ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 26

— J'en connais un qui n'a pas beaucoup dormi de la nuit.

Je ne prends même pas la peine de répondre aux taquineries de Kazemaru, je m'assois en manquant de renverser mon petit déjeuner et appuis ma tête contre mon point. Ça fait deux nuits d'affilée que je dors moi que pour une petite sieste, alors quand en plus on m'oppose à un nombre incommensurable de pensées intrusives, non, je ne dors vraiment pas beaucoup, et pas bien non plus.

— Heureusement qu'aujourd'hui il ne pleut plus, je n'aurai pas supporté un entraînement de plus comme ça, soupire Toramaru. Enfin, je l'aurais quand même fait, mais pas avec  grand plaisir.

— Oui bien sûr, il faut s'entraîner malgré tout ! s'exclame Endou avec son air naïf et heureux.

— Je me dis quand même que ça peut nous entraîner, au cas où on joue sous la pluie, on sera déjà habitué, intervient Kidou.

— Même si ce n'est pas agréable de jouer sous la pluie, soupire Gouenji.

Je reste quelques minutes assis à écouter distraitement les discussions de mes camarades autour de moi, avant de soupirer et de me relever.

— Je retourne dans ma chambre.

— Une minute Takeshi.

Je relève un regard surpris vers Kazemaru.

— T'es pas venu manger hier soir, déjà que tu n'avale pas grand-chose de base, alors tu te rasseois et tu finis ton déjeuner, et non tu ne négocieras pas avec moi, dit-il alors que je venais d'ouvrir la bouche.

Il soutient mon regard pendant quelques minutes, et je suis le premier à détourner là tête, je me rasseois en soupirant. Il hoche la tête avec un sourire fier.

— Hello tout le monde !

Nous tournons d'un même mouvement la tête vers Fubuki, qui vient d'arriver à table, quand il s'assoit à côté de moi son épaule touche la mienne, et il ne l'enlève pas, je ne le fais pas non plus. Je crois qu'il est l'une des seules personnes, avec Kazemaru, dont le contact ne me dérange pas, et je dois le dire, c'est agréable.

Je pourrais bien dire tout ce que je veux, j'adore les contacts physiques, simplement, ils m'énervent quand ce n'est pas avec la bonne personne. Même si j'apprécie quelqu'un, j'ai parfois vraiment du mal à garder le contact, une chose de plus que je déteste chez moi.

Je mange lentement mon déjeuner, sans vraiment écouter la conversation qu'entretiennent Kazemaru et Fubuki, au bout d'un moment je relève lentement le regard de mon plateau, et mes yeux croisent des yeux émeraude. Le garçon aux cheveux rouges maintient l'échange, avant de me sourire et de se tourner. À côté de lui, il y a Reize. Il évite mon regard. Ça se voit, je fais la même chose, tout le temps.

— Takeshi ?

— J'ai fini, je remonte, à tout à l'heure, je soupire rapidement, sans croiser le regard de qui que ce soit.

Alors que j'allais sortir, j'entends une conversation à la table où j'étais quelques minutes plus tôt.

— T'as l'air fatigué Midorikawa, t'as de ces cernes !

— C'était une nuit compliquée.

Sans écouter plus, je retourne dans ma chambre.

  Au moment où l'entraînement commence, le coach nous sépare en deux équipes afin de faire un match d'entraînement. On va jouer à huit contre neuf.

Une opinion à propos de mon équipe ? Honnêtement, j'aurai pu avoir mieux. Je suis soit avec des enfants, soit avec des associables. Sachant que j'en suis un moi-même.

Tachimukai en gardien, Kirimatsu, Tobitaka et Kabeyama en défense, Fudou, Gran et Hijikata en attaque et Toramaru et moi en attaque. Je suis ravi.

Notre match d'entraînement commence et tout le monde s'investit rapidement dedans. Normalement, on fait des matchs de cinquante minutes avec un mi-temps à vingt-cinq, mais cette fois, la décision du coach est de nous faire faire un vrai match.

Avant la fin de la première période, l'équipe adverse marque deux points.

Quand nous reprenons, mon équipe attaque de plus belle. Avec Kabeyama en défense, on a confiance pour essayer de rattraper notre retard.

— Hey, Takeshi.

Kazemaru arrive devant moi, je tente de garder le ballon, mais il m'échappe, mais on le récupère pendant la passe que mon ami à fait à Fubuki.

— Takeshi, réessaie ! s'exclame Gran.

Cette fois, il n'y a personne devant moi pour m'arrêter, je me retrouve devant les cages.

Allez utilise moi cette technique tu peux le faire.

Mais je ne peux pas.

Alors que j'essaie de l'utiliser, quelque chose me bloque de nouveau, mon tir part tout de même avec puissance vers les cages, mais Endou l'arrête. Mais alors que Tsunami allait récupérer la balle, Toramaru la lui subtilise, et ne laisse pas le temps à Endou à réagir, il marque le but.

Toramaru se tourne vers moi et m'offre un pouce en l'air.

— T'y étais presque, bravo Takeshi, c'était bien !

Je hoche simplement de la tête. Je ne suis pas d'accord avec Toramaru, mais il est un peu trop gentil pour que je me mette en désaccord avec lui.

