ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 9
Tap tap tap, le ballon rebondissait contre le mur, au même rythme que ma musique. Chaque temps fort, le ballon devait être à mes pieds, chaque temps faible, il devait frapper le mur. Et je devais le contrôler assez pour changer la force, ma vitesse, au fil que mes chansons défilaient dans mon casque. Ça agaçait sûrement la personne dans la chambre d'à côté, mais je n'étais pas seul à le faire, depuis hier après midi, tout le monde faisait exactement pareil, à défaut de pouvoir s'entraîner en équipe, on s'entraînait comme nous le pouvions dans nos chambres. Et puis, la personne qui était de l'autre côté du mur auquel je frappait était Fudou, donc je n'en avait rien à faire.
La chanson changea, prenant un rythme beaucoup plus rapide que la précédente, et je n'avais pas le droit à l'erreur, il fallait que dès les premières notes, je contrôle la vitesse, malgré le changement.
Tap tap tap, au début, j'avais trouvé l'exercice plutôt compliqué, devoir m'adapter au rythmé, c'était difficile, mais après deux heures à le faire, c'était devenu plutôt simple, presque naturel, et ça allait dans doute rapidement commencer à m'ennuyer sérieusement. Alors je réfléchissais à quoi faire après.
Je devais m'entraîner sur mes passes, mais sans personne, ça risquait d'être compliqué de m'entraîner pour ça. Je n'avais aucun problème au niveau de la défense, par contre, je devais aussi m'améliorer en drible, mais comment faire dans cette chambre ?
La musique changea de nouveau, celle ci était très lente, et je m'étais fixé la règles sur je ne devais pas m'éloigner pour me rapprocher selon la musique, ce serait trop simple sinon, alors je mis un peu moins de puissance dans mon tir, en tirant un peu plus haut sur le mur. Environs huit chanson plus tard, jr m'arrêtai enfin avec cet exercice. J'observais tout ce qu'il y avait dans ma chambre pour préparer mon nouvel exercice.
Après un instant de réflexion, je mis la chaise de mon bureau au milieu de la pièce, j'eloignai légèrement le bureau qui était collé au mur, et je déplaçait la petite armoire qui me servait à ranger mes affaires. Je plaçai mon sac de sport, non loin, et puis j'attachai des sortes de ficelles à mon plafond, et une autre solution, après la chaise. L'objectif, c'était de faire des allés retour dans la pièce, en driblant tout les obstacles, sans en toucher aucun, et si je le touchait, je me rajoutais cinq allés retours, jusqu'à ce que je les ai tous fait. Ça allait être long, je n'avais aucune agilité.
Au début, je devais passer entre le mur et le bureau, et rien que ça, ça me posais déjà problème, parce que je ne réussi pas une seule fois à le faire sans toucher, au bout de douze allés retour, après, la chaise c'était plutôt simple, ce n'était rien qu'une chaise, mais après la chaise j'oubliais à chaque fois le fil au sol - qui me faisait tomber la plupart du temps, d'ailleurs -, après, je devais sauter au dessus du sac, gardant le ballon au pied, et enfin, éviter chacune des ficelles au plafond. Après beaucoup plus de deux cent allés retour, et beaucoup trop de temps passé sur cet exercice, et mes musles engourdi, je pris enfin une pause et m'effondrai au sol, le dos contre mon lit. Avec un long soupir, je déployai un effort surhumain pour ouvrir la fenêtre de ma chambre avant de m'effondrer à nouveau.
À vrai dire, même si je n'étais pas sûr de leurs efficacités, ces entraînements me faisaient du bien, je me concentrais sur quelque chose qure je ne savais pas très bien faire, et j'essayais de m'y améliorer avec des méthodes originales, qui me plaisaient. Bon, peut être que me rajouter des allés retours chaque fois que je touchais un obstacle était une mauvaise idée, mais au moins ça m'avait poussé à faire plus d'exercice, et les faire plus minutieusement pour encore mieux y arriver. Et évidemment, je me forçais à aller plus ou moins vite selon la musique. Il fallait bien, sinon ce n'étais pas drôle.
