsciemment, je cherche sa silhouette parmi toutes ces carrures. Pour me rassurer. Non pas que je sois jalouse, nous ne sommes pas un couple à vrai dire. Juste de bons vieux amis qui ont eu un petit instant d'égarement...
Ces femmes appellent chaleureusement à venir s'installer sur l'une des chaises présentes. Elles font leur show et je me renfrogne un peu plus dans mes épaules.
Aucun homme ne résisterait à la tentation. Des seins proéminents, un ventre plus plat que ma planche à repasser, des cuisses musclées et fuselées, un fessier digne de la Kim K. Tout ce qu'une femme normale n'aurait pas.
Des cris fusent dans la pièce. Visiblement, elles font des heureux. Soudain, je parviens à distinguer un prénom parmi toutes ces acclamations. Un nom que je n'aurais jamais voulu entendre.
Le bouclé sort de la foule, un verre à la main. Il se donne en spectacle, le sourire aux lèvres. L'une des filles lui prend gentiment le bras et il lui lance un clin d'œil. La foule devient folle. Des sifflements se font entendre de tous les côtés et Adam en joue. Il saisit la brune par la taille et la fait asseoir sur ses jambes. Elle passe chaleureusement ses mains autour de son cou, comme je l'ai fait cinq minutes plus tôt.
Le bouclé a les yeux qui pétillent. Il sourit à pleines dents. J'ai littéralement envie de lui sauter dessus et de le rouer de coups, tant cette vision m'atteint. Parce que oui, je suis touchée.
Quelque chose en moi vient de se fissurer. Néanmoins, j'essaie de garder la face alors qu'un méli-mélo de sentiments joue la samba au fond de mon être. Je ne mérite pas de me donner en spectacle comme lui le fait actuellement. Je vaux mieux que ça.
Mon cœur a une fois de plus subi de nombreuses secousses, il a chuté de vingt mètres et s'est davantage brisé. Heather me sermonnerait si elle me voyait. Si elle était là. Des gouttelettes me montent aux yeux ; il ne faut pas que je pleure.
Énervée, je rebrousse chemin. J'ai mal au cœur, mal à la tête, mal au ventre. Comme si quelqu'un s'amusait à me torturer de l'intérieur, comme si au fond je n'étais qu'une petite poupée vaudou qu'on malmène. Je me suis donnée à un humain qui voulait simplement jouer. Jouer avec les sentiments des autres. Jouer avec son organe génital pour se soulager.
Mais quelle idiote !
La gorge nouée, la vue brouillée, j'avance péniblement vers le portant. Je reconnais à peu près ma fourrure rouge dans lequel devrait être mon téléphone. D'une poigne tremblante, je défais mon manteau de son cintre pour le passer autour de mes épaules. Je choppe mon cellulaire et cherche à l'aveuglette le numéro de Jon dans mon répertoire. Pourvu qu'il ne me laisse pas. J'ai besoin de lui.
Heureusement, il décroche presque instantanément, comme s'il attendait mon appel.
« Viens me chercher, s'il te plaît, reniflé-je.
— Que se passe-t-il ?
— Je... viens.
— T'es où ?
— A l'entrée, dépêche-toi, je veux rentrer, craqué-je. »
Puis, je raccroche avant de laisser évacuer toute ma peine.
Heather, aide-moi. Fais-moi un signe. Dis-moi que j'arriverais à surmonter ça. Je t'en supplie.
excusez-moi pour l'attente, j'ai été un peu débordée avec les partiels et tout ça, j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop :/
qu'en avez-vous pensé ?
xoxo <3 (mercii pour les 1k, ça me fait chaud au coeur!!)
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