ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 22

Je suis une catastrophe humaine.

Même au poste de défenseur, je suis censé être bon au football, mais je n'ai pas réussi à toucher le ballon depuis le début du match, et la mi-temps est déjà bien engagée. Qu'est ce qui m'arrive ? J'ai laissé tout mes joueurs passer, presque. Je suis en colère, et ça n'arrange rien à ma frustration. Je déteste ça.

— Takeshi, concentre toi ! s'exclama Kidou, pour la troisième fois depuis le début du match.

Merci Kidou, ça m'aide beaucoup, mais je n'y arrive pas, non je n'y arrive pas, c'est trop compliqué de me concentrer, j'ai l'impression de tout faire de travers, je fais tout de travers.

La fin de la mi-temps est sifflée après dix minutes de souffrance supplémentaire, et immédiatement j'attrape un serviette, une bouteille d'eau et je m'assois éloigné de l'équipe, avec la serviette pour me cacher le visage. Je suis tellement frustré. C'est horrible.

— Hey, Takeshi.

Kazemaru. Je me mord la langue pour ne pas lui dire d'aller se faire foutre, je ne le pense même pas, je veux sa présence à mes côtés, mais sous la colère je suis capable d'envoyer paître n'importe qui, même une des seuls personne qui compte pour moi.

— T'as un peu du mal sur le terrain, je crois que ce serait mieux si le coach te faisait sortir, tu as l'air de souffrir quand tu joues...

Kazemaru posa sa main sur mon épaule, mais je m'écarte immédiatement.

— Kazemaru, le coach m'a mis à la défense, tu te rends compte ? Sérieusement, je n'ai rien à foutre en défense, moi je suis fait pour attaquer pas pour... rester devant les cages et ne rien faire.

Il fronce des sourcils, et croise ses bras. J'ai dis une connerie.

— Takeshi, est-ce que tu penses vraiment qu'en défense on ne fait que rester en défense et ne rien faire ? C'est grâce à nous, en partie, que la plupart des tirs sont arrêtés et que les attaquants justement ne vont pas plus loin.

Je relève immédiatement la tête, la serviette tombe au sol.

— Non je-

— C'est hyper dégradant ce que tu dis.

— Nan Kazemaru, c'est pas ça que je voulais le dire, je... je...

— Takeshi, hey.

Kazemaru repose de nouveau sa main sur mon épaule. Et cette fois, je ne le repousse pas, je pose même une main sur la sienne. Est-ce qu'il va me lâcher pour ça ? J'aurai dû tenir ma langue.

— C'était une blague, hein, pourquoi tu réagis comme ça ? Beaucoup de gens pensent que les défenseurs sont inutiles, je sais parfaitement que tu ne penses pas à cela. T'es juste... contrarié, je comprends.

Je tourne la tête vers la terre sous mes pieds, en ramenant mes jambes contre mon corps.

— Je suis désolé. Je ne le pensais vraiment pas.

— C'était juste une blague, Takeshi, t'as vraiment pas à t'en faire.

Je mord ma langue, et un silence s'installe pendant un petit moment. J'ai une boule dans le ventre, j'ai envie de vomir.

— Je crois que sur la ligne de défense, tu devrais te décaler un peu plus à droite, et tu peux monter un peu, et laisser l'endroit où tu était à Kabeyama, lui et Tsunami sont censés gérer le centre, toi, tu dois te préoccuper des ailes.

— Kazemaru, je n'ai pas besoin de conseil pour la défense, je ne suis pas défenseur.

— Et bien, aujourd'hui tu l'es, et tu ferais mieux de prendre mes conseils, ton jeu est médiocre, vraiment très mauvais Oh et puis tu sais quoi, le coach avait raison, il aurait mieux fait de te laisser sur le banc.

À peine ces paroles prononcées, le coup de sifflet pour la fin de la mi-temps résonne, Kazemaru de lève sans m'adresser un seul regard de plus, et moi, et bien je reste ici, sidéré. Qu'est ce qu'il vient de dire ?

— Takeshi !

C'est Gouenji qui me ramène sur la terre ferme. Je lève les yeux au ciel et me lève à mon tour pour rejoindre le terrain. Il m'agace lui aussi avec ses airs supérieurs.

Quand tout le monde est en place, la seconde mi-temps reprend. Et quelque chose à changé, autant dans notre équipe que dans la leur. Oui, quelque chose est différent.

Un souffle m'échappe. Il aurait mieux fait de te laisser sur le banc.

Non.

Un joueur s'approche, le numéro 11, avec des cheveux blanc. Il va feinter, il a fait la même chose deux fois. Et ça à marché, deux fois. Une fois avec moi, une fois avec Kogure.

Et en effet, il le fait, mais je réussi à récupérer le ballon avec facilité. Pour la première fois du match.

— Takeshi.