Je m'autorisai à prendre dix minutes de pause, le temps de me reposer un peu et de trouver un nouvel exercice à faire. J'avais bien fait de suivre les conseils de mon docteur, m'entraîner dans ma chambre, c'était une bonne idée en vérité, au moins, je passais le temps, et je pensais uniquement au foot, et à rien d'autre, si ce n'était pas reposant physiquement, loin de là, c'était au moins reposant mentalement.
J'avais fait des dribbles, et je m'étais entraîner à changer de rythme et à bien contrôler le ballon, en plus de faire des jongles, mais ça je savais déjà le faire. Je n'avais aucun moyen de m'entraîner à défendre, mais peut être qu'essayer de faire des passes, même sans personnes pour les réceptionner, serait possible. Je soufflai longuement pour calmer les battements de mon cœur et me relevai, je remis tout en place correctement dans ma chambre et repris mon ballon. J'allais simplement essayer de tirer à un endroit très précis d'une façon très précise. Ce n'était pas des objets en mouvement, mais ça ferait l'affaire.
Après avoir mis tout les objets de valeurs que je ne voulais pas casser - donc, les cadres sur mon bureau et c'était tout - en lieu sûr. Je devais lancer le ballon sur le bureau, juste au dessus de l'armoire, dans une caisse vide, sur une étagère, dans ma poubelle, et après avoir facilement réussi a tirer une vingtaine de fois, je décidai de rendre l'exercice un peu plus compliqué. D'abord, en tournant sur moi même et puis en lançant le ballon, directement après m.eyre arrête, puis en lançant le ballon quand j'étais en l'air, puis avec mon genoux, j'essayai de voir toute les possibilités de passes que j'aurai à faire en match, mais avec toute les possibilités restreintes que j'avais, c'était compliqué.
Au final, cet exercice avait été vraiment ennuyeux, alors je changeai, mais je ne trouvai plus grand chose d'intéressant, je sautai en essayant le plus possible de me rapprocher du plafond. J'avais la chance d'avoir une assez bonne détente. Mais après être mal retombé, j'abandonnai enfin l'idée. Après quelque autres exercice peu intéressant, j'arrêtai enfin. Le soir approchait peu à peu, c'est ainsi que je me décidai à arrêter cet entraînement de chambre.
Aux douches communes, il n'y avait encore personne, et ça m'arrangeais, c'était vraiment désagréable quand quand il y avait d'autres personnes, ça me mettais mal à l'aise sans vraiment que je ne sache pourquoi.
Après une bonne vingtaine de minutes dans la douche, je ressorti enfin, je failli tomber, ma tête tournai, je m'appuyai contre le lavabo pour me tenir debout et regardai mon reflet dans la glace. Mes cheveux, trempés, étaient repoussés vers l'arrière, découvrant complètement mon visage, et les deux cicatrice qui y étaient. J'avais les joues rouges, et mes paupières tombaient de de manière fatiguées.
Du bout des doigts, je caressai la cicatrice qui partait de ma bouche, je fronçai des sourcils, j'avais l'étrange impression qu'elle était un peu moins visible qu'avant. Je savais que ce n'étais qu'une impression, ce n'était pas possible, un soupir m'échappa.
J'étais en train de sécher mes cheveux avec une serviette quand on entra dans la pièce, je me retournai en lançant un regard à la personne qui venait de rentrer.
— Il fait chaud ici, on se croirait dans un sauna, s'exclama Hijikata.
Je n'avais pas remarqué la température, enfin, je n'y avais même pas fait attention.
— Salut, Takeshi, tout vas bien ?
J'hochai de la tête, Tsunami ferma la porte derrière lui en retirant son t-shirt, il soupira longtemps, un peu trop dramatiquement.