— On continue, et on en marque un deuxième !

Nous nous remettons tous en place, et le jeu reprend. L'équipe d'Endou attaque immédiatement, mais en défense, Kabeyama grâce à sa super technique arrête le tir de Gouenji. Ensuite, la balle va à Fudou qui dribble Kidou, également grâce à sa super technique. Tout le monde est capable d'en utiliser. Pourquoi moi je n'y arrive pas, qu'est ce qui ne va pas chez moi ?

Je récupère la balle. Mais quelqu'un vient pour me bloquer. Reize. Je dois faire une passe. Et la seule personne libre...

— Kiyama ! A toi !

Je réussis à faire une passe relativement réussie, et m'arrête en plein milieu du terrain. Quoi ?

Il y a un petit moment de flottement, avant que le match ne reprenne.

La match prend fin avec un coup de sifflet avant qu'il ne réussisse à marquer.

Notre équipe se rassemble, ma tête est un peu embrumée quand Toramaru passe son bras autour de mon épaule et que Kiyama me tappe la main.

— On les auras la prochaine fois !

Après quelque minutes pour se reposer, tout le monde reprend un petit entraînement chacun dans son coin. Moi, je reste un peu plus sur le bord.

— Bien joué, me félicite Kazemaru en s'asseyant à côté de moi.

— De quoi tu parles ?

— Du match, évidemment.

Je hausse des épaules et cache mon visage avec ma serviette. J'ai mal partout. Que ce soit à la mâchoire ou aux mains, parce que je suis tendu, ou aux jambes à cause du match.

— Qu'est ce qui s'est passé hier après notre conversation ? demande Kazemaru, qu'est ce qui s'est passé dans ton petit cerveau ?

— Rien, qu'est-ce que tu veux dire ? je demande lentement.

Il sourit et regarde devant lui sans répondre.

— Je ne veux pas en parler.

— C'est ce que tu m'as dit hier soir aussi. Et pourtant. On dirait que ta gorge se débloque un peu, ricane-t-il.

Je lève les yeux au ciel et lui lance ma serviette dans la tête avant de me relever.

— Va t'entraîner au lieu de faire le gars mystérieux.

Il rigole puis se lève et me suit.

— Aller, faisons des passes, t'es médiocre en passe, il faut vraiment t'entraîner avec ça.

— Ferme la, je soupire.

✩ˎˊ˗

Trois jours passent où nous continuons à nous entraîner, l'ambiance est bonne au saint de l'équipe, mais moi, depuis quatre jours, j'ai une impression étrange qui me hante. Ce n'est pas agréable. Et Kazemaru l'a remarqué, Fubuki aussi. Ils me couvent plus que des mères inquiètes pour leurs enfants.

Les entraînements se passent relativement bien. Dans une semaine, nous aurons notre prochain match, l'avant-dernier match, après nous passeront au mondial.

Si l'ambiance avec les autres se passe bien, quand je me retrouve seule dans ma chambre, en revanche, ça ne va pas bien. Je suis en proie à des torrents de pensées toutes aussi contradictoires les unes que les autres, et je n'arrive presque pas à fermer l'oeil sans que les images de l'accident ne me reviennent en mémoire, et pour ne rien améliorer, je n'ai plus aucun médicament. Encore.

J'ai eu une nouvelle conversation avec Kiyama. Pas seulement avec lui, mais quand nous étions à la cantine, avec les autres, nous parlions de l'entraînement, et c'était normal. Tellement normal. Il était normal. Juste un adolescent qui aime jouer au foot.

Si j'ai réussi à pardonner à Kiyama, le moindre regard échangé avec Reize me donne envie de vomir, me frustre, me met en colère, et ça me consume de l'intérieur.

Nous n'avons pas vraiment l'occasion de partir. Je n'ai pas vu Fumiko depuis un bout de temps, et je ne suis pas allé rendre visite à maman non plus.

Maman... elle me manque tellement. Plus le temps passe, plus j'ai l'impression de perdre espoir, c'est une sensation horrible. Si je ne l'ai plus, alors je n'aurai plus personne, personne. Je serais seul. Je ne veux pas être seul. J'ai peur.

Le soir, je fais tout en entraînement supplémentaire depuis deux jours, pendant des heures, je tente ma super technique, mais rien ne marche, rien. Jamais. Même pas une seule amélioration. J'ai beau essayer, ça ne change rien. Je suis complètement bloqué. Ça me dégoûte.

Trois jours seulement, j'ai l'impression qu'ils passent aussi lentement que rapidement. Les repas, un moment qui m'était pourtant tellement désagréable, sont presque maintenant le seul moment où je suis en paix. Mes pensées s'éteignent, mon corps se repose, et je sais que je ne suis pas seul, même si ce n'est que pour un court instant, je suis entouré.

✩ˎˊ˗

Y'a tellement rien dans ce chapitre c'est un enfer olala.

Plus le temps passe, plus la fic se rapproche de la fin, je veux pas que ça se finisse c'est trop toooot.

Il se passe des choses dans la petite tête de Takeshi, et les prochains chapitres vont VRAIMENT être quelque chose, j'ai hâte.

Votre avis est le bienvenu, comme d'habitude.

Merci d'avoir lu, prenez soin de vous, à plus <3 !

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