ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 20
Quand je me réveille grâce à la lumière qui rentre par ma fenêtre dans ma chambre, tout est un peu flou pour moi.
La couverture est chaude, le petit matelas dans lequel je suis allongé est agréable, mon coussin est moelleux. L'air dans la pièce n'est pas lourd, au contraire, j'ai l'impression qu'à chaque inspiration, je suis de plus en plus vivant, j'ai de plus en plus d'énergie.
Je me redresse lentement, et je me rends compte que je suis au centre. Je suis rentré hier, je l'oubliait presque. Comme si c'était un rêve qui ne s'était jamais réellement produit, mais je suis pourtant là, je suis vraiment là, c'est réel.
Je me lève, et prends le temps de regarder la chambre autour de moi. Chez mon père, la chambre est quatre fois plus grandes, le lit l'est deux fois plus que ce petit matelas pas cher, les couvertures et les coussins, là bas, ils sont tellement plus agréable, et pourtant, je les déteste, ici, ils peuvent être râpeux, et de moins bonne qualité, je dormirai toujours mieux. La fenêtre, là bas, laisse pleinement le soleil entrer et éclairer la pièce, et les grand rideaux peuvent, au contraire, complètement les bloqués, mais ici, les volets qui laissent tout de même passer des filaments de lumière, et la fenêtre que j'ai toujours du mal à ouvrir me semblent tellement plus chaleureux, pratique.
Mon bureau, ici, est tout petit, il me permet à peine d'écrire et pourtant, tout ce que je produis ici sera des milliers de fois mieux que sur le grand bureau à ma disposition là bas.
Et dans ma chambre, chez mon père, j'ai un accès direct à la salle de bain, qui dispose d'une baignoire, d'une douches, et de produits plus chers les uns que les autres, ici, je suis obligé de partager les douches avec mes coéquipiers, et pourtant, je me sentirais toujours plus propre ici que là bas.
Je prends encore un moment pour reprendre complètement contenance, avant de me rendre compte qu'il y a quand même beaucoup de soleil pour un matin. Et que j'ai l'impression d'avoir beaucoup dormi pour une nuit qui était pourtant si courte.
Je tourne le regard et attrape mon téléphone.
Je comprends pourquoi j'ai l'impression d'avoir beaucoup dormi.
Parce que j'ai réellement beaucoup dormi. Il est midi et demi. Tout pile l'heure de manger, c'est sans doute un signe.
Je me change rapidement et descend, à la même allure au réfectoire. Quand j'entre, la plupart des gens tournent le regard vers moi avant de se détourner et de reprendre leurs conversations. Je déglutis, attrape un plateau et part m'assois à côté de Kazemaru qui me fait des signes de mains.
— Hey, bien dormi ?
Je hoche de la tête.
— Pourquoi vous ne m'avez pas réveillés pour l'entraînement ? J'ai raté toute la matinée.
— Le coach nous a dit de te laisser te reposer, et on était bien d'accord avec lui.
Je soupire, mais laisse un léger sourire.
— Vous avez bien fait, en quelque sorte. J'avais besoin de dormir, j'admets.
Un silence passe, tout les autres à tables parlent allègrement de l'entraînement et de ce qu'ils ont fait ce matin, Kazemaru et moi restons silencieux un moment, avant que je ne reprenne :
— Merci pour hier soir.
Il sourit.
— C'est normal, je me doutais qu'en rentrant à peine tu n'avais pas forcément envie qu'une foule de personne te fasse passer un interrogatoire.
J'acquiesce. Après ça, je me doute que Kazemaru est allé leur parler en leur disant de ne pas trop venir me poser de question, sinon j'aurai une dizaine d'adolescents curieux actuellement autour de moi.
Je commence à manger, puis je remarque qu'il y a un léger flottement, plus personne ne parle pendant un moment avant que Endou ne se racle la gorge. Ouais, je me doutais quand même qu'à un moment un curieux ai quand même à me poser des questions.
— Takeshi, est-ce que tu vas bien ?
J'hésite avant d'hocher lentement de la tête.
— Quand t'es rentré hier, t'avais vraiment l'air... mal, c'était si horrible que ça ?
— Non.
Menteur. Je ne sais même pas pourquoi je mens, ça ne changerait rien si je leur disais la vérité. Pourquoi est-ce que je fais ça ? Pourquoi ?
C'est plus simple de mentir, de leur dire que ce n'était pas si grave que ça.
— Je veux dire, bien sûr que mon père n'a pas l'air très commode, et je ne l'apprécie pas tant que ça, mais il ne fallait quand même pas vous inquiétez pour ça, je vais bien.