— C'est vraiment nul de ne pas pouvoir s'entraîner, enfin, pour de vrai, je veux dire, je ne tenais tellement pas en place que je me suis entraîné dans ma chambre.
— Moi aussi, répondis-je le lentement.
— Ah ouais ? T'es motivé j'imaginais pas.
Je lui lançai un regard en haussant des sourcils.
— Enfin ! C'est pas ce que je voulais dire, c'est juste que... enfin, t'avais juste pas l'air motivé pour t'entraîner donc...
— J'ai compris ne t'en fait pas.
C'est vrai qu'avec mon apparence, et la façon dont j'agissais, ce n'était pas toujours facile de se dire que j'aimais le football, et les entraînements, j'en étais pleinement conscient, et je ne faisais meme pas l'effort pour essayer de changer ça, d'ailleurs.
— Tu joues bien, dis finalement Hijikata après un moment de silence.
— Merci.
— Je suis sincère, tu as une bonne technique, notamment en défense. Et tes tirs sont puissants.
Je hochai une nouvelle fois de la tête, mon regard fixé sur mon reflet dans le miroir, gêné. Je voulais partir de cette conversation le plus rapidement possible. Après un instant de silence, je récupérai mes affaires pour retourner dans ma chambre.
— À tout à l'heure, me salua le garçon, avant que je ne sorte.
En effet, en dehors des douches, il faisait d'un coup beaucoup plus froid, un frisson me parcourut. Il ne me semblait pas avoir eu cette impression en y rentrant. Je n'avais sans doute pas fait attention.
Dans ma chambre, je m'assis à mon bureau, pour écrire quelque chose, mais à peine installé, on toqua à ma porte. La porte s'entrouvrit pour laisser apparaître Kazemaru.
— Je peux entrer ?
— Je t'en pris, acquiesçai-je.
Le bleu entra en m'offrant un large sourire, en un mouvement de tête, je l'invitai à s'assoir sur mon lit. Je tournai ma chaise en face de lui.
— Comment tu te sens ? me demande Kazemaru.
— Ça va. Je stresse un peu pour le match de demain, avouai-je.
— Ouais, moi aussi. J'espère que je serai titulaire, ce serait incroyable de pouvoir jouer dès le premier match.
— Je suis d'accord.
Même si vu mes performances aux entraînements, je n'étais pas sûr de pouvoir jouer, j'avais un peu d'espoir. Du moment que Reize n'était pas sur le terrain, ça devrait aller.
— Enfin, c'était deux jours et demi trop long pour moi, pas d'entraînement, pas d'air frais de l'extérieur, j'ai hâte de reprendre normalement. Honnêtement, s'entraîner seul dans sa chambre, c'est bien pendant un moment, mais après ça devient rapidement ennuyant. Même si j'ai continué. C'est toujours mieux que de rester à ne rien faire.
— Oui c'est clair. Et puis ça change, honnêtement, au moins on peut essayer de nouvelles choses.
— C'est vrai, tu as raison.
Kazemaru s'affala sur mon lit en poussant un bruit qui ressemblait à un grognement.
— Ça n'empêche pas le fait que je suis épuisé. Justement parce que je n'ai fait quasiment aucun effort. J'ai hâte d'aller manger pour pouvoir dormir et jouer demain, sinon je vais exploser à force d'être impatient.
Kazemaru enfoui son visage dans ses mains et de laissa tomber sur le dos, poussant un grognement incompréhensible. Je levai la tête vers le plafond, comme je l'avais fait beaucoup trop de fois ces deux derniers jours, j'étais complètement d'accord, j'avais hâte d'être demain, malgré le stresse qui me faisait une petite boule dans le ventre, qui grandissait tout doucement.