Kidou et Gran sont démarqués, je fais une passe (très peu réussie d'ailleurs) à Kidou. Qui remonte le terrain

— Bien joué Takeshi, continue comme ça ! s'exclame Kabeyama, un grand sourire aux lèvres.

J'acquiesce, en restant concentré sur l'action, j'avance légèrement de ma position. Tu peux monter un peu, et laisser l'endroit où tu étais à Kabeyama.

La match continue, j'arrive à arrêter des attaquants adverses, et je sens que je galère moins bien qu'à la première mi-temps. Il aurait mieux fait de te laisser sur le banc.

Au bout d'un moment, Reize développe même une nouvelle super-technique, qui lui sert à dribbler ses adversaires, il réussit à l'utiliser deux fois, mais Gouenji ne parvient pas à marquer par la suite.

Le match continue. En défense, je me rends compte que je peux vraiment observer le terrain d'ici. Je peux observer tout les joueurs, je n'ai pas à courir autant que les autres, alors je peux prendre le temps de me poser, et de réfléchir.

Il a mal à la cheville. Reize cours étrangement. Il grimace chaque fois que son pied se pose au sol. Ce n'est pas normal.

— Takeshi, concentre toi ! s'exclame Kazemaru depuis le banc.

Et lui, depuis le banc, observe encore mieux que moi. Il a raison, je ne dois pas me laisser déconcentrer.

— Nous allons faire des changements ! déclare le coach depuis le banc alors que le ballon sort du terrain. Tobitaka, tu prends la place de Midorikawa. Tachimukai, tu remplace Kogure, et tu échanges avec Endou.

Endou va donc venir en défense, et Tachimukai rentre enfin aux cages. Et Reize sort. Quand il quitte le terrain, il s'assoit au sol et pose sa main sur sa cheville. Il tente de le cacher, mais il souffre.

— Takeshi !

Je me concentre, je dois me concentrer. Pourquoi est-ce que je prête tant attention à lui ?

Le match continue, nous sommes toujours à égalité. Mais enfin, après vingt longues minutes de match, sans qu'aucune équipe ne prenne l'avantage, alors qu'ils ne restait plus que deux minutes de match, notre équipe marque le but décisif, le but de la victoire.

Nous avons gagné.

Je ferme les yeux, je pose mes genoux au sol et soupire longuement. Kazemaru s'approche de moi et pose ses mains sur mes épaules.

— C'était beaucoup mieux, Takeshi. En même temps, c'était pas compliqué, vu ce que tu as donné à la première mi-temps.

— Ferme là, je souffle en ouvrant les yeux.

Il me sourit, et m'aide à me relever.

— Bien joué.

Il passe son bras sur ma hanche, et je passe le mien sur ses épaules. Il m'aide à marcher jusqu'au banc, comme si j'avais du mal à marcher, ce qui n'est pas le cas. J'aime à croire qu'il fait ça pour me montrer son soutien, que j'accepte totalement.

Après une quinzaine de minutes, quelques belles paroles de la part de Endou et quelques discussions échangées entre tout les joueurs, ils repartent enfin, et moi, je peux enfin aller prendre une douche bouillante. Le moment que j'attends le plus chaque jour.

Comme à mon habitude, je suis le premier à arriver aux douches, je reste sous l'eau brûlante une quinzaine de minutes, puis décide enfin de rentrer dans ma chambre.

Les couloirs sont vides, j'arrive à ma chambre sans croiser personne, mais alors que j'allais sortir de la mienne, dans la chambre en face, celle de Reize, la porte s'ouvre.

Nous restons immobile un moment, yeux onyx dans yeux émeraudes. Il ne bouge pas, et moi non plus. Ma respiration est coupé, et je me souviens d'hier soir. Je n'arrive toujours pas à croire que c'était réel. Ce n'est pas possible. Rien que mon imagination.

Tout s'éteind autour de moi, tout disparaît. Je ne parviens plus à reflechir correctement. Dans mon cerveau, toutes mes pensées sont tournés autour de lui. L'accident me vient en tête, puis toute les semaines depuis que je l'ai revu pour la première fois.

Après peut-être deux minutes complètes, nous entendons du bruit dans le couloir. Il se tourne, brisant notre échange de regard, puis part en direction des douches.

Je reste quelque seconde immobile, le temps de comprendre ce qui vient de se passer, déglutit, puis claque la porte de ma chambre.

Bordel.

Je pose mes mains sur mes joues, et reprend une longue inspiration.

Qu'est ce qui se passe ?

✩ˎˊ˗

Ouais maintenant je poste le mercredi maintenant vous allez faire quoi ?

Ouais j'ai absolument pas respecté le match canon vous allez faire quoi ?

Ouais je sais toujours pas écrire des matchs, vous allez faire quoi ?

Rien, voilà la réponse, vous allez rien faire.

Prochain chapitre : Takeshi pète une crise (comme d'habitude j'ai envie de dire)

Merci d'avoir lu, prenez soin de nous, à plus <3 !

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