Je laisse même s'échapper un rire à la fin de ma phrase. Je pourrais leur dire la vérité, je n'y arrive pas.
Le genou de Kazemaru se cogne au mien sous la table, je lui lance un regard en coin, et il me sourit de manière rassurante. Il sait que je mens.
Rapidement, le bleu détourna la conversation, je soupire lentement en continuant de manger, pendant que Toramaru et Endou reprennent contrôle de la conversation en parlant de foot, évidemment.
J'ai mal à la tête, honnêtement, après quatre jours plongés dans un silence complet, je retourne d'un coup dans le monde bruyant qui m'avait tant manqué. Mais ce n'est pas parce que ça m'a manqué que je m'y suis tout de suite habitué. Évidemment.
— Takeshi ? m'interpelle le coach, alors que nous débarrassions nos affaires. Tu retournes à l'entraînement dès cet après-midi.
J'acquiesce, évidemment, j'y serais même allé ce matin si on m'avait réveillé. Ça m'avait tellement manqué.
Je peux enfin rejouer au football.
Ces deux derniers jours ont été tellement différents, et pourtant j'avais l'impression que je vivais dans ça depuis des années, j'étais de retour, et j'étais ravi de ça, je pouvais enfin jouer au football normalement, je pouvais enfin baigner dans un bruit constant, je pouvais enfin passer du temps avec mes amis, j'allais mieux.
J'avais même l'impression de m'être encore plus rapproché de Kazemaru, il ne m'a pas posé de question, et pourtant, il a tellement l'air de me comprendre, comme si j'étais un livre ouvert, il comprenait mes paroles, mes pensées, même si elles étaient écrites noir sur blanc. Ça fait du bien, c'est nouveau, personne ne m'a jamais compris ainsi, personne, depuis maman.
Alors les quatre derniers jours avaient été une cure des quatre autres derniers jours horrible que j'avais passé chez mon père, mais en termes de football même, j'avais tellement de mal.
Alors oui, j'avais ou reprendre des forces, manger, et même dormir (même si mes nuits étaient de nouveau emplies de cauchemars, mais ça, j'y était habitué), mais sur le terrain, j'avais l'impression de ne rien faire de correctement.
Malgré tout mes efforts, je n'arrivais toujours pas à utiliser ma super technique, et avec Toramaru qui, sans le faire exprès, me met la pression à absolument vouloir la voir. C'est une sensation horrible pour tout attaquant, et c'est tellement frustrant pour moi, ça me met en colère, contre moi même.
Je tente autant que je peux de me débloquer, mais je n'y arrive pas, comme si quelque chose, une force supérieure m'en empêchait de toute ses forces. À cause de ça, j'ai même passé toute une soirée pendant deux heures à tenter de tirer, sans aucun essai fructueux. Même pas un. Et ça, deux fois. À m'en faire mal aux jambes, à avoir peur de ne plus pouvoir me relever après un tir.
Ce soir, même si je sais que ce n'est pas forcément le meilleur pour mon corps, j'y retourne. La nuit est déjà tombée depuis longtemps, il fait froid dehors à cette heure, mais mon corps ne sent même plus la température au bout d'un moment.
Avant de partir de ma chambre, je pars pour poser mon carnet dans mon bureau, mais en tournant le regard vers la fenêtre, je vous Reize et Gran.
Ce n'est pas la première fois que je vois Reize s'entraîner le soir. Il était déjà là hier, il tentait tant bien que mal de slalomer et de tirer au but, mais ses tentatives avaient autant de résultats que les miennes. Pendant une heure, il a dû réussir à mettre dix buts avec cet exercice, pas plus.
Mais cette fois il est avec Gran.
Sans vraiment savoir pourquoi, poussé par la curiosité, je m'assois à la chaise de mon bureau, j'ouvre ma fenêtre, qui donne directement sur le terrain, et je les regarde jouer. Sans aucune idée de pourquoi je fais ça.
✩ˎˊ˗
Ce chapitre n'est pas fou tuez moi j'ai l'impression qu'il est bâclé.
On est déjà au chapitre 20, ça me fait un petit quelque chose, on est déjà si loin dans le projet (moi qui croyais abandonner chaque fois que j'avais un blocage)
Accrochez vous, le chapitre prochain est... difficile (je l'ai pas encore écrit, mais dans ma tête, c'est un sorte d'éléments déclencheur en plus) mais ne vous inquiétez pas, Takeshi ne souffrira pas :)
Pour ceux qui suivent mon shiptober vous avez dû voir que j'avais compétition de volley aujourd'hui, si ça vous intéresse j'ai gagné trois matchs sur cinq.
Merci d'avoir lu, prenez soin de vous, à plus <3 !
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