La discussion dériva rapidement vers un autre sujet, c'était surtout Kazemaru qui me parlait, et moi je répondais avec des réponses brèves, ou simplement en hochant de la tête. Cela ne semblait pas déranger le bleu, depuis qu'on s'était rapproché, c'était ainsi. Au début, je ne parlais pas du tout, désormais, j'avais pris un peu plus l'habitude de faire des commentaires, de faire quelques phrases par ci par là. Je n'étais pas encore tout à fait à l'aise avec le fait de lui parler de moi, je crois d'ailleurs que je ne le serais sans doute jamais.
Environ une heure plus tard, ce fut l'heure d'aller manger, le repas se passa dans une ambiance électrique, tout le monde parlait du match qui se déroulerait le lendemain, tout le monde était excité d'enfin pouvoir sortir et jouer un match officiel, notre premier match officiel. C'était bruyant, mais pas désagréable. Enfin, c'était moins désagréable que ce que j'aurai pu penser, en tout cas. J'étais plutôt de bonne humeur, et je m'étais de moi même, intégré dans la conversation de Kazemaru et Endou. Je ne parlais pas tant que ça – pas autant qu'Endou – mais plus que d'habitude.
Alors que la conversation allait de bon train, deux personnes s'assirent à table, à mon plus grand regret. Gran et Reize, bien que ce soit une table de huit, que je soit à un bout, et qu'ils soient à l'autre, j'étais quand même inconfortable. Reize s'était assis en diagonale de moi, et malgré moi, nos regards s'accrochèrent. Je devint soudainement silencieux, mes yeux encrés dans les yeux noir du vert. Durant quelque seconde, qui me semblèrent être des années, nous restâmes ainsi, nous regardant yeux dans les yeux, et je fut soulagé quand Kazemaru, qui était juste en face de moi, m'adressa la parole.
Je tournai mon regard vers le bleu, une impression étrange s'installant en moi. Semblant remarquer mon soudain mutisme, il commença à me parler de sorte que je n'ai pas forcément à répondre autrement qu'avec des hochements de tête.
Je l'écoutais d'une oreille distraite, mon esprit embrumé, je ne savais pas ce qui m'arrivait, mais ça ne me plaisait pas, pas du tout, ce n'était pas vraiment de la peur ou de la haine, il n'avait rien dit, nos regards s'étaient justes croisés, rien de plus, et ça me faisait une sensation étrange. Un mélange d'émotions négatives inexplicables, pourtant, je n'étais pas en colère, je n'en avait en tout cas pas l'impression.
J'essayai de me reconcentrer sur ce qu'était en train de me dire Kazemaru, mais dans mon esprit, il n'y avait que les yeux de Reize, que j'avais croisé un instant plus tôt. En remarquant que je ne l'écoutais pas, Kazemaru commença donc à parler à Endou, sans avoir l'air vexé, il avait même plutôt l'air de comprendre.
Au bout d'un moment, le repas se termina, et nous pûmes retourner dans nos chambres respectives, pour une fois, j'étais resté jusqu'à la fin, au moment où tout le monde partait en même temps. J'avais réussi à reprendre un peu mes esprits, mais je restais quand même en retrait, quand je me trouvais finalement devant ma chambre, il n'y avait déjà plus personne dans le couloir, je rentrai à l'intérieur, mais pile au moment où j'allais fermer ma porte, Reize sortit de sa chambre. Nos regards se croisèrent de nouveau, cette fois, je ne laissait pas de contact durer, et claquait ma porte.
Je ne devais surtout pas me laisser déconcentrer et emporter par mes sentiments avant le match de demain.
✩ˎˊ˗
Est ce que j'ai vraiment écrit 2000 mots de description d'un entraînement dans une chambre ? Totalement, j'espère que c'était pas trop ennuyant.
J'avoue que ce chapitre est pas franchement incroyable, pardonnez moi je suis fatigué ;-;
J'espère que vous avez quand même apprécié la lecture, merci d'avoir lu, prenez soin de vous <3 !